The Beast to Die, de Toru Murakawa (1980) L'histoire : Un journaliste/photographe traumatisé par son expérience au Vietnam sombre peu à peu dans la folie. Après s'être attaqué à des yakuzas, il décide de dévaliser une banque...Un long-métrage souvent présenté comme une alternative nippone à
Taxi Driver. Les points communs entre
The Beast to Die et le chef-d'œuvre de Martin Scorsese se révèlent en effet assez nombreux : anti-héros solitaire qui ne supporte plus la société qui l'entoure (en l'occurrence : un Japon en rupture avec ses valeurs traditionnelles, qui prône l'individualisme au nom de l'appât du gain), incapable de se rapprocher d'une femme (il ne semble plus capable d'éprouver de l'amour et/ou du désir sexuel) et en proie à des pulsions de violence suite à son expérience au Vietnam. Reporter de guerre, cet homme n'a jamais accepté le fait de perdre son emploi sous prétexte que ses photographies, témoignages des atrocités commises par les soldats, risquaient de choquer l'opinion.
Hélas, le long-métrage de Toru Murakawa souffre de deux grands défauts : des seconds rôles faibles, tant de par leur caractérisation que par leur interprétation, et surtout un dernier acte catastrophique. Mal rythmé, mal réalisé et mal écrit : difficile de surmonter un tel écueil, surtout si on le compare à la perfection de celui de son aîné. Dommage, car
The Beast to Die dispose d'un atout de poids : Yûsaku Matsuda. Tout simplement possédé, l'acteur délivre une composition sidérante. Tout en intériorité dans un premier temps, avec cette folie contenue et ce regard mort, puis en animalité, lorsque les dernières bribes de raison qui retenaient son personnage finissent pas céder. Celui-ci ne fut pas l'acteur le plus culte de sa génération au Japon pour rien...
En résumé : un film appréciable pour ses intentions et la performance de Yûsaku Matsuda. Entre film sur le trauma du Vietnam et critique d'un Japon enfermé dans sa bulle économique, il rate le coche dans ses ultimes scènes.
Note : 6,5/10