[Jack Spret] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2012

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 11:48

Désolé pour la critique de la saga Baby Cart mais j'aurais voulu savoir une chose.

C'est possible de référencer sur chaque épisode avec la note en bas de critique, mais avec la même critique à chaque fois ?

(putain, qu'est-ce qu'il nous fais chier, ce mec :roll: )


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
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Breakfast club (The) - 8,5/10

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 11:50

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Breakfast Club


John Hughes est toujours présenté comme le fer de lance du teen-movie et The Breakfast Club semble être son étendard. Bien loin d’offrir un divertissement, le réalisateur/scénariste propose ici une réflexion sur les clichés que le lycée crée et la place que l’on cherche à se faire. Car s’il y a bien un endroit où l’on se découvre et où l’on forge notre caractère et notre personnalité, c’est à l’école. Et quoi de mieux qu’une journée de colle entre cinq élèves totalement différents pour faire exploser le vernis de ces images préfabriquées ?

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Car le problème est bien là. Parents comme enfants n’ont qu’une idée réduite des doutes de chacun, de leurs rêves, de leurs blessures profondes et de leur soif d’émancipation. Chacun est dans son monde et n’observe pas son voisin. Et cette comédie, dont le pitch fait tout de même peur aux premiers abords (après tout, regarder cinq personne en colle toute la journée, c’est pas très rassurant niveau rythme), dynamite tous les préjugés et les appréhensions en installant un climat de dialogue et de compréhension entre les jeunes personnages. La scène où ils discutent tous assis en cercle et où les fêlures de chacun apparaissent est d’une sincérité troublante et est parfaitement maîtrisée dans la durée et le choix des répliques.

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Jamais grandiloquent dans son propos, jamais tape-à-l’oeil, The Breakfast Club est original et intemporel car il s’adresse à la jeunesse dans sa globalité (même si je ne pense pas que les jeunes d’aujourd’hui puissent s’y reconnaître). La surenchère de gags n’a pas sa place dans ce cinéma du coeur et de la réflexion sur ces lycéens qui frôlent le monde adulte et en passe de le devenir. Chapeau bas Mr Hughes !

8,5/10
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Faux-Semblants - 6,5/10

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 11:52

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Faux-semblants


D’un naturel anxiogène, les films de Cronenberg sont exemplaires dans leur faculté à sonder l’âme humaine et son attachement à la chair, reflétant à chaque fois une pièce du puzzle du comportement humain. Et même si Faux-semblants reste dans les clous niveau gore (le seul plan est éloigné de la caméra), il n’en reste pas moins un coin de ce puzzle. Une pièce maîtresse pour le cinéaste qui, si elle est mise en lumière au tout début, permet de poser les fondements de son cinéma séminal et perturbant.

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En 1988, il a déjà un sacré palmarès derrière lui. A vrai dire, sa carrière le précède. Il ne se réinventera jamais et optera pour un changement de ton et de genre qui, s’ils partagent toujours une part psychologique avec les autres films, ne seront jamais à la hauteur de ces oeuvre de "jeunesse" (seul Le Festin nu emporte mon adhésion par sa brillante analyse du roman). Faux-semblants est donc l’un des derniers bastions de la chair dans sa forme la plus pure. Et pouvoir explorer le sujet par le biais d’un acteur schizophrène (Jeremy Irons halluciné et hallucinant) est source d’inspiration.

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Cependant, le film est plus pataud dans son approche crue de la chair (Videodrome est loin de pouvoir être égalé). On ne fait que tourner autour de cette relation à l’aspect homosexuelle latente alors que les femmes ne sont considérées que comme des choses, des outils de travail (ils sont gynécologues). Et la dérive émotionnelle de l’un fait irrémédiablement plonger l’autre dans un état mélancolique profond. Connaître personnellement des jumeaux doit pouvoir aider à la compréhension de l’oeuvre, des jumeaux eux-mêmes pouvant se retrouver dans les personnages des frères Mantle. Le spectateur lambda, lui, n’y verra qu’un sujet sous-exploité malgré l’investissement profond de ses acteurs.

