[Jack Spret] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Osterman Week End - 6,5/10

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 12:18

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Osterman week end


Ça n’est pas parce que Robert Ludlum a pondu la trilogie Jason Bourne que tous ses romans peuvent se pâmer d’être des chefs d’œuvres. Et ça ne doit certainement pas être le cas du Week-end Osterman adapté par Peckinpah qui me fera mentir. Car je crois Sam impossible de réaliser un film dont les enjeux sont si peu définis, doté d’un scénario autant tiré par les cheveux (je sais, je suis pas objectif). Comment faire croire au public que la CIA, l’une des agences gouvernementales les plus puissantes des États-Unis, puisse se faire enfler sans jamais lever le petit doigt ? Et qui donne le permis de tuer au personnage de John Hurt. Je devais être complètement à côté de la plaque car dès le début, j’ai été perdu dans des explications complexes. On tombe des nues et ça démarre dans le bureau du directeur de la CIA sans même qu’on comprenne de quoi il s’agit. Et rien ne nous sera véritablement révélé.

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Taper sur le communisme pour faire un film d’espionnage paranoïaque et réaliste n’excuse pas tout. Cependant, la violence utilisée à bon escient, chère au réalisateur, permettra d’écoper légèrement le film et de le sauver d’un naufrage, coulé par un suspense mal dosé. Je pense qu’une seconde révision est nécessaire afin de comprendre pourquoi John Hurt agit de la sorte car il lui suffisait de montrer l’enregistrement de la mort de sa femme à Rutger Hauer dès le début afin de passer dans son émission en limitant la casse. On retiendra tout de même que la manipulation des médias appuie le scénario de façon brillante (permettant également une seconde lecture au niveau personnel pour Sam), la mise en abîme du début annonçant un huis-clos à la hauteur de mes espérances. Ce qu’il n’a pas été. Comme quoi, on est pas à l’abri d’une mauvaise surprise, même chez nos réalisateurs fétiches.

6,5/10
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"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Dim 21 Juil 2013, 09:33

Jack Spret a écrit:
Scalp a écrit:Jte référence comment le Baby Cart ? t'as pas mini critique pour chaque film ?


Non, à l'époque j'avais fait une critique de l'intégralité de la saga.
C'est possible de la référencer 6 fois en reprenant pour chaque film la note en bas de la critique ?


Je up, histoire d'avoir l'avis des autres.
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2012

Messagepar Logan » Dim 21 Juil 2013, 09:36

Au niveau des notes ca collera pas non?

Car bon mettre la même note au 4 et au 6 voila quoi :mrgreen:
Logan
 

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2012

Messagepar Jack Spret » Dim 21 Juil 2013, 09:52

Où est-ce que t'as vu que je met la même note ?


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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2012

Messagepar Logan » Dim 21 Juil 2013, 10:02

Ah je sais pas mais si c'est la même critique sur la saga je suputais que du coup c'était une note globale par rapport à cette derniere.
Logan
 

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2012

Messagepar Jack Spret » Dim 21 Juil 2013, 10:05

Je vois qu'on ne prend pas la peine de lire mes petits papiers :nono:

Episode 1: Le sabre de la vengeance => 8/10
Episode 2: L’enfant massacre => 9,5/10
Episode 3: Dans la terre de l’ombre => 9/10
Episode 4: L’âme d’un père, le coeur d’un fils => 8,5/10
Episode 5: Le territoire des démons => 7,5/10
Episode 6: Le paradis blanc de l’enfer => 6/10


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Moon - 8,5/10

Messagepar Jack Spret » Lun 28 Oct 2013, 19:20

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Moon - Duncan Jones

Ambiance déprimante, couleurs inexistantes, boulot démotivant et planète éloignée. Moon n’a rien de l’attirante carte postale. Les cratères de la Lune sont les seules imperfections visibles d’un plan parfaitement huilé. La société Lunar Industries a trouvé dans le sol lunaire de quoi pérenniser l’énergie consommée par les habitants de la Terre. D’un sous-teste écologique flippant (il faut voir les moissonneuses défoncer le sol lunaire pour se rendre compte de l’avidité de l’être humain), Duncan Jones s’offre un premier film digne de ceux des plus grands (on pense notamment à THX-1138 pour l’aspect expérimental).

