[nicofromtheblock] Mes critiques en 2013

[Val]

[nicofromtheblock]

Et pourtant, j'y allais confiant : je suis plutôt friand de comédie musicale, j'aime bien les drames romantiques et le film avait bonne réputation. Le problème, c'est que ça n'est pas une comédie musicale mais un film aux dialogues chantés. D'entrée, j'ai trouvé ça d'un grand ridicule et ça m'a plombé le film. Toutes les scènes d'émotion tombent à plat et les acteurs, même avec toute leur bonne volonté, n'arrivent pas à rendre leurs rôles crédibles. Je pense que Les demoiselles de Rochefort me plaira d'avantage.

[Val]

Je pense aussi, je ne suis pas fan de Demy, mais j'ai trouvé les Demoiselles très sympathique. Dans le même genre "parlé/chanté", Une Chambre en Ville est un plus réussi que les Parapluies. Je ne le reverrais certainement jamais, mais ça peut valoir le coup d'essayer.

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SUMMERTIME
Matthew Gordon - 2011
7,5/10

Issu du documentaire, Matthew Gordon réalise ici son premier long-métrage de fiction. Et il faut avouer qu'on retrouve cette approche intimiste propre au documentaire dans ce premier film qui nous plonge dans le Mississippi profond. Suivant l'histoire de Robbie, un ado de 14 ans qui vit avec son petit frère et sa grand-mère depuis que leur mère s'est fait la malle, le film nous plonge dans cette Amérique profonde tant chérie du cinéma indépendant américain. Dans ce bled paumé au milieu de nulle part, Robbie n'a pas un avenir très fleurissant. Il essaye tant bien que mal de tenir sa famille soudée en prenant son petit frère sous son aile. Mais quand son frère aîné débarque, cet équilibre fragile s'écroule.

Le réalisateur utilise intelligemment la voix off : les résultats scolaires de Robbie étant insuffisants, son prof lui a demandé d'écrire une dissertation sur sa famille pendant l'été. C'est cette dissertation qui sert de fil conducteur pour développer ce thème de la famille. Le film pourrait être dépressif mais son héros est un éternel optimiste et il y a un véritable message d'espoir qui se dégage du film. Robbie joue le gros dur qui vole et se bagarre mais l'arrivée de son grand frère lui fait prendre conscience que sa famille compte sur lui et il décroche un petit boulot dans une station service pour subvenir à leur besoin.

Matthew Gordon s'est entouré d'acteurs amateurs et je dois dire que le résultat est étonnant. Dans le rôle principal, William Ruffin est assez bluffant. Il dégage une nonchalance qui le rend charismatique. Dans le rôle de son petit frère, John Alex Nennery joue un peu moins bien mais son personnage est tellement touchant que ça passe très bien. Et le grand frère est joué par un Patrick Rutherford également très bon : il arrive à rendre son personnage détestable tout en restant très sobre dans son jeu. Il semblerait que Matthew Gordon soit un excellent directeur d'acteurs. A confirmer dans ses prochains films.

Côté technique, la photographie est assez soignée, la mise en scène caméra à l'épaule passe très bien et les choix musicaux participent bien à l'ambiance. Il y a pas mal de titres du groupe Animal Collective dont un qui avait déjà été utilisé par John Cameron Mitchell dans Shortbus ("Winter's love").

Malgré sa courte durée (1h15), le film arrive parfaitement à développer ses thématiques tout en allant à l'essentiel. On aurait pu craindre une fin en queue de poisson mais finalement la fin choisie par le réalisateur est très jolie. Le dénouement, loin d'être idéal, laisse malgré tout une belle lueur d'espoir quant à l'avenir de ses personnages.

Au final, Matthew Gordon nous livre un bon premier film dans la plus pure tradition du cinéma indépendant américain. Grâce à une belle interprétation générale, il nous livre un beau drame familial intimiste. Un cinéaste à suivre.

[Moviewar]

Yeah Tout pareil !

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STRUCK
Brian Dannelly - 2012
6/10

Connu pour son rôle dans la série Glee, Chris Colfer écrit aussi à ses heures perdues. Avec Struck, il livre son premier scénario et s'offre au passage le rôle principal. C'est Brian Dannelly qui prend la direction du projet, réalisant son second film après le prometteur Saved ! datant de 2004.

On suit donc ici l'histoire de Carson, un jeune homme qui se destine à un grand avenir de journaliste. Mais entre sa mère dépressive et alcoolique, son père qui les a abandonnés et ses camarades de classe qui n'ont que faire de son journal du lycée, le parcours semble dur pour atteindre son objectif. Quand l'occasion va se présenter de faire chanter ses camarades pour les faire participer à son projet, il ne va pas laisser cette chance ...

