Dragon Squad de Daniel Lee - 2005
On sent bien que Daniel Lee a tenté de réinventer le polar HK en brouillant les codes habituels. Il aurait mieux fait de d'apprendre à jouer du samisen...
Partant du principe qu'un bon polar HK s'appuie toujours sur des têtes d'affiches sérieuses, il fait tout le contraire! Il est beau, hein, le cast sur le poster? Ben ce ne sont que des seconds rôles, voire des figurants!
Les acteurs principaux c'est une bande de bras cassés pas doués, juste bons à se faire jarter d'une pub l'Oréal. Ils ne sont pas crédibles une seconde. Et puis prendre Andy On pour le faire jouer deux secondes et demi à côté de ça, c'est vraiment nawak.
Second principe d'un bon polar HK, miser sur des scènes d'action de haute volée, over the top s'il le faut, mais toujours bien shootées et montées... Là, c'est juste ultime dans le n'importe quoi! Shakycam à gogo, montage cut, incrustation de flashbacks pourris à chaque apparition d'un perso, et même s'il apparaît plusieurs fois, on se retape son flashback (en N&B bien sûr et totalement risible). Du coup, c'est le cocktail parfait pour :
1- avoir la gerbe
2- ne rien piger à l'histoire
3- ne rien piger à ce qu'il se passe à l'écran.
Concernant ce dernier point, la scène de gunfight dans la ruelle avec les deux snipers sur les toits atteint des sommets. Impossible de comprendre où sont les persos par rapport aux autres alors qu'ils évoluent dans une ruelle de 20 mètres de long...
Enfin, dernier principe du bon polar HK, faut que ça charcle! On est à peu près servi dans la scène d'intro et le final, mais cette putain de scène de la ruelle, c'est une immense joke. Les mecs sont à parfois à 1 mètre de distance (quand les bagnoles se rentrent dedans notamment), sont à découverts, vident des dizaines de chargeurs, sont censés être des as de la gâchette et personne n'est touché!
C'est un peu le heroic bloodshed, sans blood.
Et on peut encore facilement charger la mule, parler des ellipses incompréhensibles, maquillées avec un montage improbable. Le procédé est simple, les flics ne savent pas où sont leurs adversaires, hop, on balance trois plans aériens de HK, entrecoupés d'une voiture roulant sur une rocade, et hop, comme par magie les flics peuvent barrer la route des vilains! Well done.
Un énorme foirage donc, à l'image de cette scène de fin où la dream team sortent leur flingue devant un ventilateur géant.
2/10