[Alegas] Mes Critiques en 2013

[Alegas]

Ah bah ça c'est évident. Hormis le passage à la fin du 5 où Harry passe presque du "côté obscur", on perd totalement l’ambiguïté du personnage quand à son lien avec Voldemort. Dans les bouquins, comme tu dis, il y avait vraiment un apprentissage de l'ennemi, et donc de soi-même, et c'est ce qui rendait captivant le 6ème livre malgré le fait qu'il ne se passe pas grand chose en terme de péripéties. Mais ça revient à ce qu'on disait, Harry Potter aurait méritée d'être une saga complète, avec une mise en production après la sortie du dernier tome.
Contrairement à des films comme LOTR, je ne serais pas contre un hypothétique reboot de la saga Potter, car il y a vraiment la matière pour faire bien mieux.

[Alegas]

Harry Potter and the Deathly Hallows - Part 1 (Harry Potter et les Reliques de la Mort - 1ère Partie) de David Yates

(2010)

Un épisode qui, hélas, est la preuve ultime que lorsqu'une saga démarre sur des bases peu solides, elle ne s'en remettra jamais totalement. Pour adapter le livre final de la saga du jeune sorcier, la Warner décide de produire deux films, à la fois pour des raisons financières mais aussi parce qu'il aurait été difficile, voire impossible, de le faire en un seul de 2H30. Forcément, le résultat est là puisque l'on se retrouve avec un film très fidèle aux péripéties du roman, et pourtant il manque ce petit quelque chose qui prouve à la fois deux choses : que non seulement la saga Harry Potter au cinéma souffre terriblement du fait que les détails qui prennent peu à peu de l'importance ne sont jamais mis en avant (on pense notamment au miroir de Sirius Black, absent des films précédents et qui apparaît là comme par magie, seuls les lecteurs pouvant connaître sa signification, ou encore la mort d'un protagoniste qui se veut émouvante mais qui ne fonctionne pas, la faute à un temps passé à l'écran insignifiant dans les opus précédents) mais aussi et surtout que la majorité des films se contentent de faire de l'illustration, et on se retrouve donc certes avec quelque chose de globalement réussi, mais avec un arrière goût d'insipidité, notamment sur le plan émotionnel.

Pourtant le film commence très bien, avec une séquence d'introduction émouvante qui donne tout de suite le ton du récit, suivie par une scène de course-poursuite qui en met plein les yeux. Malheureusement, toute la partie de recherche des Horcruxes est finalement peu palpitante. Alors certes, dans le livre on avait aussi ce côté très long avec peu d'action, mais autant à l'écrit ça marche, autant dans le film on ne fait finalement que suivre ce que l'on nous donne à regarder, sans s'impliquer beaucoup plus. Pire encore : là où chacune des réactions et pistes de la recherche étaient justifiées, ici on a vraiment l'impression d'avoir plusieurs facilités scénaristiques à la suite. Reste donc un film globalement sympa, mais vraiment sans plus, avec une mise en scène très inspirée par moment (la destruction de l'Horcruxe, le passage au Ministère avec une grosse inspiration de Brazil, ou encore ce passage animé très influencé par l'introduction de Hellboy 2). Le trio principal est déjà beaucoup plus convaincant avec ce passage définitif à l'âge adulte, encore heureux étant donné que cette fois, le casting adulte est beaucoup moins présent à l'écran. Enfin, Alexandre Desplat prend le poste de compositeur et offre hélas un travail un peu trop passe-partout, très loin de ce qu'il fera pour le second volet du diptyque. Une adaptation très fidèle donc, mais à qui il manque l'essentiel, à savoir toute l'émotion et la magie du détail qu'avait insufflé J.K. Rowling dans ses écrits.

NOTE : 6,5/10

[Jack Spret]

Mais pourquoi tu te fais du mal comme ça ?

[Alegas]

Ma copine qui voulait se refaire tout les Harry Potter. Vu que j'étais en plein dans mes semaines de 70 heures, c'était le genre de films parfait à regarder le soir sans se prendre la tête.

