Getting Any ? - Takeshi Kitano - 1995
Exit la contemplation, la poésie et les histoires de yakuzas chères à Kitano et bonjour la connerie de son alter ego Beat Takeshi. A part considérer Getting Any comme une respiration récréative entre deux salves d'excellents films, il n'y a rien à en retirer. On suit le quotidien d'un obsédé du sexe qui peine à conclure, un Jean Claude Dus nippon prêt à toutes les extravagances pour parvenir à ses fins. Avec un pitch aussi famélique, l'orientation vers le film à sketchs était inévitable. Pourtant, pendant 45 minutes, ça n'est pas si catastrophique que ça. Pour baiser, il faut une belle voiture, de l'argent ou être acteur, c'est bien connu. Les premières séquences ne sont d'ailleurs pas si éloignées que ça de l'humour qui traverse la filmographie du réalisateur. C'est forcément plus con mais le film arrive malgré tout à nous arracher quelques sourires (en gros, jusqu'à la pseudo parodie de Zatoichi).
Mais alors que dire de la deuxième partie du film? Le film bascule dans une autre dimension et la débilité la plus profonde. Et ça devient vraiment consternant sur la fin... Tout commence avec un (mauvais) épisode inspiré des films de yakuzas avant de sombrer ensuite dans une parodie de la Mouche qui touche le fond. Ayant tout essayé sans succès, le personnage principal ne voit plus que l'invisibilité comme seule solution. Takeshi Kitano l'acteur entre alors en scène dans le rôle d'un savant fou et l'expérience va évidemment mal tourner. Ne comptez pas sur sa présence pour relever le niveau, bien au contraire. Rien ne viendra atténuer le désarroi du spectateur. A l'image de son final qui se déroule dans un stade inondé de matière fécale, on constate avec dépit que Getting Any est une belle merde... A réserver aux fanatiques du réalisateur qui veulent tout voir de sa filmographie. Heureusement, la suite de son oeuvre va tutoyer les sommets.
2/10