par Scalp » Ven 23 Aoû 2013, 09:25
7/10
Music Box de Costa-Gavras - 1989
Spoiler
Le plus surprenant quand on voit ce film c'est de découvrir une telle finesse d'écriture, chose très surprenante quand on voit que c'est signé Joe Eszterhas ( sa filmo parle pour lui ), qui d'ailleurs reprend son postulat de base de A Double Tranchant mais là il améliore vraiment tout.
On suit donc le procès d'un immigrant Hongrois qui serait un ancien nazis et forcément il a fait tout ce qui va avec son statut de nazi, enfin il a un statut de nazi plus plus ici on est sur du bon tortionnaire, ici il va être défendu par sa fille qui croit en lui plus que tout.
La partie procès ne propose rien de forcément originale mais plus on avance plus la culpabilité du perso ne fait aucun doute, en fait y a très peu de suspens là dessus et d'ailleurs on nous la fait vraiment comprendre avec quelques phrases importantes dite bien plus en avant dans le métrage mais jamais c'est surligné, c'est le genre de truc aujourd'hui on aurait un flashback pour que tout le monde comprenne bien .
Les scènes de prétoire ne sont pas mémorables car le sujet ne s'y prête finalement pas tant, c'est des juifs qui racontent leurs calvaires avec le bourreau, ça se prête pas trop aux joutes verbales et c'est le plus souvent un long monologue. Mais l'émotion fonctionne plutôt pas mal car Costa-Gavras n'en fait jamais trop et ne tombe jamais dans le pathos (pourtant y a des scènes ça aurait largement pu sortir les violons ) et on en fait pas trop sur ce fichu devoir de mémoire qui peut plomber n'importe quel film.
Donc pendant 1h30 c'est du film de procès classique et puis on part à Budapest et là un évènement va tout changer et le dernier quart d'heure est sacrément puissant, avec une dernière scène incroyable entre Lange et Armin Mueller-Stahl, tout est parfait dans cette scène.
La réal est sans artifice, filmé dans un scope presque invisible, Costa-Gavras prend souvent de la distance lors des scènes de prétoire par contre par moment il aurait gagné à laisser du plan séquence au lieu de changer de plan, certains scènes auraient ainsi gagné en puissance émotionnel amha.
Jessica Lange je suis vraiment pas très fan de l'actrice et je crois même que je l'ai jamais trouvé réellement convaincante dans un film, ici ça va, c'est pas la performance du siècle mais elle arrive bien à retranscrire les émotions de son personnage et le dilemme moral auquel elle va être confronté, bon ça me fait pas aimer l'actrice et l'a trouver bonne ailleurs mais c'est déjà ça, Armin Mueller-Stahl par contre lui il est génial, il bouffe vraiment l'écran dans un rôle en or ( sa dernière scène est géniale) celui d'un ex nazi ( personnage bien écrit car ici pas de rédemption ou de psychopathe, non c'est juste un homme normal qui veut continuer à vivre sa vie en niant son passé ), Michael Rooker a un petit rôle sympa ( pas très utile si ce n'est pour montrer que son père en a fait un bon petit ricain beauf ), sinon ça manque d'acteur de second rôle de calibre je trouve, je sauverais juste Donald Buffat qui a une certaine prestance, le reste c'est anecdotique et c'est dommage.
Le score discret est appréciable.
Un film avec une partie procès anecdotique, le mot est un peu fort mais c'est surtout pour souligner que c'est pas l'intérêt premier du film, mais qui se révèle être un drame poignant où on suit le parcours intérieur d'une fille découvrant la vraie nature de son père.
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