Hellboy II 8.75/10Avec seulement 20 millions de plus (
66 vs 85), Guillermo del Toro transcende sa suite et livre une péloche aussi généreuse que spectaculaire.
Là clairement, il ne boxe plus dans la même catégorie et offre une belle diversité de situations (
destruction urbaine, mano à mano démentiels, horreur à la limite du PG13…) et de personnages tranchant avec la monotonie ambiante du premier. S’éloignant un peu du comics mais toujours sous la houlette de Mike Mignola, Del Toro creuse un peu plus dans son bestiaire pour glisser vers le conte burné tout en fuyant, comme la peste, les codes du simple film d’action à la Marvel. Les ambitions du réalisateur sont sans limites et il persiste dans le brassage des genres tout en accordant une attention particulière à chacun de ses protagonistes (
Red et Abe en tête, hilarante scène de déprime sentimentale au passage !). Et à l’instar de Blade 2, il déroule un tapis rouge à Luc Goss qui se goinfre le rôle du prince renégat (
en apparence !), soit l’un des meilleurs bad guy de ces dernières années. Bien plus complexe que les habituels faires valoirs (
qui a dit les méchants des 3 Iron Man ?), il cultive une ambiguïté permanente (
toute la relation avec sa sœur jumelle) teintée d’empathie. Mais par dessus tout, c’est la générosité qui prime. Celle qui pousse Del Toro dans ses derniers retranchements et qui lui permet de livrer une flopée de climax tenant la dragée haute à des blockbusters boursouflés. De l’attaque des tooth fairies à l’imposant final avec la golden army en passant par la destruction de tout un quartier, Hellboy 2 n’est pas avare en séquence dantesques tout en se permettant quelques sympathiques plages humoristiques entre les personnages.
Le premier jouissait déjà d’un très bon capital sympathie mais cette suite enfonce le clou et confirme Del Toro dans son statut de meilleur « divertisseur » du moment. J’entends par là un gars qui a des idées à en revendre et qui parvient à exister (
et même plus !) même au beau milieu du casse tête, montagne de dollars + exigences des producteurs + limites d’un classement PG13.
Presque 9 mais la palme reste pour son destructeur Blade 2.