[Alegas] Mes Critiques en 2013

[Heatmann]

putain , meme angel , il va pas plus haut que 5.5 pour celui la ..

[Alegas]

Green Snake de Tsui Hark

(1993)

Et une seconde déception de la part de Tsui Hark. Pour le coup, le film, et notamment son pitch, ne m'intéressait pas plus que ça et c'est finalement la très bonne réputation du métrage qui a eu raison de mon hésitation, en espérant avoir une bonne surprise au final. A l'arrivée, Green Snake est clairement un film que je ne reverrais sûrement jamais, car autant on est loin d'être devant un très mauvais film étant donné que Hark permet à celui-ci d'avoir un bel enrobage, autant tout ce qui touche au folkore chinois et à son traitement sur grand écran fait bien pire que de me laisser de marbre : il me fait rire de façon involontaire (à l'image d'un film comme Legend avec qui il partage plusieurs points communs). Car disons le d'entrée, si l'on enlève la photographie du film, il ne reste finalement pas grand chose derrière. Alors certes, le traitement du conte est fait de façon mature (ce qui ne donne pas forcément de la qualité, car sinon Le Petit Poucet de Olivier Dahan serait un grand film), mais du coup cela donne un film le cul entre deux chaises, oscillant entre naïveté et propos plus cru, un mélange qui peut peut-être marcher sur cinq ou dix minutes de métrage, mais pas sur un récit de une heure et demi.

L'autre problème de Green Snake est bien évidemment ses trucages et effets spéciaux utilisés pour donner vie au conte, et on pourra autant invoquer le budget du film que les capacités chinoises en la matière à l'époque, reste que le résultat final vieillit affreusement mal sur la majorité des séquences, et on peut même se réjouir que la photographie les sublime un minimum. Car certes, le récit est fantastique, mais ce n'est pas forcément une raison pour donner lieu à des séquences plus WTF les unes que les autres (Detective Dee en étant la preuve), entre deux moines se battant dans les airs avant que l'un enferme l'autre dans un bol, ou une séquence de tentation avec des humaines déguisées en singe. Et pour le coup, on ne parle même pas que des situations elles-mêmes, mais véritablement de la façon dont elles sont mises en scène, avec un montage qui multiplie les faux-raccords et qui insèrent des dialogues sur du hors-champ pour éviter que la désynchronisation avec la bouche des acteurs soit visible pendant la plupart des séquences. Tsui Hark, réalisateur du chaos et du foutraque, pourquoi pas, encore faudrait-il que le sujet s'y prête. Reste donc, comme dit plus haut, la magnifique photographie du film, cinq dernières minutes qui montrent que Green Snake aurait pu être un bon film, et quelques scènes possédant des idées sympathiques (Maggie Cheung qui apprend à marcher ou la danse hindoue très sensuelle). Clairement pas un bon film en ce qui me concerne.

NOTE : 3,5/10

[Mark Chopper]

Il est clair que tu peux rester loin de films comme Histoire de fantômes chinois ou Le Roi singe, tu souffrirais.

[Scalp]

C'est tellement mieux des nains qui chantent.

[Jack Spret]

Running gag détecté !

[angel.heart]

putain , meme angel , il va pas plus haut que 5.5 pour celui la ..

Bah bon, Hark est dans mon top 5 réal, perso je mets aux alentours de 8 à Zu et 10 à Green Snake mais son dernier, à mon grand regret, je le trouve moche et très paresseux...

[Heatmann]

ouai je sais , c est bien pour ca que je le soulignais

perso j ai bien aimer les fight , le panel de perso et je suis toujour faible quand y a Jet , mais en effet , le film est extremement laid visuellement et s oublie vite

[Alegas]

The Shining (Shining) de Stanley Kubrick

(1980)

A défaut d'être l'un des films de Stanley Kubrick que je considère comme des œuvres totalement intouchables, Shining s'impose clairement à mes yeux comme un de ses plus grands films, et c'est vraiment étonnant de constater qu'au bout de quatre ou cinq visions, j'ai toujours l'impression de redécouvrir le film alors que je pensais le connaître par cœur. Lorsque Kubrick s'attaque au film d'épouvante, il le fait avec la même logique que lorsqu'il avait touché au film de science-fiction, d'époque ou de guerre, c'est à dire avec cette ambition permanente de proposer au spectateur quelque chose qu'il n'avait jamais vu ailleurs, aussi bien sur le plan visuel qu'en terme de traitement des thématiques. Le roman original de Stephen King aurait très bien pu ressembler à un film de maison hanté lambda entre les mains de n'importe qui, mais avec Kubrick on constate véritablement une réappropriation de l’œuvre (ce qui déplaira beaucoup à King) qui part beaucoup plus dans la psyché humaine que dans le fantastique à tout prix (contrairement au livre donc). Kubrick oblige, Shining est avant tout un film qui mise sur son ambiance. Ici, on oscille entre le glauque dérangeant (la musique, sublime, y étant pour beaucoup) et l'enfermement permanent, aidé par un hôtel labyrinthique où il est impossible pour le spectateur de se situer géographiquement. L'hôtel Overlook devient ainsi un personnage à part entière du film, une sorte de purgatoire qui tente de capturer l'âme de la moindre personne y séjournant, et si le mystère reste tout de même entier concernant le passé de l'hôtel (ainsi que sur la fameuse chambre 237), c'est avant tout parce que Shining est un film sur le mystère, un film qui se doit de questionner le spectateur longtemps après la vision.

