[Auteur] George R.R Martin et ses oeuvres

[Dionycos]

Ma copine vient de lire le chapitre 51 du tome 3, le fameux chapitre qui change tout. Elle a la haine, elle a même plus envie de lire la suite

[Waylander]

350 pages du tome 4 bah ça déchire.

Cersei qui prend le pouvoir n'importe comment, ça devient limite une folle furieuse, Jaime qui tente de ramasser les pots cassés, on sent que les familles "secondaires" des précédents tome deviennent de plus en plus importantes (surtout les Frey et les Greyjoy), on entend des rumeurs sur le Limier qui combattrait avec Béric et sa troupe etc...

[Dionycos]

Ouais je trouve aussi que le tome 4 démarre très bien. Les chapitres sur Cersei sont géniaux, et j'aime beaucoup les chapitres sur les Greyjoy et les Martell aussi.

Mais tu verras, le fait que le bouquin a été coupé en deux se fait parfois bien sentir. Ca traine en longueur pour certains personnages (Brienne, casse couille à mort), et ça manque de climax pour les différentes intrigues !

[Dionycos]

Et voila, j'ai enfin fini A Dance with Dragon, mettant ainsi un terme à ma lecture de cette sage (en attendant la parution du prochain tome) que j'ai entamée il y a maintenant 2 ans.

J'avais dévoré les 3 premiers tome en l'espace de quelques mois, et par la suite j'ai fait 2 longues pauses pendant mes lectures des tomes 4 et 5.
Car il faut bien reconnaitre qu'ils ne sont pas au niveau des trois premiers, on sent que Martin a galéré pour les écrire (11 ans pour écrire ces deux tomes !). Il y a pas mal de chapitres où Martin s'étend beaucoup trop pour ne rien dire (hormis pour le fan hardcore qui veut tout savoir de l'histoire de Westeros et Essos, même les trucs dont on n'a rien à carrer), comme s'il n'assumait pas le fait de n'avoir concrètement qu'un truc de 2 ou 3 pages à raconter dans ces chapitres. Résultats, pas mal de chapitres où on se tape une douzaine de pages sans intérêt, étirées à l'extrême, et 3 dernières pages enfin intéressantes, les seules justifiant l'écriture du chapitre en question.

C'est cela qui m'a le plus gêné dans ces 2 tome, l'obsession de Martin pour la longueur, quand bien même elle ne soit pas justifiée. Car globalement, on a quand même affaire à deux tomes de transition. Ca redistribue les cartes après tout le bordel conté dans le Tome 3, mais ça ne justifie pas une telle longueur.

Mais bon, n'allez pas croire pour autant que je n'ai pas aimé A Dance with Dragon. C'est un bon livre, toujours prenant, avec quelques grands moments (notamment un chapitre sur Daenerys, grandiose), et pas mal de mouvement sur la toute fin. Certains personnages sont un bonheur à lire, même s'il ne leur arrive pas grand chose d'intéressant. C'est le cas de Tyrion notamment, qui se tape tout un road trip et rencontre plein de personnes différentes du début à la fin. Ca pourrait lasser, mais le personnage est tellement bien écrit que ça passe tout seul, un vrai régal.
Les chapitres sur Daenerys sont très bon également, et ça, c'est une première. Et je vous avoue que dans ces deux derniers chapitres, j'étais littéralement scotché à mon bouquin.

Jon m'aura pas mal déçu dans ce livre. Dans la première moitié, c'est absolument génial, le meilleur POV du livre. Et peu à peu, ça se dégrade, et toutes les décisions du personnage m'ont énervé, si bien que je n'ai été qu'à moitié surpris par la finalité de son arc dans ce livre

Tout au long de la lecture, je me disais "il fait vraiment n'importe quoi, ça va se retourner contre lui. Et bam, ça n'a pas loupé. Le dernier chapitre est quand même un choc, mais assez attendu pour ma part. J'ai hâte de voir la suite en tout cas

Voila, c'était un bon livre, sans aucun doute. Mais j'en attends quand même plus pour The Wind of Winter, en espérant avoir un tome qui bouge bien plus après toute cette mise en place parfois laborieuse.

