⌲ THE BIG HEAT (1953)de Fritz Lang avec Glenn Ford, Gloria Grahame, Lee Marvin.
Histoire: Le policier Tom Duncan se suicide en laissant une lettre où il révèle la corruption de l'administration de la ville qui est sous la coupe du gangster Mike Lagana. Dave Bannion pense qu'il y a une autre raison au suicide de son collègue. Ses soupçons sont confirmés lorsque Lucy Chapman, une entraîneuse, lui apprend qu'il était en parfaite santé et décidé à divorcer pour elle. Le lendemain, Dave reçoit l'ordre d'abandonner l'enquête, mais ne s'y résout pas : Lucy a été assassinée. Ce dernier défie Lagana et l'accuse d'avoir tué la jeune femme.
Pas mémorable mais une grande réussite, pour sur.
Le film s'ouvre sur une image qui résume tout le film: un flingue sur un bureau. Image suivante, paf, suicide. Ca résume toute la suite car ce film est une avalanche de violence qui touche toute la ville et tous les sexes.
C'est ni les flics, ni les mafieux qui contrôlent la ville mais cette violence qui pourrit tous les esprits, animée par la vengeance qui va s'introduire dans ceux des personnages principaux: un détective forte tête et une gold digger martyrisée. La scène où Lee Marvin jette du café brulant au visage de sa femme reste dans les mémoires et est entrée dans l'histoire mais c'est toute la symbolique de la vengance qui est puissante et forte qui va prendre le dessus.
J'aime beaucoup une phrase sur une des affiches de l'époque où c'est inscrit: "Somebody's going to pay...because he forgot to kill me". Dans le sens "ce qui ne me tue pas me rend plus fort". Et j'aime beaucoup cet aspect féministe du film qui ose montrer d'un côté la violence pure dont l'homme fait preuve sur la femme et de l'autre comment elle est le penchant parfait de l'homme et peut remplir ce rôle de complément qui sert à rendre l'homme pleinement et sincèrement heureux. Si on va plus loin on voit que sans cette présence et ce pendant, l'homme est totalement perdu et laisse son animosité reprendre le dessus. Et quand l'homme est perdu, la femme fait le sale boulot, avec courage et fierté. C'est en peu de temps et en quelques traits de deux persos féminins que Lang arrive à insuffler un joli message à l'opposé total du modèle féminin américain des années 50.
Et rien que pour ça, The Big Heat est un film noir important. Ca et son cynisme envers le pouvoir et l'argent en plus de montrer de manière frontale l'extrême violence d'une société.
8/10