Une Arnaque Presque Parfaite Rian Johnson - 2009
Encore meilleur à la seconde vision, un film qui respire l'amour du cinéma et qui prouve combien Rian Johnson est un cinéaste doué, le gars en plus d'être techniquement très très fort, il écrit ses propres script et c'est pas du truc à la Cameron, non c'est du bon petit script qui tient à la route de A à Z, par contre ici par rapport à ces 2 autres films on ne décèle pas vraiment de grosse influence visible, il fait vraiment son film d'arnaque à lui s'en s'inspirer de classiques ( bon y a des biens des trucs auquel on pense mais ça saute pas aux yeux comme pour Looper ).
Si le film se tient toujours c'est qu'il est vraiment soigné au niveau de l'écriture avec un gros sens du rythme, on entre directement dans le vif du sujet ( super intro quand ils sont enfant avec leur première arnaque ) et puis ça se relâche pas jusqu'à la fin, Johnson faisait coexister de façon efficace son histoire d'arnaque ( très bien foutu, on ne sait jamais où s'arrête l'arnaque et on ne sait jamais qui on doit croire ) et son histoire d'amour qui fonctionne à merveille ( le plan en travelling où ils se tiennent la main à Prague c'est ce qu'on appel avoir des bonnes idées ).
Johnson réussit aussi à merveille ce mélange entre humour et sérieux et c'est pas gagné car je suis très rarement réceptif dans l'humour absurde dans des films dits sérieux et ici ça fonctionne toujours, ça donne un petit coté manga décalé sympathique.
Dans les regrets je dirais que c'est dommage d'annoncé 15 phases pour l'arnaque et de ne pas toute les montrer, ça aurait pu être encore plus ludique mais bon ne faisons pas la fine bouche car le sens de la narration de Johnson est une évidence qui fait que jamais l'ennui ne pointe son nez malgré un dernier tiers du film un peu bordélique.
Sur la forme putain ça pue la classe, on sent que le gars y maitrise, c'est super bien cadré ( y des chouettes compos ), le montage est ultra dynamique sans tombé dans l'exercice de style ( la première demi heure du film c'est juste la perfection ) et il y a même un coté très poétique agréable par moment, il arrive bien à capter la mélancolie qui s'installe dans la seconde partie du métrage et la fin douce amer fonctionne carrément car Johnson sait comment la faire fonctionner sans jamais tomber dans le pathos.
Le casting est une belle réussite, Brody dont je suis pas le plus grand fan livre une bonne prestation, bon il a un peu trop tendance à tirer la tronche mais il arrive à faire vivre son personnage et c'est ça le plus important, Mark Ruffalo ça fait du bien de le revoir ici quand on subit le Leterrier, il trouve ici de ses meilleurs rôles avec ce personnage manipulateur à souhait dont on sait jamais le fond de la pensée mais il a droit à d'excellente scène. Rachel est une fois de plus a tomber ( ah ce magnifique plan sur ces fesses
) est très convaincante en naïve excentrique qui découvre la vie et ses premières scènes sont vraiment drôle ( le running gag de la Lamborghini mais surtout la présentation de ces "dons" ) et puis j'aime bien comme son personnage s'affirme au fil du film, passant d'un statut de victime à un perso qui prend des initiatives, Rinko Kikuchi en plus d'être très mignonne c'est une super actrice et c'est mon perso préféré du film, l'idée de son mutisme fonctionne à fond et est très bien exploité, elle fait vraiment penser à un perso échappé d'un manga avec toutes ces petites mimiques et elle nous fait oublier qu'elle a jouer dans Babel, de loin la merveille trouvaille de ce film pourtant très imaginatif.
La bande son est à l'image du film classe et les airs sont souvent très entrainant.
Un film qui malgré sa fin un brin désenchanté s'avère être un feel good movie de premier ordre, Rian Johnson un gars qui fait un bien fou au cinéma ricain d'aujourd'hui.
8/10