[Waylander]

Tu es dur avec le tome 4 quand même. Au contraire je trouve qu'il se passe pleins de choses dans ce volume (pas vraiment de cliffs ni de climax de dingue mais quand même : j'ai l'impression que c'est vraiment LE tome qui prépare la suite, qui fait évoluer les personnages etc...). Cela dit, je vois ce que tu veux dire et je pense que l'arrivée de la série HBO n'y est pas pour rien. il a intérêt à pondre deux derniers tomes démentiels le père Martin car là, toute les pièces de l'échiquier qui se mettent en place ça annonce un final de folie avec certainement plusieurs batailles voir une sorte de guerre mondiale (si on peut le dire ainsi) pour le trône de Fer. Ça promet tout un tas de blaireaux qui vont se foutrent sur la tronche pour le pouvoir pendant que les morts arrivent. Seul Stannis a compris.

[Waylander]

Les sources littéraires et historiques du Trône de Fer

A ne pas lire sauf après avoir lu tous les tomes existants car je me suis moi-même spoilé un évènement.

[Dionycos]

C'est sûrement très intéressant, mais j'ai trop la flemme de lire
Qu'est ce que tu t'es spoilé ?

[Wauwau]

Un article (long mais) intéressant sur le fait que la série pourrait rattraper les bouquins :

The third season is complete. The fourth is coming. Yet HBO’s Game of Thrones faces a potentially complicated future. Below Thrones showrunners, author George R.R. Martin and HBO’s programming president talk to EW about how the hit series might navigate the franchise’s uniquely twisting road ahead. “There is a ticking clock here,” says writer-executive producer David Benioff.

Sunday’s finale cut off the action roughly two-thirds of the way through George R.R. Martin’s third Ice and Fire novel, A Storm of Swords. There’s two more books left unexplored (A Feast for Crows, A Dance With Dragons), which will present a few manageable adaptation challenges. Martin is working on his sixth book (The Winds of Winter) and plans a seventh (A Dream of Spring), but there’s no guarantee either will be ready in time for Thrones’ annual production schedule, or even that the seventh novel will be Martin’s last entry in the series.

Season four, at least, should be relatively straight-forward. Martin’s story provides a strong map for the near-term.
Adapting Feast is more tricky. While Book 3 is the runaway fan favorite of the Ice and Fire saga, Book 4 is considered the weakest. Feast included new characters and tangents while omitting some beloved names like Tyrion, Jon and Daenerys. Since the events in Book 5 largely overlap with Book 4, Thrones will start drawing heavily from both novels at the same time to maintain chronological consistency. Some elements of Book 4 could (and probably should) remain on the page for Thrones to continue effectively serving its sprawling universe of current storylines and characters.

“I don’t think we want to answer specifically what we’re keeping and dropping, but we do take your point,” Benioff said when asked about Book 4′s content. “The series has already reached a point where there are so many characters, particularly in season three we’re introducing so many new ones, we run the risk of bursting at the seams as we try to cram every single subplot and all the various characters and it becomes impossible on a budgetary level and it becomes impossible on an episode-basis to jump around every few minutes to 30 different characters and locations. We don’t want to do that, and recognize that as a real risk and we will take steps not to fall into that trap.”

Quipped Benioff’s fellow showrunner Dan Weiss: “Time for negative population growth.”
Of greater concern is the pace of books vs. seasons. It’s an issue that fans pointed out from the moment the show was greenlit and now even HBO is beginning to realize there could be an issue. Book 5 took Martin six years to write and it was released in 2011. “I finally understand fans’ fear — which I didn’t a couple years ago: What if the storytelling catches up to the books?,” says HBO programming president Michael Lombardo. “Let’s all hope and pray that’s not going to be a problem”

Martin, for one, isn’t worried. The way the author sees it, producers have plenty of material to keep Thrones rolling. “I think the odds against that happening are very long,” Martin says when asked about the show catching up to his novels. “I still have a lead of several gigantic books. If they include everything in the books, I don’t think they’re going to catch up with me. If they do, we’ll have some interesting discussions.”
Martin points to Starz’ Spartacus, which interrupted its main storyline with a prequel season. As it so happens, Martin has discussed with HBO the possibility of developing a series based on his Hedge Knight books, which are prequels to Ice and Fire.

