Jigoku ( L'Enfer ) - Nakagawa, Nobuo ( 1960 )
Deux étudiants, Shimizu et Tamura, renversent en voiture un ivrogne. Shimizu veut se dénoncer à la police, mais son camarade l’en empêche. Il est tourmenté par sa conscience, et l’image de la mort le hante de plus en plus.Bah putain, c'est très surprenant!
Le film est en fait séparé en deux parties bien distinctes.
La première heure, portée par une narration à la structure étrange, assez déstabilisante même ( où le grotesque l'emporte régulièrement sur le vraisemblable ), est celle du crime et de ses conséquence, celle-ci s'attardant à dépeindre l'âme tourmentée d'un jeune homme ayant commis un acte irréparable, duquel en découlera une succession d'événements qui, l'ayant conduis au centre d'une spiral infernale, le mèneront à sa perte.
Mais ne se limitant pas à amener lentement la descente en enfer de son personnage principal, le film va carrément nous montrer ce que les ténèbres lui réservent et donc fatalement, les 40 dernières minutes du film seront quand à elles consacrées au chatîment, où dans sa description d'un enfer dantesque, noir, impitoyable et totalement désespéré, la souffrance, physique et psychologique, de son personnage principal y sera éternelle.
Et là on a donc droit à 40 minutes de folie visuelle non stop, où, pour sa poésie macabre, baignant dans une ambiance pop arts aux relents de baroque, par instants étonnement gore ( rappelant que l'on est en 1960, soit quelques années avant le
Blood feast de Herschell Gordon Lewis, lequel joui pourtant encore aujourd'hui de sa réputation de film précurseur pour ce qui est d'avoir amené le gore à l'écran ), le film peu carrément être vu comme l'ancêtre de futures oeuvres italiennes de réals comme Mario Bava et Lucio Fulci, du fait que, comme ce sera le cas dans le cinéma des maîtres de l'horreur transalpine, il y a ici une certaine volonté de tirer de la beauté ( même si totalement mélancolique ) pour tout ce qui touche à la mort, aux souffrances et à la destruction.
Alors clairement, sur 1h40 de délires narratifs et d'expérimentations visuelle, il y a des choses qui fonctionnent mieux que d'autres et parfois même quelques longueurs, mais il n'empêche que pour son originalité, son audace et ses indiscutables qualités plastiques qui en mettent réellement plein les yeux, ce film vaut la peine d'être vu.
7/10