[Dunandan] Mes critiques en 2013

[Jack Spret]

T'as du faire "Répondre" au lieu de "Critique"

[Dunandan]

Oui je suis en train de le reposter !

[Dunandan]

Wu Xia (Swordsmen), Peter Ho-Sun Chan (2011)

Résumé : Un expert en arts martiaux, désireux de prendre sa retraite, se retrouve traqué par un détective et son ancien maître.

La dernière décennie n'est peut-être pas très fournie dans le Wu Xia Pian, mais elle comporte quelques perles dont Wu Xia fait sans doute partie (avec notamment Detective Dee et Trois royaumes). L'une de ses plus grandes réussites, hormis son cachet visuel indéniable, est l'originalité d'un récit qui, tout en faisant référence aux codes classiques du genre, parvient à captiver l'attention du spectateur en le baladant entre enjeux variés et rebondissements palpitants. Sur la base d'une enquête policière aux allures fantastiques à la Chu Yuan (mais en beaucoup plus simple à suivre) et proche de History of violence, cette histoire porte sur la capacité pour un homme de changer, tant pour le détective (l'humanité est-elle plus forte que la loi ?) que celui qu'il traque (peut-on effacer son passé ?), apparemment simple fabriquant de papier.

Or, la grande force du récit est de nous faire douter constamment de l'identité de ce dernier (même si la présence de Donnie Yen nous met la puce à l'oreille), en reprenant le concept du montage alterné de Rashomon. L'enquêteur aura donc à user de toute sa perspicacité pour éplucher les différentes couches de l'affaire, en nous faisant découvrir toute la finesse des arts-martiaux (par sa connaissance des aiguilles), la pratique devant être voilée pour masquer la réelle identité de son pratiquant. A cette fin, la mise en scène est brillamment pensée (avec des CGI parfaitement intégrés à la narration), faisant revivre au spectateur certaines séquences selon deux angles différents, transformant celui-ci en témoin oculaire (via la version du fabriquant) et psychique (via l'imagination et l'observation de l'enquêteur), avec au passage quelques leçons sur les arts-martiaux (portés par une caméra subjective nous conduisant vers les points vitaux). Ainsi, ce film est très dynamique, alternant enquête, combats, et différents ressorts émotionnels en parcourant le passé de chaque protagoniste principal.

L'une des autres forces du film est donc sa maîtrise de la rupture de ton, puisque les scènes comiques (Donnie Yen se faisant passer pour un idiot bien chanceux) alternent avec d'autres plus sérieuses, particulièrement lorsque les enjeux se rejoignent (un complexe oedipien pour le fabriquant, la peur d'être abandonnée pour la femme de ce dernier, et le choix cornélien entre la loi et l'empathie pour l'enquêteur), sans que jamais le récit ne soit surchargé. Et le casting est bien servi, avec en tête Donnie Yen qui nous montre, à la manière de Jet Li dans Fearless, qu'il peut être aussi un bon acteur en faisant part d'une palette de jeu que je n'avais jamais vu chez lui, aussi efficace dans les scènes de combat, le comique, et le tragique. D'autre part, Takeshi Kaneshiro est toujours aussi convainquant, ici dans un rôle à la Sherlock Homes (son look très classe aidant dans ce sens), tandis que la mignonne Tang Wei, révélatrice de l'humanité du fabriquant, est un petit atout-charme indéniable.

Enfin, les scènes de combat, bien que rares (et c'est pour le mieux, car ils servent à chaque fois les personnages et l'histoire), sont vraiment bien foutus et parfaitement lisibles. Après la première très originale qu'on revoit sous un angle différent, il y a de sacrés morceaux, dont un qui fera plaisir à ceux qui ont vu Le sabreur manchot avec comme principal bad guy nul autre que Jimmy Wang, ancien interprète de la saga éponyme. Son personnage n'est peut-être pas aussi bien écrit et interprété (il en fait même parfois des caisses en méchant de service) que le duo central, mais ça fait plaisir de le revoir après 15 ans d'absence. Bref, un film d'enquête/arts martiaux qui commence de manière très originale (dans son script et sa mise en scène), et termine de façon plus classique et référentielle. A découvrir absolument (tant pour les néophytes que pour les plus aguerris) ! Seul petit point noir, peut-être son dénouement qui manque un peu de panache.

