Elysium, Neill Blomkamp (2013)
Après District 9, Neill Blomkamp confirme qu'il a un style, à savoir mélanger la SF et le film à thèse, par rapport aux problèmes qui existent en Afrique du Sud. Après les inégalités ethniques, ce sont les inégalités pauvres/riches qu'il transpose dans un univers de SF, le genre par excellence pour parler des maux d'une société donnée. Or, tout le background est vraiment réussi, que ce soit visuellement (bien aidé encore par Weta) ou dans ses thèmes, en dépit de son manque d'originalité dans le fond, tirant sa base de Metropolis. La Terre est totalement contrôlée par les riches, résidant avec tous leurs privilèges sur une station orbitale. Les conditions sont donc optimales pour eux (santé, résidences privées, atmosphère respirable, jardins …), tandis qu'ici-bas ce sont des bidons-villes tout moches avec comme alternative le travail humanitaire, le travail à la chaîne, ou le vol à la tire, le tout dirigé par des androïdes qui se contentent de faire respecter la loi purement et simplement, fabriqués par les employés qu'ils maltraitent (la scène où un ouvrier essaie de faire un peu d'humour et se fait bien réprimander comme il faut est assez énorme). Or, le personnage principal (Matt Damon) aura à aller là-bas pour jouir de leurs machines régénératrices, alors équipé d'un exosquelette pour lui donner les capacités de tenir avant de clamser.
Mais dommage que son film soit parasité par plein de défauts (qu'il avait déjà dans son précédent essai), plombant en partie son propos. D'abord, son script est doté d'un manque évident de subtilité, et accuse d'un trop-plein de scènes bancales. Pendant les trente minutes d'exposition, ça va encore, mais alors la petite fille malade qui arrive avec ses gros sabots, censée représenter le retournement moral du personnage principal (qui à la base ne pense qu'à son cul), c'est vraiment de trop (et ne parlant pas de la scène où le vaisseau rebelle pénètre sur la station comme dans un moulin, alors qu'elle était normalement une véritable forteresse). Et au fond tous les personnages sont traités par dessus la jambe (le badguy était pourtant prometteur), sans aucune profondeur, et ne dépassent jamais leur fonction. Autre gros défaut, qui était l'un des points forts de District 9, à savoir les scènes d'action, elle sont non seulement illisibles, maltraitées par la shaky cam, mais sont banales et sous-exploitées, par rapport à l'idée de l'exosquelette, qui aurait pu apporter quelque chose de vraiment épique. Selon le même ordre d'idées, la violence, à part quelques effets, est bien édulcorée (par exemple, on ne voit presque rien de l'opération chirurgicale). Et puis la fin, ben c'est la lutte des classes pour les nuls.
Bref, il est regrettable que le concept de base (la question des inégalités et l'exosquelette) n'ait pas bénéficié d'un meilleur traitement, et surtout ne soit pas porté par des personnages mieux écrits, avec des motivations un peu plus finaudes (LE gros défaut du réalisateur), alors qu'il n'y avait aucune excuse avec un tel casting pour leur donner corps (surtout Matt Damon, Jodie Foster, et William Fichtner).
Mais dommage que son film soit parasité par plein de défauts (qu'il avait déjà dans son précédent essai), plombant en partie son propos. D'abord, son script est doté d'un manque évident de subtilité, et accuse d'un trop-plein de scènes bancales. Pendant les trente minutes d'exposition, ça va encore, mais alors la petite fille malade qui arrive avec ses gros sabots, censée représenter le retournement moral du personnage principal (qui à la base ne pense qu'à son cul), c'est vraiment de trop (et ne parlant pas de la scène où le vaisseau rebelle pénètre sur la station comme dans un moulin, alors qu'elle était normalement une véritable forteresse). Et au fond tous les personnages sont traités par dessus la jambe (le badguy était pourtant prometteur), sans aucune profondeur, et ne dépassent jamais leur fonction. Autre gros défaut, qui était l'un des points forts de District 9, à savoir les scènes d'action, elle sont non seulement illisibles, maltraitées par la shaky cam, mais sont banales et sous-exploitées, par rapport à l'idée de l'exosquelette, qui aurait pu apporter quelque chose de vraiment épique. Selon le même ordre d'idées, la violence, à part quelques effets, est bien édulcorée (par exemple, on ne voit presque rien de l'opération chirurgicale). Et puis la fin, ben c'est la lutte des classes pour les nuls.
Bref, il est regrettable que le concept de base (la question des inégalités et l'exosquelette) n'ait pas bénéficié d'un meilleur traitement, et surtout ne soit pas porté par des personnages mieux écrits, avec des motivations un peu plus finaudes (LE gros défaut du réalisateur), alors qu'il n'y avait aucune excuse avec un tel casting pour leur donner corps (surtout Matt Damon, Jodie Foster, et William Fichtner).