[Mr Jack] Mes critiques en 2013

[Logan]

Et c'est pas mon cas tocard?

[Scalp]

Toi dès qu'il y a du noir et blanc tu te touches.

[Mr Jack]

Should I go get a ruler ?

C'est noté Logan
J'avais oublié de notifier la magistrale réalisation de Dassin, notamment lors de LA scène de combat, à couper le souffle !

[Dunandan]

Puis ce film te fait passer par toutes les émotions comme jamais. Vraiment un excellent film à tous les niveaux

[Alegas]

⌲ MILLER'S CROSSING (1990)
de Joel & Ethan Coen avec Gabriel Byrne, Albert Finney, Marcia Gay Harden, John Turturro.

Histoire: A l'époque de la Prohibition, le gangster Tom Reagan, bras droit d'un caïd irlandais, trahit et manipule son entourage, l'utilisant à ses propres fins, même par la violence, afin de se faire une place.

« Nobody knows anybody, not that well. »

Grandiloquent, subtil et tranchant.

Je parlais de l'ambiance à la Hammett pour Night and the City, on est encore en plein dedans puisque les Coen ont officieusement adapté ici le chef d'oeuvre de Dashiel Hammett, Red Harvest (Moisson Rouge). On reconnait la malice du personnage principal, sa capacité à se faufiler dans tous les camps, jouer le rôle du chuchoteur, du lanceur d'idées et regarder la ville partir en flamme, les mains dans les poches puisqu'il fait tuer tout le monde pour lui éviter de le faire. Il me manque ce côté brutal du détective dans le livre car il laisse les autres s’entre-tuer mais en forçant le passage par ses poings et j'aime cette frontalité, cette noirceur dans tous les rangs. Là on se rend compte tardivement que Tom est un anti-héros.

C'est la seule micro retenue contre le film (c'est un jugement personnel en plus) parce que sinon c'est du grand art. Niveau mise en scène, c'est... comment dire, du génie à chaque plan disait je ne sais plus qui l'autre jour... C'est du niveau de No Country For Old Men de par l'apparente fixité du cadre tout en contrôlant chaque mouvement comme un scalpel. C'est la noirceur de Hammett donc, avec la violence, la subtilité volatile de Tarantino dans les dialogues. On pense à Pulp Fiction, son côté bavard et sec. Sauf que le mix entre tout ça donne un objet encore supérieur. Il y a des scènes de violence dégoulinantes et des moments de calme tout à fait impressionnants, comme si le cadre se figeait pour laisser la profondeur de champ prendre tout son sens. C'est vraiment prodigieux le lien entre la mise en scène et les acteurs, la façon qu'ils ont de bouger dans l'espace. De la maîtrise pure.

Là dedans, Byrne est phénoménal dans ce rôle de mastermind tranquille, son visage incarne parfaitement la violence subtile qu'ont voulu imposer les Coen. Comme j'ai dit tout à l'heure j'aurais préféré un personnage plus frontal, bourru, qui ne fait pas qu'encaisser les coups, mais il n'en reste que ce personnage est d'une intelligence folle, rendant le film imprévisible du début à la fin. En parlant d'imprévisible comment ne pas mentionner l'exceptionnel Torturro. Déjà dans sa façon de jouer ce gars un peu étrange, au visage changeant, passant du rire aux larmes, en laissant jamais déceler le vrai du faux sur son visage. Il contrôle à la merveille le sujet, ça fait un perso génial de plus. Sans parler du bras droit du rital, homme de main froid, malin et bestial, le vrai ennemi de Tom, en fin de compte, celui qui l'a plus fait "suer".

Le film n'oublie pas d'inclure dans tout ce bordel le rôle de la police. Qui n'est pas seulement là pour accepter les pots de vins mais qui est une armée à elle toute seule, un véritable parti dans lequel Tom a du s'inclure, sourire en apparence pour qu'ils fusillent les ennemis de ses ennemis. La scène de fusillade devant le bar est vraiment parfaite, encore une fois.

Pas grand chose à dire de plus, c'est le meilleur film néo-noir que j'ai vu, la meilleure adaptation de Hammett donc je suis ravi, que dis-je, comblé !

9.5/10

[Logan]

Yep meilleur Coen avec No Country.

[elpingos]

Ouh là, non

[Mr Jack]

Pourquoi pas ?

[Alegas]

⌲ 48 HRS. (1982)
de Walter Hill avec Nick Nolte & Eddie Murphy.

Histoire: Un inspecteur de police doit retrouver un tueur. Ce dernier est à la recherche d'un butin. Le policier fait libérer Hammond, un gangster excentrique, qui connait l'existence du magot.

