[Alegas] Mes Critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Agent (The) - 7,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 12 Sep 2013, 12:41

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The Berlin File (The Agent) de Ryu Seung-wan

(2013)


Avec ce nouveau film, Ryu Seung-wan confirme qu'il est l'un des réalisateurs coréens les plus intéressants de ces dernières années. Non seulement le bonhomme ne cède pas aux facilités de production actuelles (jamais il ne cherche à singer le blockbuster américain) mais en plus il cherche toujours à proposer quelque chose de différent à chaque projet. Ainsi, avec The Berlin File, on est face à un film qui pourra paraître à première vue comme une mélange entre The Unjust et City of Violence, mais on est devant un film qui, finalement, fonctionne de façon autonome, avec une première partie froide et procédurale qui est finalement une longue introduction avant de passer à une dernière moitié très orientée action. La grande originalité du métrage, c'est évidemment de situer son action en Europe au lieu de la replacer à Séoul. Et si le choix de Berlin ne change finalement pas grand chose dans la façon de filmer du réalisateur, c'est avant tout un choix symbolique qui renvoie directement à l'espionnage de la Guerre Froide, où Américains et Russes sont ici remplacés par la Corée du Nord et la Corée du Sud. Si la première heure peut surprendre par sa façon extrême de présenter un univers déshumanisé, c'est finalement plus une façon pour Ryu Seung-wan d'introduire de façon rapide et efficace des enjeux que l'on ne comprendra qu'assez tard au sein du récit. On pourra certes trouver le film schizophrène sur ce point là, mais le résultat fonctionne et permet au film à la fois de combler ceux qui venaient chercher un pur film d’espionnage, et ceux qui cherchaient plutôt un actionner typé Jason Bourne. Cela donne forcément quelques libertés de ton sur la dernière partie, avec notamment un bad guy très extrême dans l'écriture, mais là encore c'est totalement dans le propos d'un film qui cherche avant tout le divertissement et qui ne s'annonce jamais comme une œuvre anti-spectaculaire comme pouvait l'être The Unjust, d'autant que l'écriture est loin d'être facile avec notamment quelques morts assez surprenantes.

En terme de mise en scène, c'est globalement très maîtrisé, le seul défaut étant de constater que Ryu Seung-wan se sent obligé d'utiliser abondamment une caméra à l'épaule, ce qui renvoie directement à Jason Bourne dans le contexte. Alors certes, l'action reste néanmoins toujours lisible, mais le résultat est forcément moins impressionnant qu'un City of Violence sur ce genre de séquences. Quand au casting, il est excellent. Si Ha Jung-woo est loin d'être le plus réputé des acteurs de son pays, il est clairement un des meilleurs. Ainsi, après The Chaser, Yellow Sea et Nameless Gangster, il prouve encore une fois toute l'étendue de son talent et son duo avec Han Suk-kyu fonctionne vraiment. Ryu Seung-beom continue sa lancée sur des rôles de bad-guy, et est particulièrement jouissif à voir dans ce film, là encore un vrai talent d'acteur hélas un peu sous-estimé. Bref, un film qui nous venge de tout les mauvais polars coréens sortis ces deux dernières années et qui confirme toute l'intégrité d'un réalisateur comme Ryu Seung-wan.


NOTE : 7,5/10
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9 Mois Ferme - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 12 Sep 2013, 14:43

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9 Mois Ferme de Albert Dupontel

(2013)


Second film réalisé par Albert Dupontel que je découvre après Le Vilain, et clairement celui que je préfère. Alors non seulement le film est ce qu'on a pu voir de mieux en terme de comédie française depuis des lustres (ce qui, en soi, n'est pas très compliqué, je l'accorde) mais c'est aussi une œuvre touchante par moment en plus d'être un film teinté d'un humour finalement assez rare en France et que l'on a pu retrouver récemment uniquement dans Les Infidèles ou 99 Francs. On retrouve donc ce même humour grinçant et souvent noir qui caractérise le cinéma de Dupontel, fortement inspiré du cinéma outre-Manche et notamment des Monty Python (le caméo de Terry Gilliam l'atteste), mais avec une écriture un peu moins corrosive que par le passé, étant donné que le script se concentre peu à peu sur les émotions du personnage de Sandrine Kiberlain. Alors certes, cet orientation fait perdre un peu de sa force au film en terme d'écriture, avec un dernier acte assez prévisible, mais globalement ça fonctionne sans problème, d'autant que l'humour est soutenu de bout en bout, entre les gags penchants pour l'humour très noir (les versions de l'accident) ou les passages télévisés à se pisser dessus.

