Green Snake - Tsui Hark ( 1993 )
De mon point de vu, il ne fait aucun doute que c'est dans le cinoche HK que l'on trouve les plus belles histoires d'amour impossible ( Histoires de fantômes chinois, Jiang Hu, Swodsman : La légende d'un guerrier... C'est quand-même pas de la merde!... ) et ce Green Snake est peut-être bien la plus belle d'entre elles et restera certainement le plus beau film de son réal, aux cotés de The lovers.
Pour peu que l'on ne soit pas totalement allergique au style HK et à ses effets spéciaux kitchounet, ses bêbêtes en plastoc, ses câbles apparents et ses bonnes grosses ruptures de ton alternant sans cesse entre naïveté et cruauté, soit un ensemble de choses qui seront décisives quand à l'éventuelle immersion du spectateur, en toute objectivité il me semble difficile de ne pas voir les indéniables qualités d'une telle oeuvre, à commencé par l'énorme travail effectué sur la forme, bénéficiant d'une des plus belles photos qu'il m'ait été donné de voir, à HK comme ailleurs, aux images d'une beauté picturale absolument saisissante, dont le pouvoir d'envoûtement sera sublimé par une magnifique bande son signé James Wong.
N'oubliant jamais de s'intéresser à ses personnages, Tsui Hark film le désir et la tentation comme on les a rarement vu à l'écran, enrobant son oeuvre d'une tension sexuelle omniprésente, bien aidé par l'extraordinaire grâce du duo Joey Wong/Maggie Cheung, lequel arriverait à faire bander un eunuque, magnifique portait fraternelle de deux créatures opposées dans leurs sentiments, désireuses de goûter aux émotions humaines et aux plaisirs de la chair, un désir auquel la désillusion succédera rapidement. Car en étant confronté au monde extérieur ( celui des humains, donc ) elles en découvriront rapidement les faiblesses et la bêtise. Le traitement du personnage de prêtre taoïste, interprété par un Chiu Man-Cheuk impeccable, est en ce sens très intéressant. Un personnage intègre aux intentions louables, mais néanmoins limité dans ses actes par sa condition d'homme.
Légère dans un premier temps, l'oeuvre devient de plus en plus lourde et finie par renvoyer une image tristement pessimiste sur la nature humaine, comme en atteste l'incroyable puissance tragique d'un final fatalement apocalyptique.
Green Snake, plus beau film du monde? Bah j'ai envi de dire oui.
10/10