Voilà un film dont je n'attendais strictement rien depuis que Darren Aronofsky a quitté le projet, James Mangold étant un bon réalisateur mais qu’on imagine moins à même d'imprimer une identité forte à un film de studio.
Finalement, The Wolverine s'avère le comic book movie le plus convaincant de l'année (bon, c'est pas difficile quand la compétition consiste en Iron Man 3 et Man of steel
).
Tout d'abord, on peut saluer le parti-pris de développer un tant soi peu les personnages et l'histoire plutôt que de tout miser sur l'action boom-boom.
La description des doutes de Wolverine, le fardeau que constituent son immortalité et le fait de vivre sans but précis, les relations qu'il entretient avec les autres protagonistes, lui donnent de la profondeur (c'est pas un trauma en mousse comme dans Iron Man 3, quoi!). Les apparitions de Jean Grey, si elles font le lien avec les trois premiers films, sont loin d'être du fan service inutile et participent à la description du personnage principal.
L'intrigue liée à sa perte de pouvoirs permet de générer un certain suspense, même si l'on se doute de l'issue du film.
Hugh Jackman livre à nouveau une très bonne prestation. Il n'a jamais été aussi impressionnant physiquement et, avec 6 films dans la peau de ce personnage, c'est aujourd'hui difficile d'imaginer quelqu'un d'autre dans le rôle.
Il est entouré par un excellent casting, plus particulièrement les deux interprètes féminines.
Il n'y a que Viper qui laisse à désirer. Je ne sais pas si ça vient de l'interprète ou de l'écriture du personnage (probablement des deux), mais le film aurait gagné à laisser planer un peu plus le mystère sur ses pouvoirs: les scènes où elle léchouille un stylo ou crache au visage de quelqu'un, ça fait pas hyper menaçant.
Mangold instaure pendant les 3/4 du métrage une ambiance de polar qui s'accorde bien au personnage de Wolverine et seule la fin retombe dans l'imagerie habituelle du comic book movie (big bad guy, base secrète).
Les décors japonais, même s'ils auraient pu être davantage exploités, changent un peu de New-York qu'on voit quasiment dans tous les films de super-héros.
Mangold emballe deux bonnes scènes d'action: la course-poursuite dans Tokyo où le réalisateur gère bien les différentes actions parallèles en hauteur ou au niveau de la rue (l'archer qui dégomme les bad guys, c'est jouissif comme idée
) et le combat sur le train, bien fun, même si les CGI auraient mérité d'être plus travaillés (le plan dans l'intérieur du train avec Mariko qui ne se doute de rien et le yakusa qu’on voit à travers la vitre, c'est classique comme idée, mais ça fonctionne à chaque fois).
La puissante scène d'introduction avec le largage de bombe H sur Nagasaki, le passage où Wolverine s'aperçoit qu'il perd ses pouvoirs pendant l'enterrement ou la crucifixion à base de flèches, graphiquement très belle, méritent également d'être mentionnées.
Malheureusement, le film s'écroule dans sa dernière demi-heure, avec un combat final où l'on sent le réalisateur en pilotage automatique et une révélation absolument pas surprenante.
Dommage, car si la fin avait été au niveau du reste, on tenait haut la main le meilleur film de la saga X-men!