par Val » Ven 05 Juil 2013, 21:20
Waylander style :
Je crois surtout qu'on prend le problème à l'envers en imputant tout l'échec d'un système éducatif sur les élèves, alors que ceux-ci ne sont malheureusement que le produit d'une époque et du système qui les a former.
Le problème est que l'on a décidé que l'école devait préparer au monde du travail, c'est à dire devenir une sorte de préparation au monde de l'entreprise. En découle des années de politiques diverses, de droites comme de gauches, ayant détruit le système éducatif français (un des meilleurs, n'en déplaise à certains détracteurs), la palme allant s'en doute à l'inénarrable Claude Allègre, pour qui la littérature se résumait à Astérix et les mathématiques à tracer des droites.
Car malgré tout ce qu'on peut entendre, et quitte à paraître démodé, le but de l'éducation est avant tout de former des citoyens et des individus libres intellectuellement, grâce à l'acquisition de ce qui constitue notre patrimoine culturel et de méthodes de raisonnement et de réflexion acérées.
A partir du moment où le but de l'école est galvaudé, et où l'exercice se résume surtout à un recopiage de "cours" restituant tant bien que mal un salmigondis de lieux communs et politiquement correct (l'enseignement de l'Histoire et de la Géographie au lycée est un désastre, où l'approximation et la synthétisation aboutit à la fausseté et à la limite de la propagande), ça ne me choque pas que l'on brade le BAC, puisque qu'il s'agit uniquement d'une porte d'entrée vers des études où l'élimination se fera au profit des plus aptes à devenir des exécutants de qualités. De plus, tout le monde fait semblant de découvrir que les notes sont truquées, alors que cela a lieue depuis de nombreuses années, dans un sens comme l'autre.
Et on oublie aussi de dire que beaucoup de profs sont tout simplement nuls. Alors attention, je ne suis pas du genre à taper gratuitement sur le corps enseignant, beaucoup sont motivés et complètements abandonnés de leur hiérarchie, mais pour justement avoir eu la chance d'être plutôt bon élève et d'aller assez loin, je suis bien placé pour m'être rendu compte, souvent rétrospectivement, au contact de professeurs plus réputés, que beaucoup de profs de collèges et lycées étaient souvent très limité dans leur domaine, ou alors sans aucune compétence pédagogique (on a tous eu ce prof qui recopie un bouquin au tableau en guise de cours, et incapable de résoudre les exercices qu'il nous photocopiait). Et après tout, cela est compréhensible, notamment parmi les plus jeunes : ceux qui ont eu le bac + parcours classique à la fac sont aussi les produits de ce système aberrant.
Alors, sans vouloir faire de généralités, entre des politiques désastreuses, un corps professorale où se côtoie le bon comme le moins bon, et des élèves qui évoluent dans un certain culte de la bêtise, difficile de changer les choses autrement que par une vraie volonté politique. Mais cela coute cher il est vrai. Et puisque certains esprits bloqués dans les chimères soixante-huitardes continuent de penser que la culture est un instrument de domination bourgeoise et qu'il faut donc faire l'impasse sur la culture générale (les mêmes qui grâce à la méthode globale produisent des générations d'illétrés), il y a peu de chances que cela évolue.