6,5/10
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Hommes sans loi (Des) - 5/10

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 11:55

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Des hommes sans loi


Je comprend à présent ce qui a fait tiquer les festivaliers cannois. Lawless n’est ni bon, ni mauvais. Et jamais il ne franchit la frontière de la moyenne. Lorsqu’une scène forte fait son apparition, elle se voit déconstruite par le burlesque des situations suivantes, en grande partie du au comportement folklorique des personnages principaux. La famille Bondurant est l’archétype même du western. Mais étant donné que le sujet traite de la prohibition, le léger paradoxe, s’il aurait pu être intéressant à traiter par un meilleur scénariste, devient ridicule lorsque l’action pointe le bout de son nez.

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– "Allons pendre Nick Cave haut et court !"


Alors que The Road avait réussi à me scotcher par ces scènes âpres et dure mais d’une sensibilité rare, Lawless prend le contrepoint de son prédécesseur et se transforme au fur et à mesure du film en une simple farce où les gangsters sont puérils et où les Bondurant représente la fermeté d’une Amérique traditionnelle sans jamais que ça apparaisse à l’écran. Guy Pearce en fait des caisses (en plus d’être sous-exploité), Tom Hardy n’a pas encore réussi à sortir du personnage de Bane (il faut l’entendre ruminer pour le croire !), Shia LaBeouf est une vraie tête à claques (une habitude chez lui) et les personnages secondaires n’ont aucune âme.

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– "Je suis l’expiation de…de…de Franklin County !"


Alors que Hillcoat aurait pu mystifier ses trois frères et les installer sur un piédestal en les transformant en légendes vivantes, il se contente de les filmer sans jamais véritablement les mettre en avant (heureusement que la scène du règlement de comptes à l’hôtel est présente pour leur octroyer une aura divine). Le film perd en émotion ce qu’il gagne en longueur. On ne s’attache à personne et on a juste hâte que ça se termine. Alors que la totalité du film met en avant la confrontation entre l’agent spécial Rakes et les frères Bondurant, la fin est envoyé ad patres, d’une manière abominable. Reste une jolie photo et une B.O qui colle plutôt bien à l’atmosphère. A la prochaine, monsieur Hillcoat.

5/10
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Pusher 3 - 6/10

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 11:57

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Pusher 3


Troisième et dernier volet de la saga mafieuse de Nicolas Winding Refn, Pusher 3 se révèle auss innatendu que déjà vu. Déjà vu car la trame scénaristique reprend sensiblement la même que celle du premier opus (des dettes contractées amènent le personnage principal dans une descente aux enfers) et innatendu car en choisissant d’installer son intrigue sur une courte durée (tout se passe sur une journée), Refn installe un rythme suffocant à son histoire, poussant les acteurs à devoir s’investir plus que jamais (la scène avec Mohamed représente bien ce que vit Milo et les spectateurs).

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Ultra réaliste dans sa mise en scène, Pusher 3 n’en oublie pas de dresser un portrait au vitriol de l’Europe de l’Est et des enjeux économiques que ces pays représente. Véritable plaque tournante de la drogue, l’Albanie, la Bosnie, la Croatie et la Turquie cherche à faire leur trou dans un monde clos, géré par des requins aux dents longues. Mais l’ambition de la nouvelle génération est immense et les vieux de la vieille, à l’instar de Milo, ne savent plus sur quel pied danser pour garder leur influence et leur business. Le problème de ce film vient de l’hyper violence qui, non stylisée, nous fait avoir des hauts-le-coeur (il faut s’accrocher durant les vingt dernières minutes).