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Pas de fioritures musicales et de grandes envolées lyriques dans la bande son à la manière d’un Kubrick, toute la finesse se joue dans un scénario tissé au fil d’or. De multiples fins alternatives nous viennent à l’esprit au fur et à mesure que le canevas de l’intrigue se mette en place et nous laisse apercevoir toute l’horreur du projet et la bassesse de l’être humain et, plus particulièrement, des dirigeants de multinationales). Sam Rockwell tient à lui seul la réussite d’un tel film sur ses épaules: tout en humanité, la multiplication de ses points de vues est permise par le biais du clone, figure préférée des écrivains de science-fiction.

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Les plans en extérieur sont particulièrement réussis et terriblement angoissants et oppressants.
Permettant de dresser un double portrait de la société en plus d’introduire un aspect paranoïaque à l’ensemble du film, le double actorat est une évidence pour pallier à un budget faible, laissant ainsi toute indépendance au projet qui gagne en singularité. De plus, cela permet de ne pas y aller avec le dos de la cuillère envers les grosses sociétés qui se préoccupent davantage du rendement que de l’employé qui permet un tel rendement. Il n’y a pas de petit profit et ça, Duncan Jones l’a bien compris. L’humain est une machine comme les autres pour les grands ce ce monde.

8,5/10
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Scott Pilgrim - 10/10

Messagepar Jack Spret » Lun 28 Oct 2013, 19:24

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Scott Pilgrim - Edgar Wright


Comment a-t-on pu accoucher d’un tel OVNI et qu’il passe quasiment inaperçu en salles ? Le public était trouvé d’avance car c’est à tout un pan de joueurs invétérés que le chef d’oeuvre d’Edgar Wright s’adresse. Et Dieu sait qu’ils sont nombreux à chercher depuis des années un minimum de reconnaissance dans des adaptations de jeux vidéos toutes plus ridicules les unes que les autres. Scott Pilgrim vs the World s’adresse avant tout aux nostalgiques de la Super Nes, à ceux qui tremblent d’excitation manettes en main, à ceux pour qui la Game Boy a trôné fièrement sur leur table de chevet durant toute leur enfance. Ces anciens enfants sont devenus adultes et Edgar Wright est fier d’en faire partie et d’être leur porte-parole.

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Car il ne fait pas que s’accaparer toute la culture du jeu vidéo pour nous la ressortir au détour de quelques clins d’oeils stratégiquement placés. Elle s’intègre parfaitement dans son récit et sa narration et ponctue le film entier de son rythme épileptique, de ses couleurs chatoyantes, de ses sons et ses musiques 16-bits. Le jeu vidéo est au coeur même de l’intrigue, déployant ses ailes poussiéreuses pour nous faire réaliser que certains jeux font toujours partie de notre inconscient. Un thème de Zelda entendu par ci, un son propre à l’univers de Mario par là, une baston à la Rival Schools, une réplique d’un Final Fantasy. Tous ces éléments posent les bases de l’adaptation et transparaissent à l’écran de manière absolument géniale.

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Le lyrisme de certaines scènes conjugués aux couleurs acidulées et aux mouvements de caméra complètement fous donnent une véritable identité au bébé du cinéaste. On se délecte de l’imaginaire d’un véritable hardcore gamer poussé à son paroxysme, une caméra à la main et des milliards d’idées en tête. Scott Pilgrim vs the World aurait pu être une comédie romantique complètement niaise (ce qu’elle peut paraître aux premiers abords pour le novice), elle gagne d’autant plus d’intérêt que cette histoire d’amour est véritable et que la représentation que l’on peut s’en faire étant ado n’est pas si éloignée que celle du personnage incarné par un Michael Cera, hilarant en musicien amorphe. L’amour fait battre les coeurs et donne des ailes et c’est grâce à Ramona (Mary Elizabeth Winstead au charme impossible) que Scott se prouvera qu’il n’est pas qu’un simple raté.

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Hymne à l’espoir, à l’amour, véritable cri du coeur d’un geek absolu, le film se veut représentatif de toute une génération et il y parvient par une force de persuasion irréprochable et une mise en scène surgonflée en adrénaline (les combats sont d’une maîtrise !). Un bijou de divertissement qui garde une véritable candeur malgré le traitement adulte du support, nous rappelant sans cesse qu’il n’est question que de volonté et d’acharnement lorsqu’on a un projet en tête.

