[Velvet] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Take Shelter - 9/10

Messagepar Velvet » Mar 23 Juil 2013, 19:37

Take Shelter de Jeff Nichols (2012) - 9/10
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Bizarrement ce film sort à l’aube de la soit disant apocalypse qui allait dévaster la planète terre lors de l’année 2012. Mais il ne faut pas se fourvoyer : Take Shelter n’est pas un film sur la fin du monde mais sur la peur qui anime l’être humain de la fin du monde. Curtis, ouvrier travaillant dans le bâtiment dans une bourgade du fin fond des Etats Unis, est depuis peu victime de visions de catastrophe durant son sommeil. Avec le temps cette peur va s’imprégner en lui et devenir réelle. Ce qui va le pousser à faire des choses qui vont avoir des répercussions sur les rapports qu’il entretient avec ses proches.

Ce qui est intéressant de noter, c’est la création pyramidale de la narration. Petit à petit, cette peur personnelle va engranger des conséquences plus globales. Elle va gangrener le personnage principal, puis sa cellule familiale notamment sur son couple, puis la cellule professionnelle puis la cellule sociétale. Ce film est ancré dans une réalité économique et sociale permanente, qui est présentée par une mise en scène humble et sans esbroufes. Bien évidemment, il est possible de noter un message écologique derrière ce film, par exemple, avec cette scène inaugurale où Michael Shannon voit tomber de la pluie jaune, comme si cette dernière était déjà souillée.

Une obsession qui deviendra compulsif. Le traitement psychologique ne tombe jamais dans la paresse : il n’est pas fou, il ne rêve pas, il ne cauchemarde pas. Il a des visions. Ces visions, quant à elles, sont magnifiquement filmées et sont d’une force horrifique impressionnante.

C’est ce qui fait aussi toute l’ambiguïté de Take Shelter. Cette terreur qui l’habite et qui le pousse à égratigner les économies de sa famille au profit des besoins médicaux de sa fille ou de réservations de vacances pour construire un abris anti-atomique, est avant tout présente car il a peur pour ses proches et pour les personnes qu’il aime. Bien évidemment le scénario brouille les pistes sur la provenance de ses visions notamment dû au passé médical de sa mère.

D’habitude, sur ce genre de sujet, on a le droit à d’innombrables scènes de cabotinage où la folie s’empare du corps de sa victime. Il n’y a rien de tout ça dans Take Shelter, ni pointe d’humour, ni pointe de cynisme. Mais Take Shelter est d’une cohérence de tous les instants dans la mise en scène mais aussi dans la direction d’acteurs.

Michael Shannon n’en fait jamais des tonnes, ne surjoue jamais la folie et c’est ce qui le rend terriblement humain, comme dans cette magnifique scène du buffet où il s’emporte et lâche toutes ses hantises aux yeux de tous. La sublime Jessica Chastain (vu pour la première fois dans le chef d’œuvre de Terrence Malick) est parfaite en mère de famille, protectrice de l’enclos familial. Son regard sur son mari n’est jamais condescendant ni apeurée, juste celui d’une femme aimante, se posant des questions.

La fin du film, quant à elle, nous laisse seul face à notre propre questionnement : est-ce que cette peur à de véritables raisons d’être fondée ou n’est ce que l’objet de notre propre imagination ? D’une justesse touchante, d’une beauté palpable, Take Shelter est un coup de maitre dans le paysage du cinéma indépendant américain.
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Enter the void - 10/10

Messagepar Velvet » Mer 24 Juil 2013, 06:44

Enter the void de Gaspar Noe (2010) - 10/10
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Gaspar Noe n’en est pas à son premier coup d’essai. Réalisateur autant adulé que détesté, il explose les frontières balisées d’un cinéma français sclérosé par son auteurisme assourdissant. Nihiliste avec Carne et Seul contre tous, provocateur et voyeuriste avec Irréversible, le réalisateur français va encore plus loin avec Enter the void pour nous cueillir avec un trip sensoriel sous acide complétement névrosé et sentant le souffre jusqu’au bout des ongles. Le mot expérience est un doux euphémisme au regard de cette œuvre vertigineuse, dans tous les sens du terme.