Yet HBO and Thrones producers are wary of stretching the series, for both monetary and creative reasons
“We can’t wait too long because of the kids,” Benioff says. “Issac’s [Hempsted Wright] voice is changing. Everyone is getting bigger. We have this wonderful cast, but we don’t have an infinite amount of time … We don’t want to become a show that outstays its welcome and tries to turn each book into three seasons. Part of what we love about these books and the show is this sense of momentum and building toward something. If we tried to turn this into a 10-season show we’d strangle the golden goose.”

Or behead it. Another potential hurdle is salary negotiations with the cast. This is normally not a huge deal, but Thrones has an extremely large cast (roughly 25 series regulars) and is very successful. If the cast held out for large raises once their contracts expire, their demands could shorten the show’s eventual lifespan. Lombardo is confident the production will clear this one.

“We’ve managed this before with successful shows like The Sopranos,” Lombardo says. “That’s a journey we’re ready for. When there’s great storytelling, actors will continue to want to perform their roles. The challenges here are more in the storytelling.”

If the production does reach a crux point — if the fifth or sixth season wraps, say, and there’s no new book on the shelf, well … you might then see some maneuvering that would impress even Tywin Lannister. Martin has told the showrunners his top-secret end-game plan for Ice and Fire, but wouldn’t be thrilled with the TV series progressing into that territory before he published his books. “I don’t think I’d be happy with that,” the author says. And neither would the producers. “We still have our fingers crossed that George will get there,” Weiss says. “That’s what’s best for us, it’s what’s best for the fans. We’ll cross that bridge when we get there.” Adds Benioff: “Ideally the books come out first.”

There are alternative possible tactics to keep the show on track, too.
Thrones could take a hiatus to let Martin catch up. That would be very expensive, or very risky — TV shows are like sharks, they have to keep moving forward to survive. You either have to pay actors or release them from their contracts (showrunners too, for that matter). Once released, there’s no assurance HBO could book the show’s talent again (Josh Holloway as Jaime Lannister, anyone?).

A better option: Thrones could segue to periodic movies released into theaters. HBO would strongly prefer to keep Thrones on the small screen, however. “I would never say it wouldn’t make sense to explore it because that would be foolhardy,” Lombardo says. “We’re always open to a conversation, we’re always open to a smart way of doing something that’s true to the show and honors the fans. It would have to make sense for everybody — for HBO, for the fans and for the show. At this point, there’s no plans to do that.”
There’s been one report quoting a producer that Thrones aims for seven seasons, ultimately. That’s a nice number, but it’s by no means decided at this point.

And so everything comes back around to the person who started this saga — Martin. You feel reluctant to ask the author how far along he is on his new book. It’s such pestering question, one he’s asked constantly. Martin was besieged by fan impatience for years leading up to the publication of Dragons. Now that Thrones is a worldwide smash, that pressure has only magnified. Every online story posted on anything the man says is accompanied by fan comments demanding he get back to writing Ice and Fire. It’s like having an impatient editor who is pressing you to meet a deadline — only there’s millions of them.

Still, fair or not, you must ask too: So …. how’s that next book coming?
“I’ve given up answering that question,” says Martin, with only a hint of terseness. “I’m working on it and it will be done when it’s done. Hopefully it won’t be as long of a wait as the last book.”
Martin sounds pretty confident the saga will finish with the seventh book, though he still leaves open the possibility of an eighth. “I have a story to tell; the number of books is almost irrelevant,” he says. “I’ll do that in as many books as required. I’m still projecting it as seven.”

Keep in mind, as all point out, this books vs. seasons hand-wringing is still not an issue, and may never be one. Thrones has a good two or three years before any discussions along these lines would even need to hypothetically take place.

As of today, only one thing is certain. Ready or not, winter is coming.


ohnotheydidnt

[Waylander]

C'est sûrement très intéressant, mais j'ai trop la flemme de lire
Qu'est ce que tu t'es spoilé ?

La marche de Cersei. Enfin j'ai lu assez vite dès que j'ia vu que ça parlait d'un truc la concernant dont je n'avais rien lu.

Sinon ça parait plus qu’évident que la série va rattraper les romans et c'est vraiment mais ALORS vraiment dommage.