10/10
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Skyfall - 9/10

Messagepar Jack Spret » Lun 28 Oct 2013, 19:27

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Skyfall - Sam Mendès


D’une part parce qu’on a non pas une mais deux James Bond girls et d’autre part car Sam Mendes réussit le pari de mélanger le plus de genres possible dans un seul et même film: espionnage paranoïaque, thriller tendu, film d’action nerveux, vigilante et même survival ! Les fans de l’agent 007 ne pourront qu’être conquis par cette panoplie de changement de rythmes, tous incrémentés les uns dans les autres pour obtenir le plus romanesque et cependant le plus visuel des James Bond. Pour les 50 ans de l’agent secret britannique, l’équipe du film a opéré un véritable tournant dans la saga. Prisme temporel, kaléidoscope de ce que Ian Fleming a inventé de mieux (ce mot m’est venu à l’esprit en observant le générique), Skyfall n’est ni plus ni moins qu’un film rassembleur, renouant avec l’esprit des premières aventures du héros jusqu’à la période plus noire, plus humaine, incarnée par Daniel Craig.

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Que les inconditionnels de la saga ne se fassent pas de mauvais sang, Sam Mendes assure niveau action, enterrant presque tout ce qui a été fait auparavant par une utilisation magistrale du rythme, de la caméra et des aptitudes de l’acteur. C’est simple, on croirait voir un épisode de Die Hard filmé par McTiernan (la scène du manoir !). Au passage, le méchant est l’un des plus charismatiques que j’ai vu au cinéma, complètement cintré mais terriblement intelligent (Javier Bardem a le don d’enfanter des salopards de première). Le réalisateur d’Away We Go et d’American Beauty n’est donc pas en reste pour nous pondre un cocktail détonnant, mixant habilement les meilleurs ingrédients possible afin que le goût nous reste en bouche un sacré bout de temps.

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Un Bond dans le passé est nécessaire pour comprendre la finalité de Skyfall: Mendes détruit toutes les fondations bâties jusqu’alors, récupère les matériaux les plus solides et reconstruit le mythe. Risqué mais payant. On nous ressort donc l’Aston Martin chère à double zéro, les passages à Istanbul (Sean Connery et Pierce Brosnan ont déjà foulés le sol de la capitale turque), la jeunesse de Bond, Moneypenny et j’en passe et des meilleures. On a l’impression de vivre la création d’une légende, création par la déconstruction et le remodelage. Daniel Craig n’a jamais semblé aussi à l’aise dans les chaussures vernies de l’agent 007. Le renouveau a du bon, surtout lorsqu’on se frotte à une saga vieille de 50 ans. Il était grand temps de dépoussiérer tout ça.

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Salle comble, excitation palpable, Skyfall prouve que l’agent secret le moins secret du monde a encore de beaux restes et de beaux jours devant lui. Espérons que Mendes occupe le poste de réalisateur pour un petit moment car il a su allier parfaitement les désirs du public au cahier des charges de la production, sans pour autant faire fi de son style visuel imparable (ça sent le soin clinique qui était déjà apporté à la mise en scène des Sentiers de la perdition). On en redemande encore !

9/10
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Grégoire Moulin contre l'humanité - 7/10

Messagepar Jack Spret » Lun 28 Oct 2013, 19:29

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Grégoire Moulin Contre l'humanité - Arthus de Penguern


Le meilleur remède contre le stress est de voir un nouveau Parisien galérer plus que nous dans la capitale. Après une journée de boulot merdique, il est de bon ton de visionner Grégoire Moulin contre l’humanité. Le film vaut tous les anti-dépresseurs du monde. Car ça n’est pas exagéré que de dire que l’humanité en a après ce pauvre Artus de Penguern (réalisateur et acteur principal). En bon élève des Monty Python, l’apprenti réalisateur (pas un manche quand même, ça sent le Jeunet mélangé à du Dupontel) concote une bizarrerie visuelle et scénariste où la poésie rurale rencontre la connerie urbaine pour notre plus grand plaisir.

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Sa nuit d’enfer est pavée de bonnes intentions (gagner le coeur d’une femme) mais les rues de Paris sont pavées de cons qui n’en finissent pas de compliquer la vie de notre pauvre Grégoire. Le film emprunte énormément (pour ne pas l’insulter en disant la totalité) l’idée d’After Hours, dans lequel un homme était déjà en proie à la poisse dans le quartier de Soho, à New York.(voir la critique sur le blog). Perdant du coup de son originalité, il regagne de l’intérêt par la qualité de ses blagues et la variété des mises en situations. Et le tout se combine si bien qu’on a pas le temps de souffler qu’une autre scène, encore plus absurde que la précédente, nous tombe dessus, violentant nos zygomatiques à chaque minute.

