[Dunandan] Mes critiques en 2013

[Jimmy Two Times]

De mémoire, je suis à peu près dans le même ressenti. je vais me le refaire bientôt. Même mineur, ça reste bien cool et pas prise de tête. Du Fukasaku pur jus!

[Jack Spret]

D'accord avec ta critique
Même si pour moi, le côté bad boy est trop omniprésent et plombe tout le discours social de l'intrigue.

[Dunandan]

Oui je comprends, c'est le genre d'interprétation qui peut plomber une séance, mais pour moi ça fait aussi partie du divertissement (par contre je n'ai pas encore vu ses films de yakuza qui mettent l'accent davantage sur le traitement réaliste de la chose).

En regardant les mimiques de l'acteur, je n'ai pas arrêté de penser aux personnages de Corbucci, ce qui n'est pas pour me déplaire ^^ (Far West Story, et surtout El mercenario).

[Dunandan]

JCVD, Mabrouk el Mechri (2008)

Un film très curieux, à cheval entre fiction entre réalité, dont l'intérêt principal repose évidemment sur les épaules de JCVD, qui s'offre avec beaucoup de générosité à la caméra. Beaucoup vont se délecter du portrait qui est fait de l'acteur, au fan-club impressionnant en dépit des années (même l'un des braqueurs veut son autographe !), mais en même temps ridiculisé par sa période aware (avec des passages audio de ses prestations "autre"), et surtout critiqué dans sa vie "réelle" sur la portée violente de ses films qui lui vaut la perte de la garde de sa fille (à ce titre, l'introduction est du caviar d'auto-dérision, filmant en un plan-séquence un condensé de ses gimmicks vus au ciné, en capturant les effets ratés grâce une caméra omnisciente. Le tout gratiné d'une intervention du réalisateur de ce (faux) DTV roumain réellement jouissive).

Dommage que le rythme soit assez inégal, revenant durant un long flash-back sur les circonstances du braquage dans lequel JCVD s'est retrouvé empêtré (après nous avoir fait croire que c'est lui le braqueur, une astuce narrative qui alourdit inutilement le récit). L'intention du réalisateur de nous raconter une histoire est louable, et l'image DTV apporte un grain spécial, entre cinéma-vérité (donnant du crédit à ce qui se passe), et polar 70's (classe pour l'aspect sombre et dépressif qui en résulte). Mais l'attention du spectateur a tendance à baisser dès que JCDV disparaît de l'écran, à cause d'un retour pas toujours nécessaire sur les évènements (on sent le clin d'oeil à Tarantino), et des acteurs et une photo à la limite de l'amateurisme (au contraire du cadrage qui dénote une certaine maîtrise), bien que ce dernier point serve l'ambiguïté voulue entre cinéma et réalité. A contrario, tout ce qui concerne la mise en abîme du rapport de l'acteur au show-biz est passionnant, criant de vérité, révélant rien moins qu'un homme qui sait faire rire (de lui-même) et émouvoir en brisant sa carapace, particulièrement durant son fameux mea culpa face à la caméra, point d'orgue avant de devenir quelqu'un (sans le cinéma) face aux ravisseurs et au public.

Bref, derrière une histoire principale un peu chiante sur les bords (le hold-up, un prétexte pour mettre en valeur son sujet véritable), un film à découvrir, surtout pour les amateurs de JCVD qui voudraient voir un autre visage de l'acteur, plus pathétique et humain que jamais dans les choix qu'il nous présente (faisant écho à ceux qu'il a fait dans la vie), tout en laissant la possibilité au spectateur d'en juger sur place. Avec en prime un sous-texte jouissif sur les productions ciné de seconde zone.

[Dunandan]

Le livre d'Eli, Hugues brothers (2010)

Le livre d'Eli est le genre de film qui je revois avec plaisir en connaissant pourtant le petit twist final, les petits indices nous mettant sur la voie étant bien pensés et mis en scène de façon subtile et intelligente, ce qui nous permet de découvrir l'histoire autrement. Son point fort évident est la réalisation, au service de son ambiance post-apocalyptique à la sauce Mad Max, avec sa photographie complètement cramée et sa bande sonore qui participent grandement à l'immersion. A ce titre, l'introduction est un petit modèle d'entame, capable de nous faire ressentir, à la manière de The road, la solitude d'Eli et le danger de son environnement. Le film cite aussi Leone (les sifflotements). Puis certains plans respirent l'amour qu'ont les fréros pour les comic-books. Dans le même sens, les rares affrontements sont jouissifs, servis par un excellent découpage (le premier contre les cannibales filmé tout en ombres chinoises, le second au bar en mode chambara, et enfin le troisième dans la ferme isolée qui met l'emphase sur les fusillades). Malheureusement il y a un gros point noir : le personnage de Mila Kunis qui semble avoir été rajouté à la dernière minute et à cause duquel le script perd en intérêt malgré tout l'effort fait pour maintenir une ambiance réussie de fin du monde.