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Cette violence est un aspect qui n’était pas absent des autres films mais qui, par leur prononciation moins forte, permettait de goûter à la qualité de l’écriture de Refn et aux jeux des personnages. Comment savoir à présent de quelle manière régir face à de tels actes ? Comment savoir si les faits et gestes des personnages sont plausibles ? Autant de questionnements qui ont pesé dans la balance et qui font que j’ai trouvé que l’épilogue était beaucoup moins réussi que le reste de la trilogie. Cependant, on ne peut que s’incliner devant un tel talent car, en l’espace de 3 films, le réalisateur a réussi à s’imposer sur la scène mondiale et à devenir l’instigateur d’un cinéma littéralement viscéral.

6/10
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Greetings - 8,5/10

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 11:59

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Greetings


De Palma éclabousse l’Amérique avec ce docu-fiction censé représenter les différentes facettes des Etats-Unis, chacune incarnée par un personnage au comportement outrancier et intentionnellement caricatural. De Niro, jusqu’à alors inconnu, laisse éclater tout son potentiel comique et sa présence charismatique en baba cool plutôt porté sur le voyeurisme que sur la tuerie de Vietcongs (d’ailleurs on attribue souvent à tort les premiers rôles de Bob à Martin Scorsese).

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Chacune de ses facettes forge l’Amérique mais également un grand pan du futur cinéma de De Palma. Le voyeurisme du public américain pour les massacres au perpétrés au Vietnam font écho au personnage de Robert De Niro, alors en pleine création d’un art visuel: le peep-art (Body Double reviendra sur ce thème avec énormément d’érotisme). La théorie du complot qui n’a pas épargné l’assassinat de Kennedy porte les traits de Gerrit Graham, reflétant l’amour du cinéaste pour le cinéma d’Antonioni et d’Hitchcock (Blow Out se chargera à son tour de pousser le filon à son paroxysme). Quand à la troisième facette, il s’agit de la libération sexuelle et du mouvement flower power, incarnés par le personnage de Paul, fervent partisan de la non-violence et refusant toute notion d’obligation militaire (Outrages est le parfait représentant de ce refus patriotique).

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On peut donc voir dans ce Greetings (dont le titre semble déjà parler de lui même) une entrée en matière dans le 7ème art pour le réalisateur, ainsi qu’un kaléidoscope de tout ce qui le fait gamberger. Une sorte de lettre de motivation qui lui fera trouver un public partageant les mêmes raisonnements que lui, le film faisant un gros flop auprès des studios de production pour la dureté de ses propos. A travers ces portraits richement croqués d’une Amérique violente, expansionniste et libertaire, De Palma laissait parler sa fougue anarchiste avant de s’installer dans le confort d’un cinéma plus maîtrisé, aux sous-textes implicites et où la fiction l’emportait sur le propos diffamatoire. Même si à bien y regarder, toutes les oeuvres du maître ne sont que des rejetons plus ou moins maudits de ce Greetings.

8,5/10


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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Sam 20 Juil 2013, 12:04

Jte référence comment le Baby Cart ? t'as pas mini critique pour chaque film ?
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Killer Joe - 6,5/10

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 12:06

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Vous reprendrez bien une petite cuisse ?

Killer Joe


Je ne sais pas ce que vaut la pièce de théâtre mais je mettrais ma main au feu que Friedkin a un peu trop forcé la dose côté violence. Comme à son habitude, le réalisateur frôle le carton rouge auprès de la censure. Mais bien que ses films dérangent la morale proprette d’autres œuvres indépendantes, Friedkin ne courbe jamais l’échine et passe en force, accouchant d’une œuvre aussi bien choquante que perturbante. Brassant son thème préférée (l’Amérique pour tout vous dire), il continue de pointer du doigt la bêtise crasse de tout un chacun et l’individualisme qui s’empare de nous lorsqu’on est dans la merde jusqu’au cou.

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Emile Hirsh joue un bouseux hors pair, sans jamais caricaturer l’image du Texan.


