Quel film. Tout a été déjà dit sur cette oeuvre gargantuesque mais Apocalypse Now Redux est ce genre de film à la grandiloquence monstrueuse. Un véritable choc. N'ayant pas vu la version courte, cette version longue n'en est que plus intéressante dans son visionnage, étant vierge de tout de préjugés et de toute attente. Rien que l'introduction donne le ton. Cette vision d'un assaut d'hélicopters qui embrasent la foret avec en arrière plan, le visage du capitaine Willard, désabusé et déjà imprégné par la dureté visuelle et psychologique de la guerre,avec The doors en fond sonore. Puis, on y voit ce même capitaine, enfermé dans sa chambre le regard vide et le corps désarticulé, et même ensanglanté. Psychédélique et immersif dès le début. On suivra dans une sorte de récit initiatique, le parcours de ce capitaine d'armée à qui on donne une mission exceptionnellement secrète: celle de tuer le colonel Kurtz, homme devenu fou et demi dieu d'une sorte de secte sanguinaire au Cambodge. 3h20 de film et on ne voit pas le temps passé. On en redemande encore.
Premièrement ce qui impressionne c'est ce visuel d'une grandeur infinie. Ces décors immenses où la foret vietnamienne est superbement retranscrite, ces lieux avec ces lagons, ces ponts, ces plages, ces bateaux, ces hélicoptères. On se dit que c'est un véritable miracle d'avoir eu l'idée et d'avoir eu la force de filmer une telle immensité. Coppola utilise un nombre conséquent de plans séquences qui subliment la réalisation avec tous ces détails de guerre (la sublime séquence dans ce campement dévasté par une pluie diluvienne, qui se finira dans les bras des playmates, pour conjurer ce manque de sexe) . L'assaut aérien avec le colonel Kilgore sous Wagner vaut son pesant de cacahuètes. On s'y croirait presque. On a presque envie de mettre l'uniforme, de planter la casque sur notre tête et de se joindre à eux.
Mais la réalisation de Coppola sait parfaitement faire l'équilibre entre scène de guerre ébouriffante et situation plus psychologique s'approchant plus de l'esprit de ses protagonistes. Les jeux de lumières est aussi saisissant entre ces séquences de nuits entre ombre et lumière qui dissimulent le visage des militaires, ces fumigènes fluorescent qui accentuent le visuel hallucinogène. A quasiment chaque plan, on en prend plein les yeux. L'arrivée du bateau de Willard dans le village du Kurtz est ahurissante car magnifique visuellement (cette lignée d'indigènes bariolés en barques) mais affreusement horrifique (la montée des marches pleine de têtes coupées).
Malgré sa grandiloquence et son coté décalé comme cette séquence de théâtres de playmates virant à l'émeute ou comme cette rencontre avec le colonel Kilgore, sorte de fou furieux protéiné fan de surf de rouleau de vague adorant l'odeur du napalm au petit matin, Apocalypse Now Redux est spectateur de la bêtise et de la surenchère qui gangrènent cette armée américaine.
Puis le film se resserre petit à petit sur le périple de Willard et sa traversée du fleuve avec 4 compagnons pour arriver à destination. Et c'est là où Francis Ford Coppola excelle. Les situations ne sont jamais inutiles et permettent de mettre en exergue la densité et la complexité de vivre individuellement et collectivement en état de guerre.
Des scènes d'une tonalité totalement différente s'entrechoquent avec une grande virtuosité, entre scène de bravoures fun ( les danse et liesses sur du Rolling Stone "Satisfaction") ou scène méticuleusement froide et irrespirable ( cette vérification routinière d'un cargo vietnamien se finissant en bain de sang sans réelle raison).
Willard, au fil des minutes, va lire le rapport qu'on lui a donné sur le colonel Kurtz. Cet homme prodigieux qui a malheureusement sombré dans une féroce folie. En voix off, Martin Sheen va essayer de s'expliquer le pourquoi du comment et va nous dépeindre les motivations de Kurtz. Et cela passe par une critique de la guerre et notamment de son armée américaine, trop laxiste, et n'étant que de simples "touristes". Le colonel Kurt, joué par le charismatique Marlon Brando, n’apparaît que dans les 30 dernières minutes du film. Mais bizarrement,sa présence, dès l'écoute de discours sur cassettes dans le bureau de l'état major, inonde le film d'une peur et d'une folie palpable.
Willard, s’enfoncera dans un mutisme et dans un questionnement de plus en plus profond sur sa mission et sur son rôle. Alors que la tension monte suite à la mort tragique d'un des leurs (avec le magnéto qui continue à faire parler la cassette) , Willard et son équipage font la rencontre d'un groupe de français. Et cette baisse de tension, permet malgré tout, à donner une nouvelle dimension politique et historique au contexte dans le lequel se trouve cette guerre, entre les américains qui ne font la guerre pour rien et les européens qui essayent de redorer leur blason colonial, tous teintés d'un narcissisme ambiant et presque aveugle.