Un must-see pour tous les amateurs du genre, jamais ennuyeux, doté à la fois d'une histoire classique mais racontée avec originalité, de combats nerveux et bien chorégraphiés, et de nombreuses références à la pratique des arts-martiaux.

Edit : j'ai regardé la version tronquée du BR US par mégarde (il manque 20 min), mais en l'état c'est déjà un excellent film !

Edit 2 : Ayant revu la version internationale, je la trouve légèrement meilleure sur tous les points : un peu plus de la vie de village, plus de détails sanguinolents (notamment les meurtres à la Seven qui confortent ici l'étiquette du film de genre), et surtout la présence des chansons qui apportent un second degré appréciable à la sauce HK. Le seul atout du charcutage de Miramax, c'est la meilleure gestion du rythme, mais sinon vaut mieux voir la version internationale, simplement plus riche et racée.

[Dunandan]

BILAN DU MOIS D'AOUT

Films vus : 14 (moyenne 6.8 )
- Etats-Unis (8)
- France (2)
- Espagne (1)
- Canada (1)
- Australie (1)
- Chine (1)

TOP DECOUVERTES

FLOP

PEPETTE DU MOIS

[Jack Spret]

Ah tu me fais plaisir pour ta pépé du mois
Fallait pas hésiter à te lâcher sur les screens

[Dunandan]

Ruby Sparks, Jonathan Dayton et Valérie Faris (2012)

J'avais au début quelques appréhensions à voir cet énième essai sur la mise en abîme entre la vie d'écrivain complètement no life et la réalité qui échappe inexorablement à ce dernier (et la vie sentimentale qui va avec). Alors si ce n'est pas aussi brillant que Adaptation (n'est pas Charlie Kaufman qui veut), je me suis laissé finalement emporté par cette chouette histoire qui flirte avec la comédie romantique sur un postulat tout simple, mais vraiment rigolo : et si ma création littéraire, la femme de ma vie, devenait vraie ?

Le fil du récit balance ensuite intelligemment entre l'incrédulité du spectateur, et les possibilités infinies de l'écriture pour que Ruby ne soit pas hors de contrôle. Mais la partie inévitablement fantastique prend finalement une partie minime (ces séquences sont d'ailleurs très drôles), pour se consacrer à son véritable sujet, à savoir la vie sentimentale qui ne peut se gérer sainement en se contentant de l'idéaliser ou de la réguler à sa guise, puis de la laisser ainsi se dérouler en "roue libre". C'est là que le film selon moi prend toute sa mesure.

Cependant, les auteurs de Little Miss Sunshine ne m'ont pas autant convaincus cette fois-ci. Là où ce dernier composait avec une galerie de personnages hauts en couleurs qui ont tous quelque chose à dire, il faut se contenter ici du personnage pétillant de Ruby (interprétée par la prometteuse Zoe Kazan), véritable attraction du film, et de celui de l'écrivain, qui passe du pathétique du célibat forcé, en passant par la transformation positive via l'amour, puis enfin à la folie possessive. Les autres personnages sont traités en toile de fond. Comme dans le film précité, l'actrice dégage vraiment quelque chose de terrible, à la fois naturelle et pleine d'énergie et (cette fois-ci) attirante, alors qu'elle ne correspond pas forcément aux canons habituels. Bref elle reflète celle dont on pourrait tomber amoureux (ce qui fait que le couple passe très bien à l'écran, même s'il apparaît dépareillé).

Au final on passe donc un bon moment en compagnie de ce couple hors-normes et rafraîchissant, qui me rappelle encore une fois la folie des scénarios de C. Kaufman, en moins torturé quand même. Avec en toile de fond une belle représentation de la relation amoureuse, tout en nous narrant une histoire au déroulement sympathique à suivre, sans être révolutionnaire non plus, et un poil trop prévisible vers la fin.

Une chouette mise en abîme de la vie d'écrivain, qui fait réfléchir sur le rapport entre vie amoureuse et pouvoir de la création littéraire. Pas mal du tout sans réécrire le genre.