Car ce qui revient dans toute sa filmographie, c’est cet amour immodéré pour les personnages de parias, déglingués et désespérés, qui se retrouvent dans des sables mouvants d’immoralité et d’emmerdes. Et se débattre ne fait que les enfoncer davantage et créer des dommages collatéraux qui vont entraîner d’autres personnes. Un cercle vicieux qui ne peut être stoppé que d’une seule façon: la rédemption ou la mort. En bon pessimiste, il faut au réalisateur un brin d’humour afin de faire passer la pilule. Car le film est tellement amoral que le spectateur, s’il ne reçoit pas des électrochocs par le biais de l’humour, ne peut qu’adhérer au réalisme de l’ensemble et être choqué de ce qu’il voit avant de comprendre, grâce au générique, qu’il ne s’agissait que d’une fiction.

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Killer Joe a beau être cliché par son accoutrement, ça ne l’empêche pas d’être terrifiant à souhait !


Alors que certains cherchent à s’en sortir par des moyens détournés et illégaux, d’autres cherchent à croire qu’ils peuvent vivre une vie simple et stable. Le simple fait que Joe accepte une caution (et de ce fait modifie ses habitudes) montre un état d’esprit fertile au changement. Ce qui est appuyé par l’intégralité de la scène finale (mais surtout la réplique) qui, aussi théâtrale et burlesque soit-elle, n’en reste pas moins d’une violence inouïe ! Comme si Joe cherchait, par cette explosion de violence, à se défaire de ses chaînes et de son aura maléfique afin d’atteindre une sérénité qu’il n’a jamais connu.

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Le point névralgique du film est sans contexte Dottie et tout ce que son personnage représente.


Malgré tout, Killer Joe n’atteint pas la force de persuasion d’un Cruising ou d’un French Connection. Mais même s’il n’est pas encore l’ombre de lui même (comparé à de nombreux autres réalisateurs de sa génération), William Friedkin s’abaisse à une violence trop outrancière pour être honnête. Et le scénario, beaucoup moins étoffé que ses précédents, ne lui permet jamais de nous livrer une lecture intéressante de l’Amérique profonde et de ses décalages. Mais ne t’inquiète pas Will, tu reste l’un des survivants d’un 7ème art oublié dans une ère de la consommation de masse.

6,5/10
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2012

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 12:06

Scalp a écrit:Jte référence comment le Baby Cart ? t'as pas mini critique pour chaque film ?


Non, à l'époque j'avais fait une critique de l'intégralité de la saga.
C'est possible de la référencer 6 fois en reprenant pour chaque film la note en bas de la critique ?


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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Sam 20 Juil 2013, 12:08

Faudrait que tu la poste 6 fois et qu'on voit si tout le monde est d'accord ( moi je suis ok )
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Secret (The) - 4/10

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 12:09

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The Secret


De mémoire de spectateur avides de péloches en tous genres, j’ai rarement vu autant de films horrifiques mettant en scène des personnages principaux incarnés par des femmes. Depuis ces dernières années, on nous oblige à une (dis)parité de premiers rôles qui sont plus (The Descent) ou moins (The Grudge) efficace. Rien à voir avec ce qu’on a pu connaître dans le passé (Ripley, Carrie ou Laurie Strode restent encore des modèles du genre). Malheureusement pour Pascal Laugier, son film s’inscrit dans la seconde catégorie. Son incursion outre-Atlantique n’a pas la même saveur que le travail d’un Aja, dont le remake de La colline à des yeux avait le mérite d’enterrer son prédécesseur. Mais s’il y a bien une chose qu’on ne peut pas retirer au cinéaste de Martyrs, c’est d’être entré par l’American Door avec un scénario original.

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Et pourtant, ça commence bien. Très bien même avec de jolis mouvements de caméra, une intrigue mystérieuse qui tisse lentement sa toile et un boogeyman qui a l’air inquiétant. Puis une scène met en branle l’action (qui tardait déjà à pointer le bout de son nez) et qui montre que Laugier n’est pas un manchot. Mais après cette brève piqûre d’adrénaline, plus rien ne se passe. Le film cherche tant bien que mal à distiller un suspense qui tombe à plat dès les premières minutes de la découverte de la machination. Malgré la paranoïa qui gagne tout les personnages au fur et à mesure, le film retombe comme un soufflé raté, le fait à un scénario qui cherche à se la jouer labyrinthique et à explorer de trop nombreuses directions en un minimum de temps.