Dans le rôle principal, Chris Colfer est un peu moins hystérique qu'à son habitude. Je ne l'aime pas du tout dans son rôle de gay extraverti dans la série Glee mais ici, il est un peu plus sobre. Et son personnage est presque asexué, faisant passer ses objectifs professionnels avant tout le reste. A ses côtés, Rebel Wilson est toujours aussi marrante dans le rôle de la petite grosse qui va devenir sa confidente et qui filme tout 24h sur 24. Et dans le rôle de la mère, Allison Janney assure toujours autant. Depuis Juno, elle est habituée aux rôles de mères excentriques et elle s'en sort une nouvelle fois avec sobriété. Enfin, on retrouve un casting de seconds rôles issus de la télévision : Ashley Rickard (Awkward) en gothique, Sarah Hyland (Modern family) dans le rôle de la fille populaire, Allie Grant (Suburgatory) dans le rôle de l'intello, ...

Comme pour son premier film, Brian Dannelly opte pour un ton satirique mais une nouvelle fois, il reste trop gentillet alors qu'il y avait moyen d'aller beaucoup plus loin. Dans le même registre, L'arriviste était quand même plus assumé. C'est dommage car on sent qu'il y avait un bon potentiel à tirer de cette galerie de personnages. On dirait que le réalisateur n'assume pas totalement la caricature qu'il fait de cette jeunesse destinée à une petite vie toute tracée dans cette Amérique homogénéisée et qui voient d'un mauvais œil ceux qui essaye de sortir du lot.

La mauvaise idée du film, c'est de nous montrer d'entrée comment le film se termine (le héros meurt foudroyé) pour ensuite revenir sur les mois qui précèdent et voir comment on en est arrivé là. Alors, bien sûr, ça a un côté ironique de savoir que le héros se débat pour rien puisqu'il mourra à la fin mais du coup, on accroche beaucoup moins à son parcours car il n'y a plus réellement d'enjeu. C'était un parti pris risqué et malheureusement, je trouve qu'il dessert le film.

Au final, Brian Dannelly nous livre un second film qui possède les mêmes défauts que son premier (un ton satirique qui n'est pas assumé jusqu'au bout). Chris Colfer se révèle être un bon scénariste et s'en sort pas trop mal dans le rôle principal même si j'aurais surement d'avantage apprécié le film avec un autre acteur à sa place.

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YELLING TO THE SKY
Victoria Mahoney - 2011
6,5/10

Yelling to the sky est un premier film labellisé "Sundance". En effet, son écriture et sa réalisation ont été développés avec l'aide du Sundance Institute. Et il faut avouer qu'après un tournage de 18 jours entre Brooklyn et Harlem, le résultat est plus qu'honorable. Le film avait d'ailleurs été présenté en compétition au festival de Berlin.

Le film nous raconte l'histoire de Sweetness O'Hara, une jeune fille réservée qui vit avec ses parents et sa sœur. Sa mère est dépressive et se mue dans le silence, son père est alcoolique et violent depuis la mort de son frère. Elle est martyrisée par une bande de filles du quartier et seule sa grande sœur est là pour la protéger mais quand elle est tombe enceinte, elle décide de prendre ses distances avec sa famille laissant sa sœur livrée à elle-même ...

Le film se divise en 2 parties bien distinctes : la première est un drame familial avec une héroïne renfermée et mal dans sa peau qui doit faire face à un univers particulièrement dépressif puis la seconde partie prend une autre tournure lorsqu'elle décide de s'émanciper. Avec l'aide d'un ami, elle commence à dealer puis elle intègre une bande de filles dont elle devient rapidement la leader. Elle se métamorphose progressivement pour échapper à cet univers morose.

Il faut avouer que cette métamorphose est un peu rapide et qu'on a du mal à y croire mais Zoe Kravitz qui décroche ici son premier grand rôle incarne parfaitement le personnage et le rend attachant. Comme à son habitude, Jason Clarke est impeccable dans le rôle du père alcoolique qui aime ses filles mais qui est incapable de s'occuper d'elles. Dommage que cette relation père-fille ne soit pas d'avantage mise en valeur. On retrouve Gabourey Sidibe (Precious) dans le rôle de l'agresseuse dans la première partie qui devient l'agressée dans la seconde et Shareeka Epps (Half Nelson) dans le rôle d'une membre de la bande. Quant à Tim Blake Nelson, il est totalement sous exploité en conseiller d'orientation du lycée.