Oscar, jeune dealer de drogue et sa sœur, Linda, stripteaseuse, vivent à Tokyo. Mais un rendez-vous va mal tourner, et Oscar va se faire tuer par la police locale. Son âme va se décrocher de son enveloppe corporelle pour voyager dans son passé, présent et futur. Le film part dans des contrées sur la réincarnation, parlant de la vie, de la mort, et de la prise de drogue (cette dernière, donnant vie à ses scènes hallucinogènes magnifiques).

Amorcer ses films par des situations tumultueuses pour mieux bousculer le spectateur, devient une sorte de marque fabrique chez Noe. Dans son précédent film, Irréversible, le réalisateur nous avait gratifiés de cette scène apocalyptique dans le rectum (boite de nuit gay) où un homme se faisait littéralement exploser le crane à coups d’extincteurs.

Enter The Void, lui, démarre par un générique à la sonorité assourdissante et au visuel psychédélique et hypnotique criblé de couleurs fluorescentes et au jusqu’auboutisme impressionnant. A peine deux minutes de film, et on est déjà dans les cordes. La séquence qui suit, est un plan séquence commençant sur un balcon nous imprégnant de toutes les luminosités de cette ville tokyoïte. On se place en vision subjective (à la place d’Oscar) avec tout un tas de détails captivants (jeux de miroirs, clignements des yeux). Au bout de 5 minutes de film, on se dit qu’on va prendre une grosse claque. Et toute l’œuvre sera de cet acabit. Gaspar Noe n’est pas du genre à faire dans la nuance ou dans les compromis. Il tranche dans le vif, quitte à se faire des ennemis. Soit il montre tout, soit il montre rien (fœtus mort, pénis en érection et en éjaculation etc). Le lieu, du film, Tokyo, n’est pas anodin. Les couleurs criardes jusqu’à l’extrême, l’image granuleuse rendent la ville opaque, limite claustrophobe.

Visuellement, le film est une épreuve de force sidérante démontrant tout le talent de Noe. Par moments, on a l’impression que Noe se fait plaisir et place son film dans de la pure démonstration graphique. Mais, on lui pardonnera rapidement tant la fluidité est incroyable : montage syncopé aux couleurs frénétiques, travellings aériens virevoltants et éreintants, caméra tournoyante jusqu’au bout des perverses nuits nippones, vision subjective blindée d’un perfectionnisme impressionnant. On se dit que le travail en post production n’a pas dû être de tout repos, où chaque plan a été retravaillé.


Enter the void se regarde mais s’écoute aussi. Le travail sur le son est époustouflant fait de bourdonnement drone pour encore mieux nous engouffrer dans ce chaos envahissant. Enter the void est aussi victime de sa force, comme une sorte de talon d’Achille. Toute cette maitrise visuelle et sonore, ses coups de force de mise en scène enlèvent un peu d’émotions à un film, qui pourtant ne manque pas de sensations. Sous cet amas visuel, certains y verront un film futile, et assez vaniteux. A force de vouloir tout retranscrire à l’écran, Noe tombe un peu dans la parodie (la scène de pénétration dans le vagin). Alors que cela pourrait paraitre ennuyeux chez certains réalisateurs, cette frénésie graphique prend malgré tout, tout son sens chez Noe.

Trip sensoriel sous acide, Enter the void est avant tout un film qui se vit avant de se comprendre. Le but du film n’est pas de filmer des personnages au profil hyper développé, à l’aura universelle même si certaines scènes comme celle de leur accident de voiture est une prouesse d’émotion et de mise en scène. Les personnages vivent, errent finalement comme des enveloppes charnelles, dans une noirceur et un vide palpables. On suit les déambulations de l’âme d’oscar, qui tournent autour du lien qui l’unit à sa sœur.

Noe montrera leurs problèmes (avortement), leurs blessures, leurs pulsions, leurs peines dans le fracas le plus total. Enter The void n’est pas fédérateur pour un sous. C’est une œuvre charnelle, personnelle, qui se vit de l’intérieur, au plus profond de nous-mêmes. Malgré ça, un personnage, une actrice arrive à crever l’écran de toute sa splendeur : Paz de la Huerta. Hypnotique, incandescente, sexualisée à son paroxysme, son physique illumine le film de toute sa puissance érotique.