[Dunandan]

1/10

Encore un film que je n'ai pas choisi . C'est toujours une expérience particulière, une production Disney de ce genre. Des mioches insupportables (Selena Gomez était la mieux, c'est dire le niveau), une morale à deux francs ultra conservatrice (il faut écouter ses parents en gros), des effets spéciaux tout moches mal incrustés, un scénario digne d'un téléfilm (basé sur la série, ça ne m'étonne guère). J'ai dû chercher pour trouver le point bonus (peut-être que c'était un peu moins emmerdant que d'habitude, avec une utilisation de la magie parfois rigolote ). En tous cas c'était un bon prétexte pour m'enchaîner de la bière sans culpabiliser, mais c'est à se rendre alcoolique ce truc .

Edit : j'ai rajouté un petit paragraphe dans ma dernière critique (j'avais à peine parlé des combats )

[Logan]

Dis moi que t'étais avec ta petite sœur et pas ta copine?

[Scalp]

Il était avec Alegas.

[Dunandan]

J'étais avec ma femme (qui n'a pas aimé) mais c'est ma belle-mère qui a choisi (et aimé) ...

[Dunandan]

Avengers, Joss Whedon (2012)

Ayant apprécié très moyennement les préquelles des films de super-héros (je les appelle ainsi tant ils semblaient être des introductions un peu bâclées) qui conduisent directement à cet Avengers, je ne pensais pas autant aimer ce dernier. Premier point très appréciable, en 2h20, on passe d'un personnage à l'autre sans trop avoir l'impression qu'untel a été développé au détriment d'un autre, en préservant ce qui fait leur marque de fabrique (ce qui fait qu'on apprécie d'autant plus ce film qu'on a vu les autres, puisqu'ils se répondent bien). Joss Whedon, le réalisateur, a bien fait ses devoirs, et on assiste à des dialogues plein d'étincelles qui permettent aux personnages d'exister (les piques humoristiques de Iron Man, l'anachronique Capitaine America, le grandiloquent Thor, le Blasé Hulk Banner ...), et il y a une belle synergie entre-eux. Quant au scénario c'est plutôt light, et la motivation de l'équipe des Avengers l'est encore plus, mais bon c'est plus un prétexte pour les rassembler dont il ne faut pas être trop regardant pour apprécier l'oeuvre en question. Car pour une fois, tous les personnages sont étoffés (hormis les échanges, chacun a droit au moins à une petite séquence), que ce soit la machiavélique et sexy Veuve noire, le mégalo Iron Man doté d'un humour plutôt acide, le crédule Capitaine America, et enfin Thor et Hulk qui se disputent la place de la plus grosse brute. Il y a tout de même quelques bémols au-dehors de la légèreté du scénario, je pense surtout aux affrontements finalement peu nombreux (2-3 tout au plus qui marquent l'esprit), et surtout qui ne durent pas assez longtemps, mais qui demeurent assez jouissifs (avec une note d'humour bien sentie) pour nous exploser au visage avec le climax qui livre vraiment la marchandise. Bref, malgré tous ses défauts, probablement l'un des meilleurs films du genre de la dernière décennie, exceptée bien sûr la trilogie de Nolan qui est à un autre niveau en termes d'ambition.

[Mark Chopper]

Quand je vois tes notes aux X Men de Singer et celles à Iron Man 3 et Avengers, je me dis que tu fais le difficile quand ça t'arrange

Ou alors, tu es en mode no brain ?

[Heatmann]

perso je prefere aussi Avengers a tout les Xmen du monde , mais bon , les intentions y sont bien differente

par contre, ouai, Iron 3 , la , ca reste un peu un mystere

[Dunandan]

Ben ouais dans Avengers la sauce prend vraiment bien et j'ai retrouvé un peu l'esprit du comics à travers les chicanes.

Par contre j'ai vraiment du mal avec les X-men à part Le commencement.

Iron Man 3 aussi c'est un mystère pour moi (l'auto-dérision et la touche Shane Black y est pour beaucoup, mais à la revoyure je risque de baisser un peu la note quand même, je me suis peut-être un peu enflammé).

Au fond ce qui m'intéresse surtout dans ces films de super-héros, c'est plus la caractérisation des personnages et les scènes qui vont avec que le scénario en lui-même.

[Scalp]

La touche Shane Black ? on la voit pas.