[oso] Mes critiques en 2013

[Heatmann]

Il y a eu des bonnes comédies américaines (à part le Bay) cette année ?

non , aucune . enfin moi j en est encore vue aucune , et ne compte pas sur Worlds end , trust me ......... ( mais je sent que je vais aimer Last vegas , bcp aimer le trailer concept cast )

[Alegas]

World's End c'est anglais, pas américain.

[Heatmann]

vrai

ceci dit je pense qu on peut sans mal elargir la question poser par mark au niveau worldwide ( tres sincerement hein )

[Alegas]

Bah si on élargit à l'international, y'a le Dupontel qui est très bon cette année.

[Heatmann]

bon moi je l aime pas dupontel et sais que j aimerais pas celui la ( mais le verra pas ) , mais bon voila ca fait 1 ou 2 en comptant world end pour ceux qui on aimer quoi , super l annee !!

[Alegas]

Faut voir, peut être que This is the end sera bien.
Peut-être...

[Heatmann]

Ah oui celui la j ai bien kiffer le trailer ! bien rit ! mais bon pas sur que le concept fonctione , enfin , j y croit quand meme c est vrai

[Dunandan]

RAZZIA SUR LA CHNOUF

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Henry Decoin (1955) | 8/10
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Subtil par son sujet et son écriture, précis dans sa dissection du milieu de la drogue parisien et réjouissant par ses jeux d'acteurs, Razzia sur la chnouf nous rappelle cette époque désormais révolue des films de truands à l'ancienne. L'argot y coule à flot, comme une poésie sous-terraine qui nous caresse le tympan tandis que les costards se coiffent de leurs chapeaux avant de défourailler au pistolet sur les obstacles qu'ils rencontrent. Cette ambiance propre à ce genre de film est toujours aussi stimulante, et quand elle permet à des acteurs de la trempe de Jean Gabin de nous offrir ce qu'ils savent faire de mieux, on passe un moment délicieux en leur compagnie.

Avec Razzia sur la chnouf, Henry Decoin réunit le meilleur du genre. Des acteurs en forme, des dialogues acérés qui font sourire et des ambiances nocturnes dans un Paris pas toujours glamour qui fonctionnent. Le tout sur une bande son souvent jazzy qui nous fait dodeliner la tête, que demander de plus. Peut être un oeil un peu plus personnel en matière de prise de vue. Car c'est peut être là que Razzia sur la chnouf perd des points, dans sa réalisation un peu trop carrée qui manque un peu d'ambition. La caméra se fait discrète, trop timide.

Heureusement, le script est lui d'une précision sans faille. On se laisse cueillir par ce dénouement inattendu avec beaucoup de plaisir. Voir tout ce petit monde s'énerver dans une derniere séquence énergique permet à cette fresque sur le traffic de drogue parisien de trouver un bel épilogue. Razzia sur la chnouf est un film à découvrir pour tous les amoureux de ses ambiances de gangsters à la française. Délicieusement savoureux, en plus de mettre en avant des hommes qu'on ne se lasse pas de voir jouer (Gabin impérial, Ventura croustillant), il se permet aussi le luxe de prendre le temps de disséquer méticuleusement son sujet, sans jamais être agaçant.

Quand on sort de ce genre de séance, on ne peut qu'éprouver un peu de fausse nostalgie pour un cinéma d'une époque que l'on n'a pas connue et que l'on aurait aimé connaître. Un nouvel exemple en tout cas à balancer à la figure des gens qui me reprochent de ne pas aimer le cinéma français dans sa globalité. J'aime le cinéma Français, mais il a perdu avec les années de sa superbe, c'est indéniable et flagrant quand on jette un oeil à ce qui se faisait il y a quelques années.

[osorojo]

ILL MANORS

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Ben "Plan B" Dover (2012) | 7/10
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Intéressante et généreuse cette fresque sociale noire en diable que propose le rappeur Plan B avec son premier film. L'homme a des choses à dire et on devine qu'il a découvert avec le cinéma un moyen d'expression qu'il voulait user jusqu'à plus soif. Comme beaucoup de premiers films, Ill manors souffre de ce trop plein de thématiques, de cette abondance de critiques qui alourdissent finalement l'ensemble. Du coup parfois on décroche du propos qui perd de son authenticité. Heureusement, le rappeur se rattrape avec un défilement ininterrompu de bonnes idées, que ce soit dans sa mise en scène ou dans sa façon de lier ses différents savoir-faire. Rappeur jusqu'au bout des ongles, il n'hésite pas à naviguer entre dialogues parlés et flow rageur sur des beats qui ne font pas dans la dentelle. C'est finalement là que Plan B est le meilleur, lorsqu'il mêle à ses images son univers fait de punchlines assassines.