[francesco34]

Alors quand ça parle des livres on poste sur le topic de la série, et là ça parle de la série on poste sur le topic des bouquins
Bon sinon je m'étonne juste que les producteurs du show soulèvent ces quesitons maintenant alors qu'on se les pose nous depuis le début... y'a pas un point qu'on a pas déjà évoqué: le vieillissement des comédiens les plus jeunes, les délais de GRRM et de la série et donc le show qui se termine avant la sortie du 7ème livre, le nombre de saisons limité (à 8 en théorie), la possibilité d'une interruption ou d'une série prequel, etc...

[Nighthaunter]

Un petit mot sur George R.R. Martin.

Je ne vais pas parler du Trône de Fer, oeuvre magistrale désormais ultra-connu, ni resposter mes très longues critiques sur les Tome 1 à 3 (découpage VO).
Par contre, je vous encourage fortement à lire ce que Martin a produit en dehors de son cycle.
D'abord, Riverdream, un des meilleurs bouquins vampiriques que j'ai lu mais aussi Le Volcryn/Skin Trade, deux courts romans très divertissants

Ensuite ses nouvelles, et notamment le recueil Les Rois Des Sables pour lequel je vous poste ma critique de l'époque, car je crois qu'il le mérite :

Prix Locus 1982 meilleur recueil de nouvelles
Prix Hugo 1980, Prix Locus 1980, Prix Nebula 1981 meilleure nouvelle pour Les rois des sables
Prix Locus et Hugo 1980 meilleure histoire courte pour Par la croix et le dragon

Occultant le reste de son œuvre, A song of ice and fire (Le Trône de Fer sous nos latitudes) a fait de George R. R. Martin un auteur incontournable de la scène fantasy internationale. Pourtant, c'est vite oublier que l'américain écrit également dans le genre science-fictif. Ainsi, les éditions actuSF ont récemment réédité son court roman Le Volcryn prouvant que ce pan des écrits de Martin mérite amplement qu'on y jette un œil. Avec le recueil Les Rois des sables paru en 2007 chez J'ai Lu, le public français découvrait 6 nouvelles de science-fiction dont 5 inscrites dans le même univers que Le Volcryn. Reste à savoir si le talent de l'écrivain se retrouve dans la forme courte.

Le recueil s'ouvre sur la multi-primée Par la croix et le dragon. Pour une entrée en matière, Martin frappe fort, très fort. Le Père Damien Har Veris est un chevalier de l'Inquisition au service de Torgathon, archevêque de Vess, serviteur de la Nouvelle-Rome. Il se retrouve confronter à l'hérésie de Lukyan Judasson qui vient de faire de Judas l'objet d'un nouveau culte. Revisitant l'histoire biblique en la saupoudrant de dragons, le culte hérétique s'étend rapidement sur la planète Arion. Rapidement, il s'avère que Lukyan ne croit pas en sa propre religion, à la stupeur de l'inquisiteur...On voit rarement Martin s'intéresser à des sujets graves et sensibles. Pourtant avec cette courte histoire, il aborde le problème de la religion et des croyances sous le jour de la science-fiction. Imaginant une Eglise du futur aussi puissante que divisée, il s'intéresse surtout à la question du pourquoi. Sa réponse est sans appel : le mensonge constitue le seul rempart de l'être humain contre la vérité et la vacuité totale de l'existence. On ne pourra s'empêcher également de citer l'incroyable histoire biblique revue sous le jour de la fantasy. Totalement décalée, celle-ci tend à prouver qu'avec un peu d'imagination, on pourrait supposer que les textes religieux ne constituent rien de moins que de grandes épopées imaginaires. Par la croix et le dragon ouvre le recueil sur un authentique bijou.

Aprevêres semble prolonger le thème du mensonge. Mais cette fois, c'est la rencontre entre Shawn de Fort-Carin et Morgane la fée qui occupe le centre de l'intrigue. Poursuivie par des vampires, la jeune femme se retrouve sauvée par l'intrigante Morgane qui prétend avoir des pouvoirs magiques. Grâce à ceux-ci, elles visitent d'autres mondes durant une année jusqu'à ce que Shawn se rende compte que les supposés pouvoirs de Morgane ne sont pas ce qu'ils paraissent. Sur fond de monde fantasy avec des communautés organisées en familles, Martin mêle science-fiction, mythes et légendes. Efficace et jouant sur le non-dit, le texte se lit avec le plus grand plaisir.

