Je pense pas qu'elle ai déboursé un dollar pour tourner dans ses maisons. 20 millions pour ce film tourné sans moyen et dont la seule actrice à cachet reste l'autre de harry potter qui est un troisième role, çà me laisse dubitatif, on pourrait faire 20 films avec ce budget.
Pour son cinquième film, Sofia Coppola s'est intéressée à un fais divers qui avait fait l'objet d'un article dans "Vanity Fair" : en 2009, à Los Angeles, plusieurs villas de stars ont été cambriolées. L'enquête de la police a révélée que les responsables étaient une bande d'adolescents issus de la classe moyenne âgés de 19 ans. Dès le générique de début, la réalisatrice nous plonge dans cet univers glamour qu'est la richesse et la célébrité pour mieux dénoncer les dérives de la jeunesse d'aujourd'hui.
Grâce à une narration plutôt intelligente (utilisation d'interviews, d'interrogatoires et de voix-off) et utilisée avec parcimonie, elle nous plonge rapidement dans le quotidien de ces jeunes lycéens sans problème. Comme à son habitude, la réalisatrice filme l'ennui mais ici, cet ennui est symbolisé par une routine qui consiste à sortir dans les boites branchées et à donner l'impression aux autres d'avoir une vie passionnante par l'intermédiaire des réseaux sociaux. Du coup, ce film est quand même beaucoup plus rythmé que ses précédents. Et ce rythme est accentué par les choix musicaux : Sleigh Bells, Kanye West, M.I.A..
On retrouve néanmoins le style de la réalisatrice dans sa mise en scène très "aérienne" et dans la photographie toujours aussi réussie de Harris Savides (son dernier film). Et les compositions musicales de Daniel Lopatin et Brian Reitzell qui ont une place plus discrète qu'à l'accoutumée, participent aussi à cette ambiance qui fait la signature des films de Sofia Coppola. Et puis, on a toujours du Phoenix.
Finalement, le défaut du film, c'est d'être inspiré d'une histoire vraie et de vouloir s'y tenir à tout prix. Du coup, le film ne possède aucune surprise et si on a vu la bande-annonce, on connait déjà tout son déroulement ... Coppola traite plutôt bien son thème sur cette nouvelle génération du "tout communiquant" qui voue un culte à la célébrité qu'elle côtoie tous les jours et qu'elle semble connaitre. Mais en se concentrant sur ce thème, elle passe à côté des autres dérives de l'adolescence : son film parait bien prude et ses personnages asexués. A part une ou 2 lignes de coke, les personnages de Sofia Coppola paraissent bien trop lisses pour être réalistes. Là où Spring breakers n'hésitait pas à se lâcher en nous présentant une jeunesse dépravée qui trompe l'ennui en faisant la fête, The bling ring se contente de nous montrer une jeunesse faussement branchée et superficielle qui se trouve finalement assez coincée. C'est clairement le but de la réalisatrice mais ses personnages perdent un peu en crédibilité.
En revanche, à la manière d'un Larry Clark, elle fait l'impasse sur la représentation parentale. A part le personnage de Leslie Mann qui joue la mère de Emma Watson, une cul-béni qui fait de sa religion une ligne de conduite pour toute la famille, les adultes sont totalement effacés et les adolescents sont livrés à eux-mêmes dans un microcosme où ils s'influencent mutuellement.
Côté interprétation, l'ensemble du casting s'en sort bien. Israel Broussard hérite du rôle principal et c'est une belle découverte au milieu de ce casting féminin (d'ailleurs, je trouve qu'il a des airs de ressemblance avec Elle Fanning). Katie Chang, en plus d'être fort charmante, joue bien la chef de bande qui déserte dès que les choses tournent mal. Et contre toute attente, Emma Watson et Taissa Farmiga ont des rôles plus en retrait. Du coup, on restera d'avantage marqué par le rôle d'Emma Watson dans Le monde de Charlie que dans celui-ci.
Au final, Sofia Coppola signe un film qui se démarque un peu du reste de sa filmo par un traitement plus énergique. On pourra lui reprocher d'avoir fait un film trop "gentil" et trop prévisible mais au moins, en 1h30, on n'a pas le temps de s'ennuyer.