Puis la rencontre va enfin avoir lieu entre le colonel Kurt et le capitaine Willard. On y voit un Marlon Brando, fatigué physiquement et psychologiquement par ce qu'il a vécu et par ce qu'il est devenu. S'ensuit, une fin de film psychédélique et fantastique, quasi philosophique et d'une horreur visuelle assourdissante (le sacrifice) et se finissant (presque) sur un plan magistral où on y voit Willard bariolé au sommet du temple en pleine nuit, face aux indigènes à genoux. Oeuvre INCROYABLE.
Premièrement ce qui impressionne c'est ce visuel d'une grandeur infinie. Ces décors immenses où la foret vietnamienne est superbement retranscrite, ces lieux avec ces lagons, ces ponts, ces plages, ces bateaux, ces hélicoptères. On se dit que c'est un véritable miracle d'avoir eu l'idée et d'avoir eu la force de filmer une telle immensité. Coppola utilise un nombre conséquent de plans séquences qui subliment la réalisation avec tous ces détails de guerre (la sublime séquence dans ce campement dévasté par une pluie diluvienne, qui se finira dans les bras des playmates, pour conjurer ce manque de sexe) . L'assaut aérien avec le colonel Kilgore sous Wagner vaut son pesant de cacahuètes. On s'y croirait presque. On a presque envie de mettre l'uniforme, de planter la casque sur notre tête et de se joindre à eux.
Mais la réalisation de Coppola sait parfaitement faire l'équilibre entre scène de guerre ébouriffante et situation plus psychologique s'approchant plus de l'esprit de ses protagonistes. Les jeux de lumières est aussi saisissant entre ces séquences de nuits entre ombre et lumière qui dissimulent le visage des militaires, ces fumigènes fluorescent qui accentuent le visuel hallucinogène. A quasiment chaque plan, on en prend plein les yeux. L'arrivée du bateau de Willard dans le village du Kurtz est ahurissante car magnifique visuellement (cette lignée d'indigènes bariolés en barques) mais affreusement horrifique (la montée des marches pleine de têtes coupées).
Malgré sa grandiloquence et son coté décalé comme cette séquence de théâtres de playmates virant à l'émeute ou comme cette rencontre avec le colonel Kilgore, sorte de fou furieux protéiné fan de surf de rouleau de vague adorant l'odeur du napalm au petit matin, Apocalypse Now Redux est spectateur de la bêtise et de la surenchère qui gangrènent cette armée américaine.
Puis le film se resserre petit à petit sur le périple de Willard et sa traversée du fleuve avec 4 compagnons pour arriver à destination. Et c'est là où Francis Ford Coppola excelle. Les situations ne sont jamais inutiles et permettent de mettre en exergue la densité et la complexité de vivre individuellement et collectivement en état de guerre.
Des scènes d'une tonalité totalement différente s'entrechoquent avec une grande virtuosité, entre scène de bravoures fun ( les danse et liesses sur du Rolling Stone "Satisfaction") ou scène méticuleusement froide et irrespirable ( cette vérification routinière d'un cargo vietnamien se finissant en bain de sang sans réelle raison).
Willard, au fil des minutes, va lire le rapport qu'on lui a donné sur le colonel Kurtz. Cet homme prodigieux qui a malheureusement sombré dans une féroce folie. En voix off, Martin Sheen va essayer de s'expliquer le pourquoi du comment et va nous dépeindre les motivations de Kurtz. Et cela passe par une critique de la guerre et notamment de son armée américaine, trop laxiste, et n'étant que de simples "touristes". Le colonel Kurt, joué par le charismatique Marlon Brando, n’apparaît que dans les 30 dernières minutes du film. Mais bizarrement,sa présence, dès l'écoute de discours sur cassettes dans le bureau de l'état major, inonde le film d'une peur et d'une folie palpable.
Willard, s’enfoncera dans un mutisme et dans un questionnement de plus en plus profond sur sa mission et sur son rôle. Alors que la tension monte suite à la mort tragique d'un des leurs (avec le magnéto qui continue à faire parler la cassette) , Willard et son équipage font la rencontre d'un groupe de français. Et cette baisse de tension, permet malgré tout, à donner une nouvelle dimension politique et historique au contexte dans le lequel se trouve cette guerre, entre les américains qui ne font la guerre pour rien et les européens qui essayent de redorer leur blason colonial, tous teintés d'un narcissisme ambiant et presque aveugle.
Puis la rencontre va enfin avoir lieu entre le colonel Kurt et le capitaine Willard. On y voit un Marlon Brando, fatigué physiquement et psychologiquement par ce qu'il a vécu et par ce qu'il est devenu. S'ensuit, une fin de film psychédélique et fantastique, quasi philosophique et d'une horreur visuelle assourdissante (le sacrifice) et se finissant (presque) sur un plan magistral où on y voit Willard bariolé au sommet du temple en pleine nuit, face aux indigènes à genoux. Oeuvre INCROYABLE.