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Sauf que le soufflet tombe à plat avec une fin qui n’a rien à faire là et qui est totalement what the fuck (je pense que l’expression est née lorsque le producteur a vu la fin du film). Dommage car pendant tout ce temps, on a pas regardé notre montre et on laissé derrière nous notre journée le temps d’un film. Comme quoi, le malheur des uns fait bien le bonheur des autres.

7/10


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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2012

Messagepar angel.heart » Lun 28 Oct 2013, 19:30

Je l'aime beaucoup celui-la. :D
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Hellraiser - 7/10

Messagepar Jack Spret » Lun 28 Oct 2013, 19:33

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Hellraiser - Clive Barker


S’il y a bien un truc que je ne peux pas nier, c’est que Clive Barker a des couilles. Il réinvente le film d’horreur en transposant son roman au cinéma, tout en réutilisant les codes du film de maison hantée. Ni possession, ni esprit frappeur, les Cenobytes ne sont ni plus, ni moins que l’incarnation du Mal sous sa forme la plus pure et la plus jouissive. Gardiens d’un temple de soumission où les tortures les plus brutales trouvent écho dans les orgasmes les plus jouissifs, le sado-masochisme est poussé à son paroxysme et montré de manière la plus intelligente qui soit.

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– « Si tu veux un coup de main pour vomir, je suis partant… »

Barker n’interroge jamais le spectateur mais se contente de le brutaliser en lui assénant des images choquantes et éprouvantes. Même les mortels qui subissent le courroux des Cénobytes ne sont que ceux qui ont eu soit le courage, soit la stupidité de chercher à provoquer des forces qui les dépassent. Cependant, même si le scénario est habile et contient son lot d’atrocités (dans le bon sens du terme), les acteurs sont relativement mauvais (mon DVD n’avait pas la V.O !) et semblent si peu surpris de voir un mec en tenue de cuir avec une tête difforme, ensanglantée et claquant des dents se rapprocher d’eux. C’est un cocktail d’épouvante savamment dosé qui nous est proposé, alliant sexe, violence, paranoïa et thématique adulte.

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L’anecdote qui dit que la maison utilisée dans Hellraiser est la même que celle où Alex, dans Orange Mécanique, est envoyé pour devenir non-violent est surprenante.

La musique joue un rôle important dans l’ambiance noire et sans concession du film et la partition de Christopher Young en est l’un des points d’orgue. Mais ce qui est dommage c’est que ces scènes, écrites noir sur blanc, perdent de leur intensité une fois qu’elles nous ont été montrées. L’imagination du spectateur faisant la majeure partie du boulot devant un film d’épouvante, le grand guignolesque qui se détache des scènes gores gagnent en ridicule ce qu’elles perdent en suggestion (même si les gros plans sur les crochets font froid dans le dos). Terrifiant de bout en bout, il est étrange de voir dans ce monument de terreur des éléments du film noir (l’amante qui tue par amour, le format du huis-clos) s’y imbriquer parfaitement.

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"- Chérie, tu trouves pas que j'ai les traits tirés ?"

Hellraiser est donc moyen dans sa manière d’amener la peur et la modeler à celle du spectateur mais le travail de réalisateur de Clive Barker (c’est son premier gros film !) sur les lumières, les cadrages et l’atmosphère tendent à me faire dire que c’est un mal pour un bien. Il me tarde de découvrir les autres opus, dont certains ont l’air complètement tordus.

7/10
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Elle s'appelle Ruby - 8,5/10

Messagepar Jack Spret » Lun 28 Oct 2013, 19:35

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Elle s'appelle Ruby - Jonathan Dayton


Grand bien m’a pris d’accepter de me laisser embarquer dans une comédie légère en cette fin de journée car elle ne l’était pas du tout. Partant d’un postulat simple, le film redéfinit purement et simplement les notions de comédies romantiques en y apportant une touche de sincérité qui manque notamment aux oeuvres cousues de fils blancs créées uniquement pour plaire au public féminin en manque de vapeurs. L’amour n’a rien de simple et la nouvelle pépite du réalisateur de Little Miss Sunshine n’a aucunement la prétention de nous en livrer une définition. Il cherche juste à évoquer en nous des souvenirs, aussi douloureux qu’agréables, et à éveiller en nous le reflet d’un inconscient collectif qui définirait dans les grandes lignes l’amour avec un grand A, sans pour autant se contenter d’une seule explication plausible.

