[Dunandan] Mes critiques en 2013

[pabelbaba]

Mouais, écouter Mark pour les comédies, c'est vraiment un coup à devenir neurasthénique. Ecoute plutôt tonton Pabel, il a de sérieux trucs sous le coude...

[Mark Chopper]

Les miennes sont garanties sans pyjama jaune

[Waylander]

Bref, en dehors du Nouveau monde et de Into the wild (et bien sûr les Miyazaki), je n'ai pas souvent retrouvé un tel sentiment d'osmose puis de perte des liens qui nous unissent à la nature matricielle.

AVATAR. BLUEBERRY. Un peu Lone Ranger.
Le SDA d'une certaine manière (encore plus le bouquin). Danse avec les Loups. Dreamkeeper. La Forêt d’Émeraude. Excellente critique au passage.

[Dunandan]

Petite MAJ de ma critique de Happiness Therapy après l'avoir revu avec ma femme.

@ Way : j'ai seulement cité les films qui m'ont le plus marqué dans ce sens (sinon je pense qu'il y en aurait des tonnes), mais c'est vrai que j'aurais pu rajouter Danse avec les loups. En tous cas, un film que j'adore à chaque vision

[Dunandan]

Remember me, Allen Coulter (2010)

Ce petit drame familial intimiste pourrait rapidement s'enfoncer dans les facilités, tant il accumule en apparence les clichés du genre : deux jeunes étudiants au trauma similaire, couvés par un père ou bien sur-protecteur (Chris Cooper), ou bien d'une froideur apathique, du moins en apparence (Pierce Brosnan), qui se rencontrent au cours d'un pari idiot, et finissent par se trouver une réelle connexion amoureuse, jusqu'à ce que la vérité éclate. Seulement, l'intrigue évite deux écueils importants, le pathétique et le sentimentalisme, d'abord grâce à une direction d'acteurs (dont je vais reparler) qui tirent le film vers le haut, puis grâce à une tonalité à la fois juste et mélancolique, toujours sur le fil, bien loin de la bluette qu'on nous avait vendu à sa sortie en salles. Le véritable sujet, plus grave, tourne autour de l'absence de l'être cher et du problème de communication qui s'ensuit (notamment entre le père et ses enfants). Ce qui est traduit à l'image par une atmosphère légèrement cotonneuse, avec des personnages qui se dévoilent progressivement sous différentes coutures, dotés d'une écriture plutôt subtile (beaucoup dans le non-dit, les objets offerts au regard, et où chaque action acquiert une portée considérable).

En plus de cela, entre les lignes (on peut difficilement se tromper avec la symbolique de la fin et le clin d'oeil à American Pie), se dessine un brillant portrait post-moderne de la jeunesse américaine autour du personnage de Tyler, jeune désoeuvré un peu introverti qui peut péter les plombs face à l'injustice, mais se transforme aussi en père de substitution pour sa petite soeur en manque d'attention. Ainsi, si le fil directeur du film repose surtout sur la dynamique des relations familiales qui réagissent différemment selon le drame qui les rassemble, le message développé en filigrane en élargit le propos, s'articule avec la destinée personnelle et la manière dont le monde tourne. Rien de mieux que les paroles de Tyler pour illustrer cela, qui synthétise ici ses propres contradictions et dévoile le coeur du film : "Gandhi a dit que tout ce qu'on fait dans la vie est insignifiant mais qu'il est très important de le faire. Je serais assez d'accord avec sa première phrase".

Avant tout film de personnages, l'interprétation devait être bonne pour lui donner "corps". Ce qui est le cas. En tête, Robert Pattinson qui malmène, par sa prestation habitée, son image d'ado à midinettes. Il est en effet crédible dans la peau de ce James Dean des temps modernes, dont la présence tantôt tranquille, tantôt auto-destructrice et nihiliste, s'explique facilement par le background familial et social de son personnage, qui indiquent qu'il cherche désespérément sa place, entre un père absent et l'ombre de son frère. Son alter-ego féminin qui lui donne la réplique (Emilie de Ravin) apporte une touche de sensibilité prévisible mais belle, et forme un beau couple avec Tyler en lui redonnant un peu de chaleur. Dommage que son personnage manque un peu d'implication lorsqu'on revient au drame (alors que son introduction était bien violente), mais peut-être qu'autrement la dynamique du duo aurait été trop déséquilibrée. Pierce Brosnan excelle aussi dans le rôle du père responsable et distant, et il fallait sa "classe" pour être capable de montrer l'envers de son personnage sans tomber dans l'excès ou le ridicule. Enfin le score musical est beau à en pleurer, épousant avec merveille la tonalité douce-amère du film.

