Conjuring : Les Dossiers Warren - James Wan - 2013
Une très bonne surprise. Deux ans après Insidious, James Wan remet le couvert et enfonce le clou de sa mainmise actuelle sur le genre horreur/épouvante outre atlantique. Son précédent long m'avait fait passer un bon moment mais virait un peu au grand-guignol dans sa seconde partie. Ici, son exercice de style fait dans la sobriété tout du long ou presque. Un très bel objet emprunt de classicisme en matière d'ambiance et qui jouit d'une superbe réalisation. Insidious ne m'avait pas spécialement marqué sur ce point (une bonne raison pour le revoir) mais là, force est d'avouer que la technique est régulièrement réjouissante.
Outre la très belle reconstitution des 70's au travers des costumes, des décors et grâce à la superbe photo un peu passée, très cachet, Wan régale nos mirettes avec ses mouvements de caméras qui retournent les sens, des plans séquences qui renvoient les étrons du genre hypercuts dans les limbes et quelques cadrages dont il a le secret. La réalisation parvient réellement à transcender un script qui sent un peu le réchauffé (encore une histoire de fantômes mal bouchés, d'esprits maléfiques et d'exorcisme) même si ses inspirations sont parfaitement digérées et respectueuses des maîtres étalons du genre. Conjuring comble son manque d'originalité en proposant notamment une galeries de personnages bien écrits, à commencer par le couple de spécialistes ès phénomènes paranormaux.
Patrick Wilson et Vera Farmiga offrent des prestations plus que solides pour le genre, sûrement enjoués par le soin apporté à leurs rôles. En victime principale du mauvais sort, Lili Taylor est à l'avenant en mère de famille. Pour une fois, on échappe aussi aux médiums secoués du bocal. La mécanique de la peur est ici plutôt subtile, pas de jump scares débiles toutes les deux minutes mais une utilisation judicieuse du hors-champ et de l'insinuation qui interpelle constamment le spectateur. Le score est excellent et dès l'écran titre, on se sent oppressé. Pour les adeptes du genre, rien d'insurmontable en matière de terreur pure hormis quelques sursauts mais Conjuring rétame tellement la concurrence contemporaine par la passion qui semble habiter Wan et ses équipes techniques qu'on lui pardonnera aisément. Meilleur film du genre depuis Jusqu'en Enfer de Sam Raimi pour ma part.
Edit : Ca sent un chouille plus le réchauffé à la revoyure mais ça reste un bel objet.
7/10