[Dunandan] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Happiness Therapy - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Ven 19 Juil 2013, 19:37

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Happiness Therapy, David O. Russell (2012)

Juste pour prévenir, voici une comédie romantique de fin d'année, donc préparez vous à une fin heureuse, fédératrice, positive ... Sauf qu'il serait dommage de s'arrêter à cette image conformiste/polie tant le film déroge à cette première impression. Car David O. Russel, comme dans The Fighter, commence par le plus difficile en nous présentant ce mec à moitié détruit par son mariage, lui-même impliqué dans une famille à problèmes. Ce réalisateur a le chic de nous offrir un panorama familial de façon ultra intimiste sans jamais fixer de jugement blanc/noir. Ainsi, si le fil directeur de l'histoire est relativement conventionnel, avec ces deux êtres aux ailes brisées par la vie qui vont s'aider mutuellement à s'en sortir, l'écriture brillante des personnages compense cet air de "déjà vu", et les rend tout simplement attachants.

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En effet, difficile de ne pas craquer pour Pat, bipolaire qui a le désir de surmonter sa négativité dans l'espoir de récupérer sa femme, ou encore pour Tiffany, dépressive et droguée à l'affection à la suite de son deuil et ne souhaitant rien d'autre que la même chose que lui. Tous deux ont une "fureur de vivre" mal vue par leur entourage (car liée en partie à leur maladie), tandis que celui-ci n'est pas forcément plus heureux, ayant aussi des névroses mais socialement mieux acceptées (l'un des meilleurs amis de Pat a une vie impeccable de l'extérieur mais croule sous le stress ; son père est obsédé maladivement par le foot). Or, l'une des forces du récit est de ne pas forcer ces personnalités vers une "normalité" pressentie (ou de juger ceux qui seraient dans ce camp comme le frère de Pat), et on nous montre au contraire comment ils vont s'accepter, et vont prendre conscience du positif qui existe en/et autour d'eux, en débutant par leurs défauts qui peuvent se révéler comme source d'énergie renaissante. Un message positif qu'illustrent de manière jouissive les réactions violentes de Pat à la lecture d'un bouquin de Hemingway, à contre-courant de la tendance selon laquelle une absence de happy-end serait une marque de maturité.

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Or, comme dans The Fighter, l'entreprise de Pat visant à reconquérir le coeur de sa femme passe par le relais cathartique d'une pratique sportive, ici la danse. Le pic émotionnel du film, considéré comme moyen de surmonter leur négativité tandis que leurs énergies s'éparpillaient alors dans tous les sens. Maladroits au début, ils se révèlent plus tard sur la piste de danse. Tandis que les professionnels dansent bien mais sans âme, Pat et Tiffany sont beaux à voir, en dépit ou grâce à leurs imperfections, et aussi à cause de leur programme musical qui reflète tant leur caractère que leurs contradictions. Rarement la médiocrité, à l'instar de Little miss Sunshine, n'a eu aussi bon goût. Bref, alternant scènes intimistes, drôles, ou touchantes, cette oeuvre ne sombre jamais dans le jugement ou la mièvrerie, un équilibre de justesse rare dans le genre si balisé de la comédie romantique qui en fait souvent trop dans un sens ou dans l'autre. D'autant plus que le message qui se tapit derrière est puissant, à savoir que tout le monde est malade. S'il appartient à chacun de trouver la solution, elle se trouve sublimée dans le vivre-ensemble. Avec une telle sincérité dans le ton sans jamais nous prendre de haut (cela va au-delà des oppositions sain/malade), la joie communicative qui se dégage dans la famille s'avère d'autant plus plaisante et attractive car elle nous apparaît "vraie".

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Enfin, le film ne serait pas le même avec un autre casting. Jennifer Lawrence me confirme le bien que je pense d'elle dans un rôle pourtant complexe, tantôt élément perturbateur (crédible et magnifique quand elle se décrit comme croqueuse d'hommes), tantôt révélatrice des émotions ou pulsions qui nous maintiennent en vie (et quel déhanché !). Bradley Cooper est aussi épatant, complètement craqué, à la fois touchant et attachant par sa quête de voir les choses en positif. Enfin, Robert de Niro fait un grand retour dans un petit rôle qui lui va comme un gant, complètement toqué par le foot, incarnant avec brio ce père voulant souder à nouveau, via cette passion dévorante, ses liens avec la famille. Sans oublier l'excellente BO composée par Dany Elfman, contenant notamment des morceaux musicaux de Elliott Smith qui apportent un brin de mélancolie à l'ensemble.

