Harry Potter and the Deathly Hallows - Part 1 (Harry Potter et les Reliques de la Mort - 1ère Partie) de David Yates
(2010)
Un épisode qui, hélas, est la preuve ultime que lorsqu'une saga démarre sur des bases peu solides, elle ne s'en remettra jamais totalement. Pour adapter le livre final de la saga du jeune sorcier, la Warner décide de produire deux films, à la fois pour des raisons financières mais aussi parce qu'il aurait été difficile, voire impossible, de le faire en un seul de 2H30. Forcément, le résultat est là puisque l'on se retrouve avec un film très fidèle aux péripéties du roman, et pourtant il manque ce petit quelque chose qui prouve à la fois deux choses : que non seulement la saga Harry Potter au cinéma souffre terriblement du fait que les détails qui prennent peu à peu de l'importance ne sont jamais mis en avant (on pense notamment au miroir de Sirius Black, absent des films précédents et qui apparaît là comme par magie, seuls les lecteurs pouvant connaître sa signification, ou encore la mort d'un protagoniste qui se veut émouvante mais qui ne fonctionne pas, la faute à un temps passé à l'écran insignifiant dans les opus précédents) mais aussi et surtout que la majorité des films se contentent de faire de l'illustration, et on se retrouve donc certes avec quelque chose de globalement réussi, mais avec un arrière goût d'insipidité, notamment sur le plan émotionnel.
Pourtant le film commence très bien, avec une séquence d'introduction émouvante qui donne tout de suite le ton du récit, suivie par une scène de course-poursuite qui en met plein les yeux. Malheureusement, toute la partie de recherche des Horcruxes est finalement peu palpitante. Alors certes, dans le livre on avait aussi ce côté très long avec peu d'action, mais autant à l'écrit ça marche, autant dans le film on ne fait finalement que suivre ce que l'on nous donne à regarder, sans s'impliquer beaucoup plus. Pire encore : là où chacune des réactions et pistes de la recherche étaient justifiées, ici on a vraiment l'impression d'avoir plusieurs facilités scénaristiques à la suite. Reste donc un film globalement sympa, mais vraiment sans plus, avec une mise en scène très inspirée par moment (la destruction de l'Horcruxe, le passage au Ministère avec une grosse inspiration de Brazil, ou encore ce passage animé très influencé par l'introduction de Hellboy 2). Le trio principal est déjà beaucoup plus convaincant avec ce passage définitif à l'âge adulte, encore heureux étant donné que cette fois, le casting adulte est beaucoup moins présent à l'écran. Enfin, Alexandre Desplat prend le poste de compositeur et offre hélas un travail un peu trop passe-partout, très loin de ce qu'il fera pour le second volet du diptyque. Une adaptation très fidèle donc, mais à qui il manque l'essentiel, à savoir toute l'émotion et la magie du détail qu'avait insufflé J.K. Rowling dans ses écrits.
NOTE : 6,5/10