Il fait partie de ma très longue liste des films à revoir pour une petite critique
Par contre j'hésite à lire le roman avant pour faire une petite comparaison. J'avais tenté il y a quelques années mais je n'ai pas accroché (trop de descriptions à mon goût) .
Je pense que c'est quand même mieux de le lire avant si jamais il t'intéresse. C'est vrai qu'il y a beaucoup de descriptions mais la psychologie des personnages est tellement impressionnante de justesse dans le roman que tu ne fais plus attention aux moments de mou durant ta lecture.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
S'il est évidemment le pendant asiatique de McBeth, Le château de l'araignée reste quand même bien en deçà de l'oeuvre originale. En termes de complots, de dualités des personnages, de tensions dramatiques, la pièce de Shakespeare est largement supérieure au scénario adapté par Kurosawa. Mais ce recul est sans nuldoute inspiré par la tradition japonaise et la culture théâtrale de son pays, à savoir le nô. Si McBeth contient un souffle épique et se révèle être une tragédie grandiose, Le château de l'araignée n'a pas tous ses atours et se contente de nous montrer le principal, étirant les expressions faciales de ses personnages sous formes de grimaces propres au masque portés par les acteurs de drame scénique japonais, à la demande du réalisateur.
Kurosawa a beau livrer un film mineur en terme visuel par rapport à son habitude, il n'en reste pas moins des images marquantes comme cette pluie de flèches s'abattant près du visage de Toshiro Mifune (de vrais flèches selon l'anecdote) ou la rencontre entre les deux valeureux guerriers et l'esprit de la forêt, personnification fantastique de la peur du lendemain en temps de guerre, accentué par cette brume épaisse qui entoure le château, avant d'investir ses murs et d'enserrer le personnage de Mifune. Dépeignant une époque trouble aux destins sordides, le film peut se targuer d'avoir des acteurs investis dans leurs rôles, donnant le meilleur d'eux mêmes pour remplir un film qui paraît vide à première vue (la femme de Washizu semble être mi humaine, mi sorcière).
Car si l'histoire est connue par avance et que l'issue est évidemment respectée, on n'en reste pas moins sur sa faim tant le film tire en longueur par des scènes à la lenteur certes oppressante (le meurtre du seigneur, avec la femme qui est frappée d'une prémonition du destin funeste de son mari, l'emmenant tout de même à la tombe par ses conseils mal avisés) mais ennuyeuses par moments (la chevauchée des guerriers dans le brouillard). Sans être balourd dans son propos, la volonté de transposer une histoire purement occidentale par des moyens de narration orientaux est casse-gueule. Si Kurosawa parvient à livrer un film réussi, il n'est pas dénué de quelques défauts qui ne lui permet pas d'atteindre les cimes des chefs d’œuvres incontestables du maître.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Je l'avais adoré celui-là. Il y a des plans et des séquences magnifiques (la lumière qui filtre à travers les branches dans la forêt ) et des enjeux vraiment intéressants. De toute façon j'aime toujours quand les femmes foutent le bronx dans les affaires des hommes.
Il m'avait autant plu que Ran je pense, alors que les moyens déployés étaient bien moindre.
Pas vu Ran, mais je pense que c'est ce côté "cul entre deux chaises" qui me dérange.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Bon allez je développe mais c'est bien parce que c'est toi. Y'avait déjà une prémice d'explication de ce qui n’embêtait dans ma critique. C'est cette volonté de vouloir s'approprier l'histoire de McBeth en lui imposant une figure asiatique. C'est typiquement une histoire racontée de manière occidentale avec des enjeux européens. Alors, l'idée de situer l'intrigue du film dans une période propice aux guerres comme en a connu l'Angleterre décrite par Shakespeare, c'est une excellente idée. Mais vouloir que les personnages incarnent chacun un masque du jeu théâtral du nô, ça m'a gêné. Normalement, j'ai aucun problème avec Mifune mais là, j'ai pensé tout du long qu'il était constipé. Le ressort artistique est mal utilisé à mon goût.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Non, j'aime bien le style mais je trouve qu'il est trop prononcé.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Cypher n'est ni plus ni moins qu'un film noir grimé en film d'anticipation particulièrement cheap. Les effets spéciaux ne sont même pas dignes d'une cinématique sur Playstation One, l'épure apporté aux bâtiments et au monde qui entoure l'agent double est une belle réponse aux faux-semblants qui entoure la vie du personnage. Sauf qu'il n'est clairement pas question de ça ici mais plutôt d'économiser un maximum sur le budget. Natali devait avoir une villa car on ne voit jamais les 7,5 millions de dollars de budget à l'écran. De plus, le scénario cherche à être hyper alambiqué pour ne pas raconter grand chose et au final, nous livrer un rebondissement digne d'un téléfilm M6 de seconde partie d'après midi. Heureusement que Lucy Liu relève le niveau par son charme animal et que certaines idées sympathiques viennent ponctuer la séance (le lavage de cerveau durant la conférence, j'ai beaucoup aimé). Vraiment passable, voire risible par moments.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."
On me la fait pas à moi ! J'en sors et toi, tu te bases sans doute sur un jugement ancien. C'est tout bidon, y'a des trucs à sauver mais en l'état, c'est vraiment nul.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
C'est vrai que mes souvenirs datent (ça doit faire environ 5 ans que je ne l'ai pas vu) mais bon ça reste quand même frais. Le passage dans la base souterraine c'est extra, l'ambiance parano de la première demi-heure idem, et y'a vraiment que le final qui est à chier, le reste c'est de la SF minimaliste qui rencontre le film noir, et le mélange fonctionne très bien.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."