Sur la forme, le film est une véritable mine d'or en terme d'idées et d'inventivité, enchaînant les séquences et plans cultes à un rythme soutenu (les plans d'ouverture sont géniaux, celui de l’ascenseur déversant le flot de sang est clairement le genre de plan qui marque à vie, de même que la rencontre de Danny avec les jumelles dans le couloir). C'est très certainement le film de Kubrick le plus travaillé en terme de composition de plans, le moindre élément du décor (tapis, moquette, labyrinthe) étant utilisé de façon quasi-révolutionnaire, et je ne parle même pas de l'utilisation de la steadicam, qui prouve que Kubrick était le genre de réalisateur qui savait utiliser les nouvelles technologies pour soutenir le propos de ses films. Alors certes, on pourra déceler un peu de surjeu en terme d'acting et un rythme un peu lent, mais le fait est que c'est encore une fois une volonté de Kubrick de surprendre dans le genre auquel il s'attaque. Shining est de ce genre de films tellement bons qu'il en devient impensable de ne serait-ce que suggérer le contraire (comme la majorité des Kubrick en fait) et constater l'imposante influence qu'il a eu sur le cinéma d'épouvante et le cinéma en général suffit à le ranger parmi les chef-d’œuvre du Septième Art.

NOTE : 8,5/10

[Mark Chopper]

avec Kubrick on constate véritablement une réappropriation de l’œuvre (ce qui déplaira beaucoup à King) qui part beaucoup plus dans la psyché humaine que dans le fantastique à tout prix (contrairement au livre donc)

Sauf que King reproche justement à Kubrick le manque d'humanité dans son adaptation. Dans le livre, on se retrouve en présence d'un homme lambda que l'alcool finit peu à peu par pourrir (et rendre violent : tout le fantastique n'est qu'une excuse ici pour King).

Alors que dans le film, on a l'impression que Nicholson est un enfoiré sans coeur dès le début (y compris vis-à-vis de son fils).

[Alegas]

Exactement, d'autant que la scène où Nicholson reprend le dessus sur le monstre qu'il est devenu pour dire à son fils de fuir est absente du film. Mais c'est à mon sens l'un des nombreux thèmes sous-jacent du métrage, car Shining peut aussi être vu comme l'histoire d'une famille qui est destinée à se séparer. Sauf que là c'est un divorce quelque peu macabre.

[Creeps]

J'en profite pour demander quelque chose qui me turlupine, il y a une histoire de chaudière dans une version (écrite ou télévisuelle) ?

[Alegas]

Ouais la chaudière c'est un élément important du bouquin. Si je me souviens bien elle est utilisée pour détruire l'hôtel pendant le final.

[Mark Chopper]

Je crois qu'elle a été conservée dans le téléfilm (qui a pour but d'être fidèle au roman).

Perso, j'aime le roman et le film de Kubrick, bien qu'ils soient thématiquement très différents.

[Alegas]

Room 237 de Rodney Ascher

(2012)

Un film précédé d'un buzz festivalier et critique assez étonnant, limite vendu comme la pièce filmique qui permettra à tout le monde de comprendre les secrets cachés de Shining. Au final, il n'en est rien, et on a plus l'impression d'assister à un trip de cinéphiles forcenés qu'autre chose. Tout d'abord, on va commencer par la forme. Car Room 237 est vendu comme un documentaire mais encore faudrait-il qu'il en est l'air. Non pas que le fait qu'il soit réalisé avec les moyens du bord soit un défaut en soi, mais on a réellement l'impression que le réalisateur tente de saborder son film en le rendant incroyablement moche à tout les niveaux. Musique ratée, une construction plus bateau tu meurs (ça se contente d'aligner les différentes théories une par une) et surtout des conversations Skype avec les intervenants gardées dans leur intégralité (si bien qu'en milieu de film, un mec arrête l'interview pour s'occuper de sa gamine pendant trente secondes). A la limite, on aurait pu pardonner si le film en lui-même était captivant, mais non. Room 237, c'est un immense troll d'une dizaine de cinéphiles fous qui tentent de faire dire à un film des choses plus idiotes les unes que les autres. Shining devient donc un film sur le génocide indien, sur l'Holocauste ainsi que la preuve que Kubrick a filmé les images d'Apollo 11, tout ça soi-disant prouvé avec un détail dans un décor, un mec qui voit le visage de Kubrick dans les nuages pendant le générique, un autre qui compte le nombre de voitures et qui découvrent le chiffre 42 et même un autre qui superpose le film projeté à l'endroit et à l'envers pour découvrir un passage où Jack Nicholson ressemble à un clown. Bref, si vous avez un tant soit peu de bon sens, vous rigolerez involontairement devant cette théorie du complot potache qui prouve non seulement que les interviewés n'ont absolument rien compris à Shining, mais en plus que leur obsession est telle qu'elle leur fait voir un film différent. Si vous voulez savoir ce qu'est une analyse de film tombant dans la surinterprétation, ce film est fait pour vous.

"Mais si, vous ne voyez donc pas ? On dirait que le mec a une érection !!! C'est une volonté de Kubrick pour signifier la perte de l'innocence, le chaos entre acteur-mouvement et acteur-temps."

NOTE : 1/10

[elpingos]

Ca calme, merci d'avoir crash-testé. Et très belle critique de Shining