Seule nouvelle en dehors de l'univers du Volcryn, Vifs-Amis n'en est pas moins un excellent texte. Brand raconte son histoire d'amour jamais vraiment concrétisée avec Melissa. Consolé par son ange, créature génétiquement modifiée, il vogue vers le satellite et station La Jungle des Changelins pour faire fortune en tentant de dépasser la vitesse de la lumière avec son vaisseau spatial. Pour cela, il doit faire appel à ces étranges créatures que sont les sombres et les Vifs-Amis. Construit autour de la mélancolie et des regrets, bercé d'un romantisme déçu, Vifs-Amis rassemble nombre d'éléments chers à l'auteur américain. Pourtant ce sont les idées qui jalonnent ce récit qui en font une réussite. En premier lieu les sombres, des êtres étranges qui chassent dans l'infinité spatiale en se déplaçant plus vite que la lumière. La rencontre de la race humaine avec ces créatures a engendré des formes de vies extraordinaires : Les Vifs-Amis. Ces fruits de la symbiose entre sombres et humains constituent le grand intérêt de l'histoire. En y ajoutant le talent de Martin pour forger des personnages attachants, on obtient une nouvelle fois un texte des plus réussis.

La cité de pierres constitue la dernière prison de l'équipage du Pégase. Parmi celui-ci, Holt qui caresse l'espoir de quitter un jour le monde-étape de Gris-Repos alors que les Dan'lai, ces énigmatiques hommes-renards, semblent plus que jamais se moquer de lui. Il reste donc cette mystérieuse et gargantuesque cité de pierre, dont les sous-sols gardent bien des secrets. Cette nouvelle illustre à merveille le talent de Martin pour esquisser rapidement un monde colossal mais cette fois-ci, celui-ci n'est pas fantasy. Des dizaines de races, des mondes lointains et de mystérieuses légendes, tout préfigure la démesure du futur Trône de Fer. Malgré tout, l'histoire de Holt renoue avec la mélancolie du texte précédent, en mettant l'accent sur ce sentiment d'abandon et de désespoir qui étreint le cœur du héros. Grâce à sa fin teintée de fantastique, La cité de pierres ne démérite pas.

Autre facette bien connue de George R. R. Martin, la noirceur. Avec La dame des étoiles, il mêle cette noirceur à la quête de justice de Janey Small. Violée et volée par les sbires du Marquis, elle devient rapidement une des prostitués d'Hal le Poilu. C'est le cas également du môme d'or, le taciturne compagnon de la dame des étoiles. Mais lorsqu'on veut vendre le garçon, la dame des étoiles se révolte contre le Marquis et contre Hal. Entraînant le lecteur au cœur de l'abjection sur le Caillou contrôlé par le Marquis, l'américain montre qu'il peut aborder des sujets crus et rappellera à cette occasion les pages les plus perverses du Trône de Fer. L'intrigue ne fait pas dans l'originalité et la chute est assez faible. Ainsi, malgré la constance de la qualité d'écriture, La dame des étoiles reste le récit le moins convaincant de ce recueil.

Finissons par le plus imposant des récits du livre qui est aussi à l'origine de son nom : Les Rois des Sables. Avec Simon Kress et ses animaux étranges, le lecteur fait la connaissance d'un singulier personnage à la morale plus que douteuse. Pour impressionner ses amis, il va faire l'acquisition, dans la boutique Wo et l'Ombre, d'étranges insectes appelés rois des sables. Ces bestioles ont pour habitude de bâtir des châteaux avant de se faire la guerre, nouant des alliances entre elles pour renverser les dangers qui guettent la Gueule, une espèce de reine pondeuse avec des pouvoirs psioniques latents. Autre sympathique caractéristique, ces animaux s'acclimatent à la grandeur de leur habitat en augmentant de taille au fur et à mesure de leur vie. Malheureusement pour Kress, ses nouveaux protégés vont faire plus que le vénérer comme un Dieu, ils vont aussi devenir totalement incontrôlables ! Comme pour la première nouvelle, Les rois des sables a remporté de multiples prix et notamment le fameux triplée Nebula, Locus et Hugo. Et pour cause puisque l'aventure de Simon Kress s'avère être un des plus horrifiants récits de science-fiction. On y décèle aussi une intéressante réflexion sur la divinité et l'envie de l'homme d'être vénérer. On se trouve devant l'archétype de la nouvelle aussi divertissante qu'intelligente. Naturellement, ce sont les créatures des sables qui passionnent autant qu'elles effraient. On imagine d'autant mieux l'horreur de la confrontation entre cette espèce et les protagonistes humaines que la plume de Martin excelle à retranscrire ce sentiment d'impuissance face à un ennemi pléthorique. On n'exclura pas non plus les révélations finales qui rajoutent une touche d'horreur supplémentaire à un récit qui n'en manquait déjà pas ! Un indispensable pour qui veut frissonner. Mentionnons que cette nouvelle a été adaptée en tant que pilote de la fameuse série fantastique Au delà du réel, l'aventure continue sous le nom du royaume des sables. Largement remaniée et édulcorée, cette adaptation n'en reste pas moins intéressante à visionner.

