Die Bad de Ryu Seung-wan
(2000)
Forcément une déception vu que c'est de très loin le film le plus faible de Ryu Seung-wan que j'ai pu voir jusque là. Premier film qui a pourtant une solide réputation au sein de la Nouvelle Vague coréenne, puisqu'il est sûrement le symbole même de la première œuvre abordable, dans le sens où elle s'adresse directement à la génération du réalisateur qui a vécu dans une Corée gangrenée par la violence. Il faut savoir tout d'abord que Die Bad a une histoire bien particulière, puisqu'il est composé de plusieurs segments dont la plupart sont des courts-métrages que Ryu Seung-wan avait réalisé quelques années plus tôt. Ainsi, un studio l'avait rapidement remarqué en lui proposant de transformer le tout en un long-métrage, lui donnant un petit budget pour lui permettre de réaliser un dernier segment plus long qui conclurait le film. Le premier problème du métrage est là, car autant l'idée n'est pas idiote en soi, le fait est que l'écart de temps, de qualité de réalisation et de budget se fait ressentir, et c'est d'autant plus problématique lorsque l'on a des segments entiers qui sont à l'origine des courts-métrage un peu expérimentaux et qui se détachent du récit principal (notamment toute une course-poursuite dans un parking où, toutes les trente secondes, on a le droit à une intervention en interview d'un flic qui explique la difficulté de son métier).
Même l'histoire en elle-même paraît sacrément éculée, car peut-être qu'un énième récit sur le tourbillon de la violence et l'intégration des jeunes dans les gangs était à l'époque quelque chose d'original en Corée, autant on a déjà vu bien mieux ailleurs. Il y avait donc bien mieux à faire à ce niveau là, et le film, jusque dans sa mise en scène, possède vraiment l'image de l’œuvre où son auteur essaye un maximum pour un résultat casse-gueule. On retrouve donc pas mal de choses forcément perfectibles qui reviendront par la suite dans ses films suivants (combats chorégraphiés, volonté de privilégier l'action sans pour autant oublier la profondeur des personnages, et enfin présence du frère en tant qu'acteur). Une curiosité pour les fans du réalisateur et les amateurs de cinéma coréen, ceci dit j'aurais bien du mal à le conseiller pour les autres, autant se diriger directement vers son second long-métrage.
NOTE : 4/10