Tu es classé Elpingos ? Ça m'aurait bien dit d'en faire en club mais vu que j'ai des horaires de boulot assez merdiques, c'est dur de tenir un entraînement régulier.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Après avoir déconstruit de manière très structurée le mythe du super héros avec son Watchmen, les studios Warner réclament à Snyder l’exercice inverse avec Man of Steel. Patriarche s’il en est, Superman a vu le jour sous de nombreuses adaptations, plus ou moins kitsch. C’est en prenant à contre pied toutes les attentes des spectateurs et des fans et en nous proposant une mythologie à l’humanisme prégnant que le cinéaste, dont la vision à l’optimisme balbutiant et aux choix surhumains sera renforcée par le talent d’écriture de la sphère Nolan (David S. Goyer et les frères Nolan), retrace la genèse d’un héros. Plus sombre que ses aînés, Man of Steel se veut également plus mature. Et toute renaissance a besoin de fondations solides. C’est en cela que la naissance de Kal-El sur Krypton est un passage obligé de la réadaptation du surhomme qui, tel un phénix renaissant de ses cendres, va pouvoir voler de ses propres ailes. De sa propre cape.
Car qui dit repeaufinage dit révision du costume. Exit le slip rouge, marque de fabrique du personnage. Le costume de Superman est d’un bleu métallique sobre, symbole d’une volonté d’assombrir sa puissante aura humaniste. Dans Man of Steel, il va falloir choisir entre sa part de Terrien et sa part de Kryptonien. L’humanité et ses erreurs, faite de choix incertains et de destins hasardeux contre la renaissance d’un monde anciennement florissant et développé technologiquement, où tout est programmé à l’avance et où chacun à sa place dans la société bien avant sa naissance. Rien de manichéen. Pas de bien ou de mal. Juste une volonté de vouloir faire ressortir telle ou telle origine. Les deux civilisations ont leurs qualités comme leur défaut. Et jusqu’à l’ultime affrontement, Superman va peser le pour et le contre de son appartenance au monde des humains, dans une lutte sans merci contre ses compatriotes.
A base de destructions massives impressionnantes et jouissives, toute la dernière partie étale un climax dévastateur où la pyrotechnie atteint un degré encore rarement atteint dans la jubilation que le spectateur peut avoir à admirer Zod et Superman se mettre sur le coin de la gueule. Un duel au sommet qui contrebalance complètement avec l’heure précédente. Agrémentée de flashbacks incessants, elle permet de revenir sur l’adolescence de Clark – Kal-El – Kent et plus particulièrement sur son questionnement intérieur quand à l’explication de ses pouvoirs. Une jeunesse entre vilain petit canard et paria qui résonne dans les scènes non ancrées dans les souvenirs, montrant un Clark Kent défenseur de la veuve et de l’orphelin. Mais cette générosité se verra bafouée par certaines révélations qui vont peser dans la balance du doute. Alors qu’il était prêt à mouiller la chemise pour sauver une dizaine d’hommes sur une plateforme pétrolière, l’affrontement final verra périr des milliers d’âmes sans qu’il ne puisse faire autre chose que penser à son propre destin. Mais il faut savoir sacrifier quelques personnes pour en sauver un bien plus grand nombre.
Le casting est d’une efficacité désarmante. Entre un Henry Cavill méconnu qui parvient à dompter la puissance du costume de Superman grâce à une musculature impressionnante et un charme intemporel, loin des standards du playboy classique, un Kevin Costner rare mais d’une puissance émotionnelle remarquable, une Amy Adams aussi badass que romantique, faisant preuve d’un professionnalisme déterminé et un Michael Shannon cabotin mais terrorisant, dans le rôle d’un conquérant extraterrestre particulièrement dévoué à sa terre natale (Alexandre le Grand pour certains, Hitler pour d’autres), le choix des acteurs n’a pas été fait à la légère et n’est jamais synonyme d’une quelconque hype autour de l’un d’eux. Chacun s’investit dans son rôle et donne vie à son personnage. Rassurant lorsqu’on voit le pilotage automatique de certains acteurs dans les blockbusters estivaux.
Terminant sur une pointe d’humour (une scène digne d’un épisode de Lois et Clark : les nouvelles aventures de Superman), Man of Steel se révèle être brillant, tel un phare dans le firmament des invasions de super héros estampillés Marvel. A l’instar de Batman, Superman trouve une place confortable chez Warner, se posant en film rassembleur du futur Justice League qui devrait réunir les plus grands héros de DC Comics. Si le film est du même acabit, je signe de suite !