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– Mais non, revenez ! Le film est pas terminé !"


Tout ce qu’il faudra retenir de The Secret, c’est sa première partie (le premier tiers du film en gros) ainsi que la performance hallucinée de Jessica Biel, qui se révèle après avoir enchaîné les rôles de potiches de blockbusters ou les seconds rôles dans des purges immondes (qui a dit Blade Trinity ?). Laugier, quand à lui, a du soucis à se faire quand à la suite de sa carrière car avant de chercher à gravir la montagne Paramount, il va devoir réviser ses classiques.

4/10
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Re: [Jack Spret] Mes critiques en 2012

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 12:09

Scalp a écrit:Faudrait que tu la poste 6 fois et qu'on voit si tout le monde est d'accord ( moi je suis ok )


:lol:
Si c'est la seule façon de faire, on fera comme ça :super:


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Nuit du chasseur (La) - 8/10

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 12:12

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La nuit du chasseur


Si j’ai longuement retardé l’échéance, c’est que j’ai eu à faire avec le remake. Ce dernier était si nul et démolissait tellement le mythe du fameux pasteur vicelard qui m’avait été vendu par mes pairs que je me suis refusé à laisser une chance à l’original. Mais hier, une force incontrôlable (sans doute la voix du Seigneur ou mon inculture) m’a poussé à insérer la galette dans mon lecteur. Et que Dieu bénisse le DVD car j’ai eu droit à une petite leçon de cinéma en un tour de disque.

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Ca démarre comme un film noir aux ficelles classiques pour ensuite s’emparer d’un genre très peu représenté à l’époque au cinéma: le conte ! Mais un conte adulte, macabre et sordide, dont les enfants sont des pions sur l’échiquier du Malin. Malin interprété par un Robert Mitchum royal crevant l’écran à chacune de ses apparitions, l’allure inquiétante de son personnage rehaussé par des mimiques terribles et une voix au timbre quasi maléfique. Les mots Love et Hate tatoués sur ses phalanges sont des contraires qui s’opposeront tout au long du film, à l’instar du Bien et du Mal, du noir et du blanc, de l’ombre et de la lumière. La mise en scène, impeccable dans les moments de tension, prouve le génie inspiré du réalisateur.

Image
Avec un pasteur comme ça, pas question de sécher les cours de catéchisme sous peine de se retrouver six pieds sous terre avant l’heure.


Malheureusement, la fin est complètement hors sujet. On a l’impression de voir un chapitre adapté d’Oliver Twist alors qu’on était plongé dans une épaisse noirceur et une tragédie d’épouvante menée tambour battant. C’est vraiment dommage car ça donne vraiment l’impression d’avoir été bâclé, mais surtout que le réalisateur a été dépassé par la force de son sujet, mettant à mal la religion à tout moment. Sans cette bourde, il aurait pu écoper d’une note bien supérieure, voire maximale.

8/10
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Offence (The) - 10/10

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 12:14

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Un scénario certes minimaliste mais qui tente de donner une réponse à l’une des plus grandes questions de l’humanité.

The Offence


Jusqu’à quel point la compassion peut-elle aller ? Quelles sont les limites à franchir et celles à titiller du pied. Sean Connery en fait l’expérience dans la peau d’un flic émotif au point d’en devenir violent. Son boulot d’inspecteur lui tenant trop à cœur et les nombreuses enquêtes aux meurtres atroces dont il a été le principal instigateur partageant ses nuits et son sommeil, on peut aisément comprendre qu’il franchisse le point de non-retour. Et c’est justement cette scène en particulier, celle où il va s’enticher d’un suspect pour en faire sa némésis, que Sidney Lumet va tordre et retordre dans tous les sens, l’essorant jusqu’à en garder le jus viscéral qui ressort de tout acte inconscient, permettant ainsi au public de s’interroger sur sa propre capacité à comprendre l’âme humaine, aussi torturé soit-elle.

