[francesco] Mes critiques en 2013

[Scalp]

Totoro c'est pas parce que je suis aigris, c'est juste que c'est le summum du niais.

[Mark Chopper]

Va mater Volt

[Scalp]

Maintenant c'est Happy Feet, et c'est niais aussi.

[francesco34]

Totoro y'a rien du tout de niais dedans... c'est enfantin, c'est tendre, mais c'est pas du tout niaiseux.

[Scalp]

Bein désolé pour moi un chat bus c'est niais, mais le plus niais ça reste encore ceux qui achète des tee shirt Totoro, j'ai des noms.

[nicofromtheblock]

T'inquiète, je ne m'en cache pas. En plus, ça plait aux jeunes filles.

[Mark Chopper]

Et même à celles de 30 ans

C'est cool un chat-bus.

[Scalp]

Faut demander à Alegas si ça plait aux gamines de 12 ans.

[Dunandan]

Kiki la petite sorcière
de Hayao Miyazaki (1989)

Seulement 1 an après Totoro sortait un autre chef-d'oeuvre de Miyazaki.
Alors Kiki c'est vraiment le film coup de coeur de la filmo du maitre. Du genre qui se bonifie à chaque nouvelle vision et finit par s'imposer dans les favoris. Il s'est ainsi hissé au fil des ans au troisième rang de mes films préférés de Miyazaki, derrière les indétrônables Princesse Mononoké et Le voyage de Chihiro, et juste devant Mon voisin Totoro qu'il dépasse d'une tête.
D'un certain côté, on est un peu en rupture avec Totoro... on troque l'après-guerre pour une ambiance plutôt années 60, la campagne pour la ville, ses voitures, sa circulation, ses trolleybus, son atmosphère, ses gens parfois peu aimables. Pourtant Kiki est une sorte de prolongement de Satsuki, la fille ainée dans Totoro. Graphiquement déjà elles se ressemblent beaucoup, et aussi dans le comportement, l'indépendance, l'enthousiasme.
Kiki a 13 ans, elle est dynamique et travailleuse, une héroïne miyazakienne type. Les personnages féminins toujours mis en avant et valorisés sont une des constantes du cinéma de Miyazaki. Elle va affronter la vie seule et faire face à des épreuves (un peu comme Chihiro devra le faire plus tard). Rien de fort dramatique ou douloureux, des petites épreuves quotidiennes, l'indifférence de certaines personnes de la ville, les tracas administratifs (on lui demande son âge, où sont ses parents, si elle a une pièce d'identité...), les problèmes de boulot, le premier amour... bref la vie quoi!
Son entrée en ville n'est pas des plus réussies, elle manque avoir un accident et se fait arrêter par un policier auquel elle va même échapper. Mais courage et ténacité sont souvent des maitres-mots, et aussi la générosité d'autrui. Comme souvent chez Miyazaki, des personnages extérieurs, intrinsèquement bons vont donner un coup de main ou mettre le pied à l'étrier de l'héroïne. Ici ce sera une boulangère enceinte et son mari (personnage muet assez drôle).
Toujours une autre constante, la présence d'éléments de la vie quotidienne (Kiki fait le ménage, comme Satsuki ou Chihiro), y'a même une scène où elle va aux toilettes, chose assez peu commune dans les animés. La somme de ces petites choses donne tout le charme de l'oeuvre et son atmosphère.
Mais évidemment Kiki est une socière, et on greffe au réel les petits éléments de magie qui vont avec. Pas grand chose puisque l'unique talent de l'héroïne est de savoir voler sur un balais. Talent qu'elle va mettre à profit avec l'idée qui donne son titre original au film, monter un service de livraison. Cette magie est ici si bien amenée qu'elle ne surprend pas, ne détonne pas, elle s'avère naturelle, comme une vieille tradition qui serait peu pratiquée mais toujours dans l'esprit des gens.
On a aussi un des sidekicks comiques les plus réussis de l'oeuvre de Miyazaki, le chat noir Jiji, vraiment parfait.
Visuellement, je le dis à chaque nouveau film de Ghibli, ben c'est beau... Que ce soit l'animation des personnages ou les graphismes des décors, c'est parfait, et ça a un cachet et un charme qui font aujourd'hui défaut aux animés en cgi je trouve.