[Alegas]

The Wind and the Lion (Le Lion et le Vent) de John Milius

(1975)

Clairement pas convaincu par ce second film de John Milius qui souffre fortement du fait d'être arrivé plus d'une décennie après Lawrence d'Arabie avec qui la comparaison est inévitable. Certes, les deux films ne cherchent pas à délivrer le même message, mais ils ont souvent la même façon de dépeindre un contexte particulier : la chute d'une prestigieuse tradition au Moyen-Orient au profit du progrès occidental. Ce qui est étonnant avec ce film, c'est évidemment de se rendre compte que le postulat de départ (à savoir le kidnapping d'une famille occidentale par un Cheik) n'est clairement pas ce qui intéresse Milius, qui préfère mettre l'accent tout le long de son métrage sur une confrontation indirecte entre Theodore Roosevelt et le personnage joué par Sean Connery. Deux protagonistes très différents l'un de l'autre, mais passionnés chacun à leur façon par leur ennemi. Du coup, on se retrouve avec un film à la construction originale, très surprenant dans ses grandes lignes (on évite donc notamment la love-story) mais qui, hélas, déclare un peu trop vite son propos, au point d'avoir presque tout dit en l'espace d'une heure de métrage. C'est d'autant plus regrettable que Milius ne prend pas de gants pour avancer le message de son film, et on se retrouve donc avec des métaphores peu subtiles comme ce discours de Roosevelt sur l'ours américain. Pourtant, et de façon très surprenante, c'est finalement les scènes avec le président des États-Unis qui se révèlent être les plus intéressantes du métrage, avec une obsession teintée de respect palpable pour l'adversaire qui rendent les dialogues du personnages souvent plus intéressants que les péripéties du personnage de Connery et de la famille captive à l'autre bout du monde. Un intérêt qui doit beaucoup à l'écriture soignée autour du personnage, avec notamment une très belle scène de fin où Roosevelt se rend compte qu'il ne comprendra jamais complètement des adversaires qu'il n'affrontera pas lui-même.

Pour le reste, le film n'est pas pénible à suivre, mais n'est pas non plus ce qu'il y a de plus captivant. Comme dit plus haut, la destruction des valeurs du Moyen-Orient par l'Occident est traitée de façon bien plus ultime dans le film de David Lean et à quelques exceptions près (comme le passage du sauvetage de la famille par Connery) la mise en scène de Milius n'est pas aussi inspirée que dans Dillinger ( un exemple parmi d'autres : a façon d'utiliser le serveur dans la séquence d'introduction n'est pas aussi aboutie qu'elle aurait pu l'être). Enfin, on retrouve ce même côté froid dans l'écriture, qui doit beaucoup au fait de se retrouver majoritairement avec des personnages antipathiques, et il est vraiment dommage de constater qu'une liaison plus accentuée entre la mère et le personnage de Connery aurait pu humaniser bien plus le récit. Sean Connery en Cheik, ce n'est pas ce qu'il y a de pire, le charisme de l'acteur arrivant à rendre le personnage crédible, mais cela reste quand même déstabilisant d'entendre l'accent écossais sortant de la bouche d'un arabe, pour le coup c'est plutôt Brian Keith qui vole le film avec son excellente interprétation de Roosevelt. Un second film clairement pas dénué de qualités donc, très original par moment, mais inégal dans son rythme et sa façon de traiter son sujet.

NOTE : 6/10

[Scalp]

Connery antipathique ?

[Alegas]

Bah ouais j'ai trouvé. Ca m'a fait penser un peu au traitement de T.E. Lawrence dans le film de Lean : tu comprends tout à fait les intentions du mec, car elles sont basées sur des valeurs, mais la façon d'y arriver est pas ce qu'il y a de plus louable.

[Heatmann]

la metaphore de l ours , pour les USA , c'etait un veritable discours et le mot original de Roosevelt lui meme a l epoque , bien connue justement pour ce genre de declaration .... et c est meme de la qu est nee le fameux teddy bear , la peluche .

[Alegas]

Ouais je sais bien, je connais l'histoire, mais bon forcément c'est utilisé ici pour faire le lien avec le personnage de Connery, comme quoi il est un intrus dans une vallée qui appartient à ceux qui y vivent, et que l'animal est le seul qui ne craint pas le fusil.
Donc voilà, en soi l'utilisation est pas gênante, mais c'est la multiplication de trucs comme ça qui rendent le message pas hyper subtil à mes yeux, dans le même style y'a aussi le discours du chinois pendant l'anniversaire de Roosevelt qui est très parlant à ce niveau là.
D'ailleurs, je le trouve un peu spécial ce film, étant donné que j'arrive pas trop à savoir la position de Milius sur ce qu'il raconte. D'un côté, il y a une passion évidente pour Roosevelt et la tradition américaine en général (ça se confirme avec Rough Riders et surtout Red Dawn) mais de l'autre côté il y a la critique sous-jacente de cette tendance américaine à vouloir toujours contrôler sa position à l'étranger. Après, c'est peut-être parce que je connais trop le personnage, mais ça m'intrigue vraiment cette double facette qui se contredit par moment.

