[Alegas] Mes Critiques en 2013

[Dunandan]

P'tain les gars vous me donnez envie de faire une rétro Milius maintenant ! (surtout Big Wednesday et Dilinger que je n'ai pas encore vus)

[Alegas]

Il y a la mienne (d'ailleurs, tu t'es planté dans le titre français).

Ah merde, j'ai été induit en erreur par cette page à la con. Bon bah du coup si un modo pouvait rectifier l'erreur.

[Alegas]

Secret Window (Fenêtre Secrète) de David Koepp

(2004)

Mais qu'est-ce que c'est nul... Je sais même pas pourquoi j'ai accepté de regarder un tel film, je sentais le bousin venir à des kilomètres et j'avais bien raison de me méfier. Bon, déjà pointons du doigt le premier défaut de ce Secret Window, à savoir sa nature même de film de scénariste. Des longs-métrages réussis réalisés par des hommes qui ont acquis d'abord leur popularité en tant que scénaristes, c'est finalement assez rare, et ici on a l'exemple même du film de ce genre, où le mec se sent l'obligation de forcer le trait sur sa mise en scène, en se reposant sur un script tout ce qu'il y a de moins finaud. On a donc une adaptation d'une nouvelle de Stephen King, le genre de nouvelle qui fonctionnerait très bien en court-métrage, et qui est ici étirée en longueur au point qu'il faut juste être aveugle pour pas voir venir le twist final au bout de vingt minutes. D'autant que, comme dit plus haut, David Koepp est loin d'être ce qu'il y a de plus subtil en terme de mise en scène. Entre les nombreux inserts sur les paquets de cigarettes ou le premier plan sur le miroir (Koepp qui singe la réal de Fincher dans Panic Room, c'est tout simplement affreux), il faut avoir le cerveau qui fonctionne au ralenti pour pas voir d'avance ce qui va se dérouler.

Car en plus, le script est bien prévisible, pas génial niveau dialogues, et les fausses pistes lancées au spectateur sont tellement grosses que ça fait vraiment peine à voir. Et puis quand vient la fameuse révélation que n'importe qui de censé a pigé dès la seconde apparition de John Shooter, c'est la quintessence du film de petit malin où l'on te multiplie les effets clipesques pour faire comprendre la scène à tout ceux qui se seraient endormis depuis un moment. Non vraiment, pour un film qui cite le cinéma d'Hitchcock et Shining, c'est juste honteux de voir un tel résultat. Quand au casting, c'est bien simple, seul Turturro est à sauver, même Maria Bello fait peine à voir et la perle du film c'est bien entendu Johnny Depp. Alors autant le mec peut être un très bon acteur quand il veut, autant ici non seulement c'est un miscast total (quand il veut paraître intimidant à la fin, c'est à mourir de rire), mais en plus il est tellement paresseux qu'il refait la même composition qu'il répète depuis plusieurs années, à base de mimiques de Jack Sparrow. Bref, passez votre chemin, c'est vraiment du thriller psychologique bas de gamme qui ne mérite pas le coup d’œil.

NOTE : 2/10

[Heatmann]

Pour le coup, je serais curieux de lire une critique de quelqu'un qui aime ce film, parce que je pige vraiment pas ce qu'on peut lui trouver formellement.

en plus de la critique de jed, surf un peu sur le net 3 min , tu en trouvera plein . je suis pas la pour debatre de ton avis sur le film , mais il a une grosse repute et "aura" , empire en avait fait meme un gros dossier il y a 2 numero

P'tain les gars vous me donnez envie de faire une rétro Milius maintenant ! (surtout Big Wednesday et Dilinger que je n'ai pas encore vus)

ah mon avis dun tu va bcp aimer big wednesday, peut etre meme encore plus que killbush

[Mark Chopper]

C'est vrai que ça ne vole pas haut Fenêtre secrète et que l'histoire aurait plus collé pour un Masters of Horror qu'un long-métrage.

Mais 2/10, c'est un peu vache.

[Alegas]

Je deviens aigri.

(non mais sérieusement il est tout pourri ce film)

[Scalp]

Je met 0 à ce truc.