Là où le film gagne beaucoup de points, c'est aussi évidemment sur sa mise en scène très soignée, avec pas mal de petites idées techniques qui sont très rares dans la comédie française, que ce soit le plan-séquence d'ouverture ou les nombreux plans inclinés qui renvoient forcément au cinéma de Terry Gilliam. Le casting est vraiment excellent jusqu'au moindre second rôle, Sandrine Kiberlain, actrice que j'ai toujours trouvé sous-estimée, trouve peut-être bien son meilleur rôle, Dupontel excelle dans son fameux rôle de mec gentil un peu simple d'esprit, et puis il y a Nicolas Marié, encore un acteur sous-estimé, qui prouve là tout un talent comique pour le moins efficace. Bref, clairement la meilleure comédie française depuis un bon moment, et ça serait vraiment génial de voir un film pareil faire un beau score sur le plan financier, histoire de prouver que le public français est aussi apte à comprendre un humour plus raffiné que la moyenne.


NOTE : 7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Jeu 12 Sep 2013, 14:49

La blague qu'on aperçoit dans le teaser qui passe en salles en ce moment est d'une nullité affligeante !


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

Messagepar Jed Trigado » Jeu 12 Sep 2013, 17:04

T'as contribué aux dialogues ? :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Jeu 12 Sep 2013, 17:04

:eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

Messagepar Jack Spret » Jeu 12 Sep 2013, 17:34

Même si c'était le cas, ils auraient pas osé me créditer :eheh:


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
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Last Supper (The) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 13 Sep 2013, 18:15

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The Last Supper de Lu Chuan

(2012)


Un peu déçu vu ce que j'en attendais, on est quand même assez loin de la réussite totale que pouvait être un film comme City of Life and Death. Ici, on a un film clairement ambitieux, que ce soit formellement ou politiquement (le récit dénonce ouvertement la façon presque systématique des dirigeants à vouloir réécrire l'histoire pour manipuler les masses) qui font que le film a eu plusieurs problèmes de production, et le résultat final est quand même bien déroutant. Le gros problème du métrage, c'est évidemment sa construction scénaristique qui fait forcément penser au Rashômon de Akira Kurosawa, sauf qu'ici nul jeu sur les points de vues (hormis sur une séquence, l'une des plus intéressantes du film), on a seulement un récit fleuve raconté en flashbacks non linéaires, et autant l'entreprise est louable (notamment au niveau du travail sur le montage) autant cette construction ne sert finalement pas à grand chose et handicape même l'attachement aux personnages. En résulte donc un film globalement froid, un film où les motivations des personnages restent sacrément floues et forcément l'intérêt du métrage en prend un coup et des longueurs se font bien ressentir (notamment toute l'attente autour de l’exécution du général). Alors certes, les conditions de vision n'était pas des plus optimales (en salle avec sous-titres anglais, il y a mieux pour comprendre ce récit simple mais tortueux), mais en l'état la construction fait finalement plus de mal au film qu'elle ne le rend atypique, et toute l'évolution des protagonistes en pâtit forcément. C'est d'autant plus dommage que pour le reste le film est excellent, casting parfait, thèmes traités intéressants et surtout mise en scène somptueuse qui magnifie le moindre cadre (les rares séquences de bataille laissent rêveur quand à la possibilité de voir Lu Chuan sur un Wu Xia Pian). Un film à gros potentiel hélas gâché par une intention scénaristique qui en font un objet de cinéma beau mais parfois pénible à suivre, en espérant par la suite qu'une seconde vision rendra le tout plus abordable.