Le talent insolent de George R. R. Martin n'a décidément pas de limites. Non content de figurer parmi les meilleurs écrivains de fantasy, celui-ci s'impose comme un excellent écrivain de science-fiction, cela même dans la forme courte. Pour s'en convaincre, il suffira d'acquérir Les Rois des sables dont les 6 nouvelles oscillent entre le bon et l'exceptionnel. Rien que pour les nouvelles Les rois des sables et surtout Par la croix et le dragon, on ne peut passer à côté de ce recueil.

[Waylander]

[Waylander]

Pygmalion dévoile la couverture et avance au 25 juin la parution de L’œuf de dragon, signé par l’auteur du Trône de fer, George R.R. Martin.
Ce texte inédit en français et initialement prévu à la rentrée sera mis en place à 25 000 exemplaires. Les aventures d’Aegon V Targaryen, dit l’Œuf, et de Dunk se déroulent quatre-vingt dix ans avant l’intrigue de la série à succès.

Héritier du trône, l’ancêtre de Daenerys, court les routes incognito comme écuyer d’un chevalier errant, Duncan le Grand. Lors d’un tournoi richement doté d’un oeuf de dragon, ils se trouvent plongés dans un nid d’intrigues, de complots et d’ambitions, qui font le sel du Trône de fer.
The mystery knight dans sa version originale, publiée en 2010 dans l’anthologie Warriors, est le troisième épisode des tribulations du duo. Les deux premiers volets (Le chevalier errant et L’épée lige) ont été édités en un seul volume en 2008 chez Pygmalion. elbakin

[Alegas]

A la base, j'étais pas spécialement chaud pour lire les bouquins, et je comptais attendre la fin de la série avant de mater quoi que ce soit. Bah finalement je me faisais chier au boulot et ma copine avait que la saga du Trône de Fer sous la main donc why not.
Bah autant dire que je suis agréablement surpris. Je m'attendais à quelque chose pompant Tolkien et l'heroic-fantasy en général et finalement pas du tout, c'est assez original comme approche ce monde médiéval qui rumine sur des bases fantastiques oubliées. L'autre bon point, c'est que là où Tolkien se perd un peu trop en poésie et en détaillant le moindre aspect de son univers, ici c'est quand même bien plus cash, plus moderne, j'aime beaucoup le fait qu'on nous explique pas certains trucs mais qu'on les comprenne au fur et à mesure (genre tout le trip sur Winter is coming).
Le coup des chapitres en POV ça peut paraître gadget à première vue mais finalement c'est très bien, ça permet de brasser beaucoup d'informations sur des personnages très éloignés géographiquement et même si des ellipses sont parfois un peu abusées (genre la mort d'un perso important dont on ne voit que les répercussions émotionnelles super tard, genre on voit pas les persos apprendre la nouvelle, etc..).
Enfin voilà, beaucoup aimé, y'a des persos qui déchirent bien, et l'univers et sa mythologie m'ont vraiment conquis.

Du coup, je commence le second intégrale, et je me tâte à me faire la première saison de la série au passage, même si j'ai très peur du travail d'adaptation notamment sur le rendu visuel de l'univers.

[Waylander]

La saison 1 ne m'avait pas emballé au début. Manque d'ampleur et de moyens (par rapport à l'univers), des trucs me paraissaient zappés ou mis de côté et à la seconde vision j'ai bien plus apprécie. La suite c'est encore meilleur et tous les défauts de la mise en bouche sont corrigés. En fait, le travail d'adaptation vaut largement celui du SDA si ce n'est mieux.