Pourtant, le sujet à mi-chemin entre le western post-apocalyptique et le mysticisme entourant la mission d'Eli (de rendre le monde meilleur en amenant le Livre à bon port), me parle vraiment sur le plan de la symbolique (meilleure scène : lorsqu'il est démasqué en utilisant une prière qui contamine son entourage). D'ailleurs on sent le personnage de Denzel Washington impliqué, mystérieux et badass à la fois, se dévoilant peu à peu par l'image (ses cicatrices et ses gestes en disent long) et la parole (ses contradictions avec les préceptes bien connus de non-violence de la Bible, jamais nommée comme telle, mais plusieurs indices nous mettent la puce à l'oreille). L'aura fantastique autour d'Eli rendant ce dernier sur-puissant, comme muni d'une protection divine, n'est pas trop dérangeante dans la mesure qu'elle est au service du spectacle (un prophète-guerrier c'est quand même la classe) et du script (le rapport entre l'homme et la foi), malgré les questions laissées sans réponses et plus grave, les invraisemblances (exemples : la fuite miraculeuse d'Eli, et son tournant moral qui aurait mérité une évolution plus fine). Quand son adversaire (Gary Oldman), il est bien écrit malgré quelques raccourcis, tout aussi contradictoire qu'Eli (il respecte ce dernier pour sa culture, mais devient son ennemi car il cherche le Livre pour contrôler spirituellement les âmes désespérées et donc assurer son expansion territoriale). Un duel qui devient une belle mise en abîme de la manière dont la religion peut être instrumentalisée.

Mais comme je l'ai dit, passée la fuite du duo Washington/Kunis, peu de surprises au portillon (heureusement l'ambiance et le quota action sont saufs), et l'épilogue traîne la patte un peu inutilement (Denzel passe le relais à Kunis, on ne sait pas trop pourquoi). Au final, il s'agit d'un bon divertissement visuellement superbe, dotée d'une histoire balisée (deux mecs qui veulent le même Livre pour des raisons opposées, l'un pour reconstruire le monde, l'autre pour le maintenir sous la servitude), avec un background post-apocalyptique simple mais bien fichu (on se cantonne au contraste entre le désert composé de ses rednecks mal peignés, incultes, voire cannibales, et le dernier îlot civilisé et cultivé), mais qui manque peut-être d'un squelette narratif plus solide pour convaincre complètement.

De la SF post-apocalyptique à la réalisation immersive et astucieuse, portée par un D. Washington impérial, mais handicapée par un script inégal - bien qu'intéressant dans le fond (la religion, outil de damnation ou de libération des hommes ?) - et un sidekick inutile.

[Jed Trigado]

Je l'adore ce film, je le vois comme un superbe prolongement du Postman de Costner où le post-apo est abordé comme une occasion de refaire le monde en mieux.

[Dunandan]

J'étais à deux doigts de mettre 7.5 à cause de l'ambiance, du thème, la réalisation ... mais j'ai tiqué sur quelques trous du script. Et dans le genre, je préfère quand même largement The road.

Edit : mouais finalement je vais le foutre mon 7.5

[Dunandan]

BILAN DU MOIS DE JUILLET

Films vus : 19 (moyenne 6.6)
- Etats-Unis (13)
- Japon (3)
- Belgique (1)
- Allemagne (1)
- Russie (1)

TOP DECOUVERTES

FLOP

PEPETTE DU MOIS

[Hulkiss]

comme je l'ai demandé par curiosité à Alegas
pourquoi si peu de film Français dans tes bilans?
copié collé ; est ce parce que les films sont vus mais pas notés, par curiosité plus engagée sur les films étrangers???? (rien que le nombre de films asiatiques est criant...)
je remarque cela pour beaucoup d'auteurs de critiques sur le forum, mais Pourquoi, notre ciné serait il si mauvais???
en tout cas, j'l'aime bien ce bilan....

[Jed Trigado]

Perso, je lui jette pas la pierre a Dun de ne pas mater trop de film français vu que c'est pas la joie actuellement par chez nous ou alors faut vraiment aller dans les valeurs sures.

[Dunandan]

comme je l'ai demandé par curiosité à Alegas
pourquoi si peu de film Français dans tes bilans?
copié collé ; est ce parce que les films sont vus mais pas notés, par curiosité plus engagée sur les films étrangers???? (rien que le nombre de films asiatiques est criant...)
je remarque cela pour beaucoup d'auteurs de critiques sur le forum, mais Pourquoi, notre ciné serait il si mauvais???
en tout cas, j'l'aime bien ce bilan....

Je ne suis pas fermé au ciné français, mais :
1) En ce moment je (re)mate particulièrement les films que j'ai chez moi (qui ne comptent presque aucun film français ...) ;
2) Au Canada les films français proposés en médiathèque ne sont pas toujours engageants (ou alors déjà vus 1000x) ;
3) J'avoue avoir une inclination pour le ciné ricain et asiatique (surtout japonais) et il y a un tas de valeurs sûres que j'aimerais encore découvrir. Mais j'apprécie tout de même certains noms du ciné français (Siri, Melville, Marchal, Audiard, Ozon (pas tous mais une bonne partie), les Pierre Richard et certains Louis de Funès ...), mais ce n'est pas ma priorité pour le moment (et comme dit Jed, il faut faire le tri avec ce qu'on nous sert aujourd'hui).

C'est vrai que j'ai vu plus de films québécois que de films français cette année, je ne m'en étais pas rendu compte (4/1) .

Sinon je critique normalement tous les films que je regarde.

[Hulkiss]

ok, donc pas de parti pris, si ce n'est que tu seras plus exigeant avec un film Français qu'étranger en définitive...et te laisseras plus aller à regarder un film totalement inconnu étranger que de chez nous....au risque de voir un mauvais film ???

[Dunandan]

il y a un tas de valeurs sûres que j'aimerais encore découvrir

Vu le peu de temps (par rapport à d'autres membres ici) que je consacre au ciné, je prends le moins de risque possible (généralement les films auxquels je mets une mauvaise note, c'est : 1) un film que je n'ai pas choisi ; 2) ou une rétro ; 3) ou un film qu'on m'a offert )

[Hulkiss]

3) ou un film qu'on m'a offert )

merci pour tes lumières............de projecteurs...........sur le grand Kitano par exemple............

[angel.heart]

Perso, sur la moyenne des 600 ou 700 films que je mate à l'année il doit y en avoir une dizaine de français ( grand max )...