[oso] Mes critiques en 2013

[osorojo]

Ah ue ? Je vais t'écouter alors, j'avais dans l'intention de poursuivre moi

Je reprendrai plus tard pour la suite alors ^^

[Mark Chopper]

Oui laisse passer un mois.

Si tu veux mater du bon film nippon inconnu, regarde Fish Story de Nakamura, ça te plaira

[osorojo]

Ça marche, je l'ai sur les étagères en plus, je l'avais acheté suite à ton conseil et je ne l'ai toujours pas regardé

[osorojo]

Poster par MARTIN ANSIN


EL TOPO

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Alessandro Jodorowski (1970) | 7.5/10
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Riche et déroutant, El topo fait parti de ces OFNi qui diviseront les foules. Entre ceux qui se laisseront embarquer pour un récit initiatique riche en métaphores et ceux qui manqueront le bus pour rester, impuissants et exaspérés, sur le bord de la route, personne ne manquera d'arguments pour défendre ou malmener ce film atypique, complètement habité par la fougue créatrice du grand Jodorowski. En connaissant l'homme et son univers, l'oeil que l'on porte sur cet objet filmique hors norme est forcément différent, plus préparé pour encaisser ce déluge symbolique d'humanité, de sexe et de violence.

Le récit est en plusieurs temps, chacun ayant pour objectif d'imposer une nouvelle étape dans l'évolution d'El Topo, pistolero en quête de vérité dans une vie qui semble lui échapper. Tantôt justicier, messie ou exécuteur, guidé par ses rencontres et ses pulsions, l'homme ne cessera de se transformer. Joué par Jodorowski lui même, qui semble possédé par son rôle, il est au coeur de chaque plan du film et moteur principal de l'intrigue. Cette dernière, finalement assez linéaire et classique (une succession d'obstacles à surmonter pour level up), permet au spectateur de se raccrocher aux branches lorsqu'il se laisse dépasser par la puissance réelle des images. Jodorowski insuffle en effet à son film tant de thématiques qu'il est difficile de tout saisir. Des messages christiques un peu lourds, aux très belles métaphores humaines, chaque plan a son message propre, véhiculé par une maîtrise formelle en dents de scie, qui même lorsqu'elle est un peu loupée, n'est jamais vide de sens.

Et elle est bien là la puissance d'El Topo, dans cette capacité à convaincre même lorsque le film s'égare dans des idées loufoques un peu hors de propos. Car des plans loupés, il y en a pas mal, dans lesquels des maquillages un peu ridicules font sourire au prime abord mais questionnent ensuite car l'utilisation que Jodorowski en fait est très réfléchie. Ce choix également du 4/3 (peut être une contrainte technique, je ne sais pas), est à mon sens un peu dommageable à la force graphique des paysages traversés et pourtant bien mis en valeur par le cinéaste. Tous les plans qu'il propose en se mettant à hauteur par exemple sont très dynamiques et donnent de la pêche aux séquences qu’ils habillent (les prises de vue des camps des différents maître par exemple, notamment ce lac de sang lorsque le héro revient sur les traces de son carnage).

Mais cette puissance graphique métaphorique joue aussi parfois contre le film lui même. A la manière d'une bande dessinée, Jodorowski pense en terme de plans (de cases) plus que d'enchaînement d'images, et parfois peine à les relier entre elles au sein d'une même séquence. Il parvient à leur donner de la force, je pense notamment aux mises à mort, souvent faites de la même façon, en deux cases, la personne vivante dans une position suivi d'un cut sur cette même personne, dans la même position, pleine de sang et inanimée. Mais parfois, ce manque de cohérence dans les séquences leur porte préjudice, en témoigne cette traversée du désert un peu chaotique, où seuls les plans très forts en thématique permettent au tout de ne pas tomber dans la caricature stérile, d'autant plus que le message religieux qui imprègne le passage est assez pompeux.

Véritablement la marque d'un esprit fougueux qui s'autorise tout ce qu'il pense bon pour son film, en improvisant avec ses acteurs bon nombre de séquences (le viol dans le désert de sa propre compagne par exemple a semble-t-il été fait sans que cette dernière soit complètement mise au courant ), El topo est en permanence sur un filin très faible entre puissance et théâtre trop burlesque. Le fait que Jodorowski en joue avec intelligence sans perdre de vue le fil fin qui fait son intrigue lui permet de faire pencher la balance du bon côté. Mais certains passages font que pour ma part je suis par moment resté un peu retrait.

Ainsi, même si je considère El topo comme une belle démonstration d'inspiration ainsi que de détermination d'un artiste prêt à tout pour illustrer ce qui ronge son esprit, je ne peux totalement faire abstraction de quelques choix discutables qui m'ont fait sourire alors que ce n'était pas leur but (la dégaine de certains maîtres par exemple). Mais me restent en tête tout de même des symboliques d'une puissance terrible, dont je suis certain de me rappeler lorsque je parlerai du film dans le futur. La force des oeuvres à part, qui provoquent réflexion sur le moment, mais nous habiteront longtemps après visionnage. La marque de fabrique du génial Jodorowski en somme.

[Velvet]

Très sympa comme critique.
J'ai les mêmes petites réserves sur El Topo malgré le fait que j'aime beaucoup le film. Santa Sangre reste le meilleur Jodorowski.

[Kareem Said]

Vu une seule fois, très singulier, je me suis fait chier mais c'était beau.

[Jack Spret]

J'ai El Topo et Santa Sangre qui traîne sur mes étagères.
Vous me conseilleriez de commencer par lequel pour mieux appréhender le cinéma de Jodo ?

[Jed Trigado]

Santa Sangre sans hésiter, c'est son plus accessible je pense.