Une comédie romantique intelligente, profonde, et libératrice, qui va au-delà des standards en faisant exploser la bulle de normalité via ses personnages qui s'acceptent tels qu'ils sont, et porté par un excellent casting.
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Nouveau Départ - 5,5/10

Messagepar Dunandan » Sam 20 Juil 2013, 05:48

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Un nouveau départ, Cameron Crowe (2012)

Inspiré d'une histoire vraie, une famille déménage pour gérer un zoo, symbole d'une recomposition familiale (avec les employés et les animaux) après la perte de la mère. Le ton adopté n'est pas désagréable, prenant la forme d'une petite aventure douce-amère au milieu de toutes ces créatures sauvages. Dommage cependant que la morale de la réussite en arrière-plan soit limite malsaine (le mec place tout son argent dans cette entreprise : est-ce vraiment nécessaire pour être heureux ?), et que les personnages ne soient pas très développés, voire caricaturaux et folkloriques (en tête l'inspecteur mais les employés sont pas mal aussi). Les séquences les plus intéressantes se déroulent finalement entre la famille et les animaux (très belle la scène avec le tigre qui représente le deuil et le lâcher-prise), tandis que la boss du zoo (Scarlett Johansson), et sa jeune employée (Elle Fanning) servent surtout de faire-valoir à leurs protégés (on sait très bien comment ça va finir, aucune tension ni suspense). Malgré tous ces défauts et le fait que l'histoire prenne un peu trop son temps, on se surprend à s'attacher à cette famille qui vit un mal palpable et tente de se reconstruire, entre le mal-être de l'adolescent (qui dessine ses terribles impressions morbides), la difficulté du père d'être l'unique parent en charge (et de rencontrer de nouvelles personnes), et enfin cette petite fille qui remplace sa mère en quelque sorte. C'est chouette aussi d'écouter du Sigur Ros en fond sonore, mais je trouve que ça en fait trop alors que les images sont déjà bien chargées. Rapidement oubliable et prévisible, cette histoire propose quand même son petit lot de scènes touchantes bercées par une ambiance idyllique.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Scalp » Sam 20 Juil 2013, 06:22

Un copain pour Logan :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Sam 20 Juil 2013, 06:25

:nono: Logan avait mis 7.5, on ne joue pas dans la même cour ! (je me rappelle d'ailleurs qu'il avait préféré ce film à Cheval de guerre)

Puis j'étais accompagné pour ce film, ça a influencé mon humeur ...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Scalp » Sam 20 Juil 2013, 06:28

L'excuse de j'étais accompagné ça marche qu'une fois par mois, tu l'as pas déjà utilisé ce mois ?
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Sam 20 Juil 2013, 06:31

Non les autres films que j'ai vu accompagné n'ont pas atteint la moyenne, alors ça ne compte pas.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Alegas » Sam 20 Juil 2013, 06:33

C'est la musique style pub-nutella qui joue sur la note.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Sam 20 Juil 2013, 06:35

J'avoue que j'adore ce groupe mais ça ne passe pas dans un film (j'avais déjà fait cette remarque pour 127 heures). Mais bon même avec une musique plus adaptée je ne serais pas monté plus haut.

A moins que tu penses que la présence du groupe m'a fait monté la note ? :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Dim 21 Juil 2013, 06:26

J'ai revu Cheval de guerre avec ma femme (qu'est-ce que je me farcis comme films avec des animaux en ce moment :eheh:), ben j'aime toujours autant et les émotions sont toujours bien en place, et en plus j'y ai trouvé une influence que je ne connaissais pas vu que je n'avais pas encore vu le film.
Kegemusha pour la manière de montrer la charge à cheval quasi suicidaire

Ma note n'a pas changé d'un poil (9).
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Darkman - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Mer 24 Juil 2013, 17:10

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Darkman, Sam Raimi (1990)