Les films sur le mal être des adolescents sont légions et ce thème est traité avec plus ou moins de justesse d'un film à l'autre. Pour son premier long-métrage, le réalisateur canadien Jason Buxton nous livre un film sur le rapport complexe entre l'adolescence et la société.
Alors que le synopsis pourrait faire penser à un énième film sur un ado dérangé façon "Columbine" (référence centrale du film), il se trouve au contraire qu'il traite des a-prioris et du besoin qu'a la société de mettre les gens dans des cases. Ici, le jeune héros est martyrisé par ses camarades de classe parce qu'il a un look différent. Et lorsqu'il répond aux menaces d'un autre élève, il est immédiatement accusé de vouloir orchestrer une fusillade punitive contre ses camarades ...
Le film commence par traiter du mal être de l'adolescence et de ce microcosme lycéen où chacun doit rester à sa place sous peine de devenir le souffre-douleur des autres élèves. Puis il passe habilement à d'autres thématiques : le regard accusateur d'une communauté sur l'un des leurs prête à le lyncher pour exorciser ses peurs, un constat accablant contre le système judiciaire qui oblige à plaider coupable pour ne pas moisir en prison, les prisons pour jeunes délinquants aptes à détruire psychologiquement n'importe quel ado. Le réalisateur passe d'un sujet à l'autre d'une façon naturelle grâce à une grande justesse de ton.
La symbolique de l'enfermement repose sur tout le film. Que ça soit la relation difficile du jeune homme avec son père suite au départ de sa mère pour reconstruire une famille de laquelle il est exclu, que ça soit ce personnage gothique dans lequel il s'est progressivement enfermé ne dévoilant sa vraie personnalité qu'à celle qu'il est amoureux, que ça soit cette prison où il se sent isolé des autres détenus (le traitement de cette partie se rapproche pas mal de Dog pound) ou que ça soit à sa sortie de prison lorsqu'il a interdiction de s'approcher de celle qu'il aime, chaque étape de ce parcours est synonyme d'enfermement. Seul son émancipation et son entrée dans l'âge adulte lui permettront de se libérer.
Côté interprétation, les acteurs sont d'une grande justesse. Dans le rôle principal, Connor Jessup est excellent. Son personnage se métamorphose au fur et à mesure que le film avance pour rentrer dans le rang que la société lui impose. Personnage en apparence marginal et sûr de lui, il doit faire face à l'adversité pour ne pas être broyé par le système. A ses côtés, Alexia Fast s'en sort également fort bien. Loin du cliché de la fille superficielle qu'elle semble être au départ, elle doit faire face à la rigidité de ses parents pour apporter son soutien à Sean. Leur histoire d'amour sous-jacente est bien traitée et ne prend jamais le pas sur le thème central. Enfin, Alex Ozerov est aussi très bon en jeune délinquant accusé du meurtre d'un homme malgré la légitime défense. Son histoire se rapproche de celle du héros et pourtant, la prison les force à s'opposer l'un à l'autre.
Au final, ce premier film de Jason Buxton est une belle réussite. Traitant de l'adolescence avec justesse sur un ton intimiste plutôt touchant, le film pointe du doigt le retour à une société conservatrice qui a peur de la différence et qui est prête à tout pour façonner sa jeunesse à son image.
TWO GATES OF SLEEP Alistair Banks Griffin - 2010 7/10
Pour son premier long-métrage, Alistair Banks Griffin s'est plutôt bien entouré : Sean Durkin (Martha Marcy May Marlene) et Antonio Campos (Afterschool) à la production, Jody Lee Lipes (Martha Marcy May Marlene et Afterschool) à la photographie et Brady Corbet (Mysterious skin) pour le rôle principal. Une équipe d'habitués pour un film indépendant dans la plus pure tradition.
Le film suit donc 2 frères vivant dans le fin fond du Mississippi avec leur mère malade et un peu folle. Lorsqu'ils retrouvent le corps de celle-ci sans vie, ils se lancent dans un périple pour remplir sa dernière volonté la transportant dans un cercueil fabriqué maison à travers forêts et rivières jusqu'à sa dernière destination.
