[Maïa] Mes critiques en 2013

[Maïa]

Critiques (par année de sortie):

2013

The Conjuring de James Wan : 4/10

2012

Lincoln de Steven Spielberg : 10/10


2011

Keep Smiling de Rusudan Chkonia : 9/10


1996

Ace Ventura en Afrique de Steve Oedeberk : 10/10

[Maïa]

Keep Smiling de Rusudan Chkonia (2011)

Keep smiling est un petit bijou de la jeune réalisatrice géorgienne Rusudan Chkonia qui a bataillé pendant sept longues années afin de trouver les financements nécessaires à la réalisation de son film. Un tournage difficile, gâché à plusieurs reprises par des maris ne supportant pas de voir leurs femmes tournés de nuit, parfois en maillot de bain pour les besoins du film.
L’histoire se déroule en 2010 dans la ville de Tblissi en Géorgie. Nous suivons le destin de plusieurs mères de familles participant à un concours de beauté national élisant la meilleure mère géorgienne de l’année 2010 avec à la clef comme récompenses un appartement et 25 000 dollars.

Rusudan Chkonia s’est inspirée de l’histoire vraie d’une mère de 7 enfants s’étant inscrite à un concours similaire car sa famille, vivant dans un camp de réfugiés, était dans le besoin.
La réalisatrice dénonce le fonctionnement de ce genre de programme diffusé à la télévision géorgienne. Le pays a connu plusieurs guerres d’indépendances, plusieurs familles ont perdu des proches, vivent dans la misère et pourtant les animateurs encouragent les participants à parler de ces évènements tragiques comme d’une chose banale. Pour attirer la sympathie du public on doit utiliser sa peine comme un produit marketing.

Le film ne démarre pas en douceur. La réalisatrice entre directement dans le vif du sujet avec l’une des scènes finales du film. Cette scène nous montre l’état de choc dans lequel se trouvent les protagonistes après la découverte de quelque chose (mais quoi ?). Plusieurs plans rapprochés et gros plans sont utilisés dans un montage rythmé très maitrisé.
On comprend rapidement d’où vient le titre du film : La chanson Baby Keep Smiling de Lou Bega. Chanson que l’on entend dès le début du film avant même l’arrivée des premières images et qui deviendra le slogan officiel de l’histoire.

Il y a un autre plan qui m’a littéralement émerveillé dans ces scènes en introduction : un lâché de paillettes et de ballons sur les mères en train de répéter sur scène. Grâce à la beauté de ce plan je pouvais presque sentir les paillettes sur mes paupières.

Beaucoup de contrastes nous sont présentés de manières formidables : conditions de vie, de travail, la vie et ses difficultés. On ne tombe pas dans la caricature des films ou émissions sur les concours de beauté (américains par exemple) : il n’y a pas de femmes aux formes parfaites, aux vies épanouies, et le plus important, c’est la première fois que je vois dans un film utilisant ce genre de thème des candidates qui ne veulent pas sourire, qui ne voient pas l’utilité d’un sourire dans ce monde où normalement l’apparence est reine. Les mères ne peuvent pas se permettre de laisser parler leur féminité alors que ce concours les y encourage. A aucun moment le spectateur n’envie ces femmes. Ce concours est un prétexte pour connaître ces mères. On sent la rapidité avec laquelle elles doivent gérer leurs vies : scène où elles se trouvent dans la même loge, la responsable leur donne des vêtements à mettre, elles défilent pour prendre le paquet comme si elles étaient une pièce que l’on monte dans une entreprise de travail à la chaîne. Le talent de la réalisatrice se dévoile encore plus lorsque l'on peut enfin voir, analyser l’intégralité des personnages. Parmi toutes ces mères de famille se trouve une candidate au physique parfait, riche, mariée à un homme influent mais sans enfant. J’aurais voulu que l’on se concentre plus sur ce qui ne va pas dans sa vie (sa relation avec son mari dans laquelle elle lui est assujettie) mais je pense que la réalisatrice a dû faire de nombreuses concessions afin de respecter le timing du tournage et la longueur d’une heure et demie de son long-métrage. À la manière de beaucoup de films des frères Cohen (ou Tarantino), Keep Smiling est divisé en plusieurs chapitres : deux semaines plus tard/ trois jours avant la finale/ La veille de la finale/ La finale. Cette découpe est une très bonne astuce : détourner l’attention du spectateur pour qu’il se concentre plus sur ce qu’il se passe sur la scène et non derrière

=> le suicide de l’un des personnages.