NOTE : 6,5/10
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Snowpiercer, Le Transperceneige - 8/10

Messagepar Alegas » Sam 14 Sep 2013, 13:49

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Snowpiercer (Snowpiercer, Le Transperceneige) de Bong Joon-ho

(2013)


Clairement l'une de mes plus grosses attentes de l'année 2013, et même si le marketing du film faisait revoir mes attentes à la baisse, c'était pour finalement encore plus me surprendre à la vision de ce métrage, qui prouve une nouvelle fois tout le talent incontestable d'un cinéaste comme Bong Joon-ho. Contrairement à ses confrères Park Chan-wook et Kim Jee-woon, le réalisateur de Memories of Murder s'attaque à un projet international tout en gardant un pied en Corée. Une solution qui lui donne certainement moins de moyens que ses collègues, mais qui lui permet de garder une liberté d'approche conséquente. Il se lance donc dans une adaptation d'une bande-dessinée française d'anticipation, avec un budget coréen et français, et un tournage en Europe de l'Est, et le résultat final est très parlant, puisque l'on a toujours la sensation de bien être devant le cinéma de Bong Joon-ho (notamment à travers les ruptures de ton, nombreuses et maîtrisées) mais qu'il y a néanmoins ce sentiment de se retrouver devant son film le plus atypique. Du matériau d'origine, il ne reste finalement que le concept original, à savoir cette traversée de bout en bout d'un train qui ne s'arrête jamais dans un univers post-apocalyptique, un train qui représente évidemment toute une société à échelle très réduite. Sauf que là où la bande-dessinée tenait finalement plus du road-movie qu'autre chose, avec très peu d'action et un final qui flirtait avec le métaphysique, Bong Joon-ho transforme totalement le récit pour créer un récit de lutte des classes, d'une révolution violente qui aboutira à la fois sur la question du choix, mais aussi sur l'aspect louable d'une société parfaite au détriment du libre-arbitre. Certains crieront à la trahison du matériau d'origine, mais il faut finalement y voir la réinterprétation et réappropriation totale d'un sujet par son réalisateur, et force est de constater que Bong Joon-ho livre au final une œuvre qui fonctionne très bien de façon indépendante et qui, en plus, délivre un message qui, à défaut d'être original, se révèle d'une puissance assez incroyable.

Car là où le propos du métrage est le plus intéressant, c'est évidemment dans sa façon sous-jacente de traiter du rythme cyclique de l'humanité qui, à force de chercher l'amélioration et la perfection, finit par s'auto-détruire (le final est équivoque par rapport à ça, mais aussi toute l'évolution du personnage de Song Kang-ho dans les wagons de tête), un propos souvent vu dans l’œuvre des certains cinéastes, notamment Stanley Kubrick, mais qui trouvent ici un écho d'autant plus intéressant que l'action se déroule dans un train qui est condamné à faire encore et toujours le même chemin jusqu'à la mort de ses occupants. Snowpiercer est une œuvre qui, à l'instar d'un film comme The Host, mérite d'être vue avec un œil dénué de cynisme pour comprendre la haute portée symbolique de certaines scènes et des ruptures de ton, à l'image de cette séquence où l'on doit apporter de la lumière dans un wagon précis. Une scène qui, vue au premier degré pourra paraître hors-propos, mais qui est finalement un apport logique dans un récit où l'homme doit apprendre à agir en groupe pour pouvoir avancer, que ce soit dans sa propre évolution ou dans le train. Si en terme de mise en scène pure, Snowpiercer pourra paraître bien plus basique que les précédents films de son auteur, il serait dommage d'oublier que le film en lui-même est constitué de très nombreux morceaux de bravoure, comme ce combat nerveux où Bong Joon-ho crée de la violence graphique à partir de pas grand chose, où il revisite à sa façon la chorégraphie en huit-clos façon Old Boy, et où les rebondissements inattendus s'enchaînent (le coup du Nouvel An, c'est impossible à prévoir, mais diablement efficace, de même que ce qui s'en suit), la fusillade à wagons interposés est aussi une excellente idée de mise en scène, bien que les effets visuels limitent quelque peu l'intérêt de la séquence, quand au climax final, il est tout simplement monstrueux tant il se révèle logique tout en restant imprévisible.