[zack_]

Alegas et Scalp même combat

[Alegas]

Citizen Kane de Orson Welles

(1941)

Énième vision de l'un de ces rares films qui, au fur et à mesure des visions, se révèlent à mes yeux tout simplement inattaquables d'un point de vue formel. Jamais le terme leçon de mise en scène n'a été aussi bien défini que par ce film, c'est bien simple c'est tout simplement le long-métrage qui avait des décennies d'avance et qui a réinventé totalement la façon de réaliser un film. Et c'est d'autant plus surprenant qu'il s'agissait d'un premier film, sorti tout droit de l'esprit d'un génie qui, hélas, ne refera jamais de film aussi ultime sur tout les points. Rien que l'introduction donne le ton, avec une fluidité du montage juste sublime, Welles ne pouvant évidemment pas créer Xanadu et s'y rapprocher via un travelling, il utilise le fondu enchaîné tout en attirant l’œil du spectateur sur une fenêtre éclairée qui jamais ne changera de position sur les différents plans. Ce court passage définit à lui seul toute l'ambition et tout le génie de la mise en scène de Citizen Kane : un savoir-faire ingénieux qui permet de repousser les limites techniques de l'époque (on a notamment un mouvement de grue qui passe à travers une enseigne métallique, mouvement tout simplement impossible vu la taille des caméras en 1941) mais aussi une façon de penser qui permet à chaque plan d'avoir une signification, non seulement en terme de composition mais aussi en terme de technique pure, en témoigne l'utilisation de la focale, jusque là souvent ignorée par les cinéastes, et qui a révolutionné la façon de travailler sur la profondeur de champ et l'enfermement des personnages au sein d'un cadre. Jamais une réalisation d'un film n'avait été aussi complexe tout en servant totalement son sujet, et même encore aujourd'hui on se surprend à constater toute l'efficacité du travail de Welles qui rend son film d'une modernité affolante.

Mais Citizen Kane, c'est aussi une révolution de la façon de raconter une histoire, et si l'utilisation du flash-back était loin d'être inédite à l'époque, sa façon de faire avancer l'intrigue n'avait jamais été tenté jusque là. On suit donc le parcours de Charles Forster Kane, jeune garçon à la destinée imposée qui fera son possible pour y échapper mais qui, dans son ambition, ne fera que se condamner à la solitude. Le portrait est tout simplement touchant, Welles n'oubliant jamais d'humaniser son récit face à un personnage souvent antipathique, et c'est réellement ce qui permet à cette histoire de rester captivante, et même la signification du mot Rosebud devient finalement accessoire avant que Welles ne révèle le mot de la fin, délivrant ainsi aux yeux du monde toute l'humanité d'un personnage hors-normes. Le casting, principalement issu du milieu du théâtre, est excellent, et forcément on ne peut s'empêcher de penser que Orson Welles vole le film via une interprétation mémorable, aidé par un travail de maquillage assez incroyable pour l'époque. Un véritable chef-d’œuvre, une parfaite leçon de mise en scène qui met encore à l'amende beaucoup de cinéastes et un film qui ne vole clairement pas son statut, amplement mérité.

NOTE : 10/10

[puta madre]

Jamais vraiment accroché à celui-là (peut-être parce qu'il a été sur-analysé pendant les cours de cinéma que j'ai suivi au lycée et à la fac). De Welles, je préfère La Splendeur des Amberson, même s'il a été mutilé par ses producteurs, ou Le Procès.

[Alegas]

Red Dawn (L'Aube Rouge) de John Milius

(1984)

