Je suis bien d'accord : le contexte influence nos comportements (Montesquieu, et même déjà certains philosophes grecs s'étaient déjà posé la question, et là je parle que de notre civilisation occidentale).
Mais au fond, je pense que la violence est toujours possible, présente en nous, domestiquée ou réduite mais jamais totalement absente (bien que je reconnaisse que le cadre a un énorme rôle à jouer).
Je suis peut-être animé par un pessimisme anthropologique, mais je trouve que cela fonctionne mieux que son contraire. Après je ne dis pas qu'il faut continuellement se battre contre ses pulsions, ce serait trop généraliser. Mais par exemple je pense qu'être en paix passe par beaucoup de choses : acceptation, patience, compréhension, ressources contre l'agression, éducation, caractère, etc.
Et encore une fois, confronte des individus religieux par rapport
à ce qui les différencie, je ne suis pas sûr qu'ils s'apprécieront autant. D'ailleurs l'inter-religieux se fonde sur ce qui rassemble, non sur ce qui divise. Par exemple : j'ai eu à donner la communion en ne partageant pas la foi des catholiques (qui est l'un de leurs piliers), je peux te dire que j'ai eu des remontrances de leur part (religieux ou "simples" fidèles), alors que je l'ai fait avec mon coeur, mon ouverture aux autres croyances, et un grand respect pour cette pratique.
PS :
- l'empathie, en tous cas dans le christianisme, n'a rien de "naturel", et n'a pas été accepté comme tel. "Aimez vos ennemis", c'est à la fois l'un des plus grands actes d'amour qu'il soit, mais néanmoins impossible si on n'est pas animé par une grande force intérieure qui nous met dans les souliers de l'autre tout en reconnaissant sa manière de penser qui n'est pas la nôtre (au sens propre dans la Bible, cette force est ce qu'on appelle la grâce, moi c'est ce que j'appelle "l'humanité profonde qui nous relie tous en tant qu'humains"). Etre tous comme des frères, ce n'est donc vraiment pas facile même si ça a l'air tout simple (et ça l'est au fond puisque ça touche à notre coeur, ce qui est un autre débat ...). D'autre part dans l'Islam, je pense au grand Djihad, le combat contre soi-même qui implique donc aussi un travail contre cette même violence.
- et pour tout te dire, l'empathie est l'une de mes "bases de travail" dans ce que je fais actuellement. Bref, l'une de mes lignes de conduite, c'est de ne jamais idéaliser l'homme. Il peut être bon ou violent en apparence, mais derrière il y a des forces qui travaillent, négatives ou positives. C'est ça que j'essaie de voir en arrière, pas ce que mes "yeux physiques" voient (du moins ils vont me donner des signes, des pistes, que je vais essayer de suivre, vers ce qui les "anime" plus profondément).
Alors pour résumer ce bloc (tu me donnes le mauvais exemple Way
), je me donne pour règle de ne jamais réduire l'individu. C'est quoi être violent, être en paix ... ? Untel va se sentir agressé par ce qu'on appelle la paix, un autre va percevoir au contraire telle forme de violence comme une catharsis (bon après il y a des "cas universels" où la violence est reçue comme violence, je ne suis pas fou non plus ^^).
Et sinon pour boucler la boucle, je partage ta conclusion. Je ne dis pas que ça fait tout l'environnement, mais ça fait beaucoup. Pas étonnant qu'on amène par exemple les toxicos ou les inadaptés sociaux ... à la compagne pour qu'ils réapprennent à vivre en société (le paradoxe étant qu'idéalement, si ça fonctionne, ils devraient y rester s'ils le désirent, parce qu'ils risquent fortement de replonger s'ils retournent à la ville, cette société à laquelle ils étaient inadaptés).