L'autre gros point fort du métrage, outre la très belle composition de Marco Beltrami, c'est évidemment le casting international qui fait des merveilles. Chris Evans trouve là son meilleur rôle, Song Kang-ho nous venge de tout ses choix hasardeux faits ces dernières années, Tilda Swinton est excellente dans son utilisation par Bong Joon-ho, idem pour John Hurt et Ed Harris, et belle confirmation de Ko Ah-seong (la petite sœur de The Host). Si Bong Joon-ho ne livre clairement pas son meilleur film, il livre une œuvre assez incroyable et pour le moins inattendue, un film qui prouve toute la capacité de son auteur à garder son intégrité à travers son projet le plus ambitieux. Et nul doute qu'il continuera encore à nous étonner par la suite.


NOTE : 8/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

Messagepar Scalp » Sam 14 Sep 2013, 13:58

Ah mais c'est ça le titre français, c'est complétement débile, on a le titre anglais et sa traduction, c'est novateur, Wild Side se surpasse.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

Messagepar Alegas » Sam 14 Sep 2013, 13:59

Bah ouais, c'est très con mais limite je préfère ça au retitrage pur et simple.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

Messagepar Waylander » Sam 14 Sep 2013, 14:18

Bon bah ça me fait envie même si je me suis spoilé la fin du film (qui m’intéresse). Tu penses que je préférerais la bd ?
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

Messagepar Alegas » Sam 14 Sep 2013, 14:22

Difficile à dire. Les deux formats sont très différents l'un de l'autre, et très honnêtement hormis le concept y'a rien de commun entre les deux. Tu peux lire la BD puis voir le film ensuite, ça te gâchera absolument rien.
La fin de la BD te plaira, mais je pense que tu trouveras aussi ton compte dans le propos du film.
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Wolverine : le combat de l'immortel - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 14 Sep 2013, 22:48

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The Wolverine (Wolverine : Le Combat de l'Immortel) de James Mangold

(2013)


Je ressors un peu partagé vis à vis de ce nouveau film estampillé Wolverine, d'une part parce que j'aurais adoré voir ce que Darren Aronofsky et Christopher McQuarrie auraient pu faire d'un tel projet, d'une autre parce que The Wolverine s'avère être, à la surprise générale, un métrage tout à fait honnête, mais aussi parce que malgré toutes les qualités du film, on ne peut s'empêcher de penser que celui-ci a été mutilé dans son dernier acte, ce qui donne au final un arrière-goût un peu désagréable alors que l'on tenait un film du niveau des épisodes X-Men signés par Bryan Singer. On se retrouve donc avec un film qui fonctionne parfaitement pendant plus d'une heure et demie, pour ensuite se confronter à un climax final des plus laborieux, que ce soit en terme de réals, d'enjeux, de traitement, le twist final WTF achevant le massacre. Et lorsque l'on se rend compte que de très nombreux plans des trailers illustrant ce même passage sont absents du film, il y a fort à parier que la Fox se soit occupé d'un remontage de cette partie. Au diable donc la mutante exploitée n'importe comment, le Samouraï d'Argent ridicule, le retournement de veste incompréhensible d'un bad guy ou le twist final qui n'a tout simplement aucun sens, et mieux vaut se concentrer sur tout ce qui précède, à savoir l'esquisse d'un excellent film sur Wolverine.