Considéré comme l'un des maîtres-étalon du renouveau du film de super-héros, et surtout comme principale source d'inspiration de Spider-man, j'ai été légèrement déçu du résultat. Il faut dire que je ne porte pas vraiment Sam Raimi dans mon estime. Si j'apprécie sa déjantée trilogie Evil Dead, pleine humour noir et goresque proche du burlesque, et portée par une réalisation remplie d'inventions visuelle, cela se gâte dès lors qu'il s'essaie à un traitement plus réaliste. Surtout que Darkman a plutôt le cul entre deux chaises, entre tonalité cartoonesque justifiant des interprétations parfois excessives et grotesques (on critique les Batman de Burton mais ici on n'est pas loin du compte), et sérieux assumé (notamment l'évolution psychologique du personnage principal) - ce qui donne ce résultat bizarre d'assister à un film qui n'assumerait pas complètement sa folie -.

Dommage, car la manière dont est traité Darkman est moderne et réussie. Il y a d'abord l'identification : pas un super-héros gorgé de vertus mais un simple scientifique presque anodin. Ensuite ses motivations simples mais humaines : la vengeance contre ceux qui lui ont infligé ses blessures monstrueuses. Doté alors de capacités physiques spéciales (mais jamais surhumaines), le freak qu'il est devenu va le dévorer de l'intérieur (il faut remarquer le ton de voix bizarre de Liam Neeson lorsqu'il redevient "lui-même" qui va bien avec la difficulté de son personnage à retrouver ses anciennes émotions). On retrouve alors avec plaisir le style déjanté de Raimi lorsque la folie le guette, nous gratifiant d'une noirceur parfois inattendue (dommage d'ailleurs qu'on s'arrête seulement à sa naissance car on aurait aimé le suivre un peu plus). Mais j'ai beaucoup plus de réserves avec les autres personnages qui ont du mal à dépasser leur fonction : si le personnage féminin est censé incarner la part d'humanité de Darkman, j'ai trouvé que leur couple manque d'alchimie, et le badguy me semble un peu faiblard en dépit de l'idée intéressante de troquer l'habituel mégalomane de service avec un impitoyable constructeur immobilier.

Enfin, si la réalisation accuse le manque de moyens et l'absence de séquences vraiment mémorables, les effets spéciaux sont plutôt réussis dans l'ensemble si on les replace dans leur contexte. Je préfère en effet l'inventivité qui va de paire avec la démerde à un résultat lisse et sans saveur. Ainsi le visage bousillé de Darkman fait toujours son petit effet, bien poisseux comme il faut, et à chaque scène d'action il y a plein d'idées visuelles (notamment des vues subjectives à gogo). Sans oublier l'excellente BO de Danny Elfman qui nous rappelle à quel point il a marqué le genre par sa patte en injectant son sens du gothique.

Peut-être pas la référence ultime que j'attendais, mais un film de super-héros qui se démarque par la patte de Raimi et sa noirceur (compensée par le ton cartoonesque qui fait que jamais ça tombe complètement dans le glauque).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar francesco34 » Mer 24 Juil 2013, 17:42

dunandan a écrit:J'avoue que j'adore ce groupe mais ça ne passe pas dans un film (j'avais déjà fait cette remarque pour 127 heures). Mais bon même avec une musique plus adaptée je ne serais pas monté plus haut.

A moins que tu penses que la présence du groupe m'a fait monté la note ? :mrgreen:


Moi j'la trouve très bien utilisée la musique dans ce film là...
Et à chaque vision ma note monte, feel good movie par excellence.
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Vengeance dans la peau (La) - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Mer 24 Juil 2013, 20:23

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La vengeance dans la peau, Paul Greengrass (2007)

Bonne suite si on oublie ce qui a précédé, car c'est du réchauffé bien comme il faut, pure reprise de ce qui a fait le succès des deux autres films. Les producteurs ont du se dire qu'il y a une franchise à terminer, et c'est en mode flemmard/redite que ce dernier épisode est conduit. Pour commencer, drôle d'idée que ce flashback qui nous fait revivre le deuxième épisode en détaillant ce qui s'est passé entre deux évènements rapprochés. Du coup la surprise est quasi absente, ce qui n'est pas compensé par un scénario traversé par les gimmicks de la saga. Plus grave, l'émotion du personnage principal est presque évacuée alors qu'il s'agissait d'un élément qui faisait toute la différence. Cependant, les séquences d'action faisant jouer Bourne et ses poursuivants à cache à cache sont toujours aussi efficaces (particulièrement celles se déroulant dans une gare et à Madrid), la caméra filmant les corps au plus près pour plus d'impact au détriment de la lisibilité. Bref, une bonne saga d'espionnage/action que cette trilogie, mais la fin manque un peu de panache et de surprise.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar zack_ » Mer 24 Juil 2013, 20:25

Bonne suite si on oublie ce qui a précédé, car c'est du réchauffé bien comme il faut, pure reprise de ce qui a fait le succès des deux autres films.

