La Balance de Bob Swaim - 1982
Précautions d'usage avant de lire cette critique, il m'en faut parfois peu pour que je kiffe un polar français 80's!
Là on est plutôt bien servi. Swaim a parfaitement bien capté l'ambiance du Belleville de l'époque : les rues et les arrières-cours cradingues, les restos "méditerranéens", les mecs en tenue du bled, les hôtels sordides. Tout y est.
L'histoire ne pète pas plus haut que son cul, mais ça a le mérite de fonctionner sans souci. Les motivations de chacun sont claires, il n'y a pas de trou ou d'ellipse tordues, c'est carré. Le vrai point fort, c'est la pelletée de tronches connues. On se croirait même dans
Le Grand Pardon à ce niveau. Mais comme dans le "chef d’œuvre" d'Arcady, tout le monde n'est pas au niveau. Côté flic, c'est très variable. Quand l'ambiance est à la déconne et qu'ils se balancent des vannes à deux balles, ça va. Mais quand on passe aux choses sérieuses, bonjour les dégâts... Malavoy et Berry, c'est souvent tangent, les autres, ça part rapidement dans le mur (Florent Pagny...
).
En revanche les voyous sont plus relevés. Maurice Ronet a un rôle pas possible. Tellement casse-gueule qu'on se demande comment autre chose que la faim a pu l'inciter à signer. Mais il a vraiment la classe et s'en sort sans problème.
Tcheky Karyo et Léotard n'ont pas besoin de jouer, ils sortent leur partition habituelle. Mais l'énorme surprise, c'est Nathalie Baye!
J'adore complètement. Elle incarne à la perfection la prostituée indépendante et amoureuse, toujours dans le ton, jamais dans l'excès, que ce soit intime avec Léotard ou gros bras avec Berry, elle sort toujours le grand jeu.
Du coup, il y avait moyen de faire un bon film de flic sympa, violent comme il faut, pas trop réaliste, mais un peu quand même. Malheureusement la fin part largement en sucette, avec un empilement d'événements improbables vraiment gênant. Dommage, ça gâche le plaisir simple né de l'ambiance générale de la première heure.
6,5/10