Le film se termine par cette traversée foutraque et perverse dans un bordel « Love Hotel ». Un brin puéril, le sexe (l’orgasme) est une sorte d’obsession chez Noe (son envie de tourner un porno) et on sent qu’il nous balance cette séquence avec fierté et avec grand plaisir. La fin du film, brouille les pistes. Et s’il n’était pas totalement question de réincarnation dans Enter the void ? On voit que l’âme renait sous la forme d’un nouveau-né dont la créatrice est sa propre mère. Comme si la vie se perpétrait à nouveau comme une boucle sans fin. Pour pourquoi pas, enfin, protéger sa sœur comme il l’avait promis et ne pas refaire les mêmes erreurs.

Oui, le film de Noe n’est pas parfait mais sans doute que la perfection est inodore et sans saveur. Ce qui fait la virtuosité de cette œuvre, ce sont aussi ses faiblesses, ses fêlures, une sorte de cinéma total qui n’a qu’un seul but : aller au bout de ses ambitions. Enter the Void n’est pas qu’un simple film, c’est aussi une création dédiée au cinéma et donnant vie à des prouesses techniques ébouriffantes. Long, traumatisant, prétentieux et boursouflé pour certains, monstrueusement incroyable pour d’autres, Enter the void ne laisse personne indifférent. Inoubliable.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar osorojo » Mer 24 Juil 2013, 07:48

Bel effort, jolie critique pour un film qui effectivement porte la marque des grands. N'en déplaise aux éternels détracteurs de Noe :super:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Alegas » Mer 24 Juil 2013, 11:30

Pour les deux dernières critiques :

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"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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Laurence Anyways - 7,5/10

Messagepar Velvet » Mer 24 Juil 2013, 17:01

Laurence Anyways de Xavier Dolan (2012) - 7,5/10
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Laurence, professeur au lycée, et Fred, réalisatrice dans le monde du cinéma, forment un couple de tout ce qu’il y a de plus normal. Mais subitement, petit à petit, Laurence ne veut plus vivre dans son corps d’homme. Il veut changer de sexe, pour devenir une femme. Nouvelle, qui va faire basculer l’ordre idyllique du couple. On va suivre les péripéties du couple avant et après cette transformation physique.

De prime abord le cinéma de Xavier Dolan peut paraître assez grandiloquent et futile, et ce n’est pas son dernier clip boursouflé de poncif pour le groupe Indochine qui fera sans doute changer la donne. Son deuxième film, Les amours imaginaires, était une sorte de coquille vide renfermée sur elle-même par son style graphique intéressant mais trop tape à l’œil pour faire naître une quelconque émotion. Laurence Anyways est donc le troisième long métrage du jeune réalisateur canadien. Et tout de suite, on reconnait sa patte. Musique « new wave », univers hipsters, code vestimentaire plus ou moins arty…

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a franchi un cap tant sur la forme que sur le fond. Dolan, malgré son style « clippesque » a su, dans ce film, épurer son cinéma par une retenue qui est la bienvenue. La scène où Laurence arrive dans sa classe, habillé pour la première en femme, en est le symbole même. Le film est long mais n’ennuie jamais malgré un petit creux vers la moitié du film. Premièrement, Dolan s’intéresse peu au processus de changement de sexe.

Malgré son sujet, Laurence Anyways n’est pas un film sur le transsexualisme et sur ses conséquences physiques et médicales mais est un film sur le couple et sur la liberté de vivre comme bon nous semble. On voit des bouts de vie, des bouts de quotidiens. Pas toujours très subtil dans son approche et dans ses dénonciations sur la société, Dolan est d’une grande justesse sur sa vision du couple grâce à son talent d’écriture.


Quel impact, une décision aussi importante, peut-elle avoir sur le couple et sur l’amour que l’on a vis-à-vis de l’autre ? Vaut-il mieux souffrir en silence pour garder l’être aimé ou s’émanciper pour notre bien personnel ? Il y a deux films dans le film. Il y a cette décision vu par le prisme du couple et de la cellule familiale où Fred et Laurence vont passer par toutes les étapes (ils s’aiment et se déchirent etc) et il y a aussi cette décision qui est vu par le biais d’une société par forcément bienveillante. Outre ses beaux effets de style plastiquement parlant (la scène où il pleut des vêtements ou la scène où Fred se prend cascade d’eau sur elle), le film est porté par son duo d’acteurs qui est d’une justesse et d’une complicité admirable.

