[Velvet] Mes critiques en 2013

Modérateur: Dunandan

Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Velvet » Jeu 20 Juin 2013, 10:55

Le film de Franco m'avait vraiment marqué l'année dernière et je l'ai revu récemment, toujours aussi fort. Après c'est le genre de film quitte ou double où certains le rejettent en bloc . Mais moi, j'ai accroché.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar nicofromtheblock » Jeu 20 Juin 2013, 11:00

J'avais beaucoup aimé aussi mais le style "statique" propre au cinéma mexicain risque de laisser plus d'un spectateur sur le carreau.
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Mud - 9/10

Messagepar Velvet » Ven 21 Juin 2013, 13:34

Mud, sur les rives du Mississippi (2013)- 9/10
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Après le brillant Take Shelter, Jeff Nichols était attendu au tournant pour son troisième film, Mud. Dans les contrées magnifiquement filmées du Mississippi, deux adolescents Ellis et Neckbone, vont venir en aide à Mud, homme mystérieux et fugitif, pour que ce dernier puisse s’échapper et retrouver l’amour de sa vie . Dès les premières minutes, le film impressionne par sa grande humilité. La classe moyenne et la classe ouvrière est un sujet en vogue chez les jeunes réalisateurs américains. Mais beaucoup d’entre eux tombent dans le piège du cliché à la « Sundance » ayant une vision chaotique et misérabiliste de cette population. L’aspect social n’est qu’une contextualisation pour Nichols mais jamais une fin en soi. Nichols ne porte jamais un regard condescendant vis-à-vis de ses personnages mais laisse percevoir leurs doutes, leurs désillusions. Mud est un récit initiatique, touchant et à fleur de peau. Malgré un schéma narratif un peu linéaire, Nichols arrive à créer une tension palpable et une vraie dramaturgie. Le personnage de Mud, joué par le brillantissime Matthew Mcconaughey, cherchant à se cacher de personnes voulant sa mort fera la connaissance d’Ellis et de Neckbone.

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Ellis, adolescent en manque de repère paternel et au contour familial assez flou suite au conflit entre ses parents, verra en Mud une sorte d’héros. Héros, non pas pour sa force physique ou un quelconque pouvoir, mais de par sa faculté à aimer la femme de sa vie et à s’accrocher à ses rêves malgré les circonstances peu avantageuses. Mud, un brin menteur et manipulateur, mettra Ellis face à ses propres doutes et à sa propre évolution vis-à-vis de l’âge adulte. Aidé Mud deviendra une quête personnelle pour Ellis. N’arrivant pas à réunir ses parents, il fera tout pour réunir Mud et sa « fiancée », joué par une excellente et mystérieuse, Reese Witherspoon. Nichols ne triche pas, ne cherche jamais à plomber le film par un quelconque gimmick stylistique et esthétique. Mais son cinéma n'est pas dénué de mise en scène, Nichols ayant un grand sens du cadrage. Son cinéma est épuré, préférant mettre en valeur une nature mouvante et des personnages aux multiples sentiments. Nichols, un peu comme Terrence Malick, éprouve une certaine fascination à filmer cet environnement naturel, lieu de vie et d’épanouissement personnel. Mud est à la fois un film intimiste et universel. Film sur l’enfance et les découvertes de soi même, un brin chevaleresque, Mud place Jeff Nichols parmi les réalisateurs américains les plus intéressants du moment.
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Bling ring (The) - 5,5/10

