The Lone Ranger (Lone Ranger, Naissance d'un héros) de Gore Verbinski
(2013)
Sacrément déçu sur ce coup là. Alors autant je n'attendais clairement pas le film de l'année ou même le blockbuster de l'été, mais j'en attendais quand même un honnête divertissement, étant l'un de ceux ayant appréciés la trilogie originale de Pirates des Caraïbes et que trouve que Gore Verbinski est certes un yes-man, mais un yes-man compétent et qui livre souvent la marchandise que l'on attend de lui. Du coup, je tombe quand même de haut face à ce film qui, que ce soit dans la façon dont il est vendu ou dans ses intentions, se pose comme une sorte de Pirates des Caraïbes au western, avec cette même alchimie entre grande aventure et humour grand public, sauf que cette fois le mélange ne prend clairement pas. Mais clairement, là où le film perd énormément de points, c'est tout simplement dans la comparaison des films précédents de Verbinski. Car on pouvait reprocher bien des choses à la trilogie Pirates des Caraïbes, mais elle avait le mérite d'offrir le divertissement attendu, et plutôt bien torché en prime. Ici, on se retrouve avec la même problématique qu'un certain John Carter, à savoir un film le cul entre deux chaises, ne sachant pas choisir entre le sérieux de la mise en place de tout un univers intéressant et les concessions faites auprès d'un studio comme Disney. En résulte donc, comme John Carter, un film à la rythmique jamais soutenue, avec tout un milieu de métrage qui tente vainement de captiver son spectateur, une violence présente mais forcément ridiculisée derrière par un humour bas de gamme histoire d'élargir un peu le public et surtout de rembourses le gros budget placé sur le métrage. Et autant dans le film de Stanton, film ambitieux de SF au visuel créé de toutes pièces et au casting dénué de stars) on voyait où passait l'argent, autant ici on pense forcément que tout est passé dans les deux climax (qui, manque de bol, se ressemble beaucoup trop) ainsi que dans le cachet de Johnny Depp et Helena Bonham Carter.
Mais là encore, ce n'est pas ce qui fait le plus mal au film, c'est plutôt en se souvenant tout simplement du film précédent de Verbinski : Rango. Le film d'animation montrait un réel hommage au western derrière l'apparence parodique, et on tombe clairement de haut quand on s'aperçoit que Lone Ranger, western d'aventure live, se révèle être nettement moins inspiré, que ce soit visuellement, scénaristiquement ou thématiquement (car autant la citation au chef-d’œuvre de Sergio Leone est louable, autant ici ça paraît vraiment être le western pour les nuls, cela fait des décennies que le public a compris que le chemin de fer signifiait la mort du Grand Ouest et de toute une époque, et puis le coup de Wilkinson en bad guy c'est le retournement de situation le plus prévisible que j'ai pu voir au cinéma depuis bien longtemps). Reste donc les deux climax rarement impressionnants mais divertissants, des décors naturels sublimes ou encore un casting en demi-teinte (Depp fait du Depp, Hammer est bien fade, Pepper est ridicule, seuls Helena Bonham Carter et William Fichtner s'en sortent plutôt bien), c'est quand même bien peu de la part d'un film qui, certes, ne mérite pas totalement son échec financier, mais qui n'en fait pas n film incompris du grand public pour autant.
NOTE : 4,5/10