Film simple, réalisation sobre, grand personnage principal, touchant, humain, l'accident d'avion est excellent, tout est dans les relations humaines, les traumas, l'addiction, la rédemption et le salut par la responsabilité assumée (en cela le film est vraiment poignant) là où le mec aurait pu s'en sortir à l'aise il préfère se délivrer de son seul véritable vrai fardeau (l’alcool : qui lui-même est un outil afin de se débarrasser d'autres fardeaux plus intimes, plus familiaux) plutôt que de s'en sortir par une liberté physique illusoire qui ne l'empêchera pas de continuer à boire et de ne jamais réussir à se libérer psychologiquement. Son choix final est digne de son talent d'aviateur.
Les personnages secondaires sont inégaux mais tous ont un sens dans l'histoire. TOUS. Ça colle donc avec le message du film. FLIGHT tinet presque du film choral où les destins s’entrecroisent sans se rencontrer. Pas un film mémorable sur la forme, mais la performance de Denzel est immense, le scénario en béton. Manque une soundtrack plus impliquée.
Le film dénonce donc aussi d'un côté une partie de la justice qui aurait voulut le sauver en "mentant" clairement sur son état et ses antécédents mais aussi l’alcool, les addictions et ceux qui réchappent de la Loi sous prétexte qu'ils sont "professionnellement" de haut niveau et que de toute façon, ce n'était pas de leur faute (ce qui est vrai, mais s'il s'en était sortit il aurait continué son métier et continuer à boire ce qui est intolérable). Son abnégation finale est magnifiée par une Foi en Dieu (pourtant peu explicite dans le film) qui le fait hésiter ("Seigneur aidez-moi") à : soit s'en sortir en "mentant" sur le coup des deux petites bouteilles de Vodka ce qui salirait la mémoire de sa collègue, soit dire la Vérité. En ce sens le film est très religieux: Vérité, Foi, Abnégation, Salut.
Mais faut pas voir le film comme une truc pro-Catho et cie c'est juste que TOUT le message du film se trouve dans les répliques du mourant dans l’hôpital avec qui il fume une clope "On contrôle rien mec". En gros, on est dépassé par les causes qui nous sont souvent inconnues et nous n'avons que les effets à interpréter. Soit on esquive soit on trouve un sens aux rencontres, aux traumas, aux soucis de la vie -sans en comprendre/connaitre les coulisses, les origines- et là on peut avancer. C'est ce qu'il fait. Tout ce qui lui arrive le mène à la liberté : liberté d'écrire, liberté de penser, liberté d'agir, liberté de retrouver enfin son fils (en ce sens, la scène de l’hôtel, vers la fin, où un bruit de claquement de porte le fait se lever et pénétrer une chambre dans laquelle un frigo fait tout à coup du bruit, puis, l'attire, le tente pour finalement céder, voir pleins d’Alcool et se défoncer toute la nuit : la scène tient du miracle pervers d'un Dieu qui indique un chemin à suivre justement non pas vers la fausse liberté mais vers la vraie ce qui implique que Denzel "soit" forcément ivre lors de son audition car , sobre, il aurait joué le jeu son avocat et de son ami). Scène quasi surnaturelle. Comme une providence dissimulée sous une couche d'addiction non contrôlée, de résignation alors qu'en fait, c’était nécessaire.
D'ailleurs, on ne saura jamais pourquoi il est devenu alcoolique, c'est un mystère. Une cause non-dévoilée (ce n'est pas le fait que sa femme l'ait quittée puisqu’il buvait avant). Ce n'est pas l'important puisque ce sont les répercussions, les effets de cette addiction qui nous intéressent. La dernière réplique c'est "Qui es-tu ?" "Bonne question" FIN. Ce n'est plus l'essentiel à ce stade.
Personnage prophétique qui comme d'habitude, analogie avec tous les prophètes, est traité comme un marginal un peu fou en stade final d'une vie qu'il ne contrôle plus donc ses paroles n'ont pas de sens alors que tout ce qu'il dit arrive et à du sens.
Le meilleur film de Zemeckis. Film d'auteur pourrait-on dire (dans une filmo très grand spectacle, SFX et cie), scénario original , que demander de plus ?