[Jack Spret]

[osorojo]

C'est vrai qu'il est un peu long Perso moi aussi pour le moment je préfère Santa Sangre dans ce que j'ai vu du loustic

J'ai hâte de me faire la montagne sacré qui a aussi plutôt bonne réputation !

@Jack : ouais, fais toi Santa Sangre, j'ai commencé avec celui là de mon côté ^^

[angel.heart]

Santa Sangre sans hésiter, c'est son plus accessible je pense.

+ 1

Très beau film d'ailleurs. J'avais été bluffer par ce mélange improbable entre le Freaks de Tod Browning, du Argento et même petit peu Le temps de gitans.

[Dunandan]

Ces films-là je vais les voir avant de me les prendre, pas sûr que ça me plaise ^^.

[Val]

Ah Jodo, un des mes grands coup de cœur d'adolescent. Je suis assez d'accord avec ta critique. Perso, ma grande claque, ce fut La Montagne Sacrée, le premier que j'ai vu mais il est vrai que Santa Sangre est sans doute le plus accessible, bien qu'il nécessite aussi d'être ouvert aux œuvres folles furieuses.

J'aimerais bien que les deux films qui restent à éditer le soient. Wild Side a semble t'il abandonné pour Le Voleur d'arc en ciel, ce qui est moyennant grave car des copies correctes circulent vu qu'un vieux DVD avait été édité mais pour ce qui est de Tusk, ce serait bien que Gaumont le sorte au moins en Gaumont à la demande, puisque Manuel Chiche avait déclaré que Jérôme Soulet lui avait dit qu'une copie était dispo chez Gaumont, mais WS n'éditera plus de Jodo manifestement. (D'autant que la copie de Tusk que j'ai récupéré, c'est sans doute le truc le plus laid que j'ai vu de ma vie).

[osorojo]

Héhé, Jodo c'est soit tu le kiffes soit tu le détestes. C'est aussi pour moi le mec qui m'a foutu mes plus grosses claques ado, avec les séries de l'Incal et d'Alef Thau notamment.

Je trouve que sa folie est plus propice à être dessinée, je suis en tout cas plus client de son taff de scénariste BD que de ses films, même si j'aime quand même beaucoup ces derniers je reste un peu sur le bas côté par moment. Par exemple, Fando et Lys, je n'ai pas réussi à le finir ^^

[Dunandan]

DEADLY FIGHT IN HIROSHIMA

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Kinji Fukasaku (1973) | 8.5/10
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Après avoir lancé brillamment un sous genre du film de yakuza avec l'excellent Combat sans code d'honneur, Fukasaku continue sur sa lancée avec cette suite directe qui reprend les mêmes personnages pour de nouvelles guerres d'honneur et d'argent. Au menu, les mêmes ingrédients pour une danse aussi macabre sinon plus que celle qu'il venait de livrer.

Usant d'une caméra on ne peut plus mobile, le réalisateur nous plonge en plein coeur d'une lutte extrême pour le pouvoir que se livrent des yakuzas peu dociles. A travers quelques destins emblématiques symbolisant le milieu, en général ceux des bras droits des parrains qui préfèrent rester dans l'ombre, Fukasaku donne des allures presque documentaires à son film. Des images ressemblant à des extraits d'archives, à la voix off qui nous raconte l'histoire afin de ne pas nous perdre dans les différents crimes successifs, il n'a de cesse de donner à son propos une empreinte authentique. Résultat, on y croit, que cela soit vrai, historiquement parlant, est finalement peu important. L'essentiel est que les enjeux en présence sont palpables, et les différents destins contés semblent terriblement réalistes. Ils impressionnent d'autant plus par leur violence et leur absence de compromis.

Fukasaku oblige, les images sont portées par une réalisation très dynamique. La caméra est aussi véloce qu'une panthère et ne nous épargne rien. Quand la poudre parle, c'est pour se faire accompagner de gerbes de sang qui viennent teinter l'obscurité de la photographie d'un pourpre sombre ravageur. Les prises de vue sont souvent faites en basse lumière, comme pour nous rappeler que ce monde de violence est né de l'ombre, et évolue clandestinement. Par ailleurs, si Deadly fight in Hiroshima, à l'instar de Combats sans code d'honneur, paraît aussi convainquant, c'est également grâce à la présence des différents acteurs qui se livrent bataille. Tous diablement investis dans leurs rôles, ils délivrent une très juste partition, sans laquelle le film perdrait indéniablement son côté réaliste. Et puis, il y a Meiko à l'affiche, toujours sublime et envoutante, de quoi ravir son fan club, qui comporte, rappelons-le, de très nombreux membres

Une bien belle deuxième marche à la saga des Yakuza Papers qui invite à parcourir les opus suivants, mais nous mettent également sur la réserve. En effet, le seul bémol que j'apporterai à propos de ce deuxième film est son côté peut être un peu répétitif en comparaison du premier. Et si l'histoire est toujours passionnante, on a parfois l'impression d'être devant une variation de Combat sans code d'honneur. Ce n'est pas déplaisant, puisque c'est réussi, mais ça peine tout de même à combler cette soif d'une nouvelle gifle que l'on tente d'étancher lorsque l'on vient de découvrir le film fondateur de la saga.

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BILAN SAGA YAKUZA PAPERS

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1 - The Yakuza Papers: Battles Without Honor & Humanity 9/10
2 - The Yakuza Papers: Battles Without Honor & Humanity | DEADLY FIGHT IN HIROSHIMA 8.5/10
4 - The Yakuza Papers: Battles Without Honor & Humanity | POLICE TACTICS 8/10
5 - The Yakuza Papers: Battles Without Honor & Humanity | FINAL EPISODE 7.5/10
3 - The Yakuza Papers: Battles Without Honor & Humanity | PROXY WAR 7/10


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