La mise en scène caméra à l'épaule de Victoria Mahoney est plutôt maîtrisée (surtout pour un premier film). La directrice de la photographie Reed Morano (Frozen river, Little birds) fait également un excellent travail. Et la direction d'acteurs est remarquable étant donné que le temps de tournage limité obligeait un maximum de 2 prises par scène. A noter enfin une bonne BO mélangeant hip hop (Jean Grae & Talib Kweli, DJ Shadow, The Cool Kids, Spank Rock) et musique pop-folk (The Felice Brothers, Sia).

Pour conclure, on sent que la fin du film est un peu bancale. La réalisatrice ne semblait pas trop savoir où aller et finalement le film se finit sur une prise de conscience du père qui cherche à renouer le contact avec sa fille afin de la sortir de la mauvaise pente qu'elle a prise. Sur le principe, cette fin est intéressante mais arrive aussi brutalement que le changement de comportement de la jeune fille en milieu de film. Disons que le film manque un peu de continuité dans la psychologie de ses personnages qui change trop rapidement.

Au final, la réalisatrice afro-américaine Victoria Mahoney livre un premier film plus qu'honorable. Les conditions de tournage se ressentent très peu sur le résultat final. Et le talent de Zoe Kravitz éclate à l'écran. Il ne lui reste plus qu'à choisir des bons rôles (parce que After earth, ça n'était pas trop ça). Une réalisatrice et une actrice à suivre.

[caducia]

A découvrir, je ne pensais pas que la petite Zoe Kravitz avait autant de talent que tu le décris.

[osorojo]

Bien envie de découvrir ce Yelling to the sky et summertime. Merci pour les deux critiques, j'vais essayer de me les dégoter

[nicofromtheblock]

THE FIRST TIME
Jonathan Kasdan - 2012
6,5/10

Il faut avouer que la "teen romance" est un genre très formaté, parfois limite caricatural. Très exploité dans les années 80, le genre a peu à peu disparu au cours des années 2000 laissant place aux "teen comedy" beaucoup moins axées sur la romance. Il y a néanmoins régulièrement des bonnes surprises comme Une nuit à New York ou Bandslam. The first time fait partie de ces jolies découvertes qui évitent les clichés inhérents au genre.

Le réalisateur Jonathan Kasdan a commencé comme scénariste sur des séries comme Freaks & Geeks et Dawson avant de passer à la réalisation avec son premier film In the land of women (sympa mais oubliable). The first time est donc son second film. On y suit l'histoire de 2 adolescents Dave et Aubrey qui se rencontrent lors d'une soirée. Lui est amoureux de sa meilleure amie qui ne voit en lui qu'un confident et elle sort avec un mec plus vieux qui s'impatiente de coucher avec elle. Malgré leur histoire respective, ils vont tout de suite bien s'entendre et lier une relation basée sur le dialogue.

Le film se déroulant sur une période assez courte de 48h fait penser à Une nuit à New York. Dave et Aubrey se dévoilent leur cœur assez rapidement et une relation de confiance se met en place. Mais loin des clichés du genre, les dialogues sont particulièrement bien écrits et on pense un peu au premier film de la trilogie de Richard Linklater Before sunrise pour son approche de la découverte amoureuse et de l'alchimie qui se met progressivement en place.

Au casting, on retrouve de jeunes acteurs qui ont la cote auprès des ados. Dylan O'Brien (Teen wolf) et surtout Britt Robertson (The secret circle, Under the dome) s'en sortent vraiment bien. Ils jouent avec justesse cette période troublante de l'adolescence entre émoi amoureux et première poussée hormonale. Même si l'évolution de leur relation parait un peu accélérée sur une durée de 48h, elle reste quand même crédible par le bousculement des événements et des sentiments. A leur côté, on retrouve Victoria Justice (nouvelle égérie Disney après Miley Cyrus et Selena Gomez) dans le rôle de la meilleure amie de Dave qui joue de son charme pour le garder inconsciemment sous son emprise. Et c'est James Frecheville qui complète le casting dans le rôle du petit ami d'Aubrey, un étudiant un peu imbu de sa personne. Ce rôle n'était pas facile à jouer mais l'acteur flirte avec la caricature pour rendre son personnage marrant sans en faire trop.

A noter que, contrairement aux autres films du genre, le sexe n'arrive pas comme une conclusion à cette histoire d'amour mais arrive plutôt comme un élément perturbateur qui remet en cause leur relation. A savoir : Est-ce qu'on est aller trop vite ? Est-ce qu'on n'a pas fait une erreur ? Est-ce que notre relation va quelque part ? Tant de questions existentielles de l'adolescence traitées avec justesse. On regretterai presque que le film ne fasse qu'1h35 tant il y a sujet à développement.

Au final, voici une jolie comédie romantique portée par 2 jeunes acteurs prometteurs. Traitant, comme son nom l'indique, de la première fois qu'on tombe amoureux mais également de la première fois qu'on fait l'amour, le film est d'une grande justesse et s'inscrit dans la liste des films à voir pour les adeptes du genre. Une jolie découverte.

