Le gros point fort, c'est d'avoir fait fi du passé ringard de la franchise (que ce soit dans le film de Richard Donner et ses suites ou pire dans celui de Singer). Le casting, d'une manière générale (Crowe, Costner, Lane, Shannon), se fait plaisir et Cavill a la gueule de l'emploi. Amy Adams fait ce qu'elle peut avec le rôle historiquement ingrat de Lois Lane, qui a souvent été le talon d'achille de la galerie de personnages de la saga mais c'est foutrement mieux que celles qui ont déjà incarné la journaliste.
Snyder, on aime ou pas, mais force est d'avouer qu'il fait sûrement le meilleur boulot possible au vu des contraintes inhérentes à un tel blockbuster. L'argent se voit à l'écran, impossible de se sentir floué en sortant de la salle. On pourra toujours lui reprocher une utilisation un peu abusive des lens flare ou une propension à la destruction massive un poil rébarbative dans le dernier tiers du film, Man of Steel envoie du bois! C'est un fait. L'homme d'acier dévoile enfin la nature de ses pouvoirs hors normes, bien aidé par un bad guy à la hauteur de son statut de Dieu sur Terre. Michael Shannon trouve le ton parfait, parfois à la limite du cabotinage, mais au moins il incarne une vraie menace avec ses hommes de main. Le score poids lourd d'Hans Zimmer ne fait pas dans la dentelle mais soutient parfaitement l'action et se permet de belles envolées dans les scènes plus intimes. Rien à voir avec la bouillie sonore de Dark Knight Rises.
Je n'ai pas de souvenir récent de séance ciné aussi épuisante, on ressort un peu groggy après 2h30 de baston over the top et de beaux moments de cinoche, il y a évidemment des imperfections (on aimerait passer plus de temps à Smallville, ce qui sera peut être le cas dans une éventuelle version longue) mais putain, quelle générosité! L'enfant qui sommeille en moi vous dit merci!