Melvil Poupaud et Suzanne Clément sont sidérants et n’en font jamais trop. Ce qui nous donne par moments des séquences imprégnées d’une émotion et d’une rage palpable grâce à ses dialogues ciselées comme celle où Fred pète un câble en plein restaurant alors qu’elle mange avec Laurence. N’oublions pas les seconds rôles, comme celui de Nathalie Baye, jouant la mère de Laurence, et qui arrive à mélanger amour et cynisme.

Pour la première fois, Xavier Dolan arrive à unir l’émotion avec la superficialité de sa mise en scène graphique, tout en arrivant à parler avec talent de ses plus grandes obsessions (la liberté du corps et la liberté sexuelle).
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Moviewar » Jeu 25 Juil 2013, 10:26

Belle critique :super:

Par contre je savais pas que c'était le fils de Christopher :mrgreen:

Velvet a écrit:Xavier Nolan
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Velvet » Jeu 25 Juil 2013, 12:19

A peine fini ma chronique, que je vérifiais si je n'avais pas fait l'erreur. Ça n'a pas loupé. :eheh:
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Kill List - 7/10

Messagepar Velvet » Jeu 25 Juil 2013, 14:14

Kill List de Ben Wheatley (2012) - 7/10
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Jay, ancien soldat, n'arrive pas à retrouver une vie normale après une mission qui s'est mal terminée huit mois auparavant. Il ne s'entend guère avec sa femme et son fils. Gal, un ami de longue date, vient lui proposer un contrat de tueurs à gages pour se faire un peu de fric. Petit à petit, la mission va prendre le pas sur sa raison, et il va s'engouffrer dans la violence. L'une des particularités de Kill List est de mélanger les genres sans réel problème.

Les premières minutes du film nous expose la vie de Jay et de sa famille. Ces nombreuses scènes de vie ( jouer avec l'enfant, dîner avec des amis, s'engueuler avec sa femme) ne sont pas forcément des plus intéressantes de part sa mise en scène pas forcément travaillées mais assez efficaces pour les rendre intrigantes. Par quelques effets de narrations bien sentis, elles posent les bases du film. Sous cette couche de réalisme, tant dans le fond que dans la forme, l'étrangeté imprègne rapidement le film et on sent une tension palpable. L'amie de Gal qui inscrit un symbole derrière un miroir comme pour sanctuariser la maison, des disputes de couple qui se finissent souvent par l'expression "c'est lui/elle qui a commencé", Jay a la limite de l'implosion continue (même avec son fils lorsque ce dernier lui dit qu'il est paresseux) etc..

Et puis suite à ce coté un peu social, le film part dans une nouvelle direction et met au cœur de l'intrigue, cette mission de tueurs à gages.

Le film, comme son personnage principal, s’enfonce alors dans la folie et la violence la plus inquiétante. Petit à petit, le film devient anxiogène et brut de décoffrages. Les dialogues deviennent de plus en plus tranchants, l'ambiance poisseuse et certaines situations rendent le tout irrespirable (cette excellente séquence dans les sous terrains). Tout en restant dans une approche réaliste, Kill List fait preuve d'une violence visuelle sans concessions (le meurtre du bibliothécaire).

Alors que la première partie du film paraissait plus ou moins claire malgré de nombreux non dits (cette mission à Kiev?), la deuxième partie du film laisse planer le doute et envoie le film dans des horizons plus floues et plus funèbres (pourquoi ces remerciements avant de mourir?). On perd tout nos repères et on se laisse naviguer par une noirceur oppressante. L'un des aspects les plus gênants du long métrage est que cette étrangeté tant dans la narration que dans les situations laisse planer trop de mystères. Et trop de mystère, tue le mystère. Le réalisateur, laisse donc le spectateur seul face à ses questions qui resteront sans doute sans réponses. Films de petit malins ou véritables coup de maître?Difficile de trouver une solution à l'équation. La fin du film, qui prend encore plus à contre pieds le spectateur, fait écho à l'une des scènes de Serbian Film dans la manipulation de son personnage principal. Sans chercher des explications plus ou moins tarabiscotées face aux nombreux non dits du film, le film est d'une cohérence et d'une efficacité implacable.