Messagepar Velvet » Sam 22 Juin 2013, 09:36

The Bling Ring de Sofia Coppola ( 2013 ) - 5,5/10
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The Bling Ring est le surnom d’un groupe de jeunes américains qui cambriolait les grandes maisons des stars hollywoodiennes pendant que ces dernières étaient en voyage. Par rapport à son dernier film Somewhere, The Bling Ring renoue avec la fraicheur juvénile de ses premiers films. Coppola n’étire pas les scènes s'appuyant sur un montage fluide et clippesque entre scène de cambriolages et scène de vie, et c'est avec plaisir qu'on retrouve son penchant pour une bande son plus explosive qu’à l’accoutumée. Les qualités esthétiques des réalisations de la Miss Sofia sont toujours évidentes dans ces grands appartements luxueux mais à notre grand regret, The Bling Ring affiche des limites plus que criantes, notamment dans l'incarnation de sa narration. Là où Harmony Korine était fasciné par sa petite bande de « pétasses » dans Spring Breakers, Coppola n’a aucune attirance pour cette bande de jeune complètement déshumanisée et désincarnée. Coppola prend certes du plaisir à les filmer mais ne ressent aucune délectation à les raconter. La réalisatrice est l'image des filles de The Bling Ring: elle est fascinée par les stars et par l'enchaînement de marque plus luxueuses les unes des autres, mais sans jamais s'y intéresser. Le film souffre d’une facilité qui rend le tout très artificiel. Jamais la réalisatrice ne pose les questions et n’effleure l’intime de ses personnages comme elle savait le faire dans ses précédents films. Dans Virgin Suicide, ces sœurs à fleurs de peau, intoxiquées par un puritanisme ambiant, voyaient en leur geste salutaire une libération de leur âme car aucune évasion physique n’était possible.

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Ces vols, qui sont multiples dans le film, auraient pu être filmés comme une sorte de communion, un rite de passage dans une sorte de hiérarchie des individus ou dans la quête d’une jouissance libératrice. Mais non. Coppola maîtrise sa caméra, ses effets de style (de très belles scènes de danses, qui sont les seuls moments qui transcendent le film) mais s’évertue à ne montrer que simples cambriolages sans qu’il y ait de symbolique ni explicite ni implicite. Le tout manque de folie, de fougue, de fraîcheur par rapport au sujet du film. Ces jeunes volent et sont émerveillés par tant de richesses et tant de brillance. Mais ces vols n’ont aucune incidence sur cette jeunesse à part le fait qu’ils soient un peu plus connus ( plus d’amis sur facebook). Rebecca, instigatrice de ces vols, voit par exemple en cela une sorte d’identification à son idole, Lindsay Lohan. A force de vouloir filmer le vide, The Bling Ring est souvent en roue libre. Mais l’une des bonnes idées de Coppola, est de comprendre que la sentence de ces délits ne se joue pas dans un procès mais dans sphère médiatique idéalisant une jeunesse brisant certains interdits. Au final, la seule réflexion qu’on peut retirer de The Bling Ring n’est pas sur le film mais bien sur sa réalisatrice : s’intéresse-t-elle encore à ce qu’elle raconte ? The Bling Ring, archétype du film de commande répétitif, est d’une faiblesse confondante dans sa profondeur et dans sa vision d’une quelconque société de consommation.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 23 Juin 2013, 09:30

Nickel ta critique de Mud! :super:
I'm the motherfucker who found this place!
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Martha Marcy May Marlene - 7,5/10

Messagepar Velvet » Dim 23 Juin 2013, 09:52

Martha Marcy May Marlene de Sean Durkin - 7,5/10
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Martha, jeune femme un peu perdue, arrive chez sa sœur, après s’être enfuie d’une communauté sectaire. De ce fait, elle essaye d’échapper à ses anciens démons et va apprendre qu’on n’oublie pas son passé. Primé "regard jeunes", à Cannes en 2011, le premier film de Sean Durkin est une réussite de par son coté cotonneux et angoissant.

Là où un réalisateur comme Stanley Kubrick filmait dans Eyes wide shut la secte par le prisme du folklore solennel et grand-guignolesque, Durkin reste terre à terre et s’inscrit dans la mouvance du cinéma « Sundance » à filmer une société mi hippie mi redneck qui sent bon le bien vivre ensemble. John Hawkes, acteur du très bon Winter Bones et symbole de ce cinéma américain indépendant, joue parfaitement le chef de meute. Chétif, petit, son autorité passe par les mots et par les actes de soumission (sexuel et psychologique).

Titre du film, Martha Marcy Marlene, représente le nom civil (Martha), le nom de secte ( Marcy May) et le nom sous lequel elle doit répondre au téléphone (Marlene). Cette multiplication des prénoms est la démonstration en filigrane de l’aliénation de l’individu au service d’une société recluse sur elle-même.

Le réalisateur ne délimite pas le bien du mal, et ne moralise jamais les actes des uns et des autres. Il ne s’intéresse pas à savoir comment ces filles en viennent à arriver dans cette sorte de secte mais s’interroge sur les conséquences psychologiques postérieures à la sortie de cette communauté parallèle.