Du coup, même si le film est plombé par une surenchère peu nuancée, il parvient à nous captiver pendant deux heures sans ennui aucun. Les différents personnages dépeints dans cette fresque sociale ont tous quelque chose à dire et on s'intéresse à chacun d'eux. Ce qui n'est pourtant pas évident dans ce genre d'oeuvre chorale où généralement certains destins prennent le pas sur d'autres. Plan B lui parvient à les équilibrer pour les faire se retrouver dans un final à l'image du film, ouvert sur la suite, comme un simple passage sur cette ligne de vie qui n'à que faire des hommes et s'écoule inlassablement, que ces derniers tombent au combat ou continuent de respirer.

Avec Ill manors, Plan B se fait une petite place dans le monde cinématographique et se pose comme un intéressant nom à suivre. J'espère sincèrement qu'il ne s'arrêtera pas sur sa lancée, le bonhomme semble en avoir dans sa besace. En tout cas, je signe sans problème pour son prochain film, qui, s'il corrige les quelques excès de fougue de ce premier essai, pourrait bien être une nouvelle belle surprise.

[Dunandan]

LE LION ET LE VENT

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John Milius (1975) | 6.5/10
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Pas très friand des films d'aventure en général quand ils sont longuets et un peu faciles dans leur traitement, j'ai un peu lutté devant Le lion et le vent. Très beau d'un point de vue formel même si je m'attendais à un peu plus de panache niveau mise en scène, j'ai un peu plus de mal avec le fond du film. Choisir un acteur américain pour incarner un chef rebelle étranger et livrer un point de vue assez caricatural sur le monde arabe par son intermédiaire m'a semblé un peu malvenu. Je n'ai jamais réussi à prendre le film au sérieux, dès que Connery rentrait dans le cadre je me sentais en décalage avec le propos que Milius souhaitait développer. Si l'on ajoute à cela le côté chaotique du script qui ne sait jamais trop sur quel pied danser pour enrober le seul message assumé du film, qui passe par ce duel à distance entre Roosevel et ce bon vieux barbare du soleil pas si barbare que ça, il est difficile de ne pas regarder sa montre pendant les deux longues heures du film.

Heureusement, Milius oblige, on retrouve certaines thématiques qui lui sont chères qui permettent à l'ensemble d'être captivant par moment. En effet, dès que le réalisateur esquisse ses portraits d'hommes bourrus aux principes de fer, le film reprend de l'intérêt. Quelques tirades dans les bouches de Connery et Brian Keith valent le détour et confirment, si besoin était, le côté inflexible du caractère de Milius qui transparaît dans ses films. Dommage qu'à part ses deux personnages, tous les autres soient invisibles, voir ennuyeux au possible. Entre la mère forte américaine insupportable, ses gamins inutiles (qu'on ne me parle pas de relation de filiation entre le garçon et Connery, tout tombe à plat à part la dernière scène), les caricatures des forces européennes, les caricatures des sultans arabes etc etc, c'est quand même difficile de trouver son compte.

Au final, si j'ai aimé cet oeil toujours affûté dont use Milius pour dépeindre les grands espaces qu'il traverse ainsi que ses habituelles thématiques sur les destins d'hommes aux caractères bien trempés, j'ai été bien moins convaincu par le reste. Entre une vision si américanisée du monde arabe que le seul homme ayant des valeurs le représentant est joué par un ricain pur jus, une histoire qui s'étire en longueur sans avoir grand chose à raconter et des personnages bien trop transparents, je reste cruellement sur ma faim.

[pabelbaba]

Oso, la voix de la raison!

[Scalp]

oso, la petite soeur d'Alegas.

[Dunandan]

Oui c'est sûr qu'il ne faut pas s'attendre à un film profond sur les relations Etats-Unis - Monde Arabe. Alors c'est marrant, mais je pense justement que Milius joue avec la caricature qu'il en fait, pour finalement traiter ce qu'il juge essentiel : cette amitié respectueuse, à distance, entre ces deux chefs, basée sur des valeurs anciennes, laquelle ne peut plus exister dans le monde politique d'aujourd'hui, qui est tourné en dérision.

Bon c'est vrai par contre que le traitement n'est pas des plus subtils, mais je l'aime bien le ton bourru du père Milius

[Alegas]

Bon bah c'est cool, je me sens bien moins seul.

[Dunandan]

Bah non vous êtes trois, Pabel n'a pas été si élogieux que ça sur ce film

(mais bon c'est bien, ça fait du débat et c'est plutôt équilibré ...)