Un concours de beauté où la beauté est peu importante, secondaire. La preuve avec une autre scène dans laquelle

une mère répète une chorégraphie avec les autres femmes. On entend en fond le cri d’un bébé posé près de la scène. Elle court le prendre dans ses bras pour l’allaiter. Cette scène dure à peine deux minutes mais suffit à me faire ressentir toute la difficulté du rôle de mère en particuliers dans un pays comme la Géorgie. Cette même mère devra plus tard dans le film encore aller allaiter son enfant alors qu’elle se trouve en maillot de bain sur scène. Le lait maternel coule de son sein à la place des larmes qui elles ne demandent qu’à couler.

Quelque chose qui m’a en revanche vraiment déplu sont les coupes style journal télévisé : le présentateur de l’émission interroge au fur et à mesure les participantes sur les raisons qui les ont poussé à participé à ce concours, sur leurs vies etc. Je pense que ces scènes alourdissent beaucoup trop la narration. Elles caricaturent trop les réactions des protagonistes tout en voulant donner une dimension ultra réaliste au film.

Le casting est formidable avec des acteurs venant principalement du théâtre. On les découvre avec un réel plaisir tout au long du film.

Le film se termine sur une scène

aussi magnifique que triste. La finale est ratée, il n’y a aucune gagnante. Les techniciens avait fait descendre par le haut deux enfants déguisés en anges tenant la couronne de la gagnante. L’animateur quitte la scène oubliant les deux petits anges accrochés. Ils ne s’échangent aucun mot, l’un deux fait tomber la couronne, fin du film. Tout est dit dans cette scène extraordinaire : il n’y a aucune victoire mais que des défaites. Les beaux costumes et décors nous paraissent ternes, tristes à l’image de cette compétition et des femmes qui nous ont été présenté.

Je conseille Keep Smiling à tous les amoureux des films à petits budgets que l’on a la chance de découvrir dans de petites salles obscures.

Note : 9/10

[osorojo]

Intrigante cette critique et bel effort pour ta première participation à cette section du forum

Peut être que Nico aura vu ce film dont il aurait pu faire la critique, en tous les cas, merci de la découverte, si j'en ai l'occasion, je le verrai

[Maïa]

Pourquoi intrigante?

En tout cas merci pour ton commentaire, à la base l'écriture n'est vraiment pas mon truc et j'essaye de m'améliorer du mieux que je peux...en particuliers car j'ai un cours de critique de films à la fac dans lequel je n'ai jamais réussi à avoir la moyenne. x)

[nicofromtheblock]

Peut être que Nico aura vu ce film dont il aurait pu faire la critique.

Non, j'ai fait l'impasse sur celui-ci, la bande-annonce ne m'avait vraiment pas attiré.
En plus, la réalisatrice était venu présenter le film dans mon ciné.

j'ai un cours de critique de films à la fac dans lequel je n'ai jamais réussi à avoir la moyenne.

Ça doit plutôt être un cours d'analyse de films que de critique de films, non ?
L'analyse est tout de même plus compliquée que la critique.

[zack_]

Bien joué Maïa pour ta première critique, ca annonce du bon.
J'me suis permis d'éditer juste ton lien youtube pour la mettre avec la balise, si ca te gène car trop gros je mettrai un lien cliquable tout propre

[nicofromtheblock]

Sinon tu mets un lien Deezer, ça prend moins de place :

[zack_]

Dans ce cas où y a pas de vidéo oui tu as raison, j'y pense jamais c'est édité

[osorojo]

Pourquoi intrigante?

En tout cas merci pour ton commentaire, à la base l'écriture n'est vraiment pas mon truc et j'essaye de m'améliorer du mieux que je peux...en particuliers car j'ai un cours de critique de films à la fac dans lequel je n'ai jamais réussi à avoir la moyenne. x)

Par intrigante, j'entends que tu vends bien le film. Son pitch ne me parle pas plus que ça, mais vu l'engouement que tu mets à le défendre, j'ai bien envie de lui donner une chance.

Pour ta remarque concernant les analyses filmiques à la fac, j'ai eu l'occasion d'en faire une, j'me suis fait bacher complètement. Je n'ai jamais compris pourquoi. Je m'étais cassé la tête, c'était sur le chien andalou, le mec voulait pas me foutre la moyenne et ça a failli me coûter mon année (alors que j'avais 16 de moyenne générale, mais c'est une autre histoire xD). Histoire de comprendre, je l'avais appelé le gars, il n'avait pas su quoi me dire, du genre t'es trop con pour comprendre. Bon souvenir !

Donc bon, les mecs qui théorisent tout sans jamais être clairs, moi ça me fait doucement rire ... jaune.

[Maïa]

Peut être que Nico aura vu ce film dont il aurait pu faire la critique.