Martha est victime des stigmates de son esprit et ne sait plus qui croire ayant peur de se faire manipuler pour la énième fois. La paranoïa et l’insociabilité de Martha vis-à-vis de sa sœur, fait clairement penser à des films comme Repulsion de Roman Polanski, sans le côté horrifique. Elisabeth Olsen crève littéralement l’écran. Ne surjouant jamais la carte de la fille un peu folle, elle rend le film terriblement ambigu. Durant tout le film, on se demande quelles sont les causes de son malaise.

En cela, Durkin superpose des passages de sa précédente vie dans cette secte avec la société « routinière » de sa sœur mélangeant rêve et réalité. Malgré un bon nombre de qualité, le film manque un peu de densité et d'enjeux.


Doté d’une image granuleuse magnifique faisant référence à un certain cinéma américain des années 70 et d’une ambiance vaporeuse, Durkin donne une connotation à la fois douce et angoissante à son film. Le plan séquence de fin est l’image de l’œuvre : l’équilibre parfait entre l’angoisse bel et bien réelle et les non-dits mystérieux d’une mise en scène propre et minimaliste.
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Donnie Darko - 9,5/10

Messagepar Velvet » Lun 24 Juin 2013, 08:29

Donnie Darko de Richard Kelly (2002) - 9,5/10
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Donnie Darko, jeune adolescent perturbé, est sauvé d’une mort brutale par un mystérieux lapin géant (Franck) qui semble tout droit sorti de son esprit. Ce dernier lui annonce la fin du monde dans 28 jours. Suite à cela, Donnie Darko ne cessera de se poser des questions sur sa vie, sa destinée et sur l’espace-temps.

Comme dans l’introduction de Blue Velvet, Richard Kelly nous peint des quartiers résidentiels où le puritanisme ambiant fait de cette Amérique un lieu où tout se ressemble, sous contrôle, réglé comme dans une horloge. Mais malgré cette couche de perfection, chacun cache de lourds secrets. Patrick Swayze dans le rôle de la star donnant des cours contre la peur ou le personnage de vieille prof’ puritaine qui fonde sa bigoterie sur des principes manichéens plus ridicules les uns que les autres, en sont le parfait exemple.


Ces personnages donnent au film un magnétisme supplémentaire. Et que dire de « Grand-mère la mort », personnage d’une étrangeté fantomatique tout droit sorti d’un Lost Highway ou d’un Mulholland drive. Donnie Darko parle de nombreux sujets plus ou moins secondaires comme l'impuissance des enseignants américains. Le film mélange habillement moment de vies sensibles sur la famille et sur l’adolescence avec des moments plus métaphysiques.

Composé d’une excellente BO, Donnie Darko est avant tout un teenage movie avec ses codes (le lycée, la petite amie, les doutes, le sexe, la psychanalyse des jeunes…). L'adolescence est la période où on se sent incompris, moment dans lequel on se cherche une destinée.

Donnie Darko, limite atteint de schizophrénie et suivi par une psychiatre, se pose beaucoup de questions sur son nouvel « ami »Franck et son rôle dans la probable fin du monde. Donnie Darko, se soumettra aux demandes son nouvel « ôte ». Il effectuera différents actes de vandalisme qui auront des conséquences sur le futur. Mais tout ne se passera pas comme prévu. Donnie devra faire un choix pour sauver ses proches.


Le film de Kelly est largement inspiré par le travail de David Lynch, que ça soit sur la forme et sur le fond. Comme chez Lynch, le travail sonore fait de bourdonnements rend le film presque horrifique. La mise en scène est à la fois contemplative et anxiogène où les séquences entre Donnie et Franck nous propulsent dans l'état psychologique de Donnie.

Donnie Darko, porté par un mystérieux et intriguant Jake Gyllenhaal, brouille les pistes avec un scénario qui permet de multiples interprétations sur les notions d’espaces et de sacrifices. A la fois composé d’un humour noir et d’une étrangeté singulière, Richard Kelly réalise un premier et excellent film à la croisée de la science-fiction et du teen movie. Donnie Darko est ovni cinématographique où l'adolescence devient la métaphore de fin du monde .
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar nicofromtheblock » Lun 24 Juin 2013, 09:00

Tiens, ça fait longtemps que je n'ai pas utilisé mon "approved".