« I'm your worst fucking nightmare, I'm a nigga with a badge. »

A la hauteur de sa réputation.

C'est le premier film de Hill que je vois et je ne suis pas déçu. Bien sur avec ce genre de films dits "précurseurs" c'est toujours difficile de différencier les clichés des idées originales. Pour le coup c'est vraiment un des premiers buddy-cop movies avec une paire noir/blanc. Il faut donc remettre le film dans son contexte original car les clichés de ces personnages n’existaient pas encore, comme si le film créait la photo qu'on copiera mainte et mainte fois avec le temps.

On découvre alors naïvement le blanc bourru, bourrin, régi par ses propres règles, macho sur les bords associé au noir enfantin, drôle et malin. Sauf que le truc original repose sur la base de l'association, puisque Eddie Murphy joue un gangster et non un flic que Nolte doit se coltiner. C'est en ça que ça se démarque encore plus le film des autres et l'idée de base est vraiment sympa.

Là où Rush Hour se plantera en copiant de façon exagérée le couple, l'Arme Fatale inversera les rôles pour masquer le manque d'originalité.

Bref j'ai déjà été agréablement surpris par l'ambiance posée et la qualité de mise en scène, malgré un rendu technique assez dégueulasse il faut le dire (le jour où ça sortira en BR ça facilitera le visionnage, déjà).

Le gros travail de Horner y est pour beaucoup puisque la bande son nerveuse et animée va de pair avec la caméra ultra dynamique, la correlation des deux rendent les scènes d'action particulièrement juteuses. Pareil pour le son, gros travail. On entend avec précision et patience le moindre coup de vent et le rendu des coups lors des scènes de baston ajoute au côté sec et crédible du doss.

Mais le plus gros taff réside à la mise en scène. La façon de cadrer, très précise, maline, pensée.
On est à San Francisco dans les années 80. Les années Raegan. Et on sent le côté nerveux et violent du début de la décennie. Comment Walter Hill arrive à faire passer ça ? Par le traitement des personnages déjà. Les dialogues. Il y a une véritable liberté de ton, un franc parler qu'on imagine courant dans le milieu. Les méchants (avec des vrais gueules d'enculés) sont impitoyables et n'hésitent pas à buter du flic comme tout le reste. Les flics eux sont sur les nerfs et répliquent à tout va, braquent même leurs pairs, quitte à se mettre des bâtons dans les roues. Il y a un côté impitoyable et nerveux dans tout ça. Personne n'a peur de personne, en même temps on sent une paranoia qui rend le tout fragile et le récit imprévisible parce qu'après tout, rien n'empêche l'un de tuer l'autre d'une minute à l'autre.

Ensuite Hill se charge de remplir le cadre au maximum, serrer les plans et charger les pièces de monde, de fumée, de bric et broc pour que cette ville ait l'air étouffante, bordélique et sale. San Francisco a l'air d'une jungle remplie de méchants impitoyables et de flics largués. Le gros bordel, quoi.

Revenons aux personnages parce qu'ils ne sont pas en reste. L'évolution du duo est très intéréssante et pertinente. Nolte traite d'abord Murphy comme de la merde, comme un sous homme presque, puis il y a un basculement au moment de la scène du bar de rednecks. Faut là encore penser que c'est le premier rôle au cinéma d'Eddie Murphy, à cette époque là il était encore au Saturday Night Live et c'est LE film qui va le révéler à tous. Et cette scène est le moment clé du film comme du lancement de sa carrière. Il prouve à la fois son cran et son utilité au perso de Nolte et aussi nous prouve à tous qu'il a un gros potentiel comique (mais pas que). Il se fait plaisir et on sent que Hill lui laisse une grande liberté pour s'exprimer. En plus de ça, cette scène soulève le problème du racisme latent loin d'être réglé aux States. Ce qui est percutant c'est surtout que oui, même en 1982, à San Francisco (ville qui représente la liberté et tout ce qui va avec) il y a des arriérés qui prennent les noirs pour des sous-hommes -et plus tard dans le film les deux persos retourneront dans un bar "black friendly" qui là sonnera plus frais, enjoué et ouvert.

L'évolution de la relation entre les deux compères est lente et brutale. Il faut donc cette scène là pour déclencher quelque chose chez Nolte, ce qui le poussera à forcer le passage et à affronter à l'aide de ses poings ce qui sera à la fin un vrai complice. Car en ayant prouvé sa malice et sa force lors de cette baston, une confiance commence à s'installer entre eux et bâtira les premiers contours d'un partenariat.