Difficile d'avoir un avis tranché face à cette oeuvre qu'est Kill List car non dénué de grosses lacunes, le film arrive à intriguer et même à fasciner pendant de longues minutes, pendant et après le visionnage.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Logan » Jeu 25 Juil 2013, 15:02

Je t'aime bien toi tu sais.
Logan
 

Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar zack_ » Jeu 25 Juil 2013, 15:18

Si il commence à t'appeler Michael fait gaffe à toi!
zack_
 

Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Velvet » Jeu 25 Juil 2013, 15:22

:eheh:

Et encore, je n'ai toujours pas mis mon 9 pour Hunger et mon 9,5 pour Shame. 8)
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Logan » Jeu 25 Juil 2013, 15:24

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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar zack_ » Jeu 25 Juil 2013, 18:12

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Kaboom - 7/10

Messagepar Velvet » Ven 26 Juil 2013, 17:32

Kaboom de Gregg Araki (2010) - 7/10
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Smith, universitaire sur un campus, vit la vie d'un étudiant lambda avec sa copine Stella. Jusqu'au au soir, où après avoir grignoter des "space cookie", il pense avoir vu le meurtre d'une fille qu'il avait préalablement vue dans ses rêves. Il verra par la suite qu'il est au centre d'un mystère intrigant. C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme qu'on retrouve ce cher Araki. Et son univers coloré n'a toujours pas disparu.

On retrouve ces adolescents en quête d’identification sexuelle avec ces multiples situations cocasses (la scène du cunnilingus raté ou de la tentative d'auto suçage de Thor), ces situations surréalistes et cette mise en scène haute en couleur (Lorelei, sorcière au pouvoir orgasmique euphorisant), cette bande son indie/shoegaze assez classe (The XX...). Mais malgré toutes ces qualités qui donne la pêche et qui font de Kaboom une oeuvre fun et attachante, il manque de sérieux ingrédients pour atteindre les sommets que sont Doom Generation ou même Mysterious Skin.

Là où le bas blesse, c'est au niveau du casting qui parait bien fade et bien trop gentillet par rapport à ceux de la trilogie des "Teenage apocalypse" ou de Splendor. Et notamment, Thomas Dekker, jouant le rôle de Smith et qui campe une sorte de métrosexuel bien cliché tant dans l'esprit et que dans l'apparence. N'est pas Johnathon Schaech ou James Duval qui veut. D'ailleurs, quant à ce dernier, c'est avec un réel plaisir, qu'on le retrouve dans un film, malgré son petit rôle ( le messie), sorte de pion planant à des kilomètres. Dans ce casting plus ou moins coloré, on retiendra tout de même un seul nom mais pas des moindres: celui de Juno Temple.

Petite blonde au charme fou, qui arrive facilement à faire coïncider émotion naïve et pulsion sexuelle dévorante. Actrice, qui également, a clairement crevé l'écran dans le dernier William Friedkin. L'intrigue, quant à elle, est plutôt bien mise en place , par petit bouts d'indices semés par ci par là et qui se clôt par un final "explosif".

Malgré ses personnages décalés et ses dialogues parfois haut perchés, le cinéma d'Araki a souvent été d'une virulence thématique (mort, maladie,religion,liberté sexuelle, vie de couple) omniprésente. Sous cette couche de superficialité, Araki déposait par petite touche une mélancolie et une tristesse qui faisait mouche à chaque fois. Et c'est ce qui manque un peu à Kaboom, on ne retrouve pas ce coté grinçant qui donnait aux œuvres du réalisateur, un aspect irrévérencieux. Où est l'esprit de Doom Generation ou celui de Nowhere ou même de Splendor?

Araki s'est comme affranchi de toutes ses obsessions pour nous faire parvenir une sorte de bonbon acidulé qui fait donne du plaisir sur le moment mais dont le gout s'évapore rapidement. Kaboom est un long métrage libre, drole, décalé, fun mais presque anecdotique pour un réalisateur comme Gregg Araki. Mais après la grosse déception qu'était Smiley face, moins bon film d'Araki, Kaboom redonne vie à ce cinéma si personnel et si attachant.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Ven 26 Juil 2013, 18:17

C'était irrévérencieux Splendor ? Je l'ai trouvé (étonnement) gentillet. J'attendais plus d'Araki sur le sujet.
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