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A la Merveille - 5/10

Messagepar Velvet » Mar 25 Juin 2013, 08:58

To the wonder de Terrence Malick (2013) - 5/10
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A la merveille est le sixième film de Terrence Malick. Après son magnifique et hypnotique Tree of life, le peu prolifique réalisateur américain était attendu au tournant. Et la déception fut à la hauteur de l’attente. To the wonder raconte l’histoire de Marina, jeune française qui tombe amoureuse d’un américain, Neil. Elle et sa fille vont venir vivre chez lui en Oklahoma. Mais leur mariage va vite s’étioler et on va suivre les doutes intimes des différents amoureux.

To the wonder est une suite la logique à Tree of life. Malick va encore plus loin dans l’expérimentation. Le schéma narratif est encore plus flou et sa mise en scène est encore plus volatile. Mais cette fois, Malick se contente de filmer des morceaux de vie sans consistance, des échanges de regards sans substances. Cette succession de moments volés donne au film un coté artificiel.

A force d’expérimenter, de naviguer hors des sentiers battus, le cinéma de Malick perd toute son authenticité. A vouloir se complaindre dans un style qui lui est propre, Malick perd toute sa liberté cinématographique. Malgré la beauté de l’image, avec cette facilité à filmer des lieux comme ode d'humanité, le film reste à quai. La star du film reste Emmanuel Lubezki, directeur de la photographie de To the wonder.

L’un des plus gros problèmes de To the Wonder est d’être complétement désincarné. Au contraire de films comme La ballade sauvage et de Tree of life, les personnages naviguent à vue et semblent complètement désemparés par le style Malickien. A trop vouloir se concentrer sur les émotions intimes, le réalisateur en oublie de filmer ses personnages. La caméra navigue comme le vent, filme des bouts de vie mais sans jamais s’arrêter et surtout sans s'intéresser à ce qu'elle montre.

Là où le personnage de Brad Pitt dans Tree of life était un condensé d’autorité rongé par l’anxiété, Ben Affleck semblent perdu, ne sachant ni quoi dire ni quoi faire. Il se contente de faire la gueule mais n’exprime aucun sentiment ni aucune émotion. Quant à Olga Kurylenko, elle est l’image du film, au bord de la caricature. Elle danse, rie, effleure la nature qui l’entoure, saute de partout, lève les bras au ciel, doute mais est littéralement desservie par une voix off fait de poncifs qui virent à la bigoterie.


Il est difficile de parler des rôles du prêtre (Javier Bardem) ou de l’ex (Rachel McAdams) , tant ils n’ont rien à offrir même s’ils cristallisent les doutes amoureux et de foi qui gangrènent les deux amoureux.

Malick, gardant son style indéfinissable, épure son film au maximum. Sa mise en scène et sa direction d’acteurs sont trop minimalistes pour toucher. A force de vouloir filmer l’intériorité des sentiments, il en oublie de s’intéresser à la substance même des émotions. Ce maniérisme exacerbé dilue complètement le propos de Malick sur le couple et sur l'amour, ponctué de voix off d'une naïveté assez confondante.

A la merveille peut ressembler à une danse funèbre, à l’image d’auteurs contemporains comme Pina Baush, qui laisse place à la sensibilité du spectateur. Les personnages ne sont pas forcément présents mais sont juste des âmes qui errent sur terre. Planète, peut-être trop petite pour eux où la pureté de leurs émotions n’a pas d’équivalent. A la merveille reste une expérience agréable pour les yeux et pour les sens, mais qui peinent à réellement émouvoir.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar maltese » Mar 25 Juin 2013, 09:40

Je te rejoints complètement. J'ai été plus sévère dans ma note car je me suis vraiment beaucoup, beaucoup ennuyé devant ce film, mais il a des qualités, c'est certain. Cependant, ce côté anecdotique en permanence, comme tu l'écris, ces "morceaux de vie sans consistance, ces échanges de regards sans substance" m'ont totalement surpris, tant justement d'ordinaire, au contraire de ce que diront beaucoup de ses détracteurs, Malick ne m'a jamais semblé filmer pour ne rien dire. Mais ici, j'ai véritablement subi cette histoire d'amour qui m'a paru sans aucun intérêt (même pour les protagonistes...).
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Doom Generation (The) - 8/10

Messagepar Velvet » Mar 25 Juin 2013, 17:17

The Doom Generation de Gregg Araki (1995) - 8/10
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Jordan et Amy, couple d’adolescents un peu paumé, va faire la rencontre de Xavier. Suite à cette rencontre, le film va nous propulser dans un road movie sanglant où va se mêler quête de liberté sexuelle et tribulation punk .

