Bizarrement ce film sort à l’aube de la soit disant apocalypse qui allait dévaster la planète terre lors de l’année 2012. Mais il ne faut pas se fourvoyer : Take Shelter n’est pas un film sur la fin du monde mais sur la peur qui anime l’être humain de la fin du monde. Curtis, ouvrier travaillant dans le bâtiment dans une bourgade du fin fond des Etats Unis, est depuis peu victime de visions de catastrophe durant son sommeil. Avec le temps cette peur va s’imprégner en lui et devenir réelle. Ce qui va le pousser à faire des choses qui vont avoir des répercussions sur les rapports qu’il entretient avec ses proches.
Ce qui est intéressant de noter, c’est la création pyramidale de la narration. Petit à petit, cette peur personnelle va engranger des conséquences plus globales. Elle va gangrener le personnage principal, puis sa cellule familiale notamment sur son couple, puis la cellule professionnelle puis la cellule sociétale. Ce film est ancré dans une réalité économique et sociale permanente, qui est présentée par une mise en scène humble et sans esbroufes. Bien évidemment, il est possible de noter un message écologique derrière ce film, par exemple, avec cette scène inaugurale où Michael Shannon voit tomber de la pluie jaune, comme si cette dernière était déjà souillée.
Une obsession qui deviendra compulsif. Le traitement psychologique ne tombe jamais dans la paresse : il n’est pas fou, il ne rêve pas, il ne cauchemarde pas. Il a des visions. Ces visions, quant à elles, sont magnifiquement filmées et sont d’une force horrifique impressionnante.
C’est ce qui fait aussi toute l’ambiguïté de Take Shelter. Cette terreur qui l’habite et qui le pousse à égratigner les économies de sa famille au profit des besoins médicaux de sa fille ou de réservations de vacances pour construire un abris anti-atomique, est avant tout présente car il a peur pour ses proches et pour les personnes qu’il aime. Bien évidemment le scénario brouille les pistes sur la provenance de ses visions notamment dû au passé médical de sa mère.
D’habitude, sur ce genre de sujet, on a le droit à d’innombrables scènes de cabotinage où la folie s’empare du corps de sa victime. Il n’y a rien de tout ça dans Take Shelter, ni pointe d’humour, ni pointe de cynisme. Mais Take Shelter est d’une cohérence de tous les instants dans la mise en scène mais aussi dans la direction d’acteurs.
Michael Shannon n’en fait jamais des tonnes, ne surjoue jamais la folie et c’est ce qui le rend terriblement humain, comme dans cette magnifique scène du buffet où il s’emporte et lâche toutes ses hantises aux yeux de tous. La sublime Jessica Chastain (vu pour la première fois dans le chef d’œuvre de Terrence Malick) est parfaite en mère de famille, protectrice de l’enclos familial. Son regard sur son mari n’est jamais condescendant ni apeurée, juste celui d’une femme aimante, se posant des questions.
La fin du film, quant à elle, nous laisse seul face à notre propre questionnement : est-ce que cette peur à de véritables raisons d’être fondée ou n’est ce que l’objet de notre propre imagination ? D’une justesse touchante, d’une beauté palpable, Take Shelter est un coup de maitre dans le paysage du cinéma indépendant américain.
Ce qui est intéressant de noter, c’est la création pyramidale de la narration. Petit à petit, cette peur personnelle va engranger des conséquences plus globales. Elle va gangrener le personnage principal, puis sa cellule familiale notamment sur son couple, puis la cellule professionnelle puis la cellule sociétale. Ce film est ancré dans une réalité économique et sociale permanente, qui est présentée par une mise en scène humble et sans esbroufes. Bien évidemment, il est possible de noter un message écologique derrière ce film, par exemple, avec cette scène inaugurale où Michael Shannon voit tomber de la pluie jaune, comme si cette dernière était déjà souillée.
Une obsession qui deviendra compulsif. Le traitement psychologique ne tombe jamais dans la paresse : il n’est pas fou, il ne rêve pas, il ne cauchemarde pas. Il a des visions. Ces visions, quant à elles, sont magnifiquement filmées et sont d’une force horrifique impressionnante.
C’est ce qui fait aussi toute l’ambiguïté de Take Shelter. Cette terreur qui l’habite et qui le pousse à égratigner les économies de sa famille au profit des besoins médicaux de sa fille ou de réservations de vacances pour construire un abris anti-atomique, est avant tout présente car il a peur pour ses proches et pour les personnes qu’il aime. Bien évidemment le scénario brouille les pistes sur la provenance de ses visions notamment dû au passé médical de sa mère.
D’habitude, sur ce genre de sujet, on a le droit à d’innombrables scènes de cabotinage où la folie s’empare du corps de sa victime. Il n’y a rien de tout ça dans Take Shelter, ni pointe d’humour, ni pointe de cynisme. Mais Take Shelter est d’une cohérence de tous les instants dans la mise en scène mais aussi dans la direction d’acteurs.
Michael Shannon n’en fait jamais des tonnes, ne surjoue jamais la folie et c’est ce qui le rend terriblement humain, comme dans cette magnifique scène du buffet où il s’emporte et lâche toutes ses hantises aux yeux de tous. La sublime Jessica Chastain (vu pour la première fois dans le chef d’œuvre de Terrence Malick) est parfaite en mère de famille, protectrice de l’enclos familial. Son regard sur son mari n’est jamais condescendant ni apeurée, juste celui d’une femme aimante, se posant des questions.
La fin du film, quant à elle, nous laisse seul face à notre propre questionnement : est-ce que cette peur à de véritables raisons d’être fondée ou n’est ce que l’objet de notre propre imagination ? D’une justesse touchante, d’une beauté palpable, Take Shelter est un coup de maitre dans le paysage du cinéma indépendant américain.