LE LION ET LE VENT
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John Milius (1975) | 6.5/10
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Pas très friand des films d'aventure en général quand ils sont longuets et un peu faciles dans leur traitement, j'ai un peu lutté devant Le lion et le vent. Très beau d'un point de vue formel même si je m'attendais à un peu plus de panache niveau mise en scène, j'ai un peu plus de mal avec le fond du film. Choisir un acteur américain pour incarner un chef rebelle étranger et livrer un point de vue assez caricatural sur le monde arabe par son intermédiaire m'a semblé un peu malvenu. Je n'ai jamais réussi à prendre le film au sérieux, dès que Connery rentrait dans le cadre je me sentais en décalage avec le propos que Milius souhaitait développer. Si l'on ajoute à cela le côté chaotique du script qui ne sait jamais trop sur quel pied danser pour enrober le seul message assumé du film, qui passe par ce duel à distance entre Roosevel et ce bon vieux barbare du soleil pas si barbare que ça, il est difficile de ne pas regarder sa montre pendant les deux longues heures du film.
Heureusement, Milius oblige, on retrouve certaines thématiques qui lui sont chères qui permettent à l'ensemble d'être captivant par moment. En effet, dès que le réalisateur esquisse ses portraits d'hommes bourrus aux principes de fer, le film reprend de l'intérêt. Quelques tirades dans les bouches de Connery et Brian Keith valent le détour et confirment, si besoin était, le côté inflexible du caractère de Milius qui transparaît dans ses films. Dommage qu'à part ses deux personnages, tous les autres soient invisibles, voir ennuyeux au possible. Entre la mère forte américaine insupportable, ses gamins inutiles (qu'on ne me parle pas de relation de filiation entre le garçon et Connery, tout tombe à plat à part la dernière scène), les caricatures des forces européennes, les caricatures des sultans arabes etc etc, c'est quand même difficile de trouver son compte.
Au final, si j'ai aimé cet oeil toujours affûté dont use Milius pour dépeindre les grands espaces qu'il traverse ainsi que ses habituelles thématiques sur les destins d'hommes aux caractères bien trempés, j'ai été bien moins convaincu par le reste. Entre une vision si américanisée du monde arabe que le seul homme ayant des valeurs le représentant est joué par un ricain pur jus, une histoire qui s'étire en longueur sans avoir grand chose à raconter et des personnages bien trop transparents, je reste cruellement sur ma faim.