Deuxième volet d’une trilogie intitulée “Teenage Apocalypse”, The Doom Generation permet à Gregg Araki d’affirmer encore plus les contours de son cinéma. A la limite de la caricature et de la parodie, Araki grossit les traits de ses personnages mais garde une vraie fascination pour ces derniers. Mise en scène comblée de gimmick publicitaire, bande son saturée, univers coloré et psychédélique, le cinéma d’Araki ne laisse pas de marbre. Le côté « fait à l’arrache » rend le film authentique.
,
The Doom Generation est une sorte d’hommage à cette jeunesse décomplexée, éduquée par MTV et nourrie au « junk food ». Sous l’aspect d’un cinéma revendicateur fait de militantisme, Araki nous balance un road trip violent et sexuel. L’une des grandes qualités de Gregg Araki est d’être en empathie avec ses personnages. Ils ne les jugent jamais, ne moralise jamais leurs actes, permettant à son film d’atteindre une réelle dimension onirique, aidé en cela par une BO shoegaze/indé de grandes qualités (Slowdive…).

Jordan, joué par James Duval (acteur fétiche d’Araki), est naïf et plane à des kilomètres. Il est innocent et presque inconscient de la noirceur de la société qui l’entoure. Amy, jouée par l’hypnotique Rose McGowan, s’énerve tout le temps, se pose beaucoup de questions sur ce qu’elle est et sur ce qu’elle fait. Malgré leurs immenses différences, ce couple est terriblement amoureux et terriblement attachant.

Xavier est une sorte de mi ange mi démon qui va les sauver plusieurs fois de la mort mais qui d’un autre coté va éveiller en eux de nouvelles aspirations. Cette escapade va leur permettre d’appendre de nombreuses choses sur eux-mêmes (sexe) et de voir le monde d’un autre angle(amour).

L’innocence et l’insolence de ce road trip fait singulièrement penser à des œuvres telles que « Sailor and Lula » ou même « la ballade sauvage ». Araki mélange moments intimistes contemplatifs et moments de pures débouches psychédéliques. Au fil des kilomètres, ce trio va apprendre à se connaitre, à s’aimer, à se baiser, à jouir ensemble.

Comme indiqué, ce road-movie sera sanglant et à la limite du surréalisme (une tête décapitée qui continue à parler et à crier). Durant cette escapade, le trio fera la rencontre d’une multitude de psychopathes croyant être l’âme sœur d’Amy.

Ces personnages, un peu tarés et hauts en couleurs, sont le symbole d’une Amérique bienveillante voulant délimiter l’épanouissement et la liberté des individus. Mais rien ou presque rien, ne les empêchera de continuer cette virée sanglante. Le fin du film sera à l’image du long métrage : une boule sanglante et psychédélique, non dénuée d’une grande pureté émotionnelle.

Comblé de surenchères et de facilités, The Doom Generation reste néanoins, un road trip mêlant mort et jouissance. Une expérience jouissive, attachante et littéralement décomplexée
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Mar 25 Juin 2013, 17:21

De loin le film d'Araki que je préfère. Il a tenté de retrouver cet esprit avec Kaboom, mais sans y parvenir.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Velvet » Mar 25 Juin 2013, 17:31

Kaboom fait un peu office de film de commande, sympa et déluré ( et encore..) mais pas forcément inoubliable.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar nicofromtheblock » Mar 25 Juin 2013, 20:55

Moi, j'ai une préférence pour Nowhere.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2013

Messagepar Mark Chopper » Mar 25 Juin 2013, 21:13

Plus fun, mais moins profond. J'aime bien la fin :mrgreen:
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