Les pirates du métro 8.5/10Grosse découverte là ! Le film de Joseph Sargent envoie direct dans les cordes le remake insipide de Tony Scott.
Son casting de grande classe, sa tension permanente, son flot de dialogues orduriers (
les femmes, les putes, les étrangers en prennent pour leurs grades !) et son final en pied de nez sentent bons le bitume des 70’s. La musique très Lalo Schiffrin prend d’emblée ses distances avec le clinquant de son ainé. La photographie dégueulasse (
tout comme la chevauchée des flics pour amener le fric à temps) rappelle le réalisme et l'urgence d’un French connection. Et que dire du casting ? Ca s’insulte à tire larigots (
faut voir Walter Matthau déglinguer ses homologues du métro japonais) avec des acteurs qui pètent la classe mais ayant le bon gout de ne jamais sombrer dans le surjeu gratos (
remember Travolta !). A ce sujet, je préfère évidemment la prestation toute en nuance d’un Robert Shaw au flegme british inédit. Coté rythme, Sargent réussit à maintenir son suspense sur la longueur en ne livrant aucune information sur le passé de Shaw et ses sbires. Il fera également l’impasse sur les motivations du casse préférant laisser planer le spectre du vol crapuleux.
L’ossature du film repose donc sur le mano à mano entre Shaw et Matthau mais ne néglige cependant pas les sous intrigues (
le maire, le flic noir, les équipes sur le terrain, la livraison du fric). Cerise sur le gâteau, le film se boucle sur un final pour le moins atypique. On y découvre le sort réservé à une partie de l’équipe (
chouette séquence dans l’obscurité) et une pirouette que je n’ai pas du tout vu venir (
j’adore évidemment la tronche de Matthau dans l’entrebâillement de la porte). Ne faisant pas trop gaffe à Balsam, la surprise n’en est que plus sympathique et surtout en totale rupture avec le ton. La construction de la scène est d’ailleurs géniale puisque l’on croit jusqu’au bout que cela va fonctionner. Et je trouve très astucieux de boucler un film aussi tendu par une pointe humoristique idéalement placée.
Finalement, je n’y vois que deux reproches. L’histoire avec le maire qui n’est guère intéressante (
j’avais le même problème avec Gandolfini dans le Scott) et surtout
. Pour le reste, c’est carré, béton et jouissif (
encore une fois les dialogues !)
Le contrôleur du trafic qui se rend dans les tunnels
, ça c’est du défouraillage verbal qui fait plaisir!