Exactement ce que je pense.
En film solo c'est pas mal, mais la saga a regarder en intégral c'est assez indigeste. Perso j'ai noté les films en visionnant la saga, donc ca aide pas.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2013

Messagepar Dunandan » Mer 24 Juil 2013, 20:28

Je ne l'avais pas vu depuis quelques années, je ne me rappelais pas que c'était aussi redondant dans le troisième épisode.

Peut-être qu'un troisième réalisateur aurait été idéal pour qu'il apporte sa patte et renouvelle un peu le style de la saga au lieu de tourner autour des mêmes gimmicks (même si je kiffe, mais c'est comme le nutella, il faut varier les plaisirs : c'est bon mais je ne boufferai pas un pot entier d'un seul coup :mrgreen:).

@ Francesco : je connais peut-être aussi trop l'album de Sigur Ros (Takk) qui est déjà sacrément émotionnel, cela doit jouer ...
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Okita le Pourfendeur - 7/10

Messagepar Dunandan » Ven 26 Juil 2013, 23:21

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Okita le pourfendeur, Kinji Fukasaku (1972)

Après son film fondateur Guerre des gangs à Okinawa, Kinji Fukasaku s'avère encore plus clair dans son propos sur les yakuzas, à travers son personnage principal charismatique et emblématique qui préfigure Le cimetière moral par son nihilisme radical (ou presque). En effet, tout respire chez lui la défaite d'après-guerre. Fils d'une prostituée au père inconnu, seuls l'intéressent les bagarres, les filles, et le jeu (ironiquement, il perd toujours). Il ne vit donc que pour l'action qui se traduit chez lui par la violence, toujours partant pour la baston. Entouré d'autres outsiders comme lui, en plein expansion de son territoire, ce chien fou va se retrouver au milieu d'un conflit inter-clanique aux méthodes plus raisonnables où les excès n'ont pas leur place. Il sera soutenu par l'un des boss (pour sa jeunesse bouillonnante qui s'exprime sans limites et trouve un écho dans son histoire), tandis qu'il sera pourchassé par l'autre (voulant lui faire respecter des règles trop étroites pour qu'il s'y conforme).

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Les codes du genre sont respectés (sortie de prison, construction d'un clan, embrouilles avec les yakuzas), mais sont traités avec énergie par le style du cinéaste à mi-chemin entre le documentaire et l'expérimental, apportant ainsi un rythme fiévreux au film, avec une réalisation qui sème le chaos lors des nombreux combats ponctuant le récit. L'action prenant le dessus sur l'intrigue, l'enjeu est mince mais de taille, car par l'intermédiaire d'Okita luttant contre son environnement, se dessine un portrait sans concession d'un milieu criminel gangréné par sa forme hybride, mélange indigeste entre Japon féodal (rigidité du code d'honneur) et modernité (lutte pour le pouvoir et l'argent au détriment de l'individu et ... de l'honneur). Si le ton au début apparaît assez léger, reflétant le je-m'en-foutisme du personnage principal qui est le premier à foutre le bordel autour de lui, il devient par la suite mélancolique, surtout lorsque ce dernier s'entiche d'une ancienne victime avec qui il entretient une relation amour/haine, et qui nous montre aussi à quel point il s'est empêtré dans un cycle de violence duquel il ne peut sortir, fatalement, sans se renier totalement.

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Okita est peut-être un film mineur de l'immense filmographie de son auteur, par son manque d'enjeux narratifs, un rythme inégal, et des personnages secondaires qui n'ont pour eux que leur aura et leur trogne. Mais il demeure plaisant à voir, ne serait-ce que pour l'interprétation de son protagoniste complètement barrée, qui symbolise à lui seul et avec force l'évolution tragique de la société japonaise d'après-guerre qui laisse les marginaux sur le bas-côté tandis que ceux qui ont le pouvoir continuent à prospérer.
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