Loin d'être une oeuvre mineure, Kiki la petite sorcière a tous les éléments qui font le charme et la force des meilleurs films de Miyazaki.

9.5/10

GHIBLI déjà critiqués:
Le château dans le ciel
Princesse Mononoké
Le voyage de Chihiro
Arrietty
Les contes de Terremer
La colline aux coquelicots

[Mark Chopper]

Pas vu depuis sa sortie en salle et j'en garde effectivement le souvenir d'un film mineur pour gamins.

[francesco34]

Omoide Poroporo - Souvenirs goutte à goutte
de Isao Takahata (1991)

Deuxième film de Takahata pour Ghibli après le célèbre Tombeau des lucioles.
A travers le portrait de Taeko, une jeune femme du début des années 80 et ses souvenirs d'enfance des années 60, Takahata évoque la nostalgie qui sommeille en chacun, et ravive les valeurs qui lui sont chères, proches de la Terre. Le film est monté en une alternance de scènes du présent et du passé, selon que remontent à la surface les souvenirs de l'héroïne.



L'enfance en 1966, elle est en CM2. La nostalgie qui surgit ici est très communicative, avec un côté universel.
Taeko se remémore sa famille, entre ses deux grandes soeurs, sa mère, sa grand-mère vivant sous leur toit, et leur père, seul homme de la famille, qui passe ses repas à lire le journal sans leur adresser la parole si ce n'est pour se faire servir. L'école, les copines, les garçons... les événements qui reviennent sont tendres ou marquants, autant d'étapes importantes de l'enfance, les derniers souvenirs qui en restent lorsqu'on est adulte (pourquoi ceux-ci et pas d'autres?). Beaucoup de passages sont touchants, comme sa première et unique baffe de la part de son père parce qu'elle est sortie dans la cour en chaussettes... Des passages cocasses comme un cours sur les règles (on parle de celles que les garçons n'auront jamais) qui rend folle toute l'école. Les caprices d'enfants, les excuses farfelues pour expliquer une mauvaise note, autant de choses auxquelles chacun d'entre nous peut se raprocher.
En une seule scène très forte, Takahata démontre toute la puissance paternelle des familles de l'époque. Taeko brille dans une petite pièce de théâtre à l'école et voilà qu'un étudiant insiste auprès de sa mère pour qu'elle joue dans une de leurs pièces. La petite fille se fait déjà des films de gloire, mais lors d'un repas, alors que les 5 filles en parlent, le père lève le nez de son journal et impose un refus net et catégorique en quelques mots, silence, fin des illusions, personne ne conteste. La mère ira même s'excuser auprès de l'étudiant en reportant la faute sur sa fille, la prétendant trop timide pour accepter.



Le présent en 1982, Taeko a 27 ans, célibataire, elle vit et bosse à Tokyo. Un petit séjour dans la famille de son beau-frère à la campagne va donc raviver tous ses souvenirs d'enfance. Elle rencontre un jeune homme paysan féru de son métier, et tombe en adoration devant la nature. Takahata ne cache pas ici sa propre admiration pour ses valeurs de la Terre et ça devient une véritable ode aux champs, montagnes et paysans à l'ancienne.
Graphiquement le film a deux styles différents selon les époques. Le passé est très dépouillé, avec une touche Takahata qui rappelle un peu ses films précédents. Les couleurs sont délavées, presque pastels, les bords cadres légèrement flou ou esquissés, les décors simples... un peu comme des souvenirs légèrement brumeux, pas toujours très nets.
A l'inverse le présent est très Ghibli, avec une nature magnifiée (beaucoup de plans sublimes).
L'épilogue a bizarrement lieu pendant le générique de fin, loin d'être anecdotique, c'est carrément la scène de fin et la conclusion du film, avec une certaine émotion de par un choix superbe de mise en scène, le mélange du passé et présent. Je regrette presque que le générique n'ait pas été mis à part de façon classique, car l'affichage des noms perturbe quelque peu cette dernière scène touchante, et l'apparition du générique provoque toujours un relachement et une déconcentration du spectateur.