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Par la genèse de sa production et son importance dans le cinéma chinois, Zu a connu une belle réputation à travers le monde. Premier film hong-kongais à utiliser des effets spéciaux en « dur » à l’écran, il se heurte à la hauteur de l’ambition de Tsui Hark qui, tel un enfant à qui l’on aurait accordé les pleins pouvoirs, se fait plaisir en nous faisant fondre les yeux par des procédés visuels d’une horreur inqualifiable. Mais attaquer Zu sur la qualité de ses effets spéciaux serait trop facile. Et malgré sa réputation, il ne manque pas de défauts tous plus grands les uns que les autres.
Commençons par le côté enfantin de l’entreprise qui, s’il sied bien au côté manga du film (on pense notamment à Dragon Ball) n’arrive jamais à lui faire adopter un traitement adulte qui aurait pu, avec le côté cynique des guerres de la Chine orientale (les armées de toutes les couleurs), être intéressant de développer. Cherchant vainement à faire vivre une galerie immense de personnage sur 1h30 de temps, l’identification ou l’empathie avec les personnages ne se fait jamais (la même chose arrivera à Time and Tide bien plus tard) et on les regarde déambuler dans des aventures aussi abracadabrantes que ridicules. Ajoutez à cela une romance d’une niaiserie absolue et un montage épileptique des scènes d’actions et vous obtenez un cocktail chaotique, cherchant absolument à nous montrer l’étendue du budget dans des effets jamais maîtrisés, au grand détriment de l’histoire.
Le folklore chinois est davantage présent dans Zu que dans Green Snake (ce qui me refait estimer ce dernier à la hausse) et le final est catastrophique. Alliant fonds colorés, jeux de lumières, personnages flottants, fusions des personnages (Dragon Ball Z je vous dis !), répliques sans queue ni tête, on assiste là à une éjaculation d’effets physiques et sonores qui finissent d’enterrer Zu et de peaufiner son aspect kitsch (le final est très disco) au grand dam de son réalisateur qui, malgré la folie ambiante du projet et les quelques idées de mise en scène, n’arrivera jamais à faire renaître son bébé quelques années plus tard avec un remake pire que l’original à en croire les critiques. Je pense qu’à l’avenir, je vais faire l’impasse sur les films que je suis sûr de ne pas aimer pour garder vivace le souvenir de The Blade.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
J'entends les illusions d'optiques, tout ce qui est effet de lumière, les balancés de tissus,...
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Je ne suis pas d'accord avec ton commentaire sur Time & Tide : je pense notamment à plusieurs scènes qui prouvent le contraire ... sauf si tu n'y as pas été sensible parce que le film va très très vite (j'ai du le voir 3 fois avant le digérer totalement).
J'ai lu que c'était le premier film à effets spéciaux optiques à Hong Kong sur l'intérieur du DVD HK, je pensais que c'était une bonne source et que c'était donc digne d'être cité dans ma critique. Après je suis pas un spécialiste des films chinois mais si c'est le cas, ça expliquerait le bordel sans nom du film.
@ Dunadan: Effectivement, le film va trop vite à mon goût et ne permet pas d'apprécier les personnages qui, en plus d'être lisses, n'ont que peu de profondeur lorsqu'ils ont des scènes à eux seuls.
"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ? - Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."
Ca m'étonne un peu... Je pense qu'on voyait déjà ce genre de truc dans certaines productions Shaw Brothers antérieures, mais en dose plus "homéopathique". Surtout, dans l'histoire du ciné HK, le genre WXP fantasy WTF avec effets improbables est né avec Buddha's Palm, tourné quelques mois auparavant.
D'ailleurs pour votre rétro ça aurait été intéressant de comparer ces deux films.
Tu parles de Zu? Moi non plus je n'avais pas vraiment aimé, contrairement à Buddha's Palm, qui utilise les mêmes techniques et effets, mais en étant moins foutraque dans la narration et le montage.
@ Jack Spret : Pas moins lisses que les personnages de Woo qui se caractérisent aussi par l'action, et je trouve que toutes les scènes légères ou les bluettes contribuent justement à s'attacher à eux si on est dans le trip (comme moi) : les scènes du bar, du magasin de souvenir, des femmes enceintes ...
Oui je les inclus aussi quand je dis "femmes enceintes" ^^.
Sérieux je m'y retrouve bien dans cet humour léger qui permet de se reposer un peu entre deux séquences énervées, et j'ai du mal à voir comment on peut mettre A toute épreuve sur un pied d'estale tandis qu'on dénigre un peu Time and Tide, qui est loin d'être une vulgaire réplique mais possède une vraie personnalité, tant dans la mise en scène que dans ses personnages (bien qu'on retrouve ici et là des clins d'oeil au cinéma de To et de Woo).