Bandidos Massimo Dallamano - 1967
Artus ils sont sympa de vouloir éditer des titres méconnus mais la plupart du temps si ils sont méconnus c'est qu'ils le méritent alors y avait
Chacun pour soi qui est une vrai belle découverte mais à coté de ça c'est pas souvent glorieux, Bandidos ça va c'est sympa si on aime le genre mais ça va pas chercher plus loin.
Dallamano quitte son poste de directeur photo ( notamment sur les premiers Leone ) pour faire ici son premier film ( il s'occupe aussi de la photo ) sous le pseudo de Max Dillman, il signe d'ailleurs son seul western, on le connait plus pour ses polars/giallo comme
La Lame Infernale,
Section de Choc et son meilleur film Mais qu'avez vous fait à Solange.
Western de vengeance classique avec une relation maitre/élève comme dans Le dernier jour de la colère, avec un tireur pro qui se fait tirer dans les 2 mains par son ancien disciple et il va former quelqu'un pour assouvir sa vengeance.
Le film s'ouvre sur un massacre de train qui fait pas dans la finesse, la particularité du bad guy du film outre sa rapidité ( il est d'ailleurs présenté comme imbattable et le héros va devoir gruger pour le tuer ) c'est qu'il ne laisse aucun témoin de ses braquages et donc là on a un massacre d'une cinquantaine d'innocent.
Par contre contrairement au film de Valerii ça va à l'essentiel, la relation maitre/élève est très basique mais c'est suffisant, ici c'est vraiment du western de série juste là pour délivrer la marchandise et Dallamano le fait avec beaucoup de talent car si le film est vraiment agréable à suivre c'est grâce à la réal, mais ça veut pas dire que c'est pas écrit, les motivations de chaque personnage sont claires et rien ne tombe des nues.
Le film ne souffre jamais du mal de pas mal de spaghetti mineur à savoir un aspect très cheap, ici on a des vrais décors, des extérieurs, pleins de figurants, et ça fait plaisir. Sur la forme on trouve plein de super plans, pleins de bonne idée de mise en scène ( y a un truc que j'ai rarement vu dans un western, à savoir une entrée dans un saloon en vue subjective, c'est pas une idée de fou mais on l'a trouve pas souvent )
L'intro annonce la couleur ça va être bien, le héros est dans un wagon, on le voit jamais on entend juste son colt et à chaque coup de feu on voit un bandit mourir, ça continu la "crucifiction" du héros alors que ce dernier est présenté comme un as de la gâchette, il se perd son duel contre le bad guy ( dont la technique est de tirer sur le ceinturon pour désarmer son adversaire ) et la scène se termine avec un plan séquence montrant tout les cadavres recouvrant le sol.
On aussi un très bon duel à une table de saloon, filmé exactement pareil qu'un duel en pleine rue avec toute les valeurs de plans respecté et ça se termine sur un mouvement de caméra super classe pour nous montrer les colts ( cf les 2 dernières captures ).
On a aussi une super séquence d'embuscade dans un saloon, où tout le monde se prépare pour buter le bad guy et après un retournement de situation surprenant le rapport de force change et l'embuscade échoue et cette séquence est formellement très réussit avec de très bonnes idées de mise en scène. Le climax finale d'une bonne dizaine de minute ne déçoit pas et évite le duel en pleine rue avec 2 super tueurs, on a droit à la place à un duel de petit malin où chacun tend des pièges à l'autre.
Le casting est composé de mecs tellement connu qu'il pourrait être titulaire dans l'équipe du Luxembourg mais faut croire que Dallamano est un bon directeur d'acteur parce que ici _ça passe plutôt pas trop mal, on pouvait s'attendre à bien pire, en tête d'affiche on a Enrico Maria Solemo ( voix italienne de Clint himself ) qui livre une prestation intéressante dans ce rôle de vieux maitre estropié qui veut assouvir sa vengeance et qui sera donné un coté touchant à son personnage, bon je suis méchant en parlant de 3ème couteaux car Enrico Maria Solemo il a quand même une sacrée filmo ( notamment le Dernier Train de la Nuit ) par contre le reste du casting c'est personne de connu mais tout le monde fait le taf, mention au bad guy Venantino Venantini très bon ( on l'a vu dans pas mal de Lautner ) qui campe un méchant impitoyable mais qui possède un sens de l'honneur.
BO agréable mais pas inoubliable.
Bon western qui va se ranger avec des trucs comme
The Hills Run Red ou
Django le Batard, à savoir que malgré un casting de second zone et des histoires vu et revu c'est la réal qui hausse le film et du coup c'est très plaisant.
6,5/10