Un beau petit drame familial intimiste, porté par un grand casting, et qui dresse plus largement, entre les lignes, un portrait assez juste sur la jeunesse désoeuvrée de nos jours.

[Mark Chopper]

Très beau film

[Dunandan]

Très beau, et surtout très bien joué (Pattinson & Brosnan en tête)

[Alegas]

Vraiment hâte de le revoir celui là. Toute l'écriture autour des relations pères/enfants est géniale.

[nicofromtheblock]

J'avais bien aimé le film mais j'ai toujours autant de mal avec Robert Pattinson.
Y'a que dans Cosmopolis où je l'ai trouvé bon ...

[Dunandan]

Au contraire, je l'ai trouvé bluffant ... Une petite Dun', ça te dit ?

[nicofromtheblock]

Je ne me souvenais même plus que j'avais critiqué le film.
Je lui laisserai une seconde chance mais je ne pense pas pouvoir monter plus haut que 6,5.

[Dunandan]

Reservoir Dogs, Quentin Tarantino (1992)

Premier film de Quentin Tarantino, force est de constater que tous ses gimmicks étaient déjà là : dialogues qui tuent avec quelques échanges sur la pop-culture, gangsters bad-ass et donc cools (cette association-là est l'une de ses marques de fabrique) ce qui les rend assez attachants (dans un sens esthétique), BO rock'n roll (placée judicieusement comme un jukebox durant les transitions), grande direction d'acteurs (ils déchirent tous ici), et montage non-linéaire (incontournable pour le twist que presque tout le monde connaît). En dehors de l'influence désormais évidente de City on Fire (pour le flic infiltré et l'échange énervé de coups de feu), il s'agit surtout d'un grand hommage au film noir (on pense notamment à L'ultime Razzia de S. Kubrick pour la partie du casse), et au polar '70 (pour sa violence graphique).

Cependant, c'est l'un des QT que j'ai le plus de mal à revoir. J'aime beaucoup cette Bad/cool-attitude autour des personnages (chacun apporte son petit "truc" en termes de dynamique : le psycho, le mec qui veut juste se barrer, ou celui qui place l'honneur au-dessus de tout), qui nous font profiter de dialogues savoureux à la gâchette facile (et amorcent un virage intéressant au cinéma : désormais, la pop-culture peut être aussi un sujet "sérieux", règle que Kevin Smith appliquera aussi à sa manière). Mais l'exercice tourne un peu à vide, dès lors qu'on connaît les tenants et aboutissements de l'intrigue qui se résume à un whodunit peut-être bluffant à l'époque (et c'est couillu de zapper la scène de cambriolage pour se concentrer sur les personnages), mais qui perd en intérêt après la première vision.

Restent quand même une mise en scène impressionnante pour un premier essai, minimaliste pour des raisons évidentes de budget mais qui fait encore son petit effet (les petits travellings latéraux, le sens du cadrage ...), et surtout des personnages en béton qui ont fondé en partie ma cinéphilie en termes d'intention : désormais, un bon scénario sera insuffisant sans des personnages bien caractérisés, incarnés par des acteurs qui y croient durs comme fer (la séquence du policier, à ce titre, est une véritable leçon de cinéma en termes d'interprétation et aussi de mise en abîme).

La pierre angulaire du cinéma de Q. Tarantino qui a trouvé son style dès le premier essai, avec des gangsters vraiment cools, mais aussi l'un de ses films que j'apprécie le moins, trop axé sur les dialogues à mon goût (et le meilleur est encore à venir).