C'est vrai et brutal, j'aime beaucoup le point de vue choisi et c'est très travaillé, je m'attendais à plus frais, plus débile, non franchement je comprends tout à fait qu'on hisse aisément ce film là au dessus des autres -qui finalement ne reprendrons jamais ce côté sérieux et violent de l'original.

Et puis le pied de voir Mike de Breaking Bad qui joue le flic du début Encore plus de comprendre que le chef black de Last Action Hero joue en fait une parodie de son personnage dans ce film là Je savais pas du tout et finalement le film de McTiernan est pratiquement une parodie entière de celui de Hill ^^

8/10

[Dunandan]

⌲ CLERKS (1994)
de Kevin Smith avec Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Marilyn Ghigliotti.

Histoire: Dante est caissier dans une épicerie du New Jersey. Randal est employé dans le vidéo-club voisin. Les deux amis débattent regulièrement des sujets les plus divers. Et parfois, la routine laisse place à des journées pour le moins étonnantes...

Euuuuh, sérieux, c'est ça le film culte indé de la jeunesse des 90's ? Parce que c'est nase, en vrai.

Déjà je m'attendais pas du tout à ça. "Ça", je veux dire du noir et blanc d'abord. Encore s'il avait de la gueule et qu'il servait à quelque chose, d'accord mais là c'est juste pour faire genre. Ça pue la prétention. "Ça" aussi ça voulait dire que je m'attendais à un truc plus con, plus ironique, bourré de mauvais esprit et de second degré, pas à un truc faussement cool avec des ados attardés qui chient de la merde par la bouche.

Ça se veut malin, et vu que c'est fait avec trois francs, six sous, tout repose sur les dialogues infâmes. Le ton est rapide, faussement naturel, plus récité qu'autre chose, par exemple à chaque fois qu'un personnage commence une phrase le second lui répond alors que le premier n'a même pas fini de parler. C'est mécanique et fake, ça se voit, s'entend trop à l'écran. Au final, les discussions sont longues, vaines, et les gars/meufs piaillent pour des trucs dont on se FOUT, ça finit par être du bruit. A ce prix là je préfère entendre une souris se faire écraser à coups de marteau.

Je parlais de la prétention... Silent Bob ? Really ? Le truc ultra pensé pour faire cooooool. Whaaaaaaa mais il est génial Silent Bob il parle pas. Le pire dans tout ça et qui prouve mon propos: c'est Kevin Smith qui le joue. OUAIS, T'ES UN GENIE, GARS.

Et puis ces espèces d’ellipses ponctuées par des mots pensés écrits sur fond noir....achevez-moi, bordel !

Et Dante est censé représenter la jeunesse ? Le même gars qui braille sans arrêt, à l'opposé du cool, qui a l'air d'avoir 33 ans et qui ressemble à Bobby Moynihan ?

Et puis c'est filmé n'importe comment. Sérieusement, dans la voiture, Smith on dirait qu'il filme sa soeur et sa mère en vacances avec son Super 8. Et même ça, ça aurait plus d'intérêt. Quoique, je retire ce que je viens de dire, c'est pas que c'est mal filmé, c'est que c'est pas filmé, il n'y a qu'à voir la scène de baston à la fin, on dirait deux gamins qui se battent pour un paquet de Schtroumpfs Haribo.

Et c'est censé être une comédie en plus. Y a-t-il seulement une situation comique digne de ce nom dans ce film ? Le gars dans les chiottes ? Sérieusement ? C'est censé faire rire, ça ?...

Honnêtement tout ce que j'ai vu c'est une conversation téléphonique filmée de une heure et demie entre deux gamins de quatorze ans. A moins que ça soit l'âge mental de Smith, je confonds.

Mais hey, j'ai pas entièrement perdu mon temps, j'ai pu zoner sur imdb, fixer le blanc cassé du mur de mon salon ou me couper les ongles de pied.

Les seuls points que je donnerais au film vont à la BO. Tellement qu'en fait ils auraient du faire un plan fixe sur l'horizon en passant de la musique grunge.

2/10

[Scalp]

This is a joke ?

[Mr Jack]

J'aurais préféré...

[osorojo]

Euuuuh, sérieux, c'est ça le film culte indé de la jeunesse des 90's ? Parce que c'est nase, en vrai.

La grande classe. On est tous des gros cons alors, nous les gars issus de la jeunesse 90's qui aimons ce film ?

[Mr Jack]

Pas du tout, vu son statut je pense bien qu'il y a une majorité de gens qui ont trouvé ça bien. Seulement, j'ai trouvé ça nase et sans intérêt.

[Heatmann]

il a quel age Mr jack ?