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Fini les gros budgets astronomiques, fini les blockbusters mégalos et les scénarios prétextes, Bay revient avec un chef d'oeuvre clairement atypique dans sa filmographie (pour son plus grand bien) mais cohérent avec Bad boys 2 , quelques thématiques et surtout son style de mise en scène toujours ultra efficace, recherché et très accomplit niveau langage cinématographique. Au programme, Pai nand Gain se révèle être un uppercut du 7ème art, une œuvre générationnelle et une comédie hors du commun qui feront certainement du film un masterpiece culte et un souvenir indéniablement puissant de l'année 2013.
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Inspirée d'une histoire vraie, le nouveau film du réalisateur de Bad Boys est aussi une sacrée pantalonnade jouissive du début à la fin. Une sorte de mélange improbable entre le cinéma de Bay, Tarantino, Scorsese, De Palma, Coppola, Tony Scott et les Frères Coen (pas pour rien que pas mal de films sont cités par Marky Mark à plusieurs reprises et le schéma narratif correspond). On peut même y voir une influence Finchienne "Fight Club" pour quelques plans , un ton , et un humour similaire (Fincher était bien évidemment un poli plus sérieux , plus noir et plus cynique)
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Pain and Gain, un divertissement intelligent dans son propos puisque satire d'une jeunesse américaine perdue et bourrée d'illusions superficielles matérialistes, consuméristes, sexuelles et carriéristes. Une comédie subversive d'une certaine Amérique pervertie par ses propres travers. Être meilleur que les autres, que tout le monde, prendre les gens de haut et les traiter comme des sous hommes voilà la vie du personnage principal qui croit que l'élévation c'est les muscles et la thune. Bay ne se prend toujours pas au sérieux (il surf sur ce que peu de gens ont compris de ses Transformers, eux aussi des bonnes blagues) mais se permet de traiter avec ironie une histoire "vraie" avec laquelle il s'amuse comme un gamin avec son nouveau joujou. Il s'en moque totalement mais livre clairement un regard critique sur son sujet.
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Techniquement, c'est du très lourd, des plans qui tuent, des ralentis qui claquent, des cadres iconiques pour des personnages décalés ô possible, des plans séquences dignes de Bad Boys 2 et de sa grand scène dans la maison, des dialogues "cultes" à en mourir de rire et un casting en or (Ed Harris, Mark Whalberg dans un de ses meilleurs rôles, The rock LE mec le plus fun et poilant du film). Des situations cocasses, burlesques, des répliques politiquement TRÈS incorrect, subversives et savoureuses. Les Juifs y passent , un nain se fait soulever par le col, un prêtre gay se défoncer par The Rock, on se moque des obèses, on voit des boobs et culs partout, de la coc à gogo, du luxe, de la luxure, des grosses bagnole enfin bref, tout ce qui représente l'univers des riches aux USA.
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La grosse différence avec les citations cinématographiques du film, c'est que Pain and Gain n'est pas prétentieux et ne se contente pas de refaire la même chose c'est à dire : traitement très sérieux, très oscarisable, très classe, académique et cie. Bay se lâche totalement et au vu du faible budget, on se dit " Wouah ! c'est bluffant". Le cinéaste met en scène le Bling-Bling comme certains clips vulgaires très commerciaux de RNB et rap US pour mieux en saisir la dépravation.
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Tape à l'oeil pour coller à l'univers, le scénario et le traitement des personnages attachent tout de même le spectateur à ce trio de débiles parce qu'ils sont fascinants
![:love:](https://www.bekindreview.fr/forum/images/smilies/Amoureux.gif)
Entre le grand mec balèze accro à Jésus et à la coc qui croit avoir le don de sauver les gens, le black désireux de grossir pour compenser une petite bite qui ne fonctionne plus, le prof de fitness totalement accro à son corps et au rêve américain ...On tient là un trio parfaitement représentatif des modes actuelles (on va dire 15-20 ans mais surtout depuis quelques années) liées à l'apparence physique parfaite à tout prix, entretenir son corps (mais jamais on cerveau, sauf via des séminaires pourris donnés par un japonais qui vend du rêve, se fait du pognon en manipulant les gens devenus fanatiques de l'action sans réflexion) quitte à ingurgiter des conneries chimiques (Jus de muscle
![eheh :eheh:](https://www.bekindreview.fr/forum/images/smilies/hihi.gif)
, stéroïdes et cie) et surtout, courrir toujours et encore après la "réussite"
peu importe les moyens.
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La connerie, on la trouve tout le long du film, des déguisements utilisés par notre fantastique trio aux stratégies de kidnapping et de meurtres. Pain and Gain, c'est un peu la version
Scary Movie et next-gen (sans être péjoratif) d'un film de gangster genre les Affranchis. Il y a tant à dire sur ce film déjanté..peu de négatif. J'ai juste quelques réserves sur Anthony Mackie qui ne m'a très convaincu alors qu'il est tout de même bien sympa.
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Quand on aime le cinéma, on ne peut que saliver face à ce monument du 7ème art, authentique et vulgaire. On en redemanderait presque tout de suite après la première vision tellement Bay nous a pondu son œuvre la plus aboutie et la plus extra à tous les niveaux. Le cinéaste se réconcilie avec ses fans qui le voyaient sombrer avec ses Transformers à 600 millions et une pyrotechnie qui ferait rougir de honte Fukushima et Nagaski. Ici, c'est du Bau chiadé, burné, qui ose pleins de choses, pleins de situations choquantes pour l'Amérique puritaine habituée à la censure du moindre téton quand on sait que les USA sont les premiers producteurs de pornos.
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Un ovni dévastateur qui remet les choses à leurs places par des sous-entendus, le message de Bay passe par l'humour justement et la fin du film rappelle celle de Raging Bull : la rédemption/ le salut ne sont pas offerts au personnage principal qui est totalement aveuglé par sa force et ses rêves. Alors que tout est finit, qu'il est en prison et condamné à mort, il déblatère la même réplique qu'au tout début. Il n'accepte pas, ne se rend qu'à peine compte de sa situation (au procès il s'entête à croire que c'est tout bon) et ne remet rien en question ou à peine. Il se rend compte qu'il a foiré c'est tout.
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Côté narration ça déchire, les personnages gagnent en consistance via leur propre voix-off, le live servant à exploiter essentiellement la storyline principale et l'évolution des caractères se fait aussi par le biais de mini-segments propres à chacun. Une caractérisation excellente, des personnages contradictoires et incohérents, on se prend d'affection pour ses neuneus parce qu'ils mettent un coup de pieds au cul aux conventions sans le vouloir c'est ça le plus marrant.
![Wink :wink:](https://www.bekindreview.fr/forum/images/smilies/icon_wink.gif)
Bay fait ce qu'il veut lui !
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