Ici, le personnage est très bien traité, avec un côté animal et mystérieux que Brett Ratner et Gavin Hood n'ont tout simplement pas compris, et il en ressort un protagoniste torturé, parfois antipathique mais toujours attachant, et même les erreurs de X-Men The Last Stand sont utilisées pour renforcer le trauma du personnage. Bref, en terme d'écriture, si on est loin de ce qui peut se faire de mieux, on a quand même un traitement respectueux et surtout qui ne fait pas la part belle à l'action, préférant plutôt se concentrer sur les personnages et leurs relations. James Mangold n'est clairement pas le meilleur technicien actuel, ni même le meilleur yes-man possible, mais force est de constater qu'il se débrouille très bien en livrant quelques séquences vraiment très réussies (l'introduction à Nagasaki, le duel après l'opération, ou encore le combat sur le train, séquence très bien chorégraphiée et ludique alors que les extraits laissaient redouter le pire), et même Hugh Jackman livre sa meilleure composition du personnage. Un film charcuté donc, un film qui ne fait pas oublier ce qu'il aurait pu être entre les mains de réalisateur et scénariste talentueux, mais un bon film quand même, en espérant une version alternative à la sortie vidéo.


NOTE : 7/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Sam 14 Sep 2013, 23:02

Globalement d'accord avec toi. Je continue de trouver ce film assez couillu dans sa capacité à s'éloigner, de temps à autre, de l'inévitable cahier des charges. Je me souviens de soupirs dans la salle quand Logan et Mariko se cachent à Nagasaki et vivent en toute tranquillité. Des spectateurs attendaient de l'action, mais moi je trouvais ça cool...

Mangold, c'est vraiment un yes man que j'apprécie.
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Monstres Academy - 5/10

Messagepar Alegas » Dim 15 Sep 2013, 15:54

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Monsters University (Monstres Academy) de Dan Scanlon

(2013)


Un film qui confirme les craintes de nombreux cinéphiles depuis des années, à savoir la perte de vitesse du studio Pixar suite à son rachat par Disney. Autant les premières années ont été étonnamment fructueuses, avec quelques belles réussites du studio comme Wall-E ou Ratatouille, autant les trois dernières productions laissent vraiment à penser que Pixar est désormais prisonnier de sa condition, condamné à créer des suites de valeurs sures et qui n'ont plus grand chose à voir avec le film original, ou carrément à être bridé dès que le studio tente un projet un peu plus risqué sur le plan commercial. Ce Monsters University est donc très représentatif de ce qu'est devenu aujourd'hui Pixar, à savoir l'ombre de ce qu'il était auparavant. Alors certes, la qualité technique est toujours aussi sublime, mais c'est véritablement tout ce qu'il y a derrière qui manque, et qui faisait auparavant la force des films du studio. A l'instar de Cars 2, on se retrouve donc avec un concept très éloigné du film original, pour mieux embrasser les codes d'un genre bien connu du grand public, pour au final le rendre bien moins original. Ici donc, on se retrouve devant un typique film d'université, avec tout les clichés que cela comporte, entre les sportifs idiots, les nerds mis à l'écart, les cheerleaders inaccessibles, la doyenne effrayante, etc...

On navigue donc dans le vu et revu, idem pour le récit qui se veut être une revanche des nerds via le personnage de Bob, autant dire que le résultat est indigne d'un studio qui nous avait habitué justement à toujours éviter les récits prévisibles. Le film est l'exemple même du talent que Disney bride au maximum afin que le film plaise au plus grand nombre, un pur produit de studio donc, dénué de toute âme créative et qui est donc à mille lieues de ce que pouvait offrir Monsters Inc. en terme d'émotions et de caractérisation des personnages. Et que dire du message du film, qui fait véritablement penser à l'horrible propos de Wreck-it Ralph, un propos qui dit tout simplement que l'on n'arrivera jamais à atteindre ses rêves à cause de sa propre condition. Le nerd reste le nerd, et travaille dans ce qu'il a toujours souhaité en tant que nerd, bref du propos juste gerbant lorsqu'il est remis en contexte dans un film qui a pour cible des gamins. Certes, le propos est nettement moins appuyé que dans un film des studios Disney, mais pris au premier degré ça reste la même chose. Cela fait donc deux années de suite que le studio Pixar se fait battre à plate couture en terme de qualité par le studio Dreamworks, un retournement encore imprévisible il y a cinq ans et qui fait vraiment peine à voir.


NOTE : 5/10
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