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Comme on me l’a si finement fait remarquer, il est assez étrange qu’une romance traitée du point de vue masculin soit aussi bien analysée par une femme. La scénariste, qui n’est autre que l’actrice principale incarnant Ruby (un très joli brin de femme au passage), semble avoir une idée bien précise de ce que pensent les hommes. Et elle n’est jamais très loin de la vérité, même si sous cette couche de sentimentalisme exacerbé dont fait preuve l’écrivain interprété par Paul Dano, il y a une virilité bel et bien présente (mais elle se rattrape par le biais de la scène de « torture » psychologique écrite noir sur blanc). Elle s’appelle Ruby parle avant tout de la difficulté des histoires d’amour: celle qui consiste à concilier vie sociale et sentimentale, de partager son quotidien avec une personne qui cherche à nous connaître parfaitement, de garder son jardin secret et ses habitudes lorsqu’une partie de notre temps doit être scindé pour l’autre et de parvenir à ne pas se transformer en la personne que l’autre veut que l’on soit ou de l’idée que l’on se fait de son opinion à notre sujet.

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Les acteurs sont tous impliqués et ça se ressent. Les personnages ont un traitement égal, du frère au beau père en passant par le psychiatre. Chacun a droit à sa réplique comique, qu’elle soit cynique, cinglante ou hilarante. La légèreté de l’oeuvre n’apparaît jamais malgré le thème abordé et la singularité de l’histoire ne se ressent jamais, même au détour des scènes les plus invraisemblables. Une vraie bouffée d’oxygène dans l’univers fermé des comédies à l’eau de rose qui sentent le refermé tant leurs procédés différent peu de l’une à l’autre.

8,5/10
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Electra Glide in blue - 9/10

Messagepar Jack Spret » Lun 28 Oct 2013, 19:37

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Electra Glide in Blue - James William Guercio


Il est grand le nombre de réalisateurs qui devrait prendre exemple sur James William Guercio. Honnête dans sa démarche, il n’avait besoin que d’un seul et unique film pour interroger son prochain et lui délivrer sa vision de la fuite du rêve américain. Le pays de l’Oncle Sam est né dans la violence et ne semble comprendre que ça. Transformer sa réflexion en un western noir et moderne était la meilleure manière de converser avec son public. Loin de tout ce qui a pu être fait, Electra Glide in Blue parle d’une époque révolue, de la fin de l’American Dream, tout en utilisant la figure surannée des cowboys et des indiens, grimés ici en policiers à motos et hippies à combis Wolkswagen. A chaque époque sa monture.

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La volonté du policier incarné par Robert Blake d’accéder à cet escabeau social avec volonté et persévérance est touchante. Mais son opiniâtreté peut paraître maladroite dans un monde où celui qui grimpe les échelons a auparavant fait chuter celui qui était devant lui. Droit dans ses bottes et adoptant une ligne de conduite à la morale sans faille, il est l’exemple type du parfait petit flic. Petit par sa taille, il se convint que ce léger handicap n’est en aucun cas la source de ses désillusions. Et tandis qu’il avance sur le chemin de la compréhension du système, il se met à le rejeter, à l’instar des hippies, s’apercevant que l’égoïsme, le pouvoir et l’argent font tourner le monde et qu’il n’y a plus aucune place pour l’ambition.

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Anti-héros américain, mythe brinquebalant de la bannière étoilée, le shérif post-moderne n’est plus ce qu’il était. Même si le film apparaît comme la parfaite antithèse de l’anarchiste Easy Rider (le flic se sert de l’affiche du film comme cible d’entraînement !), le badge autrefois étincelant de l’autorité perd de son éclat à force d’emprunter des chemin de traverse et de se plier à la corruption (la scène de la fouille du van en est le parfait exemple). Le public assiste donc médusé à la perte de ses valeurs fondamentales par le biais de la destruction de sa figure la plus emblématique.

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Les plans fabuleux de Monument Valley permettent au film d’emprunter une ligne directrice contemplative, permettant ainsi le questionnement et l’interrogation d’un mal être, vécu au quotidien par bon nombre d’Américains qui attendent, perdus, au tournant d’une époque, laissant derrière eux leur passé tout en se contentant de jeter un regard fébrile dans le rétroviseur. L’ultime scène rejoint cette idée en faisant se ranger sur le bas-côté de manière expéditive cet idéalisme patriotique qui sonne faux à l’orée d’une nouvelle ère. Electra Glide in Blue est une pièce majeure du cinéma américain qui aurait mérité sa place au panthéon plutôt que d’être relégué au second plan.

9/10
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2012

Messagepar Logan » Lun 28 Oct 2013, 19:38

Bien tes critiques et notes pour Pilgrim, Ruby et Skyfall :super:
Logan
 

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