Image
On peut clairement dire que c’est à partir de la découverte de la fillette que l’homme perd sa carapace de flic et commence véritablement à vriller.


D’un mécanisme glacial, les plans se succèdent sans lyrisme, frappant de plein fouet le spectateur par une froideur sans appel. Nous regardons un extrait de la vie d’une personne et nous nous apprêtons à assister à quelque chose qui nous dépasse. Point final. Aucune fioritures est nécessaire pour maintenir éveiller son public. Lumet se contente de faire reposer toute la mécanique bien huilée de son scénario sur les épaules d’un acteur hors norme et qui (pour moi) n’a jamais été aussi brillant. La scène dans laquelle des flashbacks macabres illustrent les fantômes de la carrière du policier est saisissante et empreinte d’un malaise étouffant. On amorce la descente aux enfers de la même manière que l’acteur: par des images qui cherchent à s’imprimer définitivement dans notre esprit et nous empêchent de trouver un repos salvateur.

Image


En ça, le film partage le même aspect malsain aux hommes et à leurs faiblesses qu’Angel Heart, entre les images sombres, l’atmosphère oppressante et la musique mélancolique. Mais il possède également cette vivacité des œuvres cultes, malgré la lenteur de ses plans et la longueur des scènes et rappelle étrangement ce qu’on a pu ressentir devant Chiens de paille ou Delivrance (sortis respectivement en 1971 et 1972). Un choc émotionnel terrible et une envie rassérénée d’en découdre avec les perles méconnus du 7ème art.

10/10
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Du vent dans mes mollets - 7/10

Messagepar Jack Spret » Sam 20 Juil 2013, 12:17

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Du vent dans mes mollets


J’étais justement en train de cracher sur la capacité du public français à ne se contenter que de comédies ou de films dépressifs (la bande annonce de Quelques heures de printemps juste avant la séance en est un bel exemple). Mais j’avais oublié, en reniant cette partie de notre patrimoine culturel, qu’on était vraiment capable de réaliser de jolis films. Et c’est sans compter sur la pauvreté de la programmation de cette pré-rentrée que j’ai revu mon jugement à la hausse. Autant il est rare de voir d’excellent films à intrigues dans notre pays, autant les sentiments et l’émotion sont deux choses qui sont parfaitement maîtrisés chez les cinéastes et acteurs français.

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Et faire jouer des enfants n’est pas toujours synonyme de réussite (il suffit de revoir le (les ?) réadaptations de La guerre des boutons pour s’en rendre compte). Mais il s’avère que ce film porte en lui toute la quintessence de la jeunesse. La pureté et l’innocence des petites filles y est conservée telle qu’elle et on retombe en enfance en observant leurs jeux, leurs actes et en les regardant s’épanouir (ça se passe au début des années 80, ce qui explique l’identification rapide aux enfants). Les malheurs des uns faisant le bonheur des autres, la rencontre entre les deux petites filles amènent les parents à se rencontrer. Et le cœur ayant ses raisons que la raison ignore, le père (incarné par un Denis Podalydès génial tout en retenue) va tomber dans un simili triangle amoureux digne de nos premières romances.

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Tout s’inverse à partir du moment où les adultes retombent en enfance devant les turbulences de la vie de leurs filles, tandis que celles-ci découvrent la vie au détour de scènes épatantes, où le comique pur côtoie une tristesse sans bornes, apaisée par le rire des enfants dans la cour de récré. Émouvant (la fin est un vrai tire-larmes), surprenant et rafraichissant, c’est un vent de liberté et de candeur qui souffle dans leurs mollets. Et en ressentir la brise au détour de ce film fait un bien fou.

7/10


"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
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