Hellboy 7.5/10 Distribué en catimini sur nos écrans, ce premier volet des aventures du diable rouge reste l’un des meilleurs super héro movie produit à ce jour. Et face à l’invasion bâclée de la Marvel, le tour de force est d’autant plus appréciable que Del Toro n’a pas bénéficié d’une enveloppe gargantuesque.
Mais le mexicain possède une arme de taille, son imagination. Adoubé par Mike Mignola (
le géniteur d’Hellboy), le réalisateur laisse libre court à ses influences tout en respectant la bd. Le temps d’une démentielle introduction (
écho à peine dissimulé au meilleur des Aventuriers de l’arche de l’arche perdu), Del Toro rappelle au tout Hollywood qu’il est bien l’un des réalisateurs les plus talentueux en activité. Tout y est, action lisible, humour maitrisé, gestion de l’espace, aisance technique. Un vrai récital! Le reste confirme la tendance mais avec toutefois un gros bémol. Les séquences d’action s’avèrent rapidement redondantes, et ce malgré la générosité débordante du réalisateur et sa propension à tirer le meilleur d’un budget limité. Le film est rythmé par des empoignades se ressemblant fortement, Red vs Samael, Red vs 2 Samaels, Red vs pleins de Samaels et pour finir Red vs un gigantesque Samael. Et même si l’amour de Del Toro pour ses monstres explose à chaque plan, la routine s’installe et grippe, quelque peu, la mécanique de la seconde heure. Mais le final est tel que le rythme emporte le morceau avec un mix redoutable entre aventure à la Indy, univers Lovecraftien (
le monstre final) et humour léger. Ils ne sont pas nombreux sur le marché à ne pas se prendre les pieds dans le tapis avec un tel cocktail. Et pourtant le mexicain s’en sort à merveille livrant un pavé d’action hautement sympathique. Ce dernier peut également compter sur son acteur fétiche, Ron Perlman qui s’approprie totalement le rôle, avec un second degré l’éloignant de la figure archi rebattu du héros tourmenté.
A l’instar de Blade, Guillermo del Toro redéfinit la notion de plaisir cinématographique s’imposant comme le mec le plus généreux et le plus proche de son public. Noyé dans les dollars de Pacific Rim depuis, j’ose espérer un retour vers de plus vertes vallées, à l’image d’un Hellboy 3 que j’attends de pieds fermes !