Le réalisateur nous plonge immédiatement dans cette Amérique profonde presque isolée du monde. A la manière d'un Terrence Malick, la nature y joue un personnage à part entière et l'ambiance contemplative y est pour beaucoup. La forêt luxuriante du Mississippi et ce fleuve interminable semblent là pour transformer le voyage de nos 2 héros en parcours du combattant. Cette histoire de famille et cette relation fraternelle traitée avec intimisme rappelle également le premier film de Jeff Nichols : Shotgun stories. On y retrouve cette même ambiance pesante basée sur le non-dit. Et la musique minimaliste composée par Daniel Bensi et Saunder Jurriaans (le même duo que pour Martha Marcy May Marlene) participe également à cette ambiance lourde.
Dans les rôles principaux, on retrouve David Call (Tiny fourniture) dans le rôle de Louis le frère aîné et surtout Brady Corbet dans le rôle de Jack un jeune homme taciturne qui ne vivait que pour veiller sur sa mère. Il nous livre un rôle aux antipodes de celui qui l'a fait connaitre dans Mysterious skin. Interprétant 2 frères peu bavards et introvertis, leur relation est basée sur un équilibre fébrile où Jack, fort de son charisme, impose ses choix à son frère. L'explosion finale entre les 2 personnages n'en est que plus inattendue. Karen Young, bien que peu présente à l'écran, s'en sort bien dans le rôle de la mère et laisse planer son fantôme sur le reste du film.
A noter que Brady Corbet se fait tranquillement sa place dans le cinéma indépendant américain : acteur principal du premier court-métrage de Sean Durkin (Mary last seen) et second rôle sur Martha Marcy May Marlene, acteur principal et monteur sur celui-ci, acteur principal et co-scénariste sur le nouveau film d'Antonio Campos (Simon killer) et également réalisateur d'un premier court-métrage (Protect you + me)
Au final, Alistait Banks Griffin nous livre un premier film prometteur mettant en place une ambiance réussie. Sorte de dernière marche funèbre à travers la nature hostile du Mississippi, ce film quasiment muet s'inscrit comme un parcours expiatoire pour ces 2 frères. Un film au rythme contemplatif qui risque de laisser quelques spectateurs sur le bord du chemin mais au moins, le film ne fait qu'1h15.
Je suis d'accord avec ce que tu en dit j'ai eu quelques petites réserves dessus seulement.
Sinon, dans ceux que tu m'avais conseillé, je trouve que Summertime est excellent en ce qui concerne la relation entre les deux frères, vraiment beau ce film
44 films vus (26 au cinéma - 12 en DVD - 6 en DivX)
Moyenne : 6,18/10
Classement par pays :
USA : 26 France : 6 Corée du Sud : 3 Italie : 2 Allemagne : 1 Angleterre : 1 Canada : 1 Chine : 1 Hongrie : 1 Israël : 1 Japon : 1
FILM DU MOIS
COUPS DE COEUR DU MOIS
Films découverts (38 films)
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Films revus (6 films)
- Saam gaang yi - Fruit Chan, Park Chan-Wook & Takashi Miike [DVD, VOST] 6,5/10 - Ssa-i-bo-geu-ji-man-gwen-chan-a - Park Chan-Wook [DVD, VOST] 7/10 - Bakjwi - Park Chan-Wook [DVD, VOST] 8,5/10 - The pleasure of being robbed - Joshua Safdie [DVD, VOST] 6,5/10 - Go get some Rosemary - Ben & Joshua Safdie [DVD, VOST] 6,5/10 - The dynamiter - Matthew Gordon [DVD, VOST] 7,5/10
Séries
- 90210 5x01 à 5x22 - Awkward 3x01 à 3x10 - Community 4x07 à 4x13 - Don't trust the b**** in apt 23 2x01 à 2x19 - Game of thrones 3x01 à 3x06 - The Goodwin games 1x01 à 1x04
- Les parapluies de Cherbourg - Jacques Demy [Ciné, VF] 4,5/10
Ca me rassure de voir qu'un amateur de comédie musicale n'aiment pas ce film. Vu le succès dans la presse de Jacques Demy et en particulier de ce film, je pensais être passé à côté de quelquechose. En fait non, c'est juste pourri.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."