Des avis express (mode congés / feignasse) :
Le Pavillon d'or, de Kon Ichikawa (1958)
Une adaptation ratée du chef-d'oeuvre éponyme de Yukio Mishima... Kon Ichikawa échoue, avec sa mise en scène plan-plan, à retranscrire la puissance thématique du roman : l'histoire d'un moine bègue, subjugué par la beauté d'un temple qui s'impose à ses yeux comme un symbole de pureté au sein d'un monde corrompu. Et ce n'est pas l'interprétation qui arrange l'affaire : Raizo Ichikawa peine à retranscrire les tourments de son personnage et Tatsuya Nakadai se révèle coupable de cabotinage (ce qui m'a pour le moins surpris : une première ?). A lire plutôt qu'à regarder, donc.
4/10
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Le Clan des Siciliens, de Henri Verneuil (1969)
Un polar français assez efficace, mais dont la réputation flatteuse me paraît quelque peu usurpée. On devine qu'il doit tout à son casting trois étoiles : Alain Delon, Jean Gabin et Lino Ventura réunis dans le même film, voilà de quoi regretter un âge d'or. Mais le scénario aurait gagné à être un peu plus travaillé, le casse davantage tendu et Verneuil en mode moins automatique. Du même réalisateur et dans le même genre,
Mélodie en sous-sol me paraît plus recommandable. Mais bon, ce film permet de passer une agréable soirée...
6,5/10
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Kimi yo fundo no kawa wo watare, de Junya Sato (1976) (ou A Dangerous Pursuit)
L'histoire d'un inspecteur accusé à tort de vol et de meurtre, qui tente de fuir les forces de l'ordre et de prouver son innocence... Soit une histoire vue mille fois auparavant et mille fois depuis. Et ce n'est pas la mise en scène qui rappelle les pires séries américaines de l'époque ou la gestion catastrophique du rythme qui évitent l'ennui. Non, ce sont plutôt les rares séquences
Nanarland approved : Ken Takakura poursuivi par un ours mécanique en forêt, Ken Takakura qui apprend à piloter un avion en trente secondes ou un crash d'avion simulé avec une maquette et une flaque d'eau... Une rareté que j'aurais dû m'épargner.
1/10
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Poppoya, de Yasuo Furuhata (1999)
L'histoire d'un homme, ancien conducteur et chef de gare d'une petite ville minière, qui apprend que la gare dont il s'occupe va être fermée, faute de rentabilité. Lui qui a consacré toute sa vie au travail, au point de négliger sa famille, se retrouve sans avenir et seul avec son passé... Voilà un beau film, poignant et profondément humain, que l'on pourrait définir comme un mélange du cinéma de Frank Capra et des mangas de Jirô Taniguchi. Ken Takakura, émouvant, livre une partition loin de son registre habituel. Un conte à conseiller à tous ceux qui font une allergie au cynisme.
7,5/10
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Crazy Heart, de Scott Cooper (2009)
Un chanteur de country sur le déclin, alcoolique, rencontre une jeune mère célibataire et son fils... Une histoire de rédemption bien trop calibrée, qui suit une trame scénaristique vue et revue mille fois. Ce qui permet au film de Scott Copper de se démarquer de la concurrence, c'est d'une part l'interprétation, avec Jeff Bridges, Maggie Gyllenhaal, Colin Farrell et Robert Duvall épatants de naturel, et son ambiance country, qui permet de se pencher sur une Amérique vue sous son meilleur angle. Sympathique, mais sur des rails paresseux.
6/10