Rubber's Lover - Shozin Fukui ( 1996 )
Un laboratoire scientifique travaille sur le développement des pouvoirs mentaux pour le compte d’une organisation souterraine. Les recherches sont basées sur une drogue administrée à des cobayes humains que l’on bombarde de sons. Les résultats, trop violents et incontrôlables, commandent l’arrêt du programme. Ne se résignant pas à cette décision, l’équipe de recherche s’enferme dans son laboratoire et continue les travaux sur elle-même. Voilà donc pour le synopsis qui servira surtout à poser les bases du récit dans les premières minutes du film, avant que le réal décide de rapidement abandonner sa narration linéaire pour en fait proposer rien d'autre qu'un pur trip sensitif, fait de bruit, de fureur, de sang, de sexe, de sueur, et du métal des machines.
Si on est parfois un peu assommés devant l'hystérie de la chose ( ça vaut pour la réal speed mais également pour les personnages survoltés, trop souvent agaçants ), les images sont quand-même souvent fortes, shootées par une caméra qui a du mal à tenir en place et servi par un montage vif et tranchant.
C'est là la grande force du film tout en étant sa limite, car si la réussite visuelle est incontestable, à l'inverse d'un
Tetsuo ( auquel le film fait inévitablement penser ) la vacuité du récit limite fatalement l'implication de la part du spectateur, sacrifiant son fond pour sa forme, l'oeuvre n'ayant autre portée que celle purement artistique. Après voilà, n'est pas Tsukamoto qui veut... Et dans ce que le film se limite à proposer, il le fait très bien.
6,75/10