Non, j'ai fait l'impasse sur celui-ci, la bande-annonce ne m'avait vraiment pas attiré.
En plus, la réalisatrice était venu présenter le film dans mon ciné.

j'ai un cours de critique de films à la fac dans lequel je n'ai jamais réussi à avoir la moyenne.

Ça doit plutôt être un cours d'analyse de films que de critique de films, non ?
L'analyse est tout de même plus compliquée que la critique.

Ah je ne suis pas d'accord justement, j'ai un cours d'analyse d'oeuvres et je trouve qu'il est beaucoup plus simple d'analyser un film, sa mise en scène, ses plans etc. que de faire une critique qui doit rendre à la perfection l'opinion que l'on a d'un film (sachant qu'on est des humains, qu'ils nous arrivent de changer d'avis...). Non j'ai bien un cours de critiques mais je ne sais pas trop quelles sont les attentes de mon prof qui les 3/4 du temps fait référence à Serge Daney.

@Zack : merci pour le lien deezer c'est beaucoup plus pratique!
@Osorojo : merci! Eh oui malheureusement certains de mes profs sont comme ça aussi mais pas tous heureusement, il y a parfois des perles.

[Maïa]

The conjuring de James Wan (2013)

J’y suis allée sans avoir vu ni la bande annonce ni lu les premières critiques disponibles.
Nous avons la famille, le chien, la maison hantée et les ghostbusters (éléments X fois récurrents dans les films de fantômes, exorcisme etc.).

Une chose qui peut paraître insignifiante pour certains mais que j’ai aimé au début du film est l’arrivée du titre : The Conjuring en lettres jaunes descend doucement par le haut de l’écran le "J " recourbé faisant penser à la queue d’un diable. Je ne sais pas si c’est un clin d’œil ou non mais cela m’a rappelé l’arrivée du titre dans le Pulp Fiction de Tarantino.

Je n’ai pas compris l’utilité des premières scènes du film type documentaire : on nous présente le couple Warren, demonologue et voyante, en train de travailler sur différentes affaires, interrogeant les victimes d’activités surnaturelles. On aurait pu très bien commencer directement avec les images de la famille Perron emménageant dans leur nouvelle maison.

La mise en scène des différentes manifestations spirituelles est du déjà-vu :

portes qui claques, murmures, et même l’assassinat du CHIEN (est-ce qu’on nous prendrait pour des imbéciles ? Faut-il pratiquement à chaque fois qu’un animal meurt pour que l’on se dise « Ah oui effectivement la maison est hantée, on est dans le caca », BEN NON ! »). En revanche j’ai trouvé intéressante l’idée d’utiliser les espaces entre les murs, un environnement petit, claustrophobique : démon rodant, victimes tombant dans ses pièges.

D’autres éléments méritaient d’être exploités plus en profondeur :

qu’elle était la vision effrayante de la voyante Warren durant un exorcisme qui s’est mal passé et qui l’a définitivement marqué ? Comment le couple Perron a-t-il eu connaissance de ce que faisait le couple Warren ? Ils ne sont pas catholiques, ne croient pas aux esprits et du jour au lendemain on les voit faire appel à des chasseurs de fantômes sans qu’on les ai vu se concerter, discuter ou même se disputer au préalable.

LA FIN : une scène…mais d’un cliché !

L’exorcisme de la mère de famille se termine, la main de la voyante est posée sur son front et là la lumière divine vient envelopper son corps. Par la suite tout le monde il est content, happy end avec un plan final sur un objet ensorcelé pour que le spectateur comprenne : qu’il y aura peut-être une suite et que les méchants démons sont toujours là.

Le film est loin de gérer la fougère je vous conseille donc d’aller le voir avec une bande de potes, vous aurez de nombreux fous rires et quelques moments de frayeur. N’oubliez pas le pop-corn et le coca sherry.

Note : 4/10

[zack_]

Ah mince j'y croyais fort au film.

[Maïa]

Ce n'est que mon opinion seulement! En ce qui me concerne rares sont les fois où je me suis dis " wow " devant un film d'horreur. J'étais avec deux de mes amies qui elles ont adoré et ont bien eu la frousse (en particulier pendant le générique de fin lorsque les employés du cinéma sont venus déguisés en monstres entre les rangées de sièges x) ).

[osorojo]

Tu vas voir des films à Eurodisney ?

Sinon, ouais, on sent en lisant ta critique que les films d'horreur, c'est pas spécialement ton truc. Tu connaissais James Wan avant d'aller voir Conjuring ?

[Maïa]

Je vais voir des films à UGC ciné cité confluence

Ah non mais j'adore regarder des films d'horreur mais il y en a peu qui me marquent ( je suis bizarre).
De James Wan j'ai vu Saw que je n'ai pas aimé et Insidious que j'ai trouvé super.