[Dunandan]

Les lyonnais, Olivier Marchal (2011)

Le début m'a fait craindre le pire avec une photographie digne de Plus belle la vie, tandis que Olivier Marchal nous avait habitué à une mise en scène stylisée héritée du polar américain (36 quai des orfèvres et M73). Mais c'est finalement pour le mieux. D'une part pour renouer avec la "touche" française (à l'exception, pour le plaisir de nos oreilles, d'une BO qui puise dans le bon vieux rock britannique), et d'autre part pour faire un jouissif retour aux sources avec une histoire simple à la Melville, composée d'hommes soudés par une amitié virile, où tout n'est que question d'honneur. Une note d'intention particulièrement sincère et touchante qui compense un montage alterné entre passé et présent parfois maladroit, du moins au début, en voulant mettre trop de choses à la fois (heureusement, la mayo prend peu après cette exposition un peu lourde), et un jeu d'acteurs un poil trop poussif (en même temps, j'ai bien aimé ces personnages aux gueules cassées qui en imposent par leur seule présence).

Parmi les acteurs, Gérard Lanvin bouffe l'écran comme chef de gang qui doit remettre les couverts pour sauver son pote, et implicitement ne pas se trahir en tant qu'homme. Autour de lui se dessine une belle brochette d'acteurs qui ont pour la plupart la gueule (et la voix) de l'emploi (hormis les Astier que je n'ai pas trouvés convaincants). L'histoire, quant à elle, est plutôt riche, et tient du miracle dans la mesure que le film est assez court pour tenir en son sein toute l'histoire du gang des lyonnais. On sent en effet que Marchal avait en tête un schéma plus complexe sur la mafia lyonnaise (le début fait penser au Parrain avec sa réunion familiale, et il y a quelques passages sur les alliances politiques gangsters/flics), dont les rouages sont finalement à peine effleurés. Mais c'est pour y gagner en émotion, en se recentrant sur cette histoire d'amitié et de loyauté, pierre de fondation du gang, qui sera aussi l'occasion de sa chute dans une effusion de sang, avec toutes les composantes habituelles (confiance, trahison, temps et valeurs qui changent entre les générations).

D'autre part, le réalisateur français n'a pas perdu de son mordant en tant que dialoguiste, peut-être l'un des meilleurs dans le genre, offrant encore plus de crédit et d'épaisseur aux personnages qu'il met en scène. De même, les séquences d'action envoient du bois, cash et sans concession (la séquence de l'hôpital, les règlements de compte), illustrant de beaux moments de tension. Bref, en dépit de mes réserves, difficile de bouder son plaisir face à ce petit polar français à l'ancienne, l'un des meilleurs du genre (devenu d'ailleurs bien rare dans nos salles de ciné) de ces dernières années, que je reverrai peut-être à la hausse après avoir fait le deuil de cette ambition manquée.

Voici un bon petit polar à la Melville sur fond d'amitié virile et d'honneur, bien efficace, en dépit de quelques défauts d'équilibrage.

[osorojo]

Yep, belle surprise ces Lyonnais. Et puis, qu'on aime ou pas le bonhomme, faut avouer qu'il y en a pas beaucoup de la trempe de Marchal en France pour proposer ce genre de films qui rappellent les bonnes bobines de truands à l'ancienne qui se faisaient il y a quelques années (dont je ne comprends pas la disparition d'ailleurs -_-). J'suis un peu comme toi sinon, j'ai vraiment eu du mal avec le début, j'avais même vu le film en 2 fois. Mais, la deuxième partie est assez efficace

Pour Reservoir Dogs, il faut que je le revoie. Je le place parmi les QT que je préfère, mais je n'ai jamais eu la motive de le voir une seconde fois, de peur d'être déçu ^^

[Dunandan]

C'est vrai que ça se fait rare ce genre de film dans le cinoche français. Et je le reverrai un peu à la hausse lorsque je le reverrai (oui je sais ). Par contre j'ai vraiment eu du mal avec les Astier (pourtant je les aime beaucoup dans Kaamelott).