[Alegas]

FRANCES HA
Noah Baumbach - 2012
7,5/10

3 ans après Greenberg, Noah Baumbach et Greta Gerwig se retrouvent pour ce nouveau film qu'ils ont co-écrit. Habitué à un cinéma quelque peu mélancolique, il s'essaye ici à la comédie indépendante new yorkaise et il s'en sort haut la main.

Le film suit donc la vie de Frances une jeune new yorkaise de 27 ans qui veut devenir danseuse professionnelle. Entre son amitié fusionnelle avec Sophie sa colocataire qui déménage pour vivre avec son copain, ses petits boulots et ses squats à droite à gauche, Frances a du mal à mûrir et à trouver un véritable sens à sa vie. Mais c'est cette insouciance à toute épreuve qui l'aide à rester positive quelque soit les obstacles qui se mettent sur sa route.

Optant pour un joli noir et blanc, le réalisateur filme New York avec amour et nous rappelle le Woody Allen de la grande époque (Manhattan, Broadway Danny Rose). D'ailleurs, comme Woody Allen, Noah Baumbach offre une place importante aux dialogues : c'est un vrai plaisir de suivre ces discussions à la fois banales et en même temps touchantes et amusantes par leur réalisme.

Il faut noter également l'importance du montage à base d'ellipses qui donne son rythme au film. Devant un film basé essentiellement sur les dialogues, on peut rapidement s'ennuyer mais ici, on rebondit d'une scène à une autre sans temps mort. Le thème central du film étant la danse, le rythme colle au sujet et les morceaux de Georges Delerue que le réalisateur a choisi pour l'illustration musicale y sont aussi pour beaucoup. "La Polka pavane", "La valse tordue", La joie de vivre" : autant de compositions rythmées qui participent à cette ambiance générale. Et puis n'oublions pas l'excellent titre "Modern love" de David Bowie !

Le sujet du film aurait pu rapidement tourner à un ton mélancolique dont le réalisateur a le secret mais toutes les situations sont prétextes à l'autodérision et il se dégage toujours une bonne humeur de ce personnage qui reste immature quand tout le monde autour d'elle entre dans l'âge adulte et les responsabilités. Il faut voir cette séquence où elle part à Paris sur un coup de tête avec l'idée de vivre un week-end de rêve mais entre le jetlag et son amie qu'elle n'arrive pas à contacter, elle repart sans avoir eu le temps de rien faire. C'est une séquence à la fois cruelle et touchante. Et puis surtout, le personnage évolue bien et le final nous mettrait presque la larme à l’œil.

Côté interprétation, que dire de la prestation de Greta Gerwig ? Après avoir commencer comme égérie d'un petit mouvement de cinéma indépendant (le "mumblecore") avec son pote Joe Swanberg (Hannah takes the stairs, Nights and weekends), elle s'est fait connaitre grâce à son rôle dans Greenberg puis dans To Rome with love de Woody Allen. Mais avec ce film, elle prend une autre dimension : elle crève l'écran de le rôle de cette jeune fille insouciante qui semble presque vivre une relation amoureuse platonique avec sa meilleure amie. A ses côtés, Mickey Sumner (fille de Sting) finit par devenir assez attachante en meilleure amie un peu déstabilisée. On retrouve également Adam Driver (vu dans la série Girls) toujours excellent en jeune artiste bobo.

Au final, Noah Baumbach nous livre un "feel good movie" dont on ressort avec un grand sourire et une envie de danser. Greta Gerwig crève l'écran et malgré son physique assez banal, elle dégage énormément de charme. Une actrice à suivre en commençant par Lola versus, passé inaperçu lors de sa sortie ciné l'année dernière. Un film que je reverrai certainement à la hausse !

[osorojo]

Toujours pas vu Greenberg alors que je l'ai sur mes étagères, par contre j'avais beaucoup aimé Les Berkman se séparent

Je le mate dès que je peux ce Francès Ha ! Jolie critique en tout cas

[caducia]

Je suis impressionnée par Nico et tous les films dont je n'ai jamais entendu parlé qu'il va voir. C'est beau !

[nicofromtheblock]

Si je peux mettre en avant des films dont on parle peu, c'est le principal.

Pour en revenir à Noah Baumbach, je viens de récupérer son premier film Kicking & screaming et j'ai bien envie de revoir Margot at the wedding que j'ai vu il y a longtemps et dont j'ai très peu de souvenir.

[Moviewar]

Je suis d'accord en tous points avec ta critique (comme souvent ^^) et c'est vrai qu'il s'agit d'un bon feel good movie !