Encore un beau film sorti des studios Ghibli dans le plus grand anonymat (chez nous j'entends, car au Japon il a été un gros hit), à (re)découvrir.

8/10

GHIBLI déjà critiqués:
Le château dans le ciel
Princesse Mononoké
Le voyage de Chihiro
Kiki la petite sorcière
Arrietty
Les contes de Terremer
La colline aux coquelicots

[Alegas]

Faut demander à Alegas si ça plait aux gamines de 12 ans.

Bah j'en sais rien c'est les vacances y'a plus personne dans les écoles primaires.

[Dunandan]

Si tu tends l'oreille (Mimi wo sumaseba)
de Yoshifumi Kondo (1995)



Un Ghibli tendre en forme de love story adolescente, produit et écrit par Miyazaki mais réalisé par Kondo (successeur désigné mais qui mourra tragiquement peu de temps après, précipitant une première retraire de Miyazaki).
J'aime beaucoup le film mais j'ai paradoxalement peu à en dire, si ce n'est les poncifs habituels, c'est du Ghibli c'est joli et blablabla...
Le film se passe dans le Japon moderne des années 90, et on y suit Shizuku, une jeune collégienne de 3ème. Sa vie, ses espoirs, ses histoires de coeur... la famille qui vit dans un petit appartement où Shizuku doit encore partager sa chambre avec sa grande soeur pourtant déjà étudiante, sa meilleure amie amoureuse en secret, l'école et les examens, et surtout sa propre love story typiquement romance d'adolescente, puisqu'elle fait une fixette sur un graçon qu'elle ne connait pas mais qui a emprunté les mêmes livres qu'elle à la bibliothèque. Elle finira par le rencontrer, ils tomberont amoureux, mais lui doit partir pour une école en Italie pour devenir luthier (ouais c'est pas courant). Pour garder espoir Shizuku se lance un défi, écrire un roman, ce sera "Whisper of the heart".
Alors on a souvent dit que le beaucoup plus connu (et excellent) Royaume des Chats était la suite de ce Whisper of the heart. Pas exactement en fait. On y retrouve le personnage du Baron (le chat en costume avec le chapeau), mais aucun élément fantastique ne se trouve dans Whisper of the heart. Pas de monde imaginaire. Le Baron existe sous forme d'une statuette, et il ne prendra vie que de rares moments dans le récit qu'écrit Shizuku.
Le film est émaillé de jolis moments de vie et a un véritable charme qui opère. Quelques scènes de mystère surgissent, comme lorsque Shizuku découvre un gros chat voyageant seul dans un train, elle va le suivre et créer elle-même son mystère par soif d'aventure. Celà la conduira à une boutique étrange tenue par le grand père du fameux garçon des livres (vous suivez?).

Un film qui se range donc dans les Ghiblis réalistes, une vraie teenage love-story pleine de charme.

8/10

GHIBLI déjà critiqués:
Le château dans le ciel
Princesse Mononoké
Le voyage de Chihiro
Mon voisin Totoro]
Kiki la petite sorcière
Arrietty
Les contes de Terremer
La colline aux coquelicots
Omoide Poroporo

[Mark Chopper]

L'un des meilleurs pour moi. Toujours étonné de son indisponibilité en France.

[francesco34]

Oui c'est mystérieux qu'il soit toujours pas sorti en dvd chez nous...
Pour la note j'ai hésité entre 7.5 et 8... avec les Ghiblis ça a tendance à monter facilement... Celui là devrait se bonifier dans mon esprit.