Clairement l'un des films de Milius que je préfère, juste derrière Conan The Barbarian, et autant le film me gaverait rapidement s'il se déroulait dans un contexte guerrier réel, autant la volonté uchronique du métrage lui permet de recourir à pas mal de libertés, notamment dans son traitement du communisme ou des valeurs patriotiques qui servent ici le cœur du récit. Avec la vision de ce film, je saurais au moins quelle était la principale source d'inspiration d'un jeu comme Opération Flashpoint – Resistance , avec un contexte particulièrement jouissif qu'est la Troisième Guerre Mondiale qui se déroule sur le sol américain (le contexte est rapidement posé, les ennemis arrivant dès la deuxième minute du film ), et où ceux-ci doivent jouer la carte de la guérilla. L'autre originalité du film, c'est bien entendu de faire de jeunes adolescents les héros du récit, et on se retrouve donc avec du teen movie sans l'être vraiment, le film trouvant bien plus sa force dans les codes du film de résistance, avec trahison, espionnage, approvisionnement, etc... Seul gros défaut à l'horizon : les quelques facilités qui laissent penser que, du jour au lendemain, on peut devenir un véritable soldat et combattre des armées trois fois plus nombreuses sans aucun problème. Pour le reste, le film reste quand même bien réaliste et ne fait pas dans la dentelle quand il s'agit de faire mourir des héros (très beau final), humaniser l'ennemi ou montrer les réalités de la guerre (le discours poignant de Harry Dean Stanton). Si la mise en scène de Milius n'est pas ce qu'il y a de plus virtuose, bien au contraire, elle a le mérite d'être efficace, notamment quand il s'agit de filmer l'action. Quand au casting, c'est évidemment Patrick Swayze qui vole le film, avec même quelques très belles scènes et un rôle assez finement écrit. Finalement, c'est davantage lorsque Milius se tourne vers l'entertainment qu'il arrive à me séduire, et cela se vérifie encore avec ce film.

NOTE : 7/10

[Alegas]

Farewell to the King (L'Adieu au Roi) de John Milius

(1988)

La critique va être courte, c'est typiquement le genre de films où j'ai clairement pas d'énormes défauts à reprocher, c'est juste que ce n'est pas mon type de cinéma, et que ça ne me parle pas du tout donc forcément ça joue quand même beaucoup sur le ressenti final. Certainement l'un des films de Milius qui rentre le plus dans ses thèmes, le film fait d'ailleurs beaucoup penser à The Wind and the Lion, voire carrément à Apocalypse Now sur certains points, malheureusement non seulement les thèmes traités sont loin de me fasciner, mais j'ai eu également beaucoup de mal à accrocher à toute cette histoire, que ce soit l'histoire du personnage de Nolte en flash-backs avec voix-off un peu inutile, ou encore à sa relation avec ce soldat anglais qui est véritablement le cœur du métrage. Le casting est d'ailleurs est convaincant, sans pour autant être exceptionnel (Nolte a déjà été vu bien mieux ailleurs), la musique de Podelouris est vraiment pas mal, quand à la mise en scène de Milius j'ai un peu plus de mal. Autant dans les séquences de guerre il y a une maîtrise, autant le reste ça fait vraiment réalisation en mode automatique à quelques exceptions près (notamment le plan subjectif avec le flingue pointé sur le cavalier japonais). Clairement pas un mauvais film en soi donc, mais ce n'est vraiment pas ma came.

NOTE : 6/10

[Dunandan]

C'est marrant l'un de tes films préférés de Milius est en fait celui que j'apprécie le moins . J'ai l'impression aussi que la personnalité ambigüe et contradictoire du cinéaste t'a influencé ou gêné dans l'appréciation de son oeuvre, je ne sais pas si j'ai raison ?

[Scalp]

Alegas quand tu dis que c'est pas ton genre de film ça me fait marrer

[Alegas]

Je l'aurais peut-être plus apprécié en IMAX 3D HFR + Dolby Atmos et des acteurs en performance capture mais là non quoi.

C'est marrant l'un de tes films préférés de Milius est en fait celui que j'apprécie le moins . J'ai l'impression aussi que la personnalité ambigüe et contradictoire du cinéaste t'a influencé ou gêné dans l'appréciation de son oeuvre, je ne sais pas si j'ai raison ?

Ouais clairement, j'en parlais déjà dans ma critique du Lion et le Vent, d'un côté le mec est partisan de la NRA, te montre bien que les valeurs guerrières c'est bien et que seules les grosses couilles peuvent survivre dans ce monde, et d'un autre côté t'as un message pacifiste quand même bien prononcé et des personnages tellement extrêmes que c'est difficile (en tout cas pour moi) de s'y identifier un seul instant.