[Dionycos]

Une adaptation très fidèle donc, mais à qui il manque l'essentiel, à savoir toute l'émotion et la magie du détail qu'avait insufflé J.K. Rowling dans ses écrits.

Grosse contradiction dans cette phrase je trouve. S'il manque l'essentiel, l'émotion, l'univers de la saga, ça veut dire que ce n'est pas fidèle.
La fidélité à un livre, c'est juste une affaire de péripéties respectées façon cahier des charges. Si on ne retrouve pas l'idée générale du matériau d'origine, c'est qu'on passe totalement à côté du truc. Ce qui est le cas de ce film, à mon sens le plus raté de toute la saga. Un film d'un ennui mortel, alors que les mêmes choses étaient passionnantes dans le bouquin.

A titre d'exemple, le 5ème film me parait bien plus fidèle, et ce malgré les très très nombreuses coupes opérées. Car le film est bien construit, a sa propre cohérence, et malgré tous les changements, on retrouve au final l'impression générale qui se dégageait du bouquin : le sentiment d'injustice, de rébellion, de lutte pour faire éclater la vérité etc.

[Alegas]

Quand je dis film fidèle, c'est évidemment à remettre dans le contexte de la saga Potter. Toutes les péripéties sont là, le film peut même se permettre de laisser le temps aux parties dialoguées et donc d'avoir un film moins haché en terme de montage. Mais oui, il n'y a pas les petits plus qui font toute la différence entre une bonne et une mauvaise adaptation.
Une adaptation peut très bien être ratée tout en étant fidèle, les exemples sont nombreux. Genre par exemple un film comme Misery, c'est hyper fidèle au roman de base, mais toute l'essence même du bouquin, tout ce qui pouvait te faire haïr les personnages ou tout ce qui pouvaient te faire frissonner n'est pas là. Adaptation fidèle donc, mais ratée quand même.

[Alegas]

Big Wednesday (Graffiti Party) de John Milius

(1978)

Troisième film de John Milius, et certainement l'un de ses plus personnels. Big Wednesday est de ce genre de films qui, malgré des bonnes intentions, se loupent dans les grandes largeurs, et ce film précis souffrent de deux gros défauts, d'abord celui de ne jamais fonctionner sur l'émotion alors que le récit est entièrement basé sur ce point, mais aussi et surtout de faire moins bien que d'autres films sortis à la même période et ayant plus ou moins la même thématique. Car lorsque l'on regarde Big Wednesday, la comparaison avec American Graffiti et The Deer Hunter est assez frappante, les trois films ayant pour ambition de traiter l'amitié à travers les années et le conflit guerrier vietnamien, tout en parlant de façon sous-jacente de l'évolution de la société américaine. Sauf que dans le film de Milius, non seulement la façon de traiter la chronologie est ratée, mais en plus on croit difficilement à l'amitié que l'on nous montre à l'écran. Et vu que le métrage se basse essentiellement sur l'évolution des personnages, l'ensemble est particulièrement peu captivant, contrairement au film de Lucas qui savait garder un rythme tout en privilégiant ses personnages, et contrairement au film de Cimino qui, malgré ses longueurs, arrivait toujours à être pertinent. C'est d'autant plus dommage que le thème du surf est, de façon évidente, un thème particulièrement important pour Milius (des gestes simples comme le fait de donner une planche devient alors quelque chose de hautement symbolique), mais là encore le traitement fait que l'on se désintéresse rapidement de ce que l'on nous montre. Même en terme de mise en scène, on est sûrement devant le film de Milius le plus paresseux, et cela donne des séquences peu réjouissantes comme la bagarre en soirée qui traîne en longueur en plus d'être bien mal chorégraphiée. Reste donc à sauver une bonne intention et quelques passages de la composition musicale signée Basil Poledouris, mais en soi le film est quand même très décevant.

NOTE : 3,5/10

[Jed Trigado]

La rétro Milius promet, personne n'a les mêmes préférences.

(Mais 3,5 c'est de l'abus quand même)

[Alegas]

Pour le coup, je serais curieux de lire une critique de quelqu'un qui aime ce film, parce que je pige vraiment pas ce qu'on peut lui trouver formellement.

[Jed Trigado]

Il y a